« Je te hais ! Tu m’as engrossée ! Je vais te faire la peau, tu m’entends William ? » Un léger sourire sur les lèvres, le futur papa était aux anges. Sa femme était dans un autre état d’esprit, elle serra sa main aussi forte qu’elle le put. Il avait devant ses yeux, la femme de sa vie et aujourd’hui, elle allait donner naissance à leur fils. Il déposa un léger baiser sur son front. « Arrête avec tes papouilles ! Tu m’agaces ! » June affronta son regard une nouvelle fois avant de les fermer et de pousser le plus fort possible. Un bruit strident se fit entendre au sein de la clinique privée. Leur fils venait d’arriver, il avait pointé le bout de son nez. Malgré tout, June le prit dans ses bras et l’embrassa, mais elle détourna ses lèvres pour déposer un baiser sur les lèvres de son mari. Ce fut leur premier et unique enfant ! Il était le fruit de leur amour et de leurs dures années à tout tenter pour avoir un enfant, après dix ans de malheur, l’enfant était enfin là, dans leurs bras. Un soupir de soulagement se fit entendre. June laissa l’enfant aux sages-femmes et ferma les yeux pour tenter de se reposer. Tout d’un coup, son corps se mit à trembler, à s’agiter dans tous les sens. La jeune femme était en train de faire un arrêt cardiaque. Le mari fut rapidement dégagé de cette ambiance. Les médecins se hâtèrent et finirent de régler la situation. Mais pour combien de temps ?
L’année 1992, marqua la vie du petit garçon, ce dernier allait à l’école pour la première fois. Ce n’était pas n’importe quel jour ! Sa mère allait pouvoir le conduire à l’immense établissement privé du centre New York. Il ne cessait de courir dans tous les sens, il fut un bon long moment pour que la nourrice de Pâris puisse l’attraper pour tenter de le calmer. Il était huit heures et c’était l’heure de se préparer mais le jeune Rosenbach en avait décidé autrement. Il voulait partir le plus tard possible pour que son père puisse l’accompagner aussi, mais ce dernier était déjà au travail. C’est un grand homme de loi qui dirigeait les affaires du pays, donc il était souvent derrière son bureau en train de taper sur son ordinateur. Une vie de famille peu remplie, pourtant William faisait tout son possible pour rentrer à l’heure pour dîner avec sa famille, mais très souvent June débarrassait la table et jetait tous les déchets. Pâris trouva finalement sa mère, cette dernière était dans sa chambre en train de se parfumer. Une douce odeur de fleurs que le jeune garçon affectionnait plus que tout. Sa mère le retrouva en pyjama, et changea radicalement d’expression. « Pâris-William Kol Rosenbach, tu te fiches de moi ? Tu n’es toujours pas habillé ? Tu dois être à l’école dans une demi-heure ! Lisa venait habiller Pâris, nous allons être en retard ! » Elle embrassa son fils avant de descendre le grand escalier de la propriété. Lisa mit enfin la main sur ce petit garnement, et elle put l’habiller pour l’occasion. June attendait à côté de son chauffeur l’arrivée de son fils, ce dernier courut vers elle pour se réfugier dans ses bras. Elle l’assit dans la voiture en regardant mélancoliquement son fils. Il avait si vite grandi. Elle se revoyait encore trois années en arrière, le jour de sa naissance. June était une mère exemplaire, amoureuse de son mari, bonne mère de famille et surtout amoureuse de son fils. Elle gérait sa famille d’une main de maître. Un véritable bonheur au sein de cette petite famille.
Mais le bonheur fut de courte durée. Nous sommes en 1999, Pâris venait de fêter ses dix ans, et encore une fois son père n’était pas là, il avait été retenu au bureau, mais ce dernier avait tout de même pensé à lui offrir un petit cadeau. Toute cette histoire n’affectait pas le petit garçon, il avait rapidement compris qu’il ne pouvait compter que sur sa mère et sa nourrice, c’était le principal pour lui et ces deux-là étaient présentes. C’était donc le plus beau jour de sa vie ! Le soir, ce fut une autre histoire, dans la salle de bain, il remuait dans sa bouche sa brosse à dent. Il était temps qu’il aille au lit mais comme tout enfant de son âge, il traînait, il traînait sans cesse et finissait par se faire gronder. Mais il restait pour tenter de voir son paternel après une longue journée de travail, alors tous les moyens étaient bons pour y arriver. Soudain, il entendit sa mère crier, c’était très rare, ils ne se disputaient jamais. Il descendit doucement les escaliers de façon à être assis sur la dernière marche, caché par la rambarde. « C’était son dixième anniversaire aujourd’hui, tu aurais dû être là, tu n’aurais pas dû être au bureau ! Je te le dis William, tu vas devoir choisir entre ton travail ou moi ! » L’homme perdit ses moyens et jeta à terre le verre de whisky qu’il tenait à ses mains. « Tu fais quoi de tes journées ? Tu t’occupes de ce gamin et encore ! Et tu oses me donner des ordres ?! A moi, mais tu sais à qui tu t’adresses ? Je suis William Carpenter Rosenbach et personne ne hausse la voix devant moi ! Je ne choisirai pas la famille, car il faudra que je trouve un nouvel emploi, je gagnerai beaucoup moins et tu devras te priver de vêtements hautes coutures, de clubs, de spas… Alors arrête de me sortir n’importe quoi ! » La jeune femme se tut et claqua la porte derrière elle. Elle marcha les larmes aux yeux jusqu’à l’escalier quand elle croisa son fils sur les marches, elle resta tétanisée. Le petit garçon se redressa, et serra sa maman dans ses bras. « Je suis désolé maman ! La prochaine fois, j’irai au lit. Mais dis, tu vas divorcé de papa ? » Elle se baissa pour se mettre à la hauteur de son fils. « Non, ton père et moi nous serons toujours ensemble, ne t’inquiète pas mon cœur. Maintenant va te coucher ! » Elle l’embrassa sur le front et ce dernier monta à toute vitesse l’escalier.
