ANDY & JUNE ↔ Si seulement, il pouvait lui manquer...

Est-ce que l’instant maternel venait après la naissance ? Je ne savais pas pourtant j’étais certaine de le posséder au fond de moi. Après tout le premier métier pour lequel j’avais fait des études en France était celui de maitresse d’école, c’était bien la preuve que j’aimais les enfants pour travailler avec eux toute la journée. Je savais bien au fond de moi que je voulais un enfant, j’en avais déjà parlé avec River qui avait fait la sourde oreille. J’hochais simplement la tête, acquiesçant ses dires : « Oui c’est ce que je me dis aussi mais j’ai peur…Peur que ce soit trop petit, peur de le casser. Enfin pleins de trucs, j’ai une profonde méconnaissance niveau bébé faudra me donner des cours ou bien me passer des bouquins ! ». Je penchais la tête de droite à gauche lorsqu’il m’avait répondu que lui aussi était un crapaud, je n’étais pas d’accord, il avait l’air d’être quelqu’un de très bien, ce qu’il avait fait pour sa fille c’était déjà énorme. Je répondis alors : « Pourquoi tu dis ça, je suis sûre que tu es un gars bien…On fait tous des petites erreurs mais je ne te vois pas comme quelqu’un de mauvais, au contraire ! ». J’avais toujours eu une bonne impression lui, je ne pourrais pas expliquer pour. Andy m’expliquait ensuite qu’il n’était plus avec sa copine, j’ouvris grand la bouche, pour moi c’était le couple modèle d’Harvard qui venait de s’effondrer devant mes yeux sans que je puisse agir, même pas retenir les fondations. J’étais curieuse, je demandais immédiatement : « Mais comment ça se fait ? Que c’est-il passé ? C’est à cause du bébé ? A cause de l’attentat ? ». Je me rendais compte que j’avais posé trop de question d’un coup, je me repris alors murmurant simplement : « Je suis vraiment désolé Andy, si je peux faire quoi que ce soit pour toi, il n’y a aucun problème… »

Je pris conscience qu’Andy avait eu les mêmes craintes que moi dans la façon dont il parlait, son sourire en disant long sur les craintes qu’il avait pu avoir lui aussi. J’étais rassuré de voir que tout les parents avaient les mêmes peurs, peut être qu’au final ça se passerait bien avec le bébé, je lui dis alors en riant : « Merci c’est gentil, peut être que d’ici là j’aurais trouvé le père d’une demi douzaine de gosses avec qui je pourrais refaire ma vie et qui me donnera des conseils pour être une bonne mère ! ». Je me mis à rire, cela faisait écho à la conversation qu’on venait tout juste d’avoir. Je me sentais un peu gênée lorsqu’il m’informa que j’étais la première à lui dire un truc pareille, j’avais peut être eu tord alors, peut être qu’il n’était pas si bien qu’il voulait le montrer, je lui répondis donc : « