Grace & Ocyllie ♠ Chapitre 1

Grace & Ocyllie
Stop calling I don't wanna think anymore


C’était étrange. Avec lui, elle n’avait pas envie d’une simple histoire dont on connaissait déjà la fin avant même le commencement. A chaque fois qu’il se trouvait à ses côtés, qu’il était là pour la serrer dans ses bras et lui susurrer des mots doux au creux de l’oreille, elle ne pouvait empêcher son cœur de cogner encore plus fort contre sa poitrine. Elle ne pouvait pas non plus s’empêcher d’avoir ce petit sourire béat d’admiration sur les lèvres ainsi que les mains moites et les jambes qui flageolent. Etait-elle amoureuse de lui ? Peut-être. Certainement. En réalité elle n’en savait rien. Elle n’avait connu l’amour qu’une seule fois et encore lorsqu’elle était plus jeune et plus insouciante. Il lui arrivait de repenser à ce passage de sa vie, à ce garçon qui avait partagé un petit peu plus de deux ans de son existence, mais elle finissait toujours par se ressaisir pour penser au futur et à son éventuel avenir avec Eden. La brunette venait d’ailleurs de quitter les bras du garçon que déjà elle avait envie de lui courir après pour passer encore du temps avec lui. Elle n’en faisait pourtant rien et le laissait retourner à ses cours après lui avoir donné un dernier baiser tout sage, tout mignon. La fin de la journée approchait à grands pas. Elle devait le retrouver ce soir pour passer la fête des amoureux à ses côtés, même s’ils n’étaient pas officiellement en couple. Tous le campus n’attendait que ça d’ailleurs, qu’ils se mettent en couple. D’après certaines adoratrices de potins cela n’était plus qu’une question de temps. Pour d’autre, le caractère de cochon d’Ocyllie ainsi que sa tendance à jouer avec les hommes, les femmes avaient le don de vouer à l’échec leur histoire naissante. Un sourire amusé, limite moqueur s’affichait sur les lèvres de la demoiselle alors que ses pieds glissaient sur le parquet de la salle de danse du campus et que seul sa respiration se faisait entendre dans la pièce. La belle décidait de mettre ses pensées de côtés durant un certain temps tout en se relaxant, tout en pratiquant sa passion. Avant toute chose, un peu d’échauffement pour ne pas risquer de se blesser. Avec beaucoup de grâce et de souplesse, la jeune femme se laissait glissait en grand écart sur le sol. Elle s’étirait, levait les bras le plus haut possible comme si elle voulait toucher le plafond qu’elle regardait d’ailleurs. Un bruit de porte se faisait entendre juste derrière et instinctivement Ocyllie tournait la tête tout en quittant sa position pour s’installer en tailleur sur le parquet. Ses pupilles venaient se poser sur la silhouette de la jeune sœur d’Eden. Les deux demoiselles ne pouvaient pas se sentir et l’absence de parole de la part de la danseuse le montrait. La petite anglaise continuait de s’étirer avant de finalement prendre la parole après avoir poussé un soupir d’agacement : « Il n’est plus là, mais si tu veux que je lui laisse un message, avec plaisir. » disait-elle tout en lui adressant un sourire hypocrite dont elle seule avait le secret.