Mais ce calme fut de courte durée. C’était le lendemain, Pâris se tenu près de l’entrée main dans la main avec sa mère. Cette dernière l’emmenait à l’école, elle-même. Elle avait décidé de ne pas faire appel à son chauffeur, elle voulait emmener son fils par ses propres moyens, cette dernière monta dans sa voiture. La route commença, et les bouchons arrivèrent les uns après les autres. Sa mère décida d’accélérer pour arriver plus vite, mais elle n’avait pas vu le camion qui se dirigeait vers elle, elle lâcha le volant en voyant le camion arriver sur le côté, elle ferma les yeux, ce fut son dernier geste. La voiture fut percutée de plein fouet sur le côté, cette dernière se mit à tomber sur le côté. Quelques minutes les ambulances étaient sur les lieux de l’accident, ils retirèrent trois corps. Il y avait deux morts. Le drame avait ôté la vie de deux personnes. A l’hôpital, ce fut la crise, les deux corps furent transférer afin qu’on puisse les réanimer, rien n’était perdu, une des victimes était encore en train de respirer. Les trois corps furent l’un à côté de l’autre. Le petit garçon entrouvrit les yeux et vit sa mère ouvrir les yeux à son tour. Son visage était défigurée et ensanglantait, mais pour lui c’était toujours la plus belle, elle lui fit un sourire et ferma les yeux. Ce fut la deuxième à mourir, le petit garçon tenta de crier mais au lieu de ça, ses paupières se fermèrent à son tour, le choc était trop lourd pour son petit corps de benjamin. Quelques heures après, William fit son apparition en panique. Il venait de perdre sa femme, les poils de son corps ne cessaient de se redresser. Il ne pouvait pas supporter le drame davantage. Pourtant, il était assis près de son fils et ce dernier ouvrit les yeux. William se mit à pleurer de rage et de joie, il embrassa son fils avant de lui annoncer la malheureuse nouvelle. Pâris se mit à pleurer, il pensait que tout cela n’était qu’un rêve mais il était bien loin de la vérité. Il était maintenant orphelin, et cette perte l’affecta pendant toute son enfance et son adolescence.
Quelques années étaient passées, le drame avait laissé derrière lui, une famille brisée par la nouvelle, William passait son temps au travail, il n’accordait pas de temps à son fils. Ce dernier avait été élevé par des jeunes filles au pair qui venaient de tous les pays. L’avantage était qu’il savait parler plusieurs langues, mais le plus dramatique c’est qu’il n’arrivait pas à se construire sans sa mère. Ainsi, il passa son adolescence à faire tout et n’importe quoi. Il n’avait plus personne vers qui se tourner, alors il avait décidé de faire de sa vie un véritable enfer. Vers ses treize ans, il s’était réfugié dans les études et était le meilleur de sa classe jusqu’à ce qu’il n’arrive au lycée. Ce fut un nouveau drame, il connut de nouvelles joies telles que l’alcool et la drogue. Le jeune homme affronta toutes les soirées qui pouvaient exister à New York. Tous les soirs, il avait de nouvelles soirées. Ses amis de lycée étaient peu fréquentables. Tous venaient de la bonne fortune new yorkaise, ils étaient dépravés et passaient à leur tour leur soirée à consommer de l’alcool et de la drogue. Pâris en fit de même, son père n’étant jamais là, il avait le libre champ pour faire tout ce qu’il voulait. Ce fut là qu’il perdit sa virginité avec une inconnue. Une aventure d’un soir alors qu’il était à peine âgé de seize ans. Et ce fut ainsi tous les soirs, ce fut le même refrain : soirée et terminer la soirée avec une femme différente chaque soir.
Évidemment son père apprit ses faits et gestes, son fils ne se présentait que très rarement en cours. Il décida donc d’intervenir auprès de lui. Il l’envoya dans un institut privé, là où la discipline régnait en maître mais rien qu’en apparence. Car ce fut encore pire dans cet institut, le jeune homme profita de ses dernières années, enfermé avec d’autres élèves qui partageaient le même intérêt que lui pour faire la fête. Il fallait reconnaître que son père avait échoué dans son éducation et dans son rôle. Le jeune garçon décidait de tout et faisait ce qu’il voulait quand il voulait. Son caractère n’arrangea rien de plus, ce dernier ne cessa de mener les jeunes femmes en bateau en jouant avec ses atouts. De nombreuses femmes furent déçues et détruites face à son comportement. Mais son histoire ne se termine pas ainsi, le jeune homme décida de s’inscrire à Harvard pour suivre des études de médecine. Il voulait aider les autres, sa mère était partie trop tôt et c’était la seule chose qu’il pouvait faire pour se rappeler de sa présence. C’était pour lui rendre hommage, et pour qu’elle soit fière de lui. Ce dernier fut reçu haut la main, en médecine. Sa nouvelle vie allait donc commencé. Elle n’était pas finie, et prenait un nouveau tournant, celle d’une vie professionnelle qui allait commencer. Mais celle d’avant va tout de même continuer. Qui dit mieux ?