Mardi 28 Avril.
Le verre se vidait trop rapidement. Il émettait un petit bruit lorsque je le déposais violemment sur le comptoir comme si je savais déjà que je désirais attirer l’attention vers moi. Mes prunelles se levaient en quête d’autres boissons, en quête d’un interlocuteur. Mes collègues semblaient avoir complètement disparus. Je ne savais pas où ils étaient alors que c’était eux qui m’avait invité à cette soirée pour fêter l’anniversaire d’une des serveuses après notre service. Une petite soirée sympa ils avaient dit et je n’avais pas su dire non parce que j’en avais clairement besoin. Je ressentais de plus en plus ce besoin de bouger et de sortir. Après plusieurs mois à avoir été un peu trop sage, un peu trop calme, j’avais besoin de plonger follement dans toutes ces soirées de débauches. Je voulais boire sans limite comme je l’avais fait le week-end dernier en quittant Boston sur un coup de tête. J’avais même envie de consommer de la drogue pour parvenir à mettre mon cerveau sur off le temps de quelques heures. Je voulais profiter de chaque seconde avant de me retrouver bloqué. Bloqué par l’opération de mon mollet. Bloqué par l’enfer qui me bouffait de plus en plus jours après jours. Lorsque l’invitation était tombée quelques heures plus tôt, je n’avais pas été fichu de dire non. Je n’avais eu aucune envie de dire non de toute manière. À la fin de mon service, trois options s’offraient à moi. Soit j’allais me prostituer pour mettre plus d’argent de côté. Soit je rentrais sagement à la maison aux côtés de Nixon. Soit j’allais profiter de cette soirée à laquelle on m’invitait. Ce n’était que des collègues de boulot de toute façon. Rien de bien méchant. Alors, je les avais suivi et je les avais perdu dans cette boîte de nuit bondée. Le barman revenait vers moi et je me contentais d’un signe de la main pour obtenir le verre d’alcool tant voulu. Mes prunelles sombres se promenaient autour de moi, mais je ne voyais aucun visage connu. Ou peut-être que j’étais déjà bien trop défoncé pour reconnaître qui que ce soit. Qu’importait, je pouvais finir la soirée tout seul avant de rentrer. Ouais, je pouvais m’enivrer encore un peu afin de cesser le flot de mes pensées. Je perdais lentement la tête. Je plongeais avec délice dans les abîmes de l’oubli, dans les entrailles d’une autre vie.
L’air frais fouetta soudainement mon visage. Quelqu’un m’aidait à avancer hors de ce bar et je n’étais même pas foutu de vous dire de qui il s’agissait. Bonne âme ou profiteur ? Je n’en savais rien. J’avais beaucoup trop bu perdant le décompte des verres. Et, je ne m’étais pas limité à ça… Coke dans le nez ? Ecstasy sous la langue ? Putain, à vrai dire, je n’étais même plus fichu de savoir quelle drogue j’avais pris ce soir. J’avais passé des heures dans ce bar. Des heures à sombrer. Des heures à danser. Et voilà qu’on m’entraînait à l’extérieur. Qui ? Pourquoi ? Pas la moindre idée. Les lumières des réverbères dansaient sous mes yeux et je n’étais qu’un petit inconscient trop défoncé qui se foutait du danger. La personne à mes côtés devait sans doute savoir que j’étais trop saoul et défoncé non ? Cette personne était venue pour me sortir du bar et j’étais ainsi persuadé que ce n’était qu’un sauveur faisant attention à moi. Un sauveur qui ressemblait à l’un de mes collègues non ? Nous nous dirigions vers une voiture jaune arrêtée sur le côté de la route. Un taxi dans lequel on me poussait. Je ne tentais même pas de résister me laissant sagement glisser sur la banquette arrière. Et, sans même hésiter là soudainement, je babillais une adresse précise. Un lieu précis. La voiture se mettait alors à rouler et je m’allongeais à moitié sur la banquette arrière. L’état euphorique de tout ce que j’avais pris ce soir était toujours trop présent. La voiture avançait et j’avais hâte d’arriver chez mon meilleur ami. Tomas. C’était chez lui que je voulais me rendre ce soir si soudainement. C’était dans sa chambre que je voulais être. Je fermais les yeux me laissant bercer par les mouvements de la voiture et l’image de Tomas sous mes paupières. Inconsciemment, ma main glissait vers mon pantalon. Ma respiration s’accélérait. Et… La voiture s’arrêtait. Je passais de longues minutes à m’extraire du véhicule sans chuter. Regardant autour de moi, j’étais rassuré de me trouver au bon endroit et je me dirigeais vers le bâtiment sans hésiter. Je me trouvais bien vite devant la chambre de Tomas laissant mon poing cogner contre la porte. De plus en plus fort. Incessamment. Et, ça ne bougeait pas. Alors, je gueulais.
SWEETHEAAAAAAAAAART
Je criais dans ce couloir me foutant des personnes que je pourrais bien réveiller. Je me fichais des gens qui pourraient se plaindre du boucan que j’étais en train de foutre en plein milieu de la nuit. Mon poing s’abattait encore et toujours sur cette porte qui restait fermée. Merde, mais qu’est-ce qu’il foutait ? Est-ce qu’il était avec une fille ? Est-ce que Tomas n’était pas chez lui ? Plissant les yeux, je sortais mon téléphone pour consulter l’heure. Trois heure et demi du matin. Il devrait être chez lui, dans son lit à dormir non ? Rangeant le mobile dans ma poche, je m’apprêtais à faire demi-tour lorsque la porte s’ouvrait enfin entraînant un immense sourire sur mon visage. Mes prunelles se perdaient sur Tomas. Je l’avais sans aucun doute tiré du sommeil. En général, j’aurai baissé la tête tout en marmonnant des excuses parce que, même bourré, je m’en voulais toujours d’empêcher mon meilleur ami de dormir. Néanmoins, à cet instant, en voyant Tomas si peu vêtu et si mal réveillé, je ne parvenais pas à faire fonctionner mon cerveau pour m’excuser. Mordillant ma lèvre, je me contentais de prendre sur moi pour m’empêcher de lui sauter dessus comme un pauvre fou en manque. J’étais complètement bourré. J’étais totalement défoncé. Mes yeux étaient encore plus dilatés qu’à l’ordinaire montrant clairement que je n’avais pas été sage dans mes consommations ce soir. Ma chemise blanche froissée n’était retenue que par un seul bouton. Passant une main dans mes cheveux tellement décoiffés, je ne prêtais pas attention à l’autre petit problème flagrant chez moi. Ce début d’érection qui était carrément visible à travers le jean si serré que j’avais enfilé pour sortir. De toute façon, dans mon état actuel, ça ne comptait pas. Toutes les barrières semblaient sauter aisément. Elles se pulvérisaient sans que je ne puisse rien y faire tant et si bien que je finissais par agir. Sans même réfléchir, je n’attendais pas d’invitations pour pénétrer dans la chambre de Tomas. Claquant la porte derrière moi, je me retrouvais si proche de mon meilleur ami en un rien de temps. Et, sans même attendre, mes lèvres se déposaient sur celles de Tomas alors que mes mains prenaient place sur ses hanches. Je pressais mon corps contre le sien tout en l’entraînant dans ce baiser foutrement langoureux. Ce baiser auquel il allait mettre fin non ?
Le verre se vidait trop rapidement. Il émettait un petit bruit lorsque je le déposais violemment sur le comptoir comme si je savais déjà que je désirais attirer l’attention vers moi. Mes prunelles se levaient en quête d’autres boissons, en quête d’un interlocuteur. Mes collègues semblaient avoir complètement disparus. Je ne savais pas où ils étaient alors que c’était eux qui m’avait invité à cette soirée pour fêter l’anniversaire d’une des serveuses après notre service. Une petite soirée sympa ils avaient dit et je n’avais pas su dire non parce que j’en avais clairement besoin. Je ressentais de plus en plus ce besoin de bouger et de sortir. Après plusieurs mois à avoir été un peu trop sage, un peu trop calme, j’avais besoin de plonger follement dans toutes ces soirées de débauches. Je voulais boire sans limite comme je l’avais fait le week-end dernier en quittant Boston sur un coup de tête. J’avais même envie de consommer de la drogue pour parvenir à mettre mon cerveau sur off le temps de quelques heures. Je voulais profiter de chaque seconde avant de me retrouver bloqué. Bloqué par l’opération de mon mollet. Bloqué par l’enfer qui me bouffait de plus en plus jours après jours. Lorsque l’invitation était tombée quelques heures plus tôt, je n’avais pas été fichu de dire non. Je n’avais eu aucune envie de dire non de toute manière. À la fin de mon service, trois options s’offraient à moi. Soit j’allais me prostituer pour mettre plus d’argent de côté. Soit je rentrais sagement à la maison aux côtés de Nixon. Soit j’allais profiter de cette soirée à laquelle on m’invitait. Ce n’était que des collègues de boulot de toute façon. Rien de bien méchant. Alors, je les avais suivi et je les avais perdu dans cette boîte de nuit bondée. Le barman revenait vers moi et je me contentais d’un signe de la main pour obtenir le verre d’alcool tant voulu. Mes prunelles sombres se promenaient autour de moi, mais je ne voyais aucun visage connu. Ou peut-être que j’étais déjà bien trop défoncé pour reconnaître qui que ce soit. Qu’importait, je pouvais finir la soirée tout seul avant de rentrer. Ouais, je pouvais m’enivrer encore un peu afin de cesser le flot de mes pensées. Je perdais lentement la tête. Je plongeais avec délice dans les abîmes de l’oubli, dans les entrailles d’une autre vie.
