Jasper & Soliman
Le bruit des doigts titubant sur le clavier et du moniteur indiquant les constantes vitales. La mélodie de la chambre de Reaghan se résumait à cela. Parfois cette routine était entrecoupée de visites, Jasper en profitant alors pour se dégourdir les jambes dans l'hôpital. Il restait encore quelques blessés de l'attentat, parfois dans le même état qu'elle. En fait il aurait préféré que ça soit le cas. Que le type à la bombe soit la raison de sa présence ici, ça aurait été plus simple. Pour lui. Alors quand on lui posait des questions il inventait une histoire de plafond qui s'effondre, c'est plus simple qu'aborder le sujet de la leucémie, dont il en ignorait l'existence jusqu'à ce lendemain d'attaque. N'ayant pas de nouvelles de la demoiselle Jasper s'était rendu chez les Quincy, et à force de mines déconfites lorsqu'il abordait le sujet, avait finit par en plaquer un contre le mur d'inquiétude. Vu leur différence de gabarit, le gentil orange n'avait pas tardé à cracher le morceau. Échapper de peu à la mort ça vous rend impatient un homme, croyez-moi. Depuis ce jour l'étudiant passait la majorité de son temps dans la chambre de Reaghan, son ordinateur sur les genoux. Ainsi lorsque la porte de la pièce s'ouvrit, il se redressa, ferma son pc et se préparait à sortir ; par habitude. Ce rituel cessa lorsqu'il reconnu les traits de Soliman, vice président des Winthrops. « Tu t'es trompé de chambre, je crois. » Sans animosité aucune. Juste qu'il ne voyait pas ce qu'il venait foutre là. Ce n'est pas vraiment le genre de personnes que l'endormie fréquente, du moins à ce qu'il pensait. Après tout, c'est à se demander s'il la connaissait si bien que ça, finalement.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa