Lundi 25 Mai.
Le week-end avait filé à une vitesse dingue comme à chaque fois que je me retrouvais en compagnie de Nixon à bosser sur une murale. Je n’avais rien vu passer et j’avais enfin réussi à dormir un peu plus sans doute à cause de la fatigue accumulée ces derniers temps et peut-être aussi grâce au pouvoir de la peinture qui avait su totalement me divertir. Pendant que j’étais concentré sur l’œuvre du week-end, je n’avais guère eu le temps de penser aux mauvaises choses qui hantaient ma vie. Je ne m’étais pas laissé happer par l’horreur qui se jouait constamment à l’intérieur de ma tête depuis des semaines. Une horreur qui s’était intensifiée avec les événements inattendus de vendredi dernier. Vendredi… J’étais en train de parler avec Mayron dans l’idée de partir ensemble cette semaine. Quelques jours juste lui et moi loin de tout, loin de Boston. Mais, tout s’était retourné contre moi d’un seul coup. D’après ce que j’avais compris dans les messages que nous avions échangé, Mayron avait discuté de moi avec Milo et il avait choisi de l’écouter. Mayron avait choisi de sortir de ma vie en un claquement de doigt. Comme si c’était simple pour lui. Comme si je n’étais rien. Comme s’il ne ressentait rien. Peut-être qu’au final, Mayron s’était foutu de moi depuis son arrivée à Boston. Il avait sans doute juste voulu me baiser pour profiter de ma parfaite soumission avant de me laisser me fracasser en mille morceaux. Il avait sans doute simplement eu envie de me briser en milliers de petits morceaux pour se venger de mon départ. Puis, franchement, qu’avais-je fait de mal à Milo ? Lorsqu’il m’avait dit qu’il était préférable qu’on rompe, j’avais accepté la fin. Lorsqu’il m’avait dit qu’il était préférable que je sorte de sa vie à cause de son futur mari, je l’avais fait acceptant de le laisser vivre heureux avec Mahé. Ça m’avait fait mal. Ça avait été douloureux parce que Milo avait tant compté pour moi. Néanmoins, je m’étais effacé du paysage sans faire d’histoires. Je n’avais pas cherché à reprendre contact avec Milo. Je ne me mêlais même plus de sa vie. Alors, zut, ce qu’il y avait entre Mayron et moi, c’était censé n’être qu’entre Mayron et moi. Pourquoi Milo venait me gâcher la vie de cette manière ? Pourquoi venait-il briser mon cœur une fois de plus ? Pour le simple plaisir de me charcuter ? Pour continuer à me faire payer l’abandon commis en Italie ? Ou peut-être simplement parce qu’il ne voulait pas que je connaisse le bonheur ? Je n’en savais rien. Je ne voulais même pas chercher à comprendre. J’avais eu follement envie d’envoyer un sms à Milo vendredi pour tenter de comprendre, mais je ne l’avais pas fait respectant ma parole. Respectant cette fin demandée. À présent, tout ce que je savais était que j’avais mal. Beaucoup trop mal. L’absence de Mayron pesait dans mon existence. Tellement plus que je ne voulais le penser. Il me manquait. Cruellement. Réellement. Les cicatrices faisaient mal sur mon cœur. Si récentes. Si profondes. Si puissantes.
