Our past definites who we are || ft. Luke

Our past definites who we are

Et une bonne nuit de plus. Il était assez tôt et je n'avais pas cours avant quelques heures. Mais je n'étais plus fatiguée, alors autant faire quelque chose d'intéressant plutôt que de flâner dans mon lit à rien faire. J'ai alors pris ma douche, mon petit déjeuner, et je me suis mise à réviser quelques cours, et à lire même un peu le bouquin que m'avait filé ma proche de sciences po pour m'améliorer un peu plus. Je ne demande que ça ! Puis j'eus soudainement l'envie d'aller faire un petit footing. Quand je vous dis que je ne suis plus fatiguée, c'est que j'ai la pêche en fait. Et puis je commence tard aujourd'hui, donc j'ai encore beaucoup de temps devant moi, alors autant aller courir une bonne petite heure. J'enfile un jogging et une veste, parce qu'il fait pas si chaud que ça dehors, prends mon petit iPod et fonce en dehors de ma maison Quincy pour commencer à courir dans le campus. Pas un chat. Ou si plutôt. Des gosses qui rentrent de soirée. Je les contourne et les évite bien comme il faut. Sûrement un peu trop parce que je n'ai pas vu celui là que j'ai bien failli me rentrer. Je l'ai esquivé à la dernière seconde, mais qui a eu pour effet de me faire perdre mes écouteurs. Je me mis donc à râler dans les règles de l'art Rooooh fais chier ! Quand je relevais alors la tête pour reprendre mon chemin, je croisais le jeune homme que j'avais failli bousculer, et c'était bizarre, mais j'avais l'impression de le connaître. Je me mis donc à le fixer, peut-être un peu trop intensément.

Lily & Luke

Depuis que j'étais arrivé à Harvard en septembre, j'avais l'impression de passer plus de temps à sortir qu'en cours. A vrai dire, j'avais été convoqué plusieurs fois pour mauvais comportement, mais comme mon père assurait le financement de leurs équipements de musique, je n'avais jamais eu le droit à la moindre sanction. J'avais donc le droit de faire toutes les conneries possibles et inimaginables en ayant l'immunité politique au sein de l'université. Et à vrai dire, c'était plutôt cool.

J'étais donc sorti, avec deux ou trois amis, juste histoire de se mettre le compte et de prendre quelques trucs, dans une soirée complètement nulle chez une coincée des Elliot, ces friqués qui n'ont au final que leur argent et rien d'autre. Moi au moins, j'avais la musique pour m'en sortir, et je savais que je finirai dedans, coûte que coûte.

Mes amis étaient partis un par un, et j'avais voulu rester, histoire de tester les nerfs de cette pauvre jeune fille. Je m'en foutais, je n'étais pas dans mon état normal, et puis de toute façon, j'étais connu pour ça. Je n'étais pas méchant au fond, j'adorai juste faire la fête et avoir l'attention sur moi. Un peu pour jouer la rock star.

J'avais décidé de rentrer, vers six heures du matin, et l'aube était glaciale. Je marchais vite, avec les idées un peu emmêlée sans trop regardé où j'allais, de toute façon, je n'habitais pas très loin. C'est alors qu'un OMNI, objet marchant non identifié, faillit me rentrer dedans.

