26 Avril 1990, Paris. Cela faisait 9 mois que la richissime et prestigieuse famille Cellier-Northwood attendait ce fameux jour. C'est ainsi que Nathan Ashley Cellier-Northwood vint au monde, dans les chambres immaculées de blanc du service de maternité de l'Hôtel-Dieu. Il avait à peine effectué son premier souffle sur Terre, et déjà il s'avérait être l'héritier de la très célèbre Bank of America Corp, mais ça il l'ignorait encore. Cependant, il n'aurait pas pu mieux commencer sa vie, naturellement rien d'étonnant au fait qu'il eut une enfance des plus princières, baignant dans le luxe dès sa naissance. Il grandit bien entouré au sein d'une famille en admiration devant ce petit blondinet, et qui le gâtait à outrance, dans l'environnement stable et sain que lui conférait sa petite vie dorée. Sa mère, Mary Spencer, new yorkaise mondialement reconnue, possédant alors l'une des plus grandes compagnies pétrolières de la planète, était une femme incroyablement douce et dévouée à son petit garçon ; et son père quant à lui, Ashley, était un architecte et ingénieur français de renommée internationale qui voyait déjà en son fils toutes les qualités requises pour perpétuer la fierté et la grandeur des Cellier-Northwood, alors qu'il savait à peine marcher. Et pourtant on peut dire qu'il n'avait pas tort, le petit blondinet était relativement précoce du haut de ses deux ans, il se révélait déjà être un vrai petit malin, il ferait de grandes choses, ses parents en étaient convaincus. Ce fut dans un luxueux hôtel particulier situé dans le 4ème à Paris, qu'il vécut. Dès son enfance, il côtoya de grands personnages lors des soirées et dîners mondains organisés par ses parents. Mais le petit ne saisissait pas vraiment l'intérêt de tout cela à cette époque, beaucoup plus captivé par ce qui allait composer le buffet. Nate, comme sa famille aimait à le surnommer, comprenait vite l'importance que ses parents occupaient dans la société ; entre autre l'importance de leur métier respectif, très prenants, puisqu'il fut élevé par une gouvernante, Claire, avec qui il s'entendait bien et qu'il trouvait très drôle. Mais déjà à l'époque, c'était un vrai petit coquin, qui lui en faisait voir de toutes les couleurs dès que ses parents étaient occupés. C'était certainement sa grande copine à l'époque, car mine de rien, il était le seul enfant vivant dans ce si grand hôtel en dehors des quelques rares amis qu'il pouvait se faire lors des réceptions. Heureusement que son imaginaire d'enfant ne manquait pas d'idées originales pour passer le temps. Et le moins que l'on puisse dire c'était que le silence était rare en ces lieux, la vie y régnait comme s'il y avait une ribambelle d'enfants présents. Rien de bien surprenant quand on sait que Nathan était un vrai surexcité qu'il était parfois bien difficile de calmer. Sans parler des cris désespérés de Claire, lui suppliant pour la énième fois de ne pas courir dans les escaliers. Malgré l'agenda de ministre de ses géniteurs, il n'eut jamais à se plaindre, ils essayaient d'être présents aussi souvent que possible. Il était le plus heureux des petits garçons du monde quand c'était le cas, il préférait quand c'était sa chère maman qui montait lui raconter des histoires le soir avant de s'endormir. Et puis bientôt, le jour qu'il attendait tant depuis quelques semaines arriva enfin. C'était son troisième anniversaire, et ses adorables parents lui avaient commandé le plus chouette et le plus gros de tous les gâteaux au chocolat qu'il n'ait encore jamais vu de sa vie. Sans parler de la montagne de cadeaux qui l'attendaient. Ses parents s'étaient libérés pour toute la journée, et le soir ils l'avaient emmené se promener dans Paris et monter tout en haut de la Tour Eiffel qui n'aurait jamais pu briller autant que ses yeux à cet instant. Il n'y a pas à dire, c'était, à cette époque là, le plus beau jour de sa vie.
16 Septembre 1993, Paris. Alors celle-là, il ne l'avait pas vu venir. Peut-être était-ce parce que ses parents lui annoncèrent tardivement la nouvelle, mais toujours est-il qu'une petite chose - ou plutôt un cataclysme vous dirait-il maintenant - pointa le bout de son nez, venant bouleverser sa belle existence de pacha. Évidemment au fil des mois, le ventre de sa mère s'arrondissait pour la plus grande joie de tout le monde. Mais allez expliquer ça à un enfant de 3 ans, pas si simple. C'est ainsi qu'à deux mois à peine avant la date fatidique, on lui expliqua qu'il allait avoir une petite soeur. Quelle drôle d'idée, il n'avait jamais rien demandé lui. Néanmoins, Solweig Lola Cellier-Northwood vit le jour à son tour. Il l'avait vraiment trouvé bizarre cette petite soeur la première fois qu'il était venu la voir à la maternité en compagnie de son père. Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante à pleurer sans cesse, et puis il ne captait pas trop l'intérêt de tout ces gens - pour beaucoup des inconnus d'ailleurs - qui défilaient pour la voir à tout prix et lui offrir plein de cadeaux, parce qu'après tout, elle, elle s'en moquait d'avoir des cadeaux. C'était comique comme scène ! Il y a des choses comme ça, assez étranges que les adultes font, et qui échappent encore totalement à la compréhension du petit, il se trouve bien lucide à côté. Bon au tout début autant dire qu'elle l'énervait un peu, elle n'était pas intéressante à ne rien savoir faire, même pas parler, à pleurer la nuit, à ne faire que de dormir et manger. Lui il avait trouvé ça cool au départ, il aurait quelqu'un avec qui passer ses journées, jouer. Malheureusement ses plans tombèrent vite à l'eau. Ses parents et sa gouvernante lui expliquèrent qu'elle ne resterait pas indéfiniment ce petit bébé, qu'il fallait lui laisser le temps de grandir un peu. Ouais ben lui, impatient comme tout, il trouvait que décidément, elle ne se pressait pas beaucoup. Heureusement, Solweig finit quand même par grandir, et là ça devint tout de suite plus intéressant d'être le grand frère. Il lui apprenait, bien sûr, tous les petits recoins cachés de l'hôtel qu'il connaissait par coeur, pour les avoir exploré un million de fois, et puis aussi toutes les bêtises les plus fun qu'il y avait à faire. En grandissant, ils étaient toujours fourrés ensemble, connaissant tout l'un de l'autre jusqu'à leurs plus grands secrets. Ils se complétaient un peu, Solw étant aussi douce et gentille que leur mère, et Nate, protecteur et un peu casse cou sur les bords, mais néanmoins toujours là pour surveiller la cadette. Ils étaient tous les deux scolarisés dans les meilleures écoles privées de la capitale. Solweig était tout naturellement très studieuse, cela va s'en dire, quand on sait l'éducation qu'elle a reçu ; Nathan lui l'était un peu moins, un garçon me direz-vous. Cependant il avait ce rare avantage d'avoir des facilités, autrement dit de décrocher des résultats plus qu'acceptables en ne foutait rien. Et dès son plus jeune âge il avait déjà de grandes ambitions pour l'avenir. Lui ce qui l'intéressait, c'était la politique, alors qu'il était à peine en 6ème. C'est de là qu'on voyait toute leur brillante éducation et leur milieu des plus enviables qui ressortaient.
Printemps 2007, Paris. Depuis son enfance, le blondinet avait bien grandi et changé, il était devenu ce beau jeune homme à la tête d'ange, un peu mauvais garçon sur les bords, qui faisait craquer tout un tas de filles, sans vraiment chercher à le vouloir d'ailleurs. Allez savoir pourquoi elles devaient apprécier sa personnalité et son charisme. L'adolescence lui avait ouvert plein de portes qu'il ignorait jusqu'alors. En premier lieu, son paternel n'avait pas hésité à le mettre sous les feux de la rampe lors des nombreuses réceptions, tout comme il le faisait avec Lola aussi d'ailleurs. Le célèbre architecte chercha déjà là le moyen de faire une place de choix à ses enfants. Puis vint les choses un peu plus cool, bien moins sérieuses, que Nate appréciait bien. Avec la bonne bande de potes qu'il avait, eux aussi issus du même milieu, ils avaient bien vite goûté aux joies des fêtes les plus branchées de la célèbre capitale, et par la même au joie de l'alcool et des drogues en tout genre. Nathan avait toujours été ce genre de mec téméraire et inconscient sur les bords, toujours partant pour les nouveautés les plus illicites possibles. Et puis bien sûr vint la période des filles. Mais de ce côté là, il aimait surtout s'amuser, ce n'était pas le type à qui on pouvait parler de relation stable ou de grand amour, c'était pas pour lui toutes ces niaiseries à deux balles, en plus il trouvait vraiment que ça rendait idiot. Il avait vécu sa première fois avec sa copine de l'époque - dont il a quasiment tout oublié, voire même le prénom - à l'âge de 14 ans. Le dragueur qu'il était avait pas mal de conquêtes à son tableau de chasse, c'était assez facile vu le nombre de belles filles qui lui couraient après. Bien sûr il avait déjà eu plusieurs copines mais ça ne durait jamais bien longtemps, il était vite lassé par la gente féminine. Par contre s'il y avait une chose qui l'énervait, c'était de voir sa Lola, l'imiter sur tous les domaines. Non mais sérieux de quel droit elle faisait ça ? Elle lui avait demandé la permission au moins ? NON ! Elle était beaucoup trop jeune pour les mecs, c'était encore un bébé, bien qu'elle ait comme toujours seulement 3 ans d'écart avec lui. Le beau gosse avait cette détestable manie - qui énervait d'ailleurs tant sa soeur - à rejeter tous les petits copains qu'elle ramenait, ou même tous les mecs qui ne la laissaient pas indifférente. Il leur trouvait toujours un truc qui n'allait pas. Par exemple Ezio, lui ça avait toujours été le dernier des crétins qui n'avait rien dans la cervelle ; Honoré on n'en parlait même pas, en plus d'avoir pris à Lola la seule chose pour laquelle Nate lui aurait directement mis un poing monumental en pleine face, ce petit imbécile n'avait rien trouvé de mieux que de lui faire découvrir l'alcool et tous ces trucs qu'elle ne devait pas toucher. Pourquoi ne l'avait-il pas frappé déjà ? Ah oui parce que ce soit disant copain avait été trop froussard pour venir parler en face à face avec Nathan Ashley Cellier-Northwood. Pff, décidément Solw ne perdait rien. Et puis la soeurette pour ne rien arranger, commença à se rebeller envers son frère qui apparemment était trop sur son dos. N'importe quoi ! Il la protégeait c'est tout, elle ne voulait rien comprendre, mais elle le remercierait plus tard. L'adolescence l'amena malheureusement aussi à se rebeller un peu beaucoup envers l'obéissance, les foutues bonnes moeurs à deux balles, et l'autorité. Surtout l'autorité paternelle. Nathan était devenu une forte tête et désormais il tenait bon face à son paternel. Bien sûr qu'ils s'aimaient beaucoup, mais son père ne le comprenait plus comme avant, un gouffre semblait les séparer. Il refusait de respecter ses choix, il lui faisait la morale quant à ses nombreuses sorties, ses fréquentations "douteuses" selon lui, alors que pourtant ses meilleurs amis étaient des personnes tout ce qu'il y a de plus respectables. Bref, Ashley l'énervait et il l'énervait vraiment parfois. Sa mère tentait toujours de s'interposer entre leurs cris, prenant la défense de son fils adoré pour ne pas se fâcher avec lui elle aussi. Ah que ferait-il sans sa chère mère ? Il était toujours resté très proche d'elle, une relation mère/fils très fusionnelle. C'est bien connu, la vie est faite d'imprévus, voilà pourquoi quelque chose ou plutôt quelqu'un qu'il n'avait alors pas du tout soupçonné, vint changer une partie de sa vie. Pour la première fois, Nathan tomba amoureux, et pas de n'importe qui, malheureusement, il avait fallu que l'heureuse élue soit Nevada, une des meilleures amies de Solwy. Décidément la chance n'était pas de son côté ces temps-ci. Et puis voilà quoi, le problème était qu'un Nathan amoureux c'était du genre dévastateur. Il était insupportable, tel un ours mal léché. Autant vous dire que ça l'ennuyait profondément qu'elle soit si proche de sa petite soeur. Le pire c'était qu'il la connaissait depuis pas mal de temps quand même, c'était pas comme si elle venait d'arriver sur Terre. La première fois qu'il l'avait vu, c'était à un gala de charité organisé par son père, où elle était venue tenir compagnie à Lola, et il n'en n'avait clairement eu rien à foutre durant tout ce temps, alors pourquoi cette révélation d'un coup maintenant ? Grande question. Cependant Neva avait beaucoup changé, comme toute jolie chenille, elle était devenue un somptueux papillon, ou plutôt sur ce coup-là, une somptueuse jeune femme. Après tout, en relativisant, elle n'avait que 2 toutes petites années d'écart avec lui. Alors Monsieur, joua de ses charmes, de son naturel craquant, de ce sourire en coin dont il connait si bien le secret et qui fait fondre toutes les filles. Ainsi ce qui devait arriver, arriva, Nevada succomba bientôt à son charme, pour le bonheur du jeune homme, qui pour une fois se souciait vraiment de sa conquête. Un premier amour en somme. Finalement, contre toute attente, ils sortirent tout de même ensemble, en cachette bien sûr, et malgré les risques que cela comprenait. Qui avait-il de mal dans le fait d'être amoureux bordel ? Néanmoins il valait mieux pour tout le monde que personne ne l'apprenne, que Lola, qui plus est, ne l'apprenne surtout pas. Apparemment ils ont d'ailleurs bien tenu leur petit secret. Et puis il n'y avait pas que cela - comme si ça ne suffisait déjà pas assez - il fallait aussi que la dulcinée vive à Nice, des kilomètres et des kilomètres de Paris. Même un peu l'autre bout du monde pour eux deux. Et ça, ça n'a jamais vraiment été le fort de Nathan de donner dans ce genre de relation à distance, il avait déjà du mal à donner dans les relations stables et durables tout court, alors c'était beaucoup lui demander là. Pourtant, le bonheur éprouvé à chacune de leurs retrouvailles dans la capitale, l'encourageait à tenir bon. Et puis ils étaient vraiment heureux tous les deux, mignons aussi - à condition qu'on ait pu les voir ensemble. Mais parfois il aurait voulu se mettre des paires de claques à s'entendre penser ainsi, non pas par rapport au fait qu'il se sentait coupable de cacher ceci à Lola, non ça il gérait, c'était plus le côté romance qui lui a toujours donné la nausée. Parce qu'il faut bien l'admettre, qu'est-ce qu'on devient con quand on est amoureux ! Pour Neva, les choses semblaient moins simples, elle avait beaucoup plus de mal à cacher la vérité à Solweig, bon c'était pas vraiment un mensonge, ils avaient juste omis un léger détail quoi ! Mais même malgré les nombreuses tentatives de Nate pour la rassurer, rien n'y faisait. Il aurait voulu la garder, l'empêcher de prendre une telle décision ; cependant, il la respectait bien trop pour lui imposer une situation qui la ferait souffrir. C'est ainsi que leur histoire a pris fin. Elle n'était certes pas très longue, mais très belle, idyllique par rapport à tout ce que le beau jeune homme avait connu. Même si cette rupture l'a beaucoup attristé, il n'était pas ce genre de mec à faire la fillette