Et, comme si ce n’était pas assez, il y avait d’autres horreurs qui me coursaient depuis des semaines. Les cauchemars étaient revenus à la charge. Ils se plaisaient à gâcher mes nuits et à raccourcir mes heures de repos. Qu’est-ce qui les avait déclenchés de nouveau ? Je n’en savais rien. Ça ne comptait pas. Je savais juste qu’ils cognaient un peu trop forts. Ils étaient si réels que j’avais tant de mal à m’en détacher lorsque je me réveillais. J’avais du mal à me dire que mon père n’était pas là et qu’il ne venait pas juste de me battre. J’avais du mal à me dire que les clients d’Antonio n’étaient pas là à me posséder comme ils le voulaient. J’avais même fait des cauchemars encore plus suffocants sur un présent si terrifiant. Parmi ceux-ci, il y avait eu la mort de Lukas dans ce putain d’accident de métro ou encore la mort de Summer d’une façon trop rapide et imprévue. Je n’avais pas parlé à Lukas de ces cauchemars. Il avait assez de sa tête qui lui faisait mal depuis le bal. Il souffrait suffisamment comme ça. Je ne voulais pas en rajouter une couche. Je ne voulais pas provoquer plus de panique. Pas avant samedi en tout cas une fois que le scanner serait passé et que nous serions fixés sur l’état de santé de mon sexy musicien. Concernant Summer, malheureusement, la demoiselle avait dû subir le retour violent de mon cauchemar. Je l’avais appelé en pleine nuit quelques jours plus tôt simplement pour entendre sa voix à l’autre bout du fil et être rassuré de sa présence. Au-delà de ces cauchemars, il y avait mon opération qui approchait à grand pas et qui me stressait. Plus les jours s’écoulaient, plus je voyais la date fatidique se rapprocher. Ce n’était qu’une petite opération. Il n’y avait aucune raison pour que les choses se déroulent mal. Après un mois de repos, j’irai bien. Je serais sur pieds. Pourtant, quelque chose en moi ne cessait de cogner pour me dire que tout pouvait virer au drame. Pourquoi ? Comment ? Je n’en savais rien. Ce n’était qu’un mauvais pressentiment qui pesait sur mes épaules. C’était sans doute pour cette raison que j’avais prévu une semaine assez folle avant cette opération. Une semaine où je prévoyais de voir ces personnes qui comptaient tant pour moi. Je devais voir Katalia afin de lui avouer mes secrets. Je devais voir Lukas pour passer du temps avec lui et en profiter. Je devais voir Nixon pour profiter de ses bras. Je devais aussi voir Côme pour passer une nuit avec lui. Je devais voir Tomas, il me manquait. Et, bien évidemment, je devais voir Summer. Non… J’allais voir Summer ce soir. Oh… Attendez… À force de laisser mes pensées me bouffer, je me rendais soudainement compte que j’étais à la bourre pour rejoindre la demoiselle. Nous avions convenu de nous retrouver à dix-huit heures chez elle et il était déjà dix-sept heures trente passé. Soupirant, je refermais ma conversation avec Mayron. Cette conversation devant laquelle j’avais passé la fin d'après-midi à écrire des messages que j’effaçais incessamment incapable de me décider à refaire un pas vers celui qui me charcutait douloureusement. Je me dirigeais vers ma chambre pour enfiler ma veste en cuir et attraper le sac que j’avais préparé pour la soirée. Un boxer propre, mes médicaments, mon chargeur, des vêtements pour sortir, mes clopes, mon portefeuille, mon briquet… Je n’avais besoin de rien de plus pour passer la soirée et la nuit avec Summer. Mon regard s’était arrêté un temps sur les préservatifs dans ma chambre, mais non. Je ne comptais pas coucher avec Summer. C’était du passé même si nous en avions reparlé récemment. C’était fini. Glissant mon sac sur mon épaule, je me faufilais à l’extérieur de l’appartement. Hors de question d’arriver en retard chez ma Wifey.
J’avais trois minutes de retard lorsque je poussais la porte de l’appartement de Summer comme si je rentrais chez moi. Laissant tomber mon sac dans l’entrée, je gueulais « Wifey, je suis làààà » afin d’obtenir une réponse qui m’indiquerait où trouver la demoiselle. En fait, non, je n’avais pas besoin de la situer puisqu’elle arrivait vers moi. Mes bras s’ouvraient pour l’accueillir et se refermer sur elle. Mes lèvres se posaient au coin des siennes rapidement avant que je ne niche mon visage dans son cou respirant son parfum. J’étais tellement heureux. J’étais tellement bien. Tous mes soucis semblaient s’envoler. Tout semblait s’arranger. Ça faisait du bien. Ça m’apaisait. Ça m’aidait. Ma Wifey. Ma Darling. Summer… J’étais si heureux de l’avoir à mes côtés que je ne parvenais pas à imaginer ma vie sans sa présence. Je ne parvenais pas à imaginer un monde sans son être enchanteur. Je déposais un baiser dans le cou de la demoiselle avant d’attraper sa main pour commencer notre soirée. Une soirée au sein de laquelle je me laissais emporter. Je chassais l’horreur de mon esprit. Et je plongeais avec Summer. Avec délice. Avec plaisir. Je participais à toutes les conneries de la demoiselle simplement pour voir ce magnifique sourire se dessiner sur son visage. Juste pour entendre son rire résonner à mes oreilles. Mélodie si parfaite. Le temps filait. Sans nous. Nous étions en train de tout oublier. J’avais eu le droit à un masque sur le visage. Elle avait eu le droit une session de maquillage que je n’avais même pas raté. Nous avions partagé un repas assis sur le canapé devant les dessins-animés. Et, nous avions fini par nous