île de hahajima, samedi 11 juillet
Foutu ferry à la con, foutue cousine de... tu t'acharnes sur ton téléphone, lui écrivant de nombreux messages en la priant ou plutôt en la menaçante de te dire où elle est. Dans un bar à picoler, apparemment, d'après votre échange. Hors, le ferry il part dans quelques minutes et elle va se retrouver seule, en arrière, sur la touche, la seule rescapée de la bande de summer camper que tous les étudiants peuvent former ensemble. Y'a quelque chose qui t'a touché, dans ce cri du cœur qu'elle t'a lancé par message. Un je-ne-sais-quoi qui t’empêche de grimper sur le pont du bateau alors qu'@Ottis Heimann t'y attend. Ton regard va vers le bateau, puis vers l’île, l'endroit où se trouve les bungallows. T'hésites, tu sais pas quoi faire et finalement, tu fais demi tour pour retourner en direction de votre lieu de résidence des deux derniers jours en jurant en Italien. Ton léger sac à dos sur le coin de l'épaule ne contient pas plus que du bordel, ta trousse de toilette, même pas une fringue à te mettre sur le dos. Est-ce qu'elle l'aurait fait, elle ? Est-ce qu'elle aurait fait demi-tour pour toi ? pour venir te chercher, pour venir attraper ta main juste avant que tu ne te fasses engloutir par le gouffre ? Trop de questions dont t'auras jamais la réponse. Toi, tu le fais. Et tu détestes déjà de ça. C'est trop tard, le ferry part au loin alors que tu envois des textos à Ottis pour le prévenir qu'il n'a pas à te chercher sur le point du bateau... ouais c'est pas cool, t'aurais piqué une crise à sa place. Mais maintenant c'est fait... tu prends le pas de course pour rejoindre les bungallows, impossible de la trouver. Tu penses au bar de plage sur lequel t'as été hier soir, t'y va et... reconnais sa crinière brune accoudée sur le comptoir. « pourquoi t'as pas voulu me dire ou t'étais ? t'es la pire des égoïste Cléo ! » tu lui arraches son verre des mains et lorsqu'elle tente de le récupérer, tu entoures son poignet de ta main libre.
@Rosalia C. Borgia
(Katalia Borgia)