Freyon ∆ Détente sur le toit

En cours depuis ce matin, j'avais profité de la pause de midi pour enfin manger quelque chose. La soirée de la veille avait été assez rude, et c'est pourquoi, en ce vendredi après-midi, j'étais fatiguée. Je n'avais aucunement envie d'assister à ce cours sur la politique étrangère... J'étais alors assise tout en haut de l'amphi et avait mon ordinateur devant les yeux. Au lieu d'écouter tout ce que pouvait bien dire le professeur, mes yeux étaient rivés sur mon écran en train de lire un article du journal russe. Les actualités de mon pays étaient vraiment plus intéressantes que les relations que les Etats-Unis pouvaient entretenir avec les autres pays. De plus, en étant ici, j'avais l'impression de subir un bourrage de crâne à propos de la suprématie des Etats-Unis et ô combien ils étaient forts ! Tout ce que je voulais c'était de profiter de cette après-midi ensoleillée pour me reposer. Et à ce moment-là, j'eus la chance de recevoir un texto de Déon qui me sauva de ce cours. Il me proposait de le rejoindre sur le toit. Ni une, ni dux, je rangeai mon ordinateur, sortis discrètement de la salle et me dirigeais vers les escaliers menant au toit. J'ouvris alors la porte, monta les marches arriva en fin sur le toit. Déon était dos à moi, face au vide et semblait être absorbé par l'horizon. Je m'avançai alors délicatement et posai mes mains sur ses yeux. Devines qui c'est ! lui dis-je alors.

Cette semaine avait été particulièrement dure. J'avais de plus en plus de mal à m'adapter à Harvard... Les gens me paraissaient tous plus hypocrites que les autres, et me voir effacée de la sorte me mettait au plus mal. Jamais, auparavant, je n'avais eu le rôle de figurante. A Moscou, depuis mon enfance, j'avais toujours été la reine de mon collège, de mon lycée et de mon université. Mais ici, rien n'allait dans mon sens, j'avias l'impression d'être invisible aux yeux de tous, et ça ne me m'était pas dans un bel état... Heureusement pour moi, quand j'étais avec Déon, j'avais l'impression de retrouver un peu d'importance car il était le genre de mec à pouvoir se confier et à pouvoir m'écouter. Ca me faisait du bien de passer du temps avec lui, car je retrouvais enfin confiance en moi... Du coup, quand il m'avait proposé de le voir sur le toit, je n'avais pas hésité une seconde. Ca me faisait vraiment du bien de passer ne serait-ce que quelques minutes avec lui. Mes mains sur ses yeux, il les dégagea et se retourna vers moi « T'as fait rapide, dis donc ! » Je lui souris et lui répondis alors « Toujours ! Tu me prends pour qui ? » Je le regardai alors et lui dit « C'est avec ce temps que je me demande pourquoi Harvard n'a pas construit de piscine sur son toit... » Un rire s'échappa de ma bouche et je souris de nouveau à Déon. Qu'est-ce que j'étais contente d'être avec lui, il avait enfin égayé ma journée?

Si j'étais fatiguée aujourd'hui, c'est aussi parce que j'avais passé une Saint Valentin épouvante. La fête d'hier soir m'avais conquis, mais j'avais eu du mal à me lever ce matin. Alors que j'étais seulement depuis quelques minutes en présence de Déon, j'étais très heureuse. C'est fou ce pouvoir qu'il avait sur moi, me permettant de me sentir mieux en quelques secondes. Déon se mit à rire suite à ma remarque, mais étant Russe, j'avais l'habitude de me baigner n'importe quand, même si l'eau était gelée. Il me répondit alors « En même temps j'suis sûr qu'elle serait monopolisée par les mathers et leurs soirées mousses ! Pourquoi vous en faites pas une dans la Eliot House, hein ? Tu pourrais m'inviter ma p'tite Freya ! Hein, hein que tu m'inviterais ? » je lui souris et lui répondis alors « Tu sais que tu n'es pas bête mon petit Déon ! Je devrais leur proposer d'en faire une sur le toit, j'en suis sure que ce serait extra ! Et ayant le droit d'inviter que les Vips, bien-sûr que tu serais de la partie ! » Déon m'attrape vers lui et me fais signe de m'asseoir, ce que je fais aussitôt. Cependant, je n'ose pas regarder vers le bas... Depuis tout petite j'ai le vertige ne serait-ce à n'importe quelle hauteur. « C'est bien parce que je t'aime bien que je m'asseois là. Mais promets-moi que tu me retiens si jamais je glisse ! » Je savais qu'il n'y avait aucune raison que je tombe, mais je voulais m'assurer que Déon était là pour moi. je le regardais alors et je voyais qu'il semblait perdu dans ses pensées. Je lui dis alors « Ta soirée de Saint Valentin s'est bien passé au fait ? »

