but no one believes me ★ mer 20 mai ─ w/ @Toni Caldwell
La saveur de l’amertume. Elle se mêle au sentiment des regrets. Ballet incessant dans ta tête et dans ta poitrine. T'aimerais juste pouvoir tout arrêter, t’arrêter. Faire une pause, retrouver ton équilibre et de nouveau pouvoir avancer droit. Mais c'est impossible et tu continues de tituber à la recherche de réponses. Qu'est ce que tu veux faire Katalia ? Qui es-tu ? Que veux-tu ? Le poids de la solitude s'abat déjà sur tes frêles épaules alors que t'as juré à Meluzine d'être forte et de profiter de cet isolement imposé pour y voir plus clair. Mais comme ta cousine aime si sournoisement te le répéter depuis son arrivée quelques jours auparavant : tu ne sais pas être seule. Alors tu penses déjà de nouveau à lui, à Toni. Et t'as mal lorsque tu te réveilles en pleine nuit et qu'il n'est plus là. T'as cessé de tenter de le joindre, car tu sais qu'il ne répondra pas. Alors t'as juste abandonné et t'as laissé couler, espérant que le temps et la distance réveille le manque en lui autant qu'il te torture depuis des jours. Encore secouée par ta nuit presque sans sommeil de la nuit derrière et par le rhum encore bien présent dans ton organisme, tu fermes les paupières dans le taxi et attends juste et sagement en silence que le chauffeur te réveille lorsque tu seras arrivée devant chez toi. Les souvenirs de la veille sont encore flous. De la musique, des jeux d'alcools, des membres pforzheimer toujours plus déchaînés, beaucoup de rhum, et Ottis. Un jeu à la con, un je n'ai jamais t'ayant doucement mais surement tiré sur la pente de la complicité avec lui. Sur l'instant, t'as pensé que boire de l'alcool à outrance sera la meilleure idée de l'année, ce matin et dans ce taxi, t'as tendance à penser l'inverse. Tu entres dans ton appartement, trouves sur le bar un grand verre laissé par Lukas de sa recette miracle contre la gueule de bois. Tu grimaces lorsque tu avales le liquide acide, c'est dégueulasse et ça a intérêt de faire effet. Tu files à la douche, y reste très longtemps pour détendre tes muscles et avoir l'illusoire sensation de te laver de tous tes péchés. Tu sors, enfiles une tenue confortable, jupe en jean et col roulé clair confortable avec des baskets que tu enfileras pour sortir. Tes cheveux encore humides mouillent le tissus de ton haut et tu t’apprêtes à aller les sécher lorsqu'on toque à la porte. Perplexe, tu approches pour aller ouvrir. Qui peut venir à cette heure ? Meluzine et Lukas sont déjà en cours, il est presque midi et toi, tu ne dois pas aller à l’université avant quatorze heures. Tu tires sur la porte, t’apprêtant à voir littéralement n'importe qui, sauf lui. Il se tient là sur le pas de la porte, plus beau encore que dans ton souvenir. Ton cœur a comme un loupé, tu mords l'intérieur de ta joue, tu restes figée, seuls tes doigts sur la poignet de la porte tapotent nerveusement cette dernière. « Toni... qu'est ce que... » T'as envie de sauter de joie, d'être heureuse, de sourire, mais tu ne le fais pas, car quelque chose sur son visage te laisse deviner qu'il n'est pas là pour la raison que tu veux imaginer. « qu'est ce que tu fais là ? » Ton regard glisse sur lui, tu frissonnes, ne pouvant t’empêcher de lui trouver incroyablement séduisant dans son pull sombre et son jean bien ajusté. Puis, ton regard tombe sur un carton sur ses pieds. Tu deviennes tes affaires laissées chez lui. L’illusion d'une seconde devient cauchemar.code by lumos s.
(Katalia Borgia)