Matty J. Prescott ► Liam Payne

Les clubs extrascolaires, ou la joie de se trouver une communauté dans Harvard. J’adore passer d’un club à un autre à une vitesse telle que les membres du club ne se souviennent même pas de mon prénom après mon passage. Il n’y a que dans celui-ci, que j’ai décidé de rester un peu plus longtemps. C’est celui de musique. En fait, on apprend surtout à jouer d’un instrument, dans le but d’un concert de temps en temps. C’est ce qu’on m’a expliqué en tout cas, et je dois dire que ça m’éclate pas mal. Je sais déjà faire du piano et de la guitare, et je manie plutôt bien le triangle. J’ai toujours voulu apprendre le violon, et j’aurais surement appris si mes parents ne m’avaient pas dégagé à mes 16 ans.
C’est toujours délicat de s’intégrer dans une aussi grande école. Je veux dire, je ne suis pas du genre extravertie. Je ne parle que rarement aux personnes que je ne connais pas et j’ai du mal à me faire remarquer dans la foule. De plus, je n’aime pas franchement parler de ma vie, et c’est ce qu’on me demande de faire pour intégrer ce club. D’autres se contentent d’une signature sur un bout de papier, mais eux demande une présentation dans les règles. Afin de mieux se connaître, et avoir une atmosphère plus agréable qu’ils disent. C’est juste de l’indiscrétion à mes yeux. Mais je dois jouer le jeu. Malgré que j’apprécie ma solitude, j’ai tendance à ressentir comme des sentiments enfouis. Vous savez, cette envie de faire partie d’une communauté et de pouvoir partager sa passion avec d’autres personnes que la femme de ménage de l’université.

Mon stylo à la main, la feuille d’inscription sur la table, je réfléchis à mon histoire et à ce que je pourrais bien dire. Par où commencer… Dire que je suis né le 16 mars 1991 semble une bonne idée. Et ajouter que je suis né en Lousiane aussi, même si ça me donne un côté paysan. Je pourrais même ajouter que j’ai eut une éducation stricte, plongé dans la religion depuis mon plus jeune âge. Mes parents étaient des genres de catho-coincés. Je veux dire, c’est plutôt cool la religion et certaines choses me sont restés. Mais il y a une sorte de chose. Je pense qu’on appel ça la psychologie inversé. Quand on pousse quelqu’un dans une direction, il se trouve qu’il est attiré de prendre la direction contraire. C’est ce qui s’est passé avec moi. Plus ma mère me forcé à étudier la bible, et plus j’avais envie de faire disparaître ce foutu bouquin. La musique a toujours été une sorte d’échappatoire face à cette vie sans intérêt que je menais. Par chance, mes parents ne m’ont jamais posés d’obstacle face à la musique. Je pense que le prêtre de la ville leur avait dit que ça me rendrait plus intelligent, que ça m’ouvrirais au monde et à Jesus. De belles conneries tout ça. Malgré tout, j’ai reçu une éducation. Je ne dirais pas que j’en suis fier, mais pas loin. Je veux dire, cette aversion contre la drogue et toute sorte de dépendance vient de là. Cette générosité envers les personnes dans le besoin aussi. Je veux dire, si je n’avais pas été éduqué comme un enfant de Dieu, alors je ne saurais pas le garçon que je suis aujourd’hui. Même si j’en garde un souvenir très chiant.

Bref, ma vie ne s’est pas arrêtée là. Pour prouver cette méthode de psychologie inversée, j’ai fait encore mieux. On m’a apprit que l’homosexualité n’était pas admit par Jesus, que l’alliance entre deux personnes du même sexe était mal. Alors imaginez la tête de mes parents quand je leur ai appris que j’aimais les hommes. En voyant l’air effaré de ma mère, je ne pus m’empêcher d’en rajouter une couche en lui disant que c’était pour ça que j’aimais les bananes. Elle avait pleuré. Mon père avait eut une réaction plus calme mais plus directe : la porte sans aucun moyen de survie. Un peu comme dans une émission de télé-réalité mais sans la télé. Un vraie calvaire à l’époque, surtout parce que je n’avais que 16 ans. Je m’en suis sortit avec du mal, et j’ai vraiment profité des différentes aides qui m’étaient proposées. Celle qui permettait de manger, celle qui permettait d’avoir un toit et celle qui permettait de se cultiver malgré tout. J’ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque, et j’ai essayé de progresser seul en ce qui concerne la musique. En vérité, j’ai beaucoup galéré et je suis content que cette époque soit désormais finie. Je ne le dois qu’à moi. J’ai obtenu une bourse d’étude pour intégrer Harvard, grâce à mon talent musical. Maintenant, ça fait 4 ans que j’y suis. Et contrairement à ce qu’on peut penser, je ne m’y suis toujours pas intégré. Vous savez, quand on est livré à soi-même, on grandit sans forcément s’en rendre compte. J’ai beaucoup muri durant ma période de difficulté et j’ai réalisé que seul, j’étais beaucoup plus fort qu’entouré de personnes qui n’en valent parfois pas la peine. Cette année, au mois de novembre, j’ai commencé à sortir avec un garçon. Il s’appel Luke et on est encore amis maintenant. Il est tout ce que je ne peux supporter, mais je ne peux m’empêcher de l’aimer malgré tout. On s’est séparé à cause de son addiction à la drogue, et j’ai toujours cet espoir ridicule de le voir y renoncer pour moi. Peine perdue, quand on voit que mes discours moralisateurs n’ont aucun effet sur lui, à part le faire rire bêtement. J’imagine qu’en tant qu’ami, je n’ai simplement pas mon mot à dire là-dedans. J’en avais déjà pas en tant que petit-copain de toute façon.

Je reviens rapidement à la raison, la feuille toujours sur la table. Je n’ai absolument rien écrit, tandis que l’heure de mon prochain cours arrive à grand pas. Je souffle un bon coup et commence à écrire. Je finis rapidement, quelques minutes plus tard. En me relisant, je remarque avoir fait un tri considérable quant à ma véritable histoire. Juste ma date de naissance, la ville où j’ai vécu et le nombre d’année passée ici. Je raconte ma passion pour la musique, et je termine en espérant voir ma candidature accepté. De toute façon, ce n’est juste que de l’indiscrétion. Je dépose le formulaire dans la boite réservée au club et file à mon prochain cours.