It feels like i'm gonna see you again ϟ Cassandre

Lavender sentait qu'elle faisait des progrès, un peu plus chaque jour. Lors de son cours de rééducation, elle avait presque pu sentir des sensations dans ses pieds. Elle espérait être sur le chemin de la guérison, car même si elle n'en laissait rien paraître, rouler en fauteuil roulant depuis l'attentat était tout de même pénible pour elle. Bien entendu, elle n'en disait rien à sa mère, les rares fois où elle l'avait au téléphone.

Ses cours de rééducation étaient au nombre de trois minimum par semaine. Elle se levait de son fauteuil, et commençait à s'appuyer sur un pied puis sur l'autre, tout en se tenant sur deux barres en bois, à sa droite et à sa gauche. Cela faisait déjà deux semaines qu'elle suivit ce cours, toujours le même schéma, toujours la même difficulté. Elle chutait à mi-parcours, ses jambes ne supportant pas encore de la porter. Elle marchait correctement avant l'attentat et les médecins avaient été rassurants sur un point, elle retrouverait cette faculté un jour. Après une heure et demi d'intenses efforts, Lavender se laissa retomber dans son fauteuil pour faire une pause. Elle avait besoin de reprendre son souffle et de s'aérer un peu. Heureusement que l'hôpital avait été conçu pour faciliter l'accès aux personnes à mobilité réduite. Lavender s'engagea donc le couloir, après avoir enfilé un gilet, pour ne pas prendre froid après l'effort. Elle sortit de la salle et referma doucement la porte derrière elle. Ayant oublié de penser à prendre sa bouteille d'eau avec elle en partant de sa chambre d'étudiante ce midi, elle se rendit au distributeur et inséra de la monnaie pour récupérer une petite bouteille d'eau.

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Je sortais de la section psychiatrique de la clinique excitée comme une puce. Je sautais partout dans le couloir, le sourire jusqu’aux oreilles et les zygomatiques coincés à m’en faire mal. Mais j’avais enfin avancé ! Enfin enfin enfin… Oui ! Enfin mon psychiatre venait de me dire qu’il me délivrerait mon certificat début mars ! J’allais enfin avoir accès à la prise d’hormones dès le mois prochain ! C’était une vrais libération ! Enfin j’allais commencer à évoluer vers le corps que j’aurais toujours du avoir. Des mois et des mois de combats et de discussion acharnées pour obtenir ce précieux sésame pour le commencement de mon début de vie. Cette fois, c’était la bonne ! J’allais faire un pied de nez à la nature et gagner le physique que j’aurais toujours du avoir. Bref ! Victoire !

Et donc, pour célébrer cela, je m’autorisais une p’tite folie. Ouai… Bon okay… Un Ice Tea au distributeur y’a mieux comme folie mais c’était tous ce que je pouvais m’offrir pour le moment. Je me dirigeais donc vers la machine, fouillait dans mon sac à main noir pour sortir une p’tite pièce et la glisser dans la fente destinée à m’offrir l’objet de rafraichissement convoitée. Seulement, je ne m’apercevais pas à ce moment là que ma carte d’identité (incontestable preuve de mon sexe masculin d’origine où était indiqué mon véritable prénom… Cassandre) qui glissa sur le carrelage lisse jusqu’aux roue d’une jeune fille en fauteuil roulant. Mais bien sur… je ne le savais pas. Donc, je récupérais ma p’tite bouteille de thé glacé à la pèche et tourna les talons pour me diriger tranquillement vers la sortie de l’hôpital, chantonnant faiblement avec entrain tant cette bonne nouvelle avait éclaircis ma journée.

Alala… Mais à toute bonne chose, son versant négatif n’est jamais loin. Et j’allais devoir révélé mon secret à une personne d’Harvard… Mais à ce moment de l’histoire, je ne le savais pas encore bien sur. Il n’y avait plus qu’à espérer que se secret que je cherchait tant à garder confidentiel ne tombe pas en de mauvaise oreilles liée a une langue trop bavarde… Seul l’avenir me le dirait !

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Dévissant progressivement le bouchon de la bouteille, Lavender avala deux ou trois gorgées qui lui firent un bien fou. Après tout, ne disait-on pas, après l'effort, le réconfort ? Cette dernière heure l'avait, une fois de plus, éreintée. Les cours lui paraissaient toujours aussi difficiles. Lavender poursuivit son chemin dans le couloir, elle passait à côté de portes ouvertes, fermées, entrebâillées...et préférait ne jamais s'imaginer ce qu'il se passait dedans. Elle avait les hôpitaux en horreur depuis le décès de son père, à ses 10 ans. Elle savait, qu'à chaque minute dans le monde, un être humain apprenait le décès d'un de ses proches. Elle jeta un oeil sur quelques affiches placardées au fond du couloir et passa devant une porte par laquelle filtraientt quelques bribes d'une conversation animée, certainement entre un patient et son médecin.
- Vous en êtes certain ? Je vais enfin pouvoir commencer mon traitement ?...
Mais Lavender tourna plus vite encore les roues de son fauteuil pour ne pas en entendre davantage, elle respectait le secret professionnel et surtout l'intimité de tout un chacun. Une jeune femme sortit en trombe de la pièce en question et se dirigea vers un distributeur, collé au mur du fond. Elle fouilla quelques instants dans un petit sac noir et un *clong* annonça qu'une bouteille de soda venait de lui être délivrée. L'étudiante remarqua alors qu'un papier blanc s'échappa du sac de l'inconnue tandis qu'elle buvait innocemment ce qui ressemblait à un Ice -Tea. L'inconnue était sur le départ, Lavender pouvait le voir. Elle avança aussi vite que son fauteuil le lui permettait et héla la jeune femme :
- Excuse-moi...tu as fait tomber...Lavender jeta un oeil au papier incriminé, ta carte d'identité. Cassandre !
Mince, elle ne semblait pas l'avoir entendue. Lavender regarda l’ascenseur avec appréhension, c'était très inconfortable de se promener entre les étages lorsqu'on était en fauteuil roulant. Elle réussit tout de même à retrouver la jeune femme avant qu'elle ne franchisse les portes de sortie de l'hôpital.
Essoufflée, Lavender lui tendit sa carte d'une main :
- Ta carte...elle était tombée en haut...au niveau du distributeur.

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Et alors que je me glissais dans l’ascenseur, il m’avais semblé entendre mon prénom. Mon cœur avait fait un bond. Seulement, quand je voulus me retourner, les portes automatique c’étaient déjà refermées pour m’emmener au rez de chaussé. J’avais surement rêver… A part mon psychiatre… Personne ne pouvait connaître mon véritable prénom. A moins d n’avoir jeter un œil à ma carte d’identité qui était bien au chaud dans mon sac… Enfin… Normalement… Si je la retrouve. Et là… J’avais beau fouillée dedans dans tous les recoins avec ma main… Pas de carte. Mon cœur se mit à battre la chamade… Merde ! J’avais perdus ma carte d’identité. Shit shit shit…

Aussitôt l’ascenseur me crachant dans le hall que je me précipitait vers l’accueil pour faire part de al perte de ma carte. Bien sur… La dame n’avait rien de telle dans les objets perdus. Je commençait à me ronger les ongles quand j’entendit une voix derrière moi qui me fit sursauter. Je me retournais vivement pour faire face à une jeune fille en fauteuil roulant. Voyant qu’elle me tendait ma carte, je la lui pris des mains vivement avec empressement et craintes et la glissa dans mon sac.

« Je… Euh… Merci… Merci beaucoup… »

En regardant la jeune fille de plus prêt, j’avais la net impression de l’avoir déjà vu à Harvard en fait… Merde… C’était vraiment pas prévus au programme. A l’heure qu’il était, elle pouvait surement déceler mon malaise. Car il était certain qu’elle avait du regarder ma carte pour me retrouver et donc… Voir que je n’étais pas « véritablement » une femme…

« Euh… Si… Si tu pouvais faire comme si tu n’avais rien vu… Enfin… Rien lut… Je t’en serais très reconnaissante… Vraiment… »

J’étais vraiment anxieuse que mon secret sois tomber entre de mauvaise oreilles ou lèvres… Je me battais quotidiennement pour que personne ne sache et pour avoir l’air d’une femme comme les autres… Et savoir qu’une maladresse pareil pouvait me coûter tout cela… Je l’avais mal tout de même.

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Au lieu d'être rassurée, la jeune femme qui faisait face à Lavender avait l'air angoissée, presque craintive. Etait-ce le fauteuil de la jeune quincy qui lui faisait peur? Cassandre lui prit la carte des mains avec un empressement à peine dissimulé, ce qui gêna Lavender. En effet, si elle ne s'était pas trouvée près du distributeur tout à l'heure, qui sait si Cassandre aurait un jour retrouvé sa carte d'identité. Les hôpitaux sont des lieux de passage, il suffit d'une personne mal intentionnée pour ramasser la carte d'identité sur le sol et la garder pour on ne sait quelle raison.
Maintenant que Lavender était plus prêt de Cassandre, elle avait comme l'impression de connaître ce visage, mais elle ne pensa pas tout de suite à la faculté. Son visage s'éclaira :
- On ne se serait pas déjà vues ? Sûrement à l'hôpital, je viens toutes les semaines. Lavender lui sourit pour lui rappeler qu'elle n'avait rien à craindre.
- Cassandre, c'est un joli prénom. Le mien, c'est Lavender. Elle sourit de nouveau en précisant, maintenant on est quittes.

Quelques instants plus tôt, alors que Lavender tenait encore la carte d'identité de Cassandre dans les mains, elle avait parcouru rapidement la première ligne pour retenir son prénom et son nom de famille au cas où elle devrait se rendre à l'office des objets perdus ou à l'accueil de l'hôpital. Et à vrai dire, Lavender n'avait même pas fait attention au sigle "M" qui indiquait, que malgré les apparences, Cassandre était bien un garçon.
- Rien lu ? Je ne comprends pas, mis à part ton prénom, je n'ai rien vu d'autres. Et Lavender disait la vérité, elle ne savait rien de la situation de Cassandre.
- Tout va bien, tu veux t'asseoir un moment, tu es toute blanche ?

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Après avoir observer la jeune femme du nom de Lavender d’après ce qu’elle m’avait dire… Elle n’avait pas l’air méchante ou mal intentionnée du tout… Et… Apparemment, elle n’avait lut que mon véritable prénom. C’était mieux que si elle avait tout vu mais c’était déjà trop… Ben oui… Seul le doyen de Harvard savait que je m’appelait Cassandre. Sinon, partout dans la faculté j’était connus sous le nom de Cassy. Même les profs voient ce prénom inscrit sur la liste des élèves. Après tout c’est normal… C’est le prénom que j’aurais toujours du avoir… Enfin…

Je soufflait un peu quand Lavender me proposa de m’asseoir… Ouaip ! J’en avais bien besoin en fin de compte. Mon sang n’avait fait qu’un tour et me donnait le tournis légèrement. Je ne devrais pas être si réactive à ce genre de chose mais tout de même. J’acquiesçais avec un sourire en coin et alla me poser sur une chaise libre dans un coin un peu isolé accompagné de la demoiselle.

« … Justement… Lavender c’est ça ?… Je voudrais, s’il te plait… Que tu oublis ce prénom que tu as lut. C’est très important pour moi… » expliquais je calmement un peu nerveuse. « Moi… C’est Cassy… Et simplement Cassy. D’accord ? »

Je ne voulais pas paraitre méchante… Mais… ça me tenait tellement à cœur… Je faisais tellement attention à tous cela. Puis je pense que cela devais ce lire facilement sur mon visage que j’étais plus inquiète qu’agressive. J’essayais de me détendre toutefois. Je n’étais pas du genre à donner mauvaise impression lors d’une première rencontre… Surtout avec une camarade d’Harvard en fait… Je me devait d’être plus courtoise et sociale.

(Invité)

Cassandre semblait effrayée, comme si Lavender lui faisait peur. D'ordinaire, Lavender produisait l'effet inverse sur toutes les personnes qui venaient à la rencontrer pour la première fois. Sa bonne humeur et son sens de l'humour étaient bien souvent très communicatifs. Il y avait quelque chose qui clochait dans le comportement de la jeune femme. A aucun moment, Lavender n'avait songé à ce qui se passait réellement sous ses yeux. Comment l'aurait-elle su, Cassandre était bien un prénom féminin après tout ? Les yeux de Cassandre se posèrent sur Lavender avant de remarquer la place de libre à ses côtés. Lavender n'avait pas besoin de s’asseoir, elle l'était malheureusement déjà un peu trop à son goût.

- Cassy ? Pas de problème si tu préfères que l'on t'appelle de cette manière. Après tout, chacun est libre de choisir son prénom, non ? J'aime bien le mien, c'est ma mère qui en a eu l'idée. Lavender sourit. Pour détendre la jeune femme, Lavender poursuivit leur discussion :
- Tu viens souvent ici ? C'est marrant, on a des consultations dans le même bâtiment et je crois que l'on s'est déjà croisées en plus. Bien entendu, elle n'osa pas lui demander pour quelle raison elle venait à l'hôpital, ç'aurait été une question totalement incorrecte. Cassy...c'est toi qui l'a choisi ce nouveau prénom, c'est un diminutif ?
Cassandre commençait à reprendre des couleurs, même si la seule attention qu'elle eut envers Lavender fut un sourire bien triste. Décidément, il y avait forcément une raison au malaise de la jeune femme. Avait-elle eu une mauvaise nouvelle lors de sa consultation, avait-elle peur du regard de Lavender ? Lavender appuya sur les freins de son fauteuil pour coller son dos au mur, elle n'aimait pas sentir la tristesse chez les autres. Il fallait qu'elle fasse quelque chose pour mettre Cassandre à l'aise.

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Lavender semblait en tous les cas animés de bonnes intentions et… ne semblait vraiment pas tilter de la vraie raison pour laquelle je voulais me faire appeler autrement. Donc, j’avais eu une chance certaine qu’elle n’est pas remarquer le petit « M » coupable sur ma pièce d’identité égarée. Rien que ça, c’était un vrais p’tit soulagement et je devais donner l’impression de me détendre à vu d’œil rien qu’à la sensations de mes nerfs qui se dénouaient en haut de ma colonne vertébrale. Aussi j’affichais un sourire beaucoup plus agréable à mon interlocutrice.

Du moins, jusqu’à ce que cette dernière posa une nouvelle question sensible. Pourquoi étais je ici et qu’elle avait la sensation de m’avoir déjà vu. Pour ce dernier point, certainement à Harvard car j’avais le souvenir de l’avoir vu figurer parmi les blessés de l’attentat ce qui expliquait sans conteste pour elle sa venue régulière à l’hôpital. Comment allais je répondre sans me démasquer.

« Hé bien… Je suis suivie médicalement pour… un traitement spécifique… »

Voila, court et évasif. J’avais pas besoin d’en dire plus. Cela ne regardait que moi après tout. Même cette Lavender, toute aussi innocente soit elle, semblait partie pour être la championne de la question piège en ce qui me concernait. Et cette fois, cela abordait le thème de mon prénom.

« Et bien… Je voulais garder la base du prénom que mes parents ont choisi mais… en plus féminin c’est tout. »

Sois elle n’irais pas plus loin, sois elle me titillerais jusqu’à ce que je crache le morceau hein… Je n’aimais pas mentir. Je cache et je détourne mais je ne mentais pas et c’est ce que je faisais en l’occurrence… Je devrais peut être partir pour éviter d’autres questions qui me mettrait dans l’embarras ? Et en même temps, elle m’avait rendu ma carte d’identité et elle semblait contente de trouver quelqu’un avec qui parler dans cet hôpital… Que faire ?

(Invité)

Assise dans son fauteuil, Lavender écoutait Cassandre avec attention. La jeune femme, rencontrée à peine quelques minutes plus tôt, avait l'air timide et presque sur la défensive. Après tout, si elles étaient amenées à se rencontrer de nouveau dans les semaines à venir, autant en apprendre un peu plus sur le compte de Cassandre, et puis...Lavender se sentait parfois seule dans ses grands couloirs d'hôpital. La jolie brune lui annonça suivre un traitement spécifique à l'hôpital de l'alliance et la Quincy par adoption ne chercha pas à en savoir plus sur la question qu'elle jugeait sensible et surtout, tenant de l'ordre de la vie privée de son interlocutrice.
- C'est très joli comme prénom, je te rassure. Lavender songea judicieux de changer de sujet et repartit de plus belle dans son interrogatoire...bien malgré elle.
- Je viens depuis plusieurs semaines, dans le même service que toi apparemment. Elle regarda ses jambes, enfin sauf que moi je suis en rééducation. Parler de son handicap momentané ne la gênait pas outre mesure, après tout, il faisait désormais partie d'elle.
- En tout cas, je te souhaite que ton traitement réussisse. Après tout, c'est ce que nous recherchons tous.
Lavender ne savait plus quel sujet aborder de peur de gêner Cassandre. Elle n'avait pas l'intention de s'étendre ni sur son propre traitement ni sur celui de la jeune fille, elle laissa donc le silence s'installer temporairement et avala quelques gorgées d'eau au passage. Assises près de l'entrée de l'hôpital, les deux jeunes femmes voyaient défiler un nombre incalculable de patients, visiteurs, médecins, infirmières...Lavender avait les hôpitaux en horreur depuis la perte de son père alors qu'elle n'avait que 10 ans. L'image du moniteur qui s'allume, l'agitation du corps médical, l'annonce grave et sans compassion du décès de son père. Depuis l'attentat à la bombe dans lequel elle avait perdu la faculté de marcher, sa mère suivait son état chaque jour. Les communications téléphoniques coûtant bien trop cher entre Forks et Cambridge, elle lui envoyait des SMS à longueur de journée et l'appelait via Skype, dès que possible.
- Tu étudies ou travailles dans le coin ?
Lavender tenta sa chance sur un sujet un peu plus général et espéra que Cassandre ne se sentirait pas mal à l'aise face à cette nouvelle interrogation.
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