« Tu peux pas faire … Lily ? »
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Je le fixais et voilà qu'il parlait. Au début il s'était mis à râler, tel un fêtard ayant trop bu et ayant mal à la tête, comme je ne les supporte pas, puis il eut la même étincelle dans les yeux que moi. Vous savez celle qu'on a quand on reconnaît quelqu'un qu'on a pas vu depuis des années. C'était fou comme je retrouvais beaucoup de londoniens à Harvard ! Pourtant il y a de bonnes écoles aussi en Angleterre non ?! Sûrement le rêve américain aussi. Bon moi aussi, mais pas que ça. Surtout pour fuir. Waw ... Le monde est vraiment petit ! Luke ... Comment vas-tu depuis le temps ? Tu deviens quoi ? C'est toujours ça quand je revois d'ancienne connaissance, je ne peux m'empêcher d'être surprise et d'en savoir des tonnes tout de suite. Impatiente oui. Mais c'est ce que me fait l'état de surprise. Je ramassais alors mes écouteurs pendant qu'il me répondait. Seulement, il n'était plus le même. Il avait encore ce visage un peu enfantin qui me permettait de le reconnaître, mais ses traits d'homme prenait plus de place, et c'était ça qui avait failli ne pas me le faire reconnaître. Mais en regardant mieux sa bouille, j'avais su. Mais quelque chose avait changé. Il avait changé. Il était promis à de grandes études, à ne pas devenir un débauché de première classe. Alors pourquoi puait-il l'alcool à dix mètres ?! Je ne préférais rien dire pour l'instant, espérant qu'il n'allait tout de même pas trop me décevoir.

Lily & Luke

Lily, c'était une fille qui avait été au college avec moi, très studieuse avec qui je m'entendais bien et que je respectais énormément car elle avait de meilleurs notes que moi. A l'époque, j'étais un bosseur et nous étions un peu en concurrence et il y avait des moments où nous nous disputions sans arrêts. Mais au fond, nous étions très amis, et nous nous étudions mutuellement pour certains devoirs. Je ne fus donc pas étonné de la croiser sur la campus de la prestigieuse université d'Harvard, elle avait vraiment sa place ici. Pour moi, c'était un peu différent. « Waw ... Le monde est vraiment petit ! Luke ... Comment vas-tu depuis le temps ? Tu deviens quoi ? » Qu'est ce que je pouvais lui répondre, je me drogue, je bois, mon père est une rock star et il m'a totalement changé ?

« Bah écoute, je suis arrivé ici en septembre, j'étudie le Management, et l'histoire de l'art, j'ai fait mes trois premières année à Princeton, puis j'ai décidé de changer d'air en venant ici. Et toi ? Purée, ça fait vraiment un baille ! »

J'essayais de paraître plus ou moins sobre, mais toutes les pilules que j'avais prit ce soir se lisaient dans mes yeux, rouges, au regard tellement vide. Au fond, elle aussi, avait du voir les journaux où on me voyait me droguer avec mon père pour l'anniversaire de mes 18 ans, quel beau cadeau c'était, d'avoir sa tête dans tous les tabloïds, juste parce que son père est une rock star sur le retour.

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Il ne semblait pas si arracher que ça, mais quelque chose en moi me disait qu'il ne fallait pas que je me fis à cette première impression. Mais pour l'instant, fallait croire que je voulais me voiler encore plus la face. Et puis je savais que j'avais entendu parler de lui et de sa famille, mais je ne voulais pas essayer de me rappeler. Je n'avais pas calculé à l'époque, mais maintenant que je le revoyais, j'avais des doutes. Non, ça ne pouvais pas être le même. Mon Luke, celui que j'avais connu, l'adorable garçon qui voulait toujours se surpasser, me doubler, avoir de meilleurs notes que moi, qui avait de la vrai ambition. Puis il me répondit le plus normal du monde, du pourquoi du comment il se retrouvait à Harvard. Je lui souriais, j'étais fière qu'il soit arrivée jusqu'ici parce que je m'imaginais que c'était parce qu'il était devenu un vrai petit génie. Un baille oui tu l'as dit ! Sinon moi je suis là depuis 4 ans déjà. J'étudie la politique et le droit. Et oui, je veux devenir présidente des États-Unis ! Je me mis à rire doucement. Oui je rigolais, mais j'étais surtout contente de revoir Luke. Ça faisait tellement longtemps, et puis retrouver une bonne vieille bouille anglaise, ça fait toujours plaisir. Mais dis moi, qu'est-ce que tu fais à cette heure-ci ? Oui je me voilais encore la face. Je ne voulais pas croire qu'il rentrait jusqu'à sa chambre pour aller dormir. Non, je voulais encore croire qu'il allait étudier.

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