préparer pour poursuivre notre folle soirée. Nous étions dans ce taxi en direction du Nephilim pour danser jusqu'au bout de la nuit. Rire jusqu'au bout de notre vie. J’allais sans doute boire jusqu’à finir à l’ouest parce que je le voulais. J’avais envie de me foutre en l’air parce que je ne risquais rien. Cette nuit, c’était juste Summer et moi. Pas de coups d’un soir. Pas de copains. Pas de clients. Juste Summer et moi. Simplement nous. Je payais la course du taxi. Le chauffeur n’avait pas cédé au charme de ma Wifey. Ma Wifey qui avait su me faire tourner la tête. J’étais à côté d’elle sur cette banquette arrière et rien qu’à sa manière de draguer le chauffeur, j’avais eu follement envie de me pencher pour lui voler un baiser. Je ne l’avais pas fait me concentrant sur l’extérieur. Et heureusement pour moi, le trajet avait été court. Nous passions les portes de la boîte en un rien de temps. Je liais ma main à celle de Summer pour l’attirer vers le bar tandis que je demandais « Alors… Il y a ton serveur blondinet trop cute ? » Sourire aux lèvres, mes yeux se perdaient sur le bar à la recherche d’un tel serveur. Il y avait tellement de monde. Indiquant un tabouret à la demoiselle, je lui faisais un signe de la main pour lui indiquer que je partais nous récupérer à boire pendant qu’elle attendait ici. Elle n’avait pas besoin de venir se perdre dans la foule. Je me faufilais entre les corps sans perdre Summer des yeux. Jamais. Après quelques minutes d’attente, le barman me demandait ma commande et je la soufflais distraitement. Mes prunelles sombres avaient capté du mouvement. Un homme s’était approché de Summer et semblait lui parler. Mes poings se serraient alors que j’indiquais de la main l’autre côté du bar pour qu’on puisse être servi. L’endroit où se trouvait Summer. L’espace vers lequel je me rendais déjà. Je l’atteignais plus vite que je ne le pensais. Mes doigts glissaient sur la nuque de Summer alors que je déposais nonchalamment un bras autour de ses épaules soufflant « Je m’absente deux minutes pour récupérer à boire et tu te fais déjà draguer Darling… » Insister sur le Darling pour faire comprendre à ce mec de dégager. Lui envoyer un regard noir pour lui faire comprendre de ne pas rester dans les parages. Et, ressentir cette jalousie, cette possessivité parce que c’était MA Summer. C’était NOTRE soirée.
@Summer NightindaleLe week-end avait filé à une vitesse dingue comme à chaque fois que je me retrouvais en compagnie de Nixon à bosser sur une murale. Je n’avais rien vu passer et j’avais enfin réussi à dormir un peu plus sans doute à cause de la fatigue accumulée ces derniers temps et peut-être aussi grâce au pouvoir de la peinture qui avait su totalement me divertir. Pendant que j’étais concentré sur l’œuvre du week-end, je n’avais guère eu le temps de penser aux mauvaises choses qui hantaient ma vie. Je ne m’étais pas laissé happer par l’horreur qui se jouait constamment à l’intérieur de ma tête depuis des semaines. Une horreur qui s’était intensifiée avec les événements inattendus de vendredi dernier. Vendredi… J’étais en train de parler avec Mayron dans l’idée de partir ensemble cette semaine. Quelques jours juste lui et moi loin de tout, loin de Boston. Mais, tout s’était retourné contre moi d’un seul coup. D’après ce que j’avais compris dans les messages que nous avions échangé, Mayron avait discuté de moi avec Milo et il avait choisi de l’écouter. Mayron avait choisi de sortir de ma vie en un claquement de doigt. Comme si c’était simple pour lui. Comme si je n’étais rien. Comme s’il ne ressentait rien. Peut-être qu’au final, Mayron s’était foutu de moi depuis son arrivée à Boston. Il avait sans doute juste voulu me baiser pour profiter de ma parfaite soumission avant de me laisser me fracasser en mille morceaux. Il avait sans doute simplement eu envie de me briser en milliers de petits morceaux pour se venger de mon départ. Puis, franchement, qu’avais-je fait de mal à Milo ? Lorsqu’il m’avait dit qu’il était préférable qu’on rompe, j’avais accepté la fin. Lorsqu’il m’avait dit qu’il était préférable que je sorte de sa vie à cause de son futur mari, je l’avais fait acceptant de le laisser vivre heureux avec Mahé. Ça m’avait fait mal. Ça avait été douloureux parce que Milo avait tant compté pour moi. Néanmoins, je m’étais effacé du paysage sans faire d’histoires. Je n’avais pas cherché à reprendre contact avec Milo. Je ne me mêlais même plus de sa vie. Alors, zut, ce qu’il y avait entre Mayron et moi, c’était censé n’être qu’entre Mayron et moi. Pourquoi Milo venait me gâcher la vie de cette manière ? Pourquoi venait-il briser mon cœur une fois de plus ? Pour le simple plaisir de me charcuter ? Pour continuer à me faire payer l’abandon commis en Italie ? Ou peut-être simplement parce qu’il ne voulait pas que je connaisse le bonheur ? Je n’en savais rien. Je ne voulais même pas chercher à comprendre. J’avais eu follement envie d’envoyer un sms à Milo vendredi pour tenter de comprendre, mais je ne l’avais pas fait respectant ma parole. Respectant cette fin demandée. À présent, tout ce que je savais était que j’avais mal. Beaucoup trop mal. L’absence de Mayron pesait dans mon existence. Tellement plus que je ne voulais le penser. Il me manquait. Cruellement. Réellement. Les cicatrices faisaient mal sur mon cœur. Si récentes. Si profondes. Si puissantes.
