Eric Green a grandit à Londres. Cadet d'une famille de trois enfants, il a grandit entouré de deux soeurs mais ne s'est jamais sentit pour autant mit de côté. Le sentiment d'insécurité qui caractérise parfois l'enfant du milieu, cela n'était guère pour lui. Quand bien même ses frangines pouvaient s'avérer être de véritables pestes, il ferait n'importe quoi pour elle. Anne était une des amies d'enfance de sa petite soeur. Avec son caractère marqué, son sens de l'humour et son caractère facile à vivre, elle a réussi à le séduire. Ils ne se sont mis à sortir officiellement ensemble qu'à la fac et elle tomba enceinte au cours des ses années là. Il ne s'agissait pas d'un enfant désiré sans qu'ils n'aient jamais perçus sa conception pour autant comme une erreur. Le stress de l'annonce passée, ils eurent quelques mois pour se faire l'idée. Hors de question d'abandonner leur bébé. Cela n'était pas envisageable. Anne donna naissance à un petit garçon et avec les années, leur famille s'agrandit. Elle était l'aînée d'une fratrie composée de trois filles et tout comme son homme, elle avait toujours voulu avoir une famille nombreuse. Elle eu trois autres enfants. Les trois premiers furent des garçons, tous très turbulents et souriants. La dernière fut une fille, apportant un peu de douceur au sein de la fratrie Green. Si Darlene se considère comme plus raisonnée que ses frères, elle n'a jamais réussie à se lier d'amitié avec des filles. Elle y parvenait difficilement quand elle essayait, trop habituée à fréquenter des garçons. Les filles lui semblaient plus pestes, plus arrogantes, plus susceptibles de vous mentir, de vous humilier, de vous blesser. Plus manipulatrices peu être. Darlene n'était pas une enfant rejetée, restant dans son coin. A l'inverse, elle n'essayait pas de se cacher, cela n'a jamais été une facette de son caractère. Elle aime se sentir utile. Quand elle était gamine, elle suivait toujours ses aînés dans leurs aventures et se sentait blessée quand ils avaient le malheur de la tenir à l'écart.
Capitaine ? Félicitation, Darlene un grand sourire débordant de fierté naquit sur les lèvres de l'intéressée.
Merci répondit-elle à son plus jeune frère.
Papa va être fier, ça a toujours été son truc ce sport et il désespérait que l'un de nous finisse par le pratiquer reprit-il. Darlene acquiesça tout en relevant sa chevelure en une queue de cheval haute. Elle rayonnait. Non pas qu'elle se soit toujours sentie inférieure. Nullement d'ailleurs. Cela faisait partie de ce qu'elle aimait tant de sa famille : pas de place pour les gens hautains, trop occupés a se préoccuper de leurs petites vies pour porter de l'intérêt à celles des autres. Bien sûr vos problèmes vous apparaissez toujours plus importants que ceux de tous les autres mais Darlene avait le mérite de feindre le contraire. Les Green étaient des champions, elle était une championne et les championnes ne pleurnichaient pas, encore moins quand la vie s'avérait être aussi palpitante. Il aurait été si stupide de se morfondre pour des broutilles.
Tu t'est embrouillée avec Max ce matin dit le frère de Darlene, amenant celle-ci à froncer les sourcils. Elle avait en effet eu une dispute avec leur aîné.
C'était exaspérant, il peut être tellement gonflant, avec moi du moins car tu est son bébé de soeur la railla-t'il. Darlene lui fila un petit coup dans l'épaule.
Tais toi. Ca ne te concerne pas, après tout il lâcha un soupire irrité.
Si, car c'est moi qui supporte ses tirades sur combien tu est stupide quand tu joues les femmes libérées de quinze ans. C'est ce qu'il pense de moi ? Il n'est pas bien placé pour commenter l'attitude de qui que ce soit, il ne s'est pas encore fait expulser ? Rétorqua Darlene d'une voix claquant dans l'air comme un fouet. Son frère ne valait pas mieux qu'elle. Elle le détestait de la juger ainsi, sans en être pour autant capable. Et ce sentiment la frustrait.
Les règles strictes n'ont jamais régies la vie chez les Green. Une indépendance savourée par Darlene. Elle est reconnaissante à ses parents de la traiter ainsi, comme une adulte tout en restant des parents. Sa mère est une femme douce, débordant d'idées et imbuvable sans son café du matin, son père est un homme actif, qui ne supporte guère de subir une routine jour après jour. Il a besoin de changement, de se dépenser. Darlene s'est toujours sentie bien chez elle, à vrais dire elle ne se sent mieux nulle part ailleurs. Elle ne s'ennuie jamais quand la famille se réunie. Il n'est cependant pas évident d'être la benjamine d'une famille, la petit soeur de trois frères, aussi turbulents que protecteurs. Certains la traitait comme un bébé, d'autres pour ce qu'elle était, tout bonnement. Furieusement indépendante et bornée, Darlene a déjà dut affronter des disputes délicates. La délicatesse, la douceur dans les mots, cela n'a jamais été son point fort. Elle est maladroite dans son expression. Elle aime à faire ce qui lui plait. Ses goûts sont bien tranchés. Darlene est souriante, son humour est a double tranchant mais ne laisse que peu de monde indifférent, mais elle peut aussi se faire avec facilité des ennemis. Elle est consciente de ne pas pouvoir plaire à tout le monde, qui plus est elle est elle-même loin de porter tous les gens avec qui elle parle dans son coeur.Les Etats-Unis ? Quoi ? Tu pars étudier là bas, à la rentrée, c'est ça ? Darlene trempa ses lèvres dans sa boisson. Elle se tenait perchée sur un tabouret de bar, entourée de gens qu'elle fréquentait depuis la petite école pour certains. Ils étaient tous venus pour fêter la fin de l'année, le début d'un nouveau chapitre, une idée qui donnait envie à Darlene de se déchainer mais visiblement, elle était la seule à ressentir le besoin d'évacuer la pression.
Oui, c'est ce qui est prévu répondit-elle en rejetant une mèche de cheveux derrière son épaule. Elle sentit les regards se fixer sur elle et elle haussa brièvement les épaules.
J'ai été prise à Harvard cria-t'elle brusquement, pas le moins du monde gênée et tapa dans le verre de la fille assise à côté d'elle avant de boire une nouvelle longue gorgée.
Ca va être bizarre ici, sans toi lança une voix sur sa gauche. Elle ne les comprenait pas, ils avaient brusquement l'air dépités. Parfois même des gens qu'elle fréquentait depuis des années demeurait un mystère pour elle.
Merci, mais le changement, c'est une bonne chose. Vous êtes déprimants les gars.Le choix de partir étudier à Cambridge était un choix intuitif, Darlene n'ayant jamais mis les pieds aux Etats-Unis avant cela mais c'était comme si tant elle en avait entendue parler, de ce pays. Elle voulait du changement. Sa famille n'essaya pas vraiment de la retenir, après tout elle ne partait pas pour toujours et ses frères semblaient eux-aussi résolus à voyager. Elle ne voulait pas fuir, mais ne voulait pas non plus rester, grandir entourer des mêmes personnes, encore et toujours et ne rien vivre de palpitant. Une vie ennuyeuse, de son avis, ne vaut guère la peine d'être vécue et Darlene n'a jamais eu la patience d'attendre, ainsi dès qu'elle le put, elle sauta dans un avion partant pour les Etats-Unis.HARVARD. Elle ne peinait pas à s'intégrer. Elle n'avait pas peur de parler, cela n'avait jamais été le cas. Elle se sentit pousser des ailes, aussi loin de chez elle, livrée à elle même. Les études ? Important peu être mais souvent secondaire à ses yeux. Une vie d'étudiante ne peut consister en le fait de rester le nez plongé dans ses bouquins. Darlene aurait davantage tendance à les feuilleter brièvement en mettant ses talons avant de sortir. Ce qui se sent d'ailleurs parfois dans ses résultats, mais elle ne s'inquiète pas pur cela : quand il faut réellement bosser, elle est capable de passer la nuit à enchaîner les cafés en relisant des paragraphes jusqu'à ce qu'ils trouvent du sens à ses yeux. Elle est toujours meilleure dans l'urgence. Si Darlene a trancher ainsi ses priorités c'est car la jeune femme préfère amplement enchaîner les soirées que de ruminer sur ses cours. Elle considère que les fêtes font pleinement parties de la vie étudiante. Déjà en Angleterre, elle sortait sans arrêt bien qu'elle soit plus contrôlée, un de ses frères étant quasiment toujours à la même soirée qu'elle. Alors qu'elle fumait parfois chez elle, elle a développer une véritable addiction depuis ses premières années à l'université. A vrais dire, il devient de plus en plus rare de la voir sans une cigarette entre les lèvres en dehors des cours. Mauvaise habitude, elle est suffisamment intelligente pour le comprendre, mais elle ne s'estime pas capable d'arrêter ce qui est assez hilarant venant d'elle car Darlene est du genre a toujours obtenir ce qu'elle veut, à force d'obstination. Si elle n'arrête pas de fumer, c'est car elle n'en a donc pas la moindre envie. Volage dans ses relations amoureuses, sa façon de prendre l'amour à la légère dénonce également son envie de liberté. Elle ne veut pas être enchainée. Peu être est-ce un signe d'immaturité dans le fond, un refus de grandir ce qui est encore une fois drôle car elle aime aussi prendre les choses en main. Elle a une âme de leader et aime contrôler les choses, gamine elle était toujours capitaine, notamment dans ces équipes de sport. Car Darlene est une obsessionnelle du sport. Et c'est de famille ! Ses frères sont comme elle sur ce point et leurs parents ne sont pas en reste. Dalene aime une grande variété de sports et pratique tous les jours (notamment dans le cadre de ses cours d'ailleurs) ce qui permet de canaliser son énergie. Elle étudie la psychologie par curiosité, ça l'intéresse, savoir ce qui se passe dans la tête des autres car elle a fréquemment le sentiment d'être dans l'incompréhension. Elle s'entend avec les gens mais n'essaie pas vraiment de creuser en général ce qui lui fait manquer bien des choses mais elle n'en a pas réellement conscience ou du moins ne l'admet pas à voix haute. Volcanique, voilà un adjectif qui la définit.