borgia² : disappointed cousins

Un nouveau départ. Une nouvelle aventure. Loin de Boston. Loin d'Harvard. Loin de toutes ces personnes qui avaient partagé mon passé, ma vie de rêve. Et surtout loin de ma cousine qui avait asséner le coup le plus bas. Cela faisait plus d'une semaine, plus de sept longues journées et pourtant je ne cessais de me repasser en boucle la proximité même brève de Edgar et @Katalia Borgia-Locke lors de l'inauguration à Birmingham. Traitrise. Honte. Bassesse. Biatch. Rien qu'à les voir de loin ça puait l'alchimie sexuelle, le sourire niais gêné. Puis la soirée avait tourné au scandale, au fiasco. Rayée à jamais elle l'était à présent, jugeante, accablante alors qu'elle était pire ... au oui combien bien pire ! C'était cependant avec un sourire sur les lèvres de bon matin que je décidais de rejoindre le rooftop de l'hôtel après avoir chopé une clope à ma voisine de chambre. Poussant la porte du toit de l'immeuble, je portais la cigarette à mes lèvres que j'allumais avec le briquet volé aussi en apprentie fumeuse que j'étais. D'ailleurs à la première taff ma gorge me gratta d'un coup et pourtant malgré la quinte de toux qui se profllait à l'horizon, la fumée ennivrant mes narines venait détendre tous les muscles de mon visage. Sereine. Calme. L'air dans le visage, les cheveux au vent avant qu'un bruit ne se fasse ressentir, la porte qui s'entrouvrait laissant apparaître le démon de ma vie, la sorcière de mon existence. WTF ! Elle ici, à Tokyo ... Au secours. Faisant semblant de ne pas l'avoir vu, je me dirigeais vers le rebord du toit où je m'installais assise les pieds dans le vide dans une indifférence vis à vis de cette personne inconnue à présent. Mes lèvres s'activant rapidement sur l'objet entre mes doigts, nerveuse, trahissant ma colère envers ma cousine, ma fureur envers tout ce qu'elle représentait. Calm down ! Puis un "Shit" se fit entendre alors que Kat' était en train de vouloir réouvrir la porte, enchaînant les échecs. Super nous étions renfermés ici, là toutes les deux dans même pas vingt mètres carrés, dominantes la ville de toute sa hauteur. C'est bon arrête de t'exciter Borgia, t'es condamnée à rester un peu là alors au moins laisse ma paix intérieure tranquille. Ou même ça est trop demandé pour toi ?! dis je d'un air mauvais sans même daigner la regarder. Cousines ennemies. Non juste ennemies.  

Si on t'avait expliqué il y a temps comment allait se passer tes derniers jours, jamais tu ne l'aurais cru, ja-mais. Un enterrement de vie de jeune fille à Las Vegas, un vol pour Tokyo, la première fois que tu viens dans cette ville de ta vie, et surtout la soirée de la veille avec Ottis... franchement, ça fait un bail que tu ne t'es pas senti aussi bien, ça date d'avant le bal, la dernière fois. Rien ni personne ne saura t'enlever ta bonne humeur ni t'arracher ce sourire sur les lèvres. Est-ce ça, la définition du bonheur ? Se dire que quoi qu'il arrive, quoi qu'on te dise, ton esprit saura se raccrocher ce sentiment de plénitude qui agite ton cœur à la hâte ? De bon matin, tu vas rejoindre le rooftop de l'hôtel. t'as un de ces trucs avec les rooftop, et lorsque tu repenses à la dernière fois où tu y a été avec quelqu'un, tu frisonnes à ce souvenir. Bref, là, tu veux juste prendre l'air, respirer. Tu arrives sur le toit et vas pour sortir, resserres ton pull au niveau du col alors que la bourrasque de vent s'invite dans tes longueurs lorsque tu pousses la porte. Au loin, une fille de dos. Tu fronces les sourcils et va pour avancer sauf que, rapidement, tu reconnais ta cousine. merde merde merde, demi-tour, tout de suite. En espérant qu'elle n'ai pas pas remarqué ta présence ni même reconnu, tu te retournes vers la porte à vas pour l'ouvrir sauf que... elle s'est claquée derrière toi, t'es coincée ici. « putain c'est pas vrai, il ne manquait plus que ça... » tu marmonnes en t'acharnant sur la poignée encore et encore. En vain. Ses mots piquants te poussent à arrêter, à quoi bon de toute façon ? Cette porte est belle et bien fermée et peut être ouverte uniquement depuis l'intérieur. Tu te tournes vers ta cousine, assise sur le rebord de l'immeuble, les pieds dans le vide. T'as pas le vertige toi, mais la voir comme ça dans cette position ne te rassure vraiment pas. Tu t'approches mais laisses tout de même six bons mètres entre vous. Les mains sur le rebord du toit, tu penches doucement le buste pour regarder le sol là dix étages plus bas. Oh putain, t'es pas bien. Tu veux partir d'ici, vite, très vite, t'éloigner d'elle au maximum. T'hésites à envoyer un texto à @Ottis Heimann pour lui demander de venir te récupérer sur le toit, mais t'as pas envie qu'il prenne ça pour un sexto voilé et débarque ici avec des intentions qui ne sont qu'à vous deux. Tu pourrais peut être écrire à Lukas, ou Peyton. Ou peut être que... tu dois saisir cette chance, accepter ce coup de pute du destin et discuter avec elle... Tu tournes la tête vers elle, les nombreux mètres vous séparant toujours « depuis quand tu fumes, toi ? » le seul truc qui te vient en tête. C'est contradictoire car t'as à la fois envie qu'elle disparaisse a tout jamais de ta vie mais que tu supportes pas l'idée qu'elle se mette en danger. En portant ses jambes dans le vide ou encore en noircissant ses poumons. Et tu sais tellement peu de choses sur elle, tellement peu...