« On s'en fout, on n'y va pas. » ♣ JAMES

© Kaiji
Allongée sur son lit, Maxym tripotait machinalement une écharpe à Reaghan. Va savoir pourquoi, elle était persuadée que continuer à faire vivre ses objets, ses vêtements, allait la faire revenir. Et puis quand elle rentrerait, elle retrouverait sa chambre comme elle l'avait quitté, sans la poussière qui pourrait lui rappeler son mois perdu. La résidence des oranges était particulièrement silencieuse en cet après-midi, la faute à cette nouvelle cause devenue cheval de bataille des siens. Ils avaient décidé d'organiser une petite collecte de fond, et fidèle à son caractère têtu, la demoiselle s'était soustraite à cet exercice. Parfois il lui arrivait de faire un effort, de faire passer l'intérêt de sa confrérie avant le sien. Mais pas cette fois. Puis, elle n'avait pas entendu beaucoup de plaintes lors de son refus. Cela devait même faire plaisir à certains, Maxym n'en doutait pas. Tout le monde est heureux, c'est pas magnifique ? Ses pieds nus touchèrent ensuite le sol. Elle avait toute la maison pour elle toute seule, et elle n'en profitait pas ? Une honte. C'est ainsi qu'elle descendit les escaliers jusqu'à la salle commune, toujours en pyjama, soit un débardeur et un mini short. Une main sur la poignée du frigo, son regard d'abord absorbé par les aliments qui n'attendaient qu'elle, fut détourné par l'entente d'un bruit venant du salon. Alors comme ça, elle n'était pas seule. L'identité du second rebelle n'était pas très difficile à trouver. « Je pense ne pas me tromper en disant : James ? » Le garçon n'était pas encore dans son champ de vision, mais c'était dans la logique des choses. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire, alors que la demoiselle reprenait sur un ton amusé : « Ben alors, ça t'intéresse pas de sauver les pingouins ? » A peine sarcastique. A peine.

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Contrairement à la croyance populairement répandue chez les Quincy, je n'étais pas un homme sans coeur. Mais il avait quand même des limites. Alors quand ils s'étaient lancés dans une mission pour sauver les pingouins, j'avoue que j'avais été loin d'être chaud. Moi, les oiseaux, j'aimais pas ça du tout. C'était au même niveau que les pigeons et dans mon esprit ça servait à rien. Voilà, c'était dit. De toute façon, je savais bien que la présidente, Nevada, était bien contente que je vienne pas. Après ce qui s'était passé entre nous et la façon dont je m'étais comporté avec elle, je pouvais comprendre mais bon, ça arrangeait tout le monde que je ne vienne pas. J'étais donc seul dans la Quincy House désertée. Autant aller profiter du salon, chose que je faisais rarement. Il est vrai qu'ici, je restais généralement dans ma chambre. J'y avais ce dont j'avais besoin et c'était l'essentiel. Tout à coup, j'entendis un bruit et une voix que je reconnus de suite. « Je pense ne pas me tromper en disant : James ? » Oui, cette voix ça ne pouvait être qu'une seule personne, la seule autre Quincy qui n'avait pas été secourir les pingouins: Maxym. Entre rejeté, on se comprenait. « Ben alors, ça t'intéresse pas de sauver les pingouins ? »Je la pris dans mes bras pour un câlin et lui fis un clin d'oeil. " Maxy chou! Je t'avoue que les bestioles c'est pas mon truc.... Vu qu'on a la maison à nous, si on s'amusait... " Non, pas de battifolements, j'avais décidé d'être fidèle à Lilo. Mais on pouvait bien rire quand même.

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En intégrant les Quincy, Maxym avait craint un temps de ne pas réussir à s'intégrer. De faire tâche dans le paysage, voyez. Qu'on la juge sur son apparence, ou sur ses actes parfois exubérants. C'est pour ça que la demoiselle avait hésité, lors de son admission à Harvard, entre demander son intégration chez les oranges ou se diriger vers les Mathers. Ces derniers était le choix le plus simple, et correspondait totalement à la surface. Les premiers par contre, était d'avantage en adéquation avec ses valeurs profondes. Même si elle ne partageait pas forcément les causes favorites des membres de sa confrérie. Les pingouins par exemple, la demoiselle s'en fichait complètement. Elle ne sortait les griffes que lorsqu'il s'agissait de défendre des droits bafoués, ou encore quelques causes médicales. Ca avait l'avantage de mettre à sa disposition une maison entièrement vide, à l'exception de James. Mais James c'est pas pareil, c'est presque pas un Quincy. Ou alors un Quincy comme elle. Puis une maison vide avec James, c'est encore mieux que sans. Du coup Max se laisse prendre dans les bras, le serre légèrement entre les siens, et … le pousse sur le canapé. L'ingénue sans lui laisser le temps de se redresser, s'installe à califourchon sur l'homme. « Ouais t'as raison, amusons-nous... » Ses doigts pianotèrent sur le torse masculin, tandis qu'elle l'observait avec un sourire enjôleur, laissant peu d'hésitation sur ce à quoi elle faisait allusion. Quelques secondes encore de sérieux, avant d'éclater d'un rire sonore et mélodieux. « Allez fait pas cette tête, je rigole ! » Ses doigts joueurs se transformèrent en une petite claque sur son épaule. « Bon on fait quoi ? On vide le frigo et le bar, on fouille dans leurs chambres, on piège leurs lits ? » Ou comment passer de camarades Quincy déjà loin d'être exemplaires, aux ennemis numéros 1 et 2 de la confrérie.

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Oh, j'aurai fait un parfait Eliot. J'avais l'attitude, l'argent et l’arrogance. Mais au fond de moi, ce n'était pas la personne que j'étais. Oui, j'aimais les belles voitures et les costumes. Mais pas au point de ne penser qu'à ça, d'être un homme égoïste qui ne pense pas à son prochain. J'ai toujours été sensible à la cause des plus démunis. Toujours. C'est pourquoi dès que j'avais pu donner du temps et de l'argent pour les causes qui me touchait, je l'avais fait. Et je n'avais jamais arrêté, au point que j'avais passé une année de ma vie en Afrique, à prendre soin des enfants démunis. Cette expérience, bien que teintée de peine dans ma tête, avait été magique. C'est pourquoi j'avais rejoint les Quincy. Mais ça ne voulait pas dire que je m'engageais pour toutes les causes imaginables. Je faisais des choix, car je savais que toutes les causes ne pouvaient être sauvée. Il fallait faire des choix, et je savais les faire. « Ouais t'as raison, amusons-nous... » Avant que j'ai compris ce qu'il m'arrivait, Max m'avait poussé sur le canapé et laissait ses doigts pianotait sur mon torse. J'étais pas franchement à l'aise, j'avais décidé d'être fidèle à ma copine. « Allez fait pas cette tête, je rigole ! Bon on fait quoi ? On vide le frigo et le bar, on fouille dans leurs chambres, on piège leurs lits ? » Voilà qui me plaisait vraiment plus. Je réfléchis quelques instants. " Moi je propose la fouille, on va bien rire. " Je saisis sa main et l'emmenais dans les étages, direction, la chambre de la présidente. Autant jouer gros directe.