et pleurer sur son sort, déjà d'une parce qu'il gardait ses sentiments pour lui, et de deux parce que oui ça n'était pas la fin du monde, c'était triste, mais c'était ainsi, il fallait faire avec, ou plutôt sans en l'occurrence ! Évidemment qu'elle occuperait toujours cette place importante dans son coeur, mais ça ne servait à rien de se lamenter. Par la suite c'est la relation avec son père qui se dégrada brutalement, alors qu'ils n'étaient déjà pas dans les meilleurs termes. Face à cette incompréhension de la part de son paternel, mais également un tant soit peu blasé de cette vie, Nate comprit qu'il avait besoin de prendre l'air, de se changer un peu les idées. Il commença donc des fugues à répétitions, ils se retrouvaient entre potes, au moins là il avait la paix. Sa soeur n'arrangeait rien non plus en suivant le chemin de son ainé, soit faire tout et n'importe quoi, alternant drogues, alcool, et surtout surtout garçons débiles et non fréquentables. Nate adorait vraiment sa Lola, mais était plus que blasé de toujours devoir argumenter et tenter de la remettre dans le droit chemin, elle ne voulait rien entendre ? Très bien qu'elle fasse ! Elle apprendrait par elle-même. Puis très vite son besoin de liberté se voulait plus grand qu'un simple changement d'arrondissement dans Paris le temps d'une semaine. C'est ainsi qu'une fois son baccalauréat obtenu haut la main, il tenta sa chance dans les prestigieuses universités américaines - étant parfaitement bilingue de part ses deux parents - en envoyant alors des candidatures un peu partout. Suite aux réponses qu'il reçu, il opta finalement pour Dartmouth, et quitta ainsi la luxueuse demeure familiale pour vivre son rêve américain, ou alors sa énième crise d'adolescence qui sait ! Ses parents étaient au courant, mais il n'en avertit pas sa cadette. A quoi bon de toute façon, ils passaient leurs journées à s'engueuler, il voulait en éviter encore une avant son départ. Elle lui en voudrait sûrement, il la connaissait trop bien, mais tant pis, elle comprendrait plus tard. En attendant ça lui faisait du bien de partir se ressourcer, il en avait besoin ; comme ça ferait certainement du bien à ses parents de n'avoir plus qu'un enfant à charge.
Octobre 2011, Hanover. Les Etats-Unis, sans doute le rêve de tout européen comme Nate. C'est là-bas, dans la très belle ville qu'est Hanover, que l'avion qui conduisait le jeune homme tout droit vers son nouveau destin atterri. Et à vrai dire, ce changement lui fit un bien fou. Il s'adapta très vite à ce nouveau style de vie, tout en conservant néanmoins sa classe et son accent à la française, apparemment très sexy d'après certaines. Pour ce qui est de Dartmouth, le riche héritier fidèle à ses ambitieux désirs de jeunesse, se prédestina à une prometteuse carrière politique. En effet, les différents cursus que proposait la prestigieuse université de l'Ivy League étaient tous intéressants et engageaient les étudiants vers un bel avenir. Mais parmi tous, c'était de loin la politique qui l'avait toujours énormément attiré. Ainsi donc, il commença sa vie d'étudiant, serein, entrevoyant par cette grande opportunité qu'est Dartmouth, de merveilleuses choses se profiler à l'horizon ; il n'avait la majorité que depuis quelques mois, et déjà la vie semblait lui sourire. Et puis les mois passèrent, le beau blond s'épanouissait au milieu de cette nouvelle vie qui lui correspondait toute à fait. En vérité, peut-être que sa si idyllique jeunesse passée à Paris, l'avait néanmoins privée d'une chose essentielle: sa liberté. Bien qu'il fût plus qu'heureux là-bas, les nombreuses réceptions mais également l'éducation très cadrée qu'il avait reçue comme tout enfant de la haute société, avaient peut-être eu tendance à l'étouffer. Désormais indépendant, il vivait comme il l'entendait. Bien sûr cela ne voulait pas dire que sa famille ne lui manquait pas. Il pensait à eux chaque jour, Lola lui manquait, sa mère aussi et même son père à vrai dire. Mais il avait cette chose affreuse en lui qui l'empêchait de monter dans le premier avion pour Paris et de les retrouver : l'orgueil. Et la moindre des choses, c'est que ce dernier lui collait plutôt bien à la peau. Malheureusement, il était bien trop fier pour venir faire la paix, la rancune était tellement plus simple d'apparence. Mais voilà, le passé vous rattrape vite. C'est ainsi qu'un beau jour, un an déjà après son arrivée à Hanover, sa mère le prévint de l'état de santé de son père, chez qui on venait de déceler un cancer. Nathan fut triste d'une telle nouvelle, mais n'en laissa rien paraitre. Il n'a jamais trouvé le courage de revenir le voir, chose qu'il regrettera par la suite, mais c'était comme ça. Lorsque l'état de son paternel s'aggrava davantage, il prit assez régulièrement des nouvelles grâce aux médecins, sans jamais, cependant, que sa mère et sa cadette ne l'apprennent. Déjà trois années s'étaient écoulées à toute vitesse, lorsque le drame survint. Ce fut le 27 octobre 2011, date que la famille Cellier-Northwood ne pourra jamais oublier. Le célèbre architecte quitta alors les siens pour rejoindre un monde meilleur, laissant derrière lui une famille endeuillée, mais également un très gros héritage. C'est triste à dire, mais ce n'est que pour l'enterrement de ce dernier que Nathan se décida alors à bouger ses fesses et retrouver sa mère et sa soeur. L'épreuve fut douloureuse, éprouvante, mais ce n'était rien face à la noirceur du regard que lui jetait Solw, plein de reproche, de colère, de rancune sans doute. Il comprenait, d'ailleurs il ne comptait même pas lui demander de lui pardonner de les avoir laissées ainsi, il savait qu'il avait mal agi, envers elles tout du moins, car cet éloignement lui avait fait du bien à lui, il avait été vraisemblablement nécessaire. Certes la France et Paris lui manquaient, mais il avait sa vie à Hanover désormais, c'est pourquoi il retourna aux Etats-Unis après les obsèques, néanmoins il ne fut, à sa grande surprise, pas seul lors du trajet du retour. Mary, leur mère, souhaitait retourner vivre à New York, c'est ainsi qu'elle et Solweig accompagnèrent le jeune homme. Bien qu'il était à Dartmouth le plus clair de son temps, désormais la distance qui les séparait était infime, alors le jeune homme venait aussi souvent que possible leur rendre visite dans l'Upper East Side, afin de retrouver cette complicité d'antan avec sa famille, mais également pour se faire pardonner par Lola, en partie tout du moins. Puis Lola finit à son tour ses études et réussit aussi brillamment que son frère - si ce n'est mieux - ses examens. Fraichement diplômée, elle fit le choix de rejoindre les bancs de l'université d'Harvard pour sa part. Elle avait d'ailleurs proposé à son frère de la rejoindre, mais ce dernier avait jusqu'alors refusé, souhaitant terminer son année en cours à Dartmouth. Pourtant sa petite soeur lui manquait, alors quand il eut terminé sa 3ème année, Nathan quitta sa chère Dartmouth pour s'inscrire à Harvard, où il fut accepté grâce à ses bons résultats accumulés ces dernières années. C'est donc une toute nouvelle vie qui commence pour lui. Il va poursuivre ses études de politique dans la même université que Solweig. Réussiront-ils à se supporter tous les deux dans la même université sans faire de dégâts majeurs ? L'avenir nous le dira. Et puis bien d'autres surprises l'attendent encore là-bas dont il est bien loin de se douter. Notamment une certaine Nevada qui lui est complètement sortie de l'esprit ces dernières années, la surprise sera de taille...