(ilhania) by the sea.

baie près de phuket, lundi 17 août

Gorgée de soleil, animée de bonnes intentions, c'est la journée idéale pour cette sortie ensemble que vous vous êtes promis. @Ilhan Locke te manque terriblement. Il passe probablement ses journées et soirées à courir les destinations avec des potes, à découvrir, visiter, s'amuser. Même s'il est moche de remettre la faute sur ses propres occupations car c'est surtout toi qui a passé ces dernières semaines en t'enfermer dans ta petite bulle... Tu l'as invité (forcé s'il avait osé émettre un avis sur la question) à une après-midi en bateau, crique paradisiaque, snorkeling et paddle à disposition. « t'as pas le mal de mer j'espère ? » tu l'avais gentiment taquiné en montant, bien que la mer ne soit vraiment pas du tout agité dans ce coin. Présentement, tu t'appliques à répondre à quelques textos et prendre des selfies, allongées sur le ventre à profiter du soleil. C'est d'ailleurs comme ça que tu le remarques dans le retour écran, en train de s'approcher avec un verre d'eau à la main. « heeeey ! » tu commences à t'indigner en tentant de te redresser sur les coudes. Difficile car t'as les muscles tout engourdis. Est-ce qu'il comptait te vider ce verre sur le dos ou juste veiller à ta bonne hydratation ? t'imagines que tu le sauras très vite.

le temps est idéal. tout se prête pour que cette journée qui se profile avec mon amie soit parfaite. bien content de passer un moment entre nous, plus en intimité. sans notre équipe autour. oubliant la compétition pour au moins l'après-midi. voir la soirée aussi, peut-être qu'après l'escapade en bateau Katalia me réserve une autre surprise. on est pas à l'abri d'une improvisation non plus. moi qui marche beaucoup au feeling. non pas du tout. je suis un habitué des boat party tu sais. aussi à Copenhague, avec mes parents, Hanne, Aksel, on avait l'habitude de se faire des promenades en lac. souvenirs qui paraissent bien loins maintenant mais tant ancrés. sans le vouloir, mon visage s'attriste à y penser. reprends-toi, c'est pas le moment. l'italienne s'est mise à l'aise, plein ventre pour parfaire son bronzage déjà bien gâté par l'Asie. elle se redresse direct en me voyant avec un verre d'eau à la main. je soupire et fait mine de rien, je prend même l'air offusqué. busted. pourquoi faut-il toujours que tu t'attendes à ce que je fasse une bêtise ? je suis pas qu'un emmerdeur, je peux être gentil aussi. je me retiens de rire. c'est sûr que ma crédibilité tourne autour de zéro. putain, c'est nul d'être prévisible. c'est ça de traîner avec quelqu'un qui te connaisse aussi bien.

@Katalia Borgia

Son air faussement indigné, tu le connais si bien. Il ne sait que trop bien l'adopter, tu le connais par cœur. Peut être car tu as toi-même le même ? L'un des nombreux points communs que vous pouvez partager. Si bien que tu ne le crois pas, pas même une seule seconde. Tu termines de te redresser, te retournes pour t'installer en tailleur et lui faire face. Tu roules des yeux au ciel de façon théâtrale lorsqu'il te sort son speech de mec faussement vexé. « oui, le plus gentil de tous. » Tu hoches la tête de haut en bas et repoussant du revers de la main tes lunettes de soleil sur le haut de ton nez. Tu te penches pour lui piquer le verre des mains avant de le porter à tes lèvres « merci ilh le plus gentil de tous. » Tu pars de fait qu'il est venu de l'apporter pour te proposer à boire. Bah quoi ? C'est plus intéressant de penser ça plutôt qu'au fait qu'il voulait te tremper de la tête aux pieds. « merci, t'es le meilleur ! » tu lances avec un large sourire sincère en reposant le verre par terre lorsque t'as terminé de le boire. T'as la peau qui commence sérieusement à chauffer et tu n'as qu'une envie : aller te rafraîchir dans l'eau. Mais avant... « j'ai besoin de ton aide, viens. » tu te lèves, prends ton téléphone et glisses ton autre main dans la sienne pour le tirer dans ton sillage. Rendus à l'avant du bateau, tu déverrouilles ton téléphone et lui colle dans la main avant d'aller prendre la pause sur la rembarre du petit bateau « prend-en plusieurs s'il te plait. » Tu t'appliques à sourire correctement dès la première seconde, n'ayant pas envie qu'il abandonne son rôle de photographe forcé si cette tache venait à durer trop longtemps. Tu passes déjà ta vie à forcer Ottis à te prendre en photo dès que vous allez dans un nouvel endroit, @Ilhan Locke vient officiellement de devenir ton second paparazzi attitré.

pas étonnant qu'elle ne me prenne pas au sérieux. on se connait depuis plusieurs années maintenant, c'est une des personnes la mieux placée pour savoir que je ne suis pas une crème. quand ça m'arrive de l'être ça ne dure jamais longtemps. c'est ça, fiche toi de moi. l'italienne m'a démasqué pour cette fois mais je ne suis pas à court d'idées. attendons la prochaine opportunité. va bien avoir un moment où elle baissera sa garde. je sais. t'as bien de la chance. ma main se fait attraper et je me fais entraîner jusqu'à l'avant. pourquoi faire ? d'habitude, je comprends vite les choses. mais là, j'ai du mal à deviner ce que Katalia a en tête. c'est plus clair quand elle me donne son téléphone et s'appuyer contre la rembarre tel un mannequin. tu m'as confondu avec ton mec là. j'ai pas signé pour que tu m'exploites. ah, les femmes. toutes pareilles. je me sens pris au piège. bon d'accord. tant que ça ne dure pas dix plombes. ok ? je me concentre et lui donne des directives. la durée de ce shooting improvisée ne dépend que de mon efficacité. plus vite on s'y met, plus vite ce sera fait. évidemment, je suis impliqué. je lui fais taper ses meilleures poses. lui fait rire pour avoir ses plus beaux sourires. cinq minutes plus tard. ça devrait être bon. regarde ça ! espérons qu'elle aime. je n'ai pas switché la caméra avant pour l'arrière exprès. sa tête va être priceless quand elle découvrira mes selfies à la place de ses clichés instagrammable. si je ne réussi pas dans le droit, je peux toujours me reconvertir en photographe.

@Katalia Borgia

Léger rire à ses mots alors que tu lui promets pour que ça passe plus facilement « oui oui, juste deux minutes. » vrai ou faux ? peu importe, tant qu'il le croit. Il te donne quelques directives, tu t'appliques pour avoir la meilleure photo à poster sur ton meetsa et lorsqu'il semble en avoir terminé avec toi, te fait signe d'approcher. Tu ris à l'idée de son plan de reconversion avant de déposer un avant bras pour son épaule, grimper sur la pointe des pieds pour voir le petit écran du téléphone malgré le contre jour. T'y vois rien alors tu déposes tes lunettes de soleil sur le haut de ta tête avant de te pencher un peu plus et... découvrir sa tête, en mode selfie. C'est quoi cette arnaque, elles sont où, les photos de toi ?! T'as pas manqué de te casser le dos en l'arquant pour rien, quand même ? Visiblement si, au vu de comment il rit aux éclats et constatant tes sourcils froncés et ta tête renfrognée. Tu lui arraches ton téléphone des mains, le déposes dans ton sac et viens lui attraper les poignets en tentant de le faire reculer vers le bord du bateau « tu vas me le payer Locke ! » Pas capable de prendre le dessus avec ta force de moineau, tu continues pourtant à le pousser de toutes tes forces vers le bord dans le but de le pousser à l'eau. Il comprend très vite ce que t'as en tête et retourne la situation en t'y poussant toi, et merde. Pas résolue à y finir seule, t'as pourtant pas lâché ses bras afin de l’entraîner dans ta chute. Les deux à l'eau, là, c'est fait. Tu ris en faisant quelques brasses en sa direction, avant de venir tenter d'appuyer fort sur ses épaules pour lui passer la tête sous l'eau. Quelques instants à vous chamailler plus tard, tu finis par aller pour remonter sur le bateau, prenant le soin d'attacher tes cheveux mouillés et allant te laisser tomber sur le dos sur une petite banquette à l'avant du bateau. @Ilhan Locke ne manque pas de te rejoindre et c'est finalement une question qui te brûle la langue depuis quelques jours qui arrive, spontanément, sortie de nulle part « au fait, ça va mieux toi avec Ottis ? je sais que vous n'aviez pas trop eu le temps de parler à la soirée à Birmingham.. » c'est nul de vivre dans un monde ou deux des êtres qui comptent le plus pour toi ne sont plus aussi proches qu'avant.

elle m'affirme que cette séance photos forcée s'éternisera pas. j'ai encore des doutes. pour une mèche de cheveux mal placé, un regard trop sur la droite, mes efforts peuvent être réduits à néant. les femmes sont biens connues pour être chiante. je la suis quand même et m'affaire à la tâche. enfin, c'est ce que je lui fais croire. ma plaisanterie fait effet et j'attends forcément les représailles. malheureusement sa tentative de me pousser à l'eau échoue. une petite pression sur son bras à elle suffit pour que je réussisse à le faire. sauf que la maline s'était accroché à moi. à celui qui passe la tête de l'autre sous l'eau, à celui le plus éclaboussé. les chamailleries d'enfants passé, on remonte et c'est pendant que je me passe la serviette sur la tête pour essorer qu'elle s'aventure sur un terrain glissant. ça n'a pas plus avancé depuis... je le laisse bouder dans son coin, il finira par revenir. depuis le mariage à Vegas, Ottis ne me parle plus trop, voir plus du tout. je suis trop fier, trop obstiné pour faire le premier pas. je n'ai rien fait de mal alors je vois pas pourquoi je le ferai. même si je sais que nos tensions la chagrine. je me pose à côté d'elle sur la banquette et dévie la conversation. fin bon, aujourd'hui c'est rien que nous deux qui importe. mes yeux aveuglés par le soleil, malgré mes lunettes, observe au loin. on croise un yacht plus imposant que le nôtre et je suis pas très content. quoi, tu me déçois ! t'as pas pris le plus gros bateau ?! notre sortie se passe comme tout nos moments : pleines de rires, sourires, de taquineries et discussions en tout genre. ça fait du bien. bien sûr, la belle italienne a fini par avoir ses photos. et moi aussi d'ailleurs. maintenant qu'on a quitter le bateau, y'a plus qu'à se trouver un petit restaurant. une journée pareil, ça creuse et je veux profiter avec mon amie avant de repenser pleinement à la compétition.