Ce que j'adorais chez Déon, c'est qu'il était naturel. C'était un des rares gars à se prendre la tête pour rien, à ce faire passer pour quelqu'un d'autre rien pour plaire, à calculer ses actions,etc. Il avait de brin de folie, cette façon d'être si naturel, qui me mettait à l'aise quand j'étais avec lui. C'était rare que je m'entende tout de suite aussi bien avec une personne. Alors, assise sur ce toit, je savais que l'après-midi s'annonçait exquise. Alors que je lui avait déclaré ma peur du vide, ce dernier s'amuse à faire semblant de me pousser. Je lachai par pur réflexe un cri et lui répondis « Tu sais que tu vas me tuer un jour ! » Puis je lui souris à nouveau. Je lui avais demandé comment s'était passé la Saint Valentin et il me répondis alors cela « Tu sais, j'aime pas trop cette fête. Enfin, j'ai revu Marloes, parce que Nevada m'a entraîné à l'anti saint valentin, tu sais. Au moins on a repris contact, mais franchement je sais pas pourquoi, ça me déprime. J'ai vraiment l'impression que notre relation est vouée à l'échec. ». Marloes... Il m'avait déjà parlé d'elle... Il s'était confié à moi dès le premier jour de notre rencontre. Je sentais que sur ce sujet là il était triste et qu'il avait besoin de se confier.. J'étais contente qu'il l'ai fais avec moi. Je passai alors ma main autour de son épaule, histoire de montrer que j'étais là pour lui et lui répondis « Tu sais, si elle hante autant tes pensées comme tu me l'avais décris, je ne suis pas sure que votre relation soit voué à l'échec... Tu ne la revu qu'une seule fois depuis ton départ, mais je pense qu'avec le temps, ce sera différent... ». Je n'ai jamais eu à réconforter quelqu'un auparavant.. Ca me faisait bizarre de dire ce que je venais de dire, car jamais je ne l'avais fais auparavant. Mais au moins, ça sortait droit du coeur. « Et toi, comment ça s'est passé ? Tu t'es trouvé un jules ? » En fait, je n'aurais peut-être pas aborder le sujet Saint Valentin... Je m'étais mise dans une position bien bizarre hier.... J'avais été tout d'abord à la soirée Saint-Valentin et avec mon ruban j'avais découvert mon cavalier qui manifestement était une cavalière. Ennuyées par la soirée, on était à la soirée anti saint valentin, où j'ai revu Nicholas, mon meilleur ami, et nous nous sommes embrassés pour le jeu et ça avait fini dans une piscine ... « Hum et bien, malheureusement c'est avec une fille que j'étais vouée avec mon ruban. Mais après on a fini à la soirée anti-saint valentin où on a pu bien s'amuser..» Je n'osais pas vraiment lui raconter le reste, car j'étais encore sous le choc de ce qu'il avait pu se passer... « T'en veux une ? » me dit Déon en fumant sa cigarette. Je le regardai , souris et lui répondis « Non c'est bon j'en ai une ! » J'en sorti alors une de mon paquet et l''allumai. J'étais vraiment heureuse d'être avec Déon aujourd'hui. « Au fait, tu participes au Spring Break ?! »

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