L’air frais fouetta soudainement mon visage. Quelqu’un m’aidait à avancer hors de ce bar et je n’étais même pas foutu de vous dire de qui il s’agissait. Bonne âme ou profiteur ? Je n’en savais rien. J’avais beaucoup trop bu perdant le décompte des verres. Et, je ne m’étais pas limité à ça… Coke dans le nez ? Ecstasy sous la langue ? Putain, à vrai dire, je n’étais même plus fichu de savoir quelle drogue j’avais pris ce soir. J’avais passé des heures dans ce bar. Des heures à sombrer. Des heures à danser. Et voilà qu’on m’entraînait à l’extérieur. Qui ? Pourquoi ? Pas la moindre idée. Les lumières des réverbères dansaient sous mes yeux et je n’étais qu’un petit inconscient trop défoncé qui se foutait du danger. La personne à mes côtés devait sans doute savoir que j’étais trop saoul et défoncé non ? Cette personne était venue pour me sortir du bar et j’étais ainsi persuadé que ce n’était qu’un sauveur faisant attention à moi. Un sauveur qui ressemblait à l’un de mes collègues non ? Nous nous dirigions vers une voiture jaune arrêtée sur le côté de la route. Un taxi dans lequel on me poussait. Je ne tentais même pas de résister me laissant sagement glisser sur la banquette arrière. Et, sans même hésiter là soudainement, je babillais une adresse précise. Un lieu précis. La voiture se mettait alors à rouler et je m’allongeais à moitié sur la banquette arrière. L’état euphorique de tout ce que j’avais pris ce soir était toujours trop présent. La voiture avançait et j’avais hâte d’arriver chez mon meilleur ami. Tomas. C’était chez lui que je voulais me rendre ce soir si soudainement. C’était dans sa chambre que je voulais être. Je fermais les yeux me laissant bercer par les mouvements de la voiture et l’image de Tomas sous mes paupières. Inconsciemment, ma main glissait vers mon pantalon. Ma respiration s’accélérait. Et… La voiture s’arrêtait. Je passais de longues minutes à m’extraire du véhicule sans chuter. Regardant autour de moi, j’étais rassuré de me trouver au bon endroit et je me dirigeais vers le bâtiment sans hésiter. Je me trouvais bien vite devant la chambre de Tomas laissant mon poing cogner contre la porte. De plus en plus fort. Incessamment. Et, ça ne bougeait pas. Alors, je gueulais.
SWEETHEAAAAAAAAAART
Je criais dans ce couloir me foutant des personnes que je pourrais bien réveiller. Je me fichais des gens qui pourraient se plaindre du boucan que j’étais en train de foutre en plein milieu de la nuit. Mon poing s’abattait encore et toujours sur cette porte qui restait fermée. Merde, mais qu’est-ce qu’il foutait ? Est-ce qu’il était avec une fille ? Est-ce que Tomas n’était pas chez lui ? Plissant les yeux, je sortais mon téléphone pour consulter l’heure. Trois heure et demi du matin. Il devrait être chez lui, dans son lit à dormir non ? Rangeant le mobile dans ma poche, je m’apprêtais à faire demi-tour lorsque la porte s’ouvrait enfin entraînant un immense sourire sur mon visage. Mes prunelles se perdaient sur Tomas. Je l’avais sans aucun doute tiré du sommeil. En général, j’aurai baissé la tête tout en marmonnant des excuses parce que, même bourré, je m’en voulais toujours d’empêcher mon meilleur ami de dormir. Néanmoins, à cet instant, en voyant Tomas si peu vêtu et si mal réveillé, je ne parvenais pas à faire fonctionner mon cerveau pour m’excuser. Mordillant ma lèvre, je me contentais de prendre sur moi pour m’empêcher de lui sauter dessus comme un pauvre fou en manque. J’étais complètement bourré. J’étais totalement défoncé. Mes yeux étaient encore plus dilatés qu’à l’ordinaire montrant clairement que je n’avais pas été sage dans mes consommations ce soir. Ma chemise blanche froissée n’était retenue que par un seul bouton. Passant une main dans mes cheveux tellement décoiffés, je ne prêtais pas attention à l’autre petit problème flagrant chez moi. Ce début d’érection qui était carrément visible à travers le jean si serré que j’avais enfilé pour sortir. De toute façon, dans mon état actuel, ça ne comptait pas. Toutes les barrières semblaient sauter aisément. Elles se pulvérisaient sans que je ne puisse rien y faire tant et si bien que je finissais par agir. Sans même réfléchir, je n’attendais pas d’invitations pour pénétrer dans la chambre de Tomas. Claquant la porte derrière moi, je me retrouvais si proche de mon meilleur ami en un rien de temps. Et, sans même attendre, mes lèvres se déposaient sur celles de Tomas alors que mes mains prenaient place sur ses hanches. Je pressais mon corps contre le sien tout en l’entraînant dans ce baiser foutrement langoureux. Ce baiser auquel il allait mettre fin non ?
@Tomas Brewer
(Neal T. Hood-Spritz)