Après tout ce n’était pas de sa faute à la petite brune si elle ne pouvait pas se voir la petite sœur de son copain, enfin de son copain potentiel étant donné qu’il n’y avait rien d’officiel entre Eden et Ocyllie. Elle avait bien essayé de l’ignorer depuis son apparition dans la salle de danse, mais le soupir que poussait la Mather venait la forcer à lui adresser la parole. La demoiselle n’était pas vraiment sympathique avec sa camarade, mais il fallait bien admettre que Grace ne lui donnait pas réellement envie de se montrer gentille avec elle. La preuve ? La petite sœur de son chéri venait de lui répondre sur un ton qui ne lui plaisait pas du tout. Si elle s’écoutait, la petite anglaise lui aurait déjà sauté dessus pour l’assommer d’un bon coup de poing dans la tête tout en lui crachant des noms d’oiseaux en pleine tronche, mais elle n’en faisait rien, ne voulant pas mettre son avenir amoureux en danger à cause d’une peste. Ocyllie n’avait pas le temps de répondre quoi que ce soit que son interlocutrice reprenait tout lui expliquant pourquoi elle ne l’aimait pas. La brunette s’en doutait, Eden était la cause de toute cette haine qui ne cessait de grandir à chaque fois que les deux jeunes femmes se croisaient. Sa réponse ne tardait pas à se faire entendre et c’était sur un ton moqueur qu’elle venait lui dire : « J’aimerais beaucoup vivre dans le même monde que toi, celui où les jeunes hommes décident de devenir prêtre pour ne pas froisser leurs petites sœurs capricieuses qui se supportent pas le fait de les voir heureux en compagnie d’une femme. » D’une impulsion légère et gracieuse, la danseuse se levait pour passer non loin de Grace afin de rejoindre un banc en bois sur lequel se trouvaient ses affaires. Elle avait envie de lui rire au nez. Toute cette histoire était totalement stupide. « Tu parles de réciprocité, mais je ne vois pas pourquoi je devrais apprécier une nana qui ne me hait au plus haut point alors que je ne lui ai rien fait. T’entendre dire que tu ne m’aime pas car je suis proche d’Eden et bien ça me fait de la peine pour toi. Ton frère ne sera pas là éternellement pour toi et il a tout à fait le droit de vivre sa vie sans avoir de compte à te rendre. Je suis curieuse de savoir si tu lui as fait la même scène avec chacune de ses copines et si la réponse est positive alors va te faire soigner est vite ma cocotte. » Après tout, ce qu’Ocyllie vivait avec Eden ne la regardait pas et en y réfléchissant la danseuse n’avait pas tort, il fallait être complètement folle pour détester la copine de son frère uniquement car cette dernière existait et le rendait heureux.

C’était bien la première fois qu’Ocyllie parlait aussi longtemps avec la petite sœur d’Eden. En général les deux demoiselles ne s’adressaient la parole que pour se dire bonjour, au revoir et se cracher des insultes en pleine tronche. Bon d’accord, on ne pouvait pas non plus affirmer que les deux belles étaient en train d’échanger des mots doux ou même des banalités, mais au moins les paroles de chacune allaient bien plus loin que d’habitude et pour une fois personne ne se coupait la parole en hurlant comme une pauvre folle pour se faire entendre. La loi de celle qui criera le plus fort ne marchait pas vraiment aujourd’hui. L’une comme l’autre donnait l’impression d’avoir envie d’une conversation construite malgré les rancœurs qui berçaient cette pièce. La réponse ne Grace ne pouvait que faire rire la petite danseuse qui ne cachait pas son envie de lui rire au nez. « Tu n’es pas capricieuse ? Mais tu es vraiment en train de foutre de ma gueule en réalité. Les crises de jalousie que tu lui fais en permanence lorsque je suis dans les parages ce ne sont pas caprices peut-être ? Au lieu de coller au cul de ton frère tu devrais sérieusement essayer de te débrouiller toute seule et le laisser respirer plutôt que de le suivre en permanence. » Peit à petit, le ton commençait à monter. Les deux jeunes femmes ne s’aimaient pas du tout et n’hésitaient pas à se le montrer dès que l’occasion pointait le bout de son nez. « Et si tu as envie de me parler des anciennes copines de ton frère, retiens toi. » Sérieusement qu’elle nana avait envie d’entendre parler des ex de son copain ? Allons bon, maintenant la façon d’être de la petite anglaise rendait notre petite verte irritable. Une nouvelle fois l’envie de rire était forte, mais Ocyllie se retenait et se contentait de répondre : « Je ne changerais pas pour te plaire si c’est ce que tu veux savoir. » Et puis quoi encore ? Un voyage tout frais payé pour la France ? Il ne fallait pas qu’elle se mette à rêver la Mather. Elle continuait de débiter tout un flot de conneries toutes plus stupides les unes que les autres lorsqu’elle finissait par prononcer une phrase qui venait ricocher sur Ocyllie. Leur mère en hôpital psychiatrique ? La brunette croisait les bras sous sa poitrine avant de lancer : « Raconte pas n’importe quoi. Votre mère est morte et j’en suis sûre et certaine sachant que j’ai accompagné ton frère au cimetière l’autre jour. » Eden ne lui aurait tout de même pas raconter des bobards ? Si c’était le cas, il allait passer un sale quart d’heure le type.

Le courant ne passait pas entre les deux jeunes femmes et ce n’était plus un secret pour personne. Elles ne cessaient de se tirer dans les pattes pour les beaux yeux d’Eden, le frère de la Mather et le copain potentiel de la Dunster. Une fois de plus, les paroles piquantes et provocantes fusaient dans tous les sens jusqu’à ce que Grace vienne évoquer sa mère qui se trouvait en hôpital psychiatrique. C’était impossible et Ocyllie en était certaine. Récemment elle avait accompagné Eden au cimetière pour se rendre sur la tombe de la mère du garçon. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’était en train de lui raconter son interlocutrice. Comme pour se protéger de la vérité, elle ramenait ses jambes vers elle avant de les entourer de ses bras. « Il ne m’a jamais parlé de toi en mal si tu veux tout savoir et je suis certaine de ce que j’ai vu lorsque je te dis que je l’ai accompagné au cimét… » Pas le temps d’en dire plus, Grace s’enflammait pour un rien. Elle était en train de crier et risquait d’ameuter la totalité des étudiants qui passaient par là. La danseuse ne savait plus quoi dire, mais ce n’était pas un problème, Grace savait quoi dire et continuait en lui balançant des menaces indirectes à l’égard de son frère. Trop c’est trop. Alors qu’elle tournait les talons, Ocyllie lui lançait d’une voix provocante dans le but de la remettre en place : « Arrête toi de gueuler comme un hibou et va plutôt le voir pour lui demander des explications. Je n’ai pas envie de jouer les messagères et je n’ai rien à voir avec vos histoires à la noix là. »

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« Il ne m'a jamais parlé de toi en mal si tu veux tout savoir et je suis certaine de ce que j'ai vu lorsque je te dis que je l'ai accompagné au cimét... » Mais Grace continuait à parler, à s'énerver contre son frère par le biais d'Ocyllie. Cette dernière décidait donc de fermer sa bouche pour laisser la Mather se mettre en rogne voir pire que ça avant de ne reprendre la parole. « Arrête toi de gueuler comme un hibou et va plutôt le voir pour lui demander des explications. Je n'ai pas envie de jouer les messagères et je n'ai rien à voir avec vos histoires à la noix là. » Ocyllie avait raison au final, elle n'y était pour rien, elle devait trouver Eden et c'est ce qui se passerait une fois qu'elle aurait quitté Ocyllie et qu'elle aurait fumé une clope mais, avant elle devrait répondre à la blondinette. « Tu as raison. Je m'excuse de mettre énerver contre toi, cela était plus adressé à Eden mais, je suis surtout désolée qu'Eden te mentes. Votre amour est peut-être basé que sur du mensonge au final. » La jeune femme quittait alors Ocyllie sans un mot de plus. Elle partait dehors afin de se calmer et de fumer une cigarette, qu'elle prit entre ses lèvres et qu'elle allumait pour tirer quelques lattes dessus.

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Spoiler:

Grace en train de faire des excuses à l’une des personnes qu’elle aimait le moins ? Ocyllie ne pouvait s’empêcher de la regarder avec des yeux de petites filles sur le moment. La danseuse semblait être étonnée de la démarche de sa rivale, mais bien vite la réalité reprenait le dessus. La petite verte prétendait que l’amour qui existait entre Eden et la brunette ne devait, très certainement, être basé que sur du mensonge avant de tourner les talons. L’anglaise ne cherchait à la rattraper au risque de lui coller une baffe monumentale avant de la mettre en pièce. Elle restait là, assise sur le sol à regarder tout autour d’elle. La haine qu’elle avait envers Grace ne faisait que s’intensifiait et sa rage venait se matérialiser par un coup de poing sur le parquet, mais pas le temps de se laisser abattre que déjà il fallait reprendre l’entrainement pour éviter de se laisser emporter par la nostalgie et les questions plus perturbantes les unes que les autres.


Fin pour Ocyllie

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