Et, comme si ce n’était pas assez, il y avait d’autres horreurs qui me coursaient depuis des semaines. Les cauchemars étaient revenus à la charge. Ils se plaisaient à gâcher mes nuits et à raccourcir mes heures de repos. Qu’est-ce qui les avait déclenchés de nouveau ? Je n’en savais rien. Ça ne comptait pas. Je savais juste qu’ils cognaient un peu trop forts. Ils étaient si réels que j’avais tant de mal à m’en détacher lorsque je me réveillais. J’avais du mal à me dire que mon père n’était pas là et qu’il ne venait pas juste de me battre. J’avais du mal à me dire que les clients d’Antonio n’étaient pas là à me posséder comme ils le voulaient. J’avais même fait des cauchemars encore plus suffocants sur un présent si terrifiant. Parmi ceux-ci, il y avait eu la mort de Lukas dans ce putain d’accident de métro ou encore la mort de Summer d’une façon trop rapide et imprévue. Je n’avais pas parlé à Lukas de ces cauchemars. Il avait assez de sa tête qui lui faisait mal depuis le bal. Il souffrait suffisamment comme ça. Je ne voulais pas en rajouter une couche. Je ne voulais pas provoquer plus de panique. Pas avant samedi en tout cas une fois que le scanner serait passé et que nous serions fixés sur l’état de santé de mon sexy musicien. Concernant Summer, malheureusement, la demoiselle avait dû subir le retour violent de mon cauchemar. Je l’avais appelé en pleine nuit quelques jours plus tôt simplement pour entendre sa voix à l’autre bout du fil et être rassuré de sa présence. Au-delà de ces cauchemars, il y avait mon opération qui approchait à grand pas et qui me stressait. Plus les jours s’écoulaient, plus je voyais la date fatidique se rapprocher. Ce n’était qu’une petite opération. Il n’y avait aucune raison pour que les choses se déroulent mal. Après un mois de repos, j’irai bien. Je serais sur pieds. Pourtant, quelque chose en moi ne cessait de cogner pour me dire que tout pouvait virer au drame. Pourquoi ? Comment ? Je n’en savais rien. Ce n’était qu’un mauvais pressentiment qui pesait sur mes épaules. C’était sans doute pour cette raison que j’avais prévu une semaine assez folle avant cette opération. Une semaine où je prévoyais de voir ces personnes qui comptaient tant pour moi. Je devais voir Katalia afin de lui avouer mes secrets. Je devais voir Lukas pour passer du temps avec lui et en profiter. Je devais voir Nixon pour profiter de ses bras. Je devais aussi voir Côme pour passer une nuit avec lui. Je devais voir Tomas, il me manquait. Et, bien évidemment, je devais voir Summer. Non… J’allais voir Summer ce soir. Oh… Attendez… À force de laisser mes pensées me bouffer, je me rendais soudainement compte que j’étais à la bourre pour rejoindre la demoiselle. Nous avions convenu de nous retrouver à dix-huit heures chez elle et il était déjà dix-sept heures trente passé. Soupirant, je refermais ma conversation avec Mayron. Cette conversation devant laquelle j’avais passé la fin d'après-midi à écrire des messages que j’effaçais incessamment incapable de me décider à refaire un pas vers celui qui me charcutait douloureusement. Je me dirigeais vers ma chambre pour enfiler ma veste en cuir et attraper le sac que j’avais préparé pour la soirée. Un boxer propre, mes médicaments, mon chargeur, des vêtements pour sortir, mes clopes, mon portefeuille, mon briquet… Je n’avais besoin de rien de plus pour passer la soirée et la nuit avec Summer. Mon regard s’était arrêté un temps sur les préservatifs dans ma chambre, mais non. Je ne comptais pas coucher avec Summer. C’était du passé même si nous en avions reparlé récemment. C’était fini. Glissant mon sac sur mon épaule, je me faufilais à l’extérieur de l’appartement. Hors de question d’arriver en retard chez ma Wifey.
J’avais trois minutes de retard lorsque je poussais la porte de l’appartement de Summer comme si je rentrais chez moi. Laissant tomber mon sac dans l’entrée, je gueulais « Wifey, je suis làààà » afin d’obtenir une réponse qui m’indiquerait où trouver la demoiselle. En fait, non, je n’avais pas besoin de la situer puisqu’elle arrivait vers moi. Mes bras s’ouvraient pour l’accueillir et se refermer sur elle. Mes lèvres se posaient au coin des siennes rapidement avant que je ne niche mon visage dans son cou respirant son parfum. J’étais tellement heureux. J’étais tellement bien. Tous mes soucis semblaient s’envoler. Tout semblait s’arranger. Ça faisait du bien. Ça m’apaisait. Ça m’aidait. Ma Wifey. Ma Darling. Summer… J’étais si heureux de l’avoir à mes côtés que je ne parvenais pas à imaginer ma vie sans sa présence. Je ne parvenais pas à imaginer un monde sans son être enchanteur. Je déposais un baiser dans le cou de la demoiselle avant d’attraper sa main pour commencer notre soirée. Une soirée au sein de laquelle je me laissais emporter. Je chassais l’horreur de mon esprit. Et je plongeais avec Summer. Avec délice. Avec plaisir. Je participais à toutes les conneries de la demoiselle simplement pour voir ce magnifique sourire se dessiner sur son visage. Juste pour entendre son rire résonner à mes oreilles. Mélodie si parfaite. Le temps filait. Sans nous. Nous étions en train de tout oublier. J’avais eu le droit à un masque sur le visage. Elle avait eu le droit une session de maquillage que je n’avais même pas raté. Nous avions partagé un repas assis sur le canapé devant les dessins-animés. Et, nous avions fini par nous préparer pour poursuivre notre folle soirée. Nous étions dans ce taxi en direction du Nephilim pour danser jusqu'au bout de la nuit. Rire jusqu'au bout de notre vie. J’allais sans doute boire jusqu’à finir à l’ouest parce que je le voulais. J’avais envie de me foutre en l’air parce que je ne risquais rien. Cette nuit, c’était juste Summer et moi. Pas de coups d’un soir. Pas de copains. Pas de clients. Juste Summer et moi. Simplement nous. Je payais la course du taxi. Le chauffeur n’avait pas cédé au charme de ma Wifey. Ma Wifey qui avait su me faire tourner la tête. J’étais à côté d’elle sur cette banquette arrière et rien qu’à sa manière de draguer le chauffeur, j’avais eu follement envie de me pencher pour lui voler un baiser. Je ne l’avais pas fait me concentrant sur l’extérieur. Et heureusement pour moi, le trajet avait été court. Nous passions les portes de la boîte en un rien de temps. Je liais ma main à celle de Summer pour l’attirer vers le bar tandis que je demandais « Alors… Il y a ton serveur blondinet trop cute ? » Sourire aux lèvres, mes yeux se perdaient sur le bar à la recherche d’un tel serveur. Il y avait tellement de monde. Indiquant un tabouret à la demoiselle, je lui faisais un signe de la main pour lui indiquer que je partais nous récupérer à boire pendant qu’elle attendait ici. Elle n’avait pas besoin de venir se perdre dans la foule. Je me faufilais entre les corps sans perdre Summer des yeux. Jamais. Après quelques minutes d’attente, le barman me demandait ma commande et je la soufflais distraitement. Mes prunelles sombres avaient capté du mouvement. Un homme s’était approché de Summer et semblait lui parler. Mes poings se serraient alors que j’indiquais de la main l’autre côté du bar pour qu’on puisse être servi. L’endroit où se trouvait Summer. L’espace vers lequel je me rendais déjà. Je l’atteignais plus vite que je ne le pensais. Mes doigts glissaient sur la nuque de Summer alors que je déposais nonchalamment un bras autour de ses épaules soufflant « Je m’absente deux minutes pour récupérer à boire et tu te fais déjà draguer Darling… » Insister sur le Darling pour faire comprendre à ce mec de dégager. Lui envoyer un regard noir pour lui faire comprendre de ne pas rester dans les parages. Et, ressentir cette jalousie, cette possessivité parce que c’était MA Summer. C’était NOTRE soirée.
(Neal T. Hood-Spritz)