ROXANNA & SOLIMAN ♪ I've got something to request.

Lorsque Roxanna m’avait confirmé qu’elle était prête et disponible dès maintenant je n’avais pas hésité une seule seconde, mon portable dans la poche de ma veste en cuir, les clés de ma chambre entre mes doigts, j’avais immédiatement quitté ma chambre pour traverser le long couloir qui séparait le dortoir des Winthrop de celui des Lowell. Après avoir descendu quelques escaliers puis passé un second bâtiment je me retrouvais très vite dans le couloir entendant la porte qui s’ouvrait, Roxanna avait le sens du timing, il n’y avait pas à dire le contraire. « Entres, je t'en prie, fais comme chez toi. » La voir me faisait un bien fou, les semaines passées n’étaient pas vraiment les plus agréables de ma vie, je savais que la vie de ma meilleure amie n’était pas simple non plus et c’était l’occasion idéale pour une petite fin d’après-midi entre amis. « Comme toujours ! » Je souriais, il était rare que je sois aussi souriant depuis l’attentat sur Harvard mais avec Rox’ c’était naturel, je ne pouvais pas faire autrement et putain ce que ça pouvait me faire du bien. Je la serrais difficilement dans mes bras, son ventre bien arrondi de femme enceinte était très imposant. « Tu m’as manqué… Tu ne peux pas savoir à quel point. » Je me blottissais encore un moment reculant finalement après une ou deux minutes. « Merci d'être venu aussi vite … Tu veux boire ou manger un truc ? » Je réfléchissais répondant ensuite sur un ton calme et posé. « Je veux bien un coca… J’ai une idée… Et si je cuisinais le diner pour ce soir ? » Une habitude, par le passé quand nous passions nos journées tous les deux il n’était pas rare que j’ouvre son frigo et ses placards pour improviser un plat avec ce qu’elle avait en stock. « Tu voulais me parler de quelque chose ? » J’étais intrigué et je détestais ça, la curiosité m’emporterait un jour.

Roxanna n’avait pas toujours été une femme sublimée par son petit-ami, en l’occurrence Jude. Au contraire il y avait eu des longues périodes pendant lesquelles nous étions tous les deux des célibataires plus ou moins endurcis qui trouvaient d’autres moyens de s’amuser. Jamais nous n’avions eu le moindre geste déplacé l’un envers l’autre, rien que l’idée me dégoûtait, elle était ma meilleure amie après tout, pas n’importe laquelle des filles. Passons, même si nous ne pouvions plus nous voir à la même fréquence que lorsqu’elle n’était pas avec Jude nous n’avions pas pour autant été égarés en chemin, notre proximité était intacte. « Tu m'as manqué aussi mon grand … Ca fait du bien de voir ta bouille. » Je souriais, la revoir me faisait vraiment énormément de bien, elle me mettait du baume au cœur et c’est quelque chose qui manquait cruellement ces derniers temps. Alors que j’acceptais de boire un coca je lui proposais de faire la cuisine comme il était de coutume depuis le début de notre relation. Elle souriait amusée, je ferais donc la cuisine si je me fiais à ce petite regard mutin. « Ca me va comme deal, ça fait longtemps que j'ai pas mangé un plat de ta confection ! Je te sers ton verre de coca, libre à toi de retourner mon frigo. » Je souriais fièrement, il est vrai que je n’avais pas improvisé un petit repas depuis un moment mais aujourd’hui je me sentais particulièrement inspiré, des tonnes d’idées germaient dans ma tête, il ne restait plus qu’à voir ce qu’elle avait en réserve et ce que je pourrais en faire plus particulièrement. En attendant je m’emparais du verre de coca qu’elle venait de me servir lui demandant non sans curiosité de quoi elle voulait me parler. « C'est exact. » Elle posait son verre, son air détaché me rendait nerveux. « Est-ce que je dois avoir peur ? » Qu’allait-elle donc m’annoncer. J'ai parlé avec Jude récemment, et on s'est mis d'accord sur un point, alors voilà. J'vais la jouer dans les normes. » Je suivais ses mains qui allaient se coller contre son ventre très arrondi. « Solichou, tu n'es pas sans savoir que je suis énorme. » Sans attendre je lui coupe la parole prenant un ton choqué et excité à la fois. « OH MON DIEU TU ATTENDS DES QUADRUPLÉS ! » Elle explosait de rire, j’étais donc probablement plus qu’hors sujet. Je gloussais ne m’arrêtant pas de cogiter, elle se relevait me prenant la main, elle allait cracher le morceau, je le sentais. « Plus sérieusement … Je voudrais te demander .. Si tu veux bien être le parrain de notre petite Aylin. » Je ne sais pas si c’est à cause de mon état psychologique aussi instable que mon lunatisme permanent depuis l’attentat mais les larmes me montaient rapidement aux yeux. « Oh putain tu m’as fait peur tu sais ? Ce sera un honneur d’être le parrain de cette petite. Merci… » Je me redressais la prenant dans mes bras en évitant de trop être collé à son ventre pour ne pas lui faire mal.