rêve de katalia, nuit du jeudi 6 août
Le monde se dessine autour de toi, teinté de couleurs qui lui sont nouvelles. Flou, inimaginable, néant immense. Tu ne portes pas de lentilles, ni de lunettes et pourtant tout devient clair. T'es à Milan, au pied de la Basilique, immense est-elle que t'as l'impression de prendre la taille d'une fourmis. Tu clignes des yeux une fois, puis deux, et tu te retrouves chez toi, dans le domaine de ta famille, dans la campagne de Piémont, au milieu des vignes surplombant de la demeure. Tu regardes autour de toi, aveuglée par le soleil, tu finis par le dissocier dans la lumière vive. Lui, celui que t'a choisi. Il a l'air fasciné par les raisins en pousse et tu t'approches pour te glisser sous son bras « il faut d'abord suivre le processus de vinification pour que ça devienne un bon vin. » Tu bascules la tête pour le regarder mais il a disparu. La panique te gagne, ton cœur s’accélère, tu cliques des yeux et encore une fois le monde disparaît. Tes paupières et ton attention s'ouvrent dans un nouvel espace, beaucoup plus clos. Pas anxiogène, car il s'agit de ta chambre, dans la maison de campagne. L'écoulement de l'eau dans les toilettes de la salle de bain derrière toi t'informe sur ton parcours d'un instant. Rien n'a de sens, sinon cette petite chose que tu tiens dans ta main et que tu portes à ton visage. Et ces deux barres qui changeront ta vie a tout jamais. Tu te lâches, il tombe par terre et tes jambes se mettent à courir, aussi fort et aussi vite que ton cœur se comble. La dernière fois que tu l'as vu @Ottis Heimann, c'était dans les vignes, alors tu essouffles tes poumons pour le rejoindre. Il est là bas au loin, toujours fasciné par ces dernières. Tu cours de plus belle et malgré les longues secondes, t'as l'impression qu'il reste toujours aussi éloigné. « bébé, bébé ! » tu cris pour attirer son attention et qu'il vienne vers toi. Tu arrives presque à son niveau, presque, mais t'es si heureuse que tu ne retiens plus les mots qui font exploser ton cœur « je suis enceinte ! » pourquoi les quelques mètres qui vous séparent encore ne cessent de se multiplier malgré tes pas pressées ?
(Katalia Borgia)