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La séance de sport venait d'être intense. Dans la ville et dans les parcs, ses foulées avaient porté prestement son corps solide. Le capitaine était d'humeur joyeuse et bonne. Il avait droit à un bon repos et les nouvelles plaisantes s'empilaient : son recrutement au sein de la Delta Force juste avant son départ. Et au réveil, son téléphone avait vibré pour lui annoncer qu'il allait recevoir le document officiel de sa montée en grade. Il serait sous peu commandant. Augmentation du salaire et des responsabilités en perspective, rien ne pouvait assombrir son image. En cette fin de matinée, il avait travaillé l'endurance, fait du fractionné et du renforcement musculaire, régulièrement sa nouvelle unité, sur un groupe de discussion lui envoyait des programmes d'entraînement. Joshua connaissait une partie de ces hommes, qu'il avait côtoyé en opérations ou avec lesquels il avait travaillé lorsqu'ils étaient encore Bérets verts. Pour compléter sa séance, il avait fait quelques longueurs dans la piscine de l'hôtel afin de travailler un peu le dos, le souffle et se détendre un peu. La suite était toute trouvée pour lui, un peu de repos autour d'un livre, écrire quelques lignes, travailler un peu sur le programme de reprise des Crimson dans quelques semaines, sortir faire le touriste en solitaire, trouver une petite soirée pour clôturer le tout. Sa vie restait bien agencée entre détente et exigence envers son corps et son esprit. Aucun nuage à l'horizon.#rplibre
L'eau brûlante chassait l'odeur du chlore, son gel douche se mêlait aux vapeurs d'eau et une odeur fruitée embaumait déjà sa cabine. Quelques rires dehors auxquels il ne prêta pas d'attention. Le stress de l'Irak était parti et maintenant, l'officier ne passait plus son temps aux aguets. Lorsqu'il ouvrit pour récupérer ses affaires et sa serviette; plus rien. Josh appela à l'aide, mais personne ne répondit. Il s'imaginait déjà une mauvaise blague, mais il ne savait pas si on l'avait ciblé lui expressément. Peut-être que oui, peut-être que non. Pour l'heure il fallut se résoudre à sortir comme ça, à poil dans l'hôtel, en espérant ne pas se faire coffrer pour exhibitionnisme. Sortir avec "sa b*te et son couteau" était une expression militaire qui se devait de rester une expression. Surtout quand on avait pas de couteau. Dans une parodie caricaturale d'opération militaire, il se faufila dans les couloirs. Merde. Le badge de sa chambre était dans ses affaires. Cramoisi, le militaire finit par arriver dans le hall pour expliquer la situation à l'accueil. Les vérifications pour un nouveau badge allaient prendre du temps. Il était terriblement gêné, non pas qu'il ait eu des complexes à... ce niveau, bien au contraire. Ses mains puissantes de militaire ne parvenaient pas à couvrir ce qu'il fallait couvrir, toutes les techniques étaient bonnes pour tenter de masquer le plus de surface, mais rien n'y faisait. Lui qui était si pudique et timide en temps normal. Ce qui le gênait surtout, c'était d'exhiber les cicatrices de guerre qui trônaient par-dessus ses muscles et ses abdos. Il s'imaginait déjà filmé et posté sur les réseaux dans cette non-tenue, victime d'une odieuse machination, quelqu'un se riait de lui probablement. Intérieurement, il appelait à l'aide. Le cliché de l'américain venu faire la fête qui se retrouvait nu dans un pays étranger après une mauvaise blague, c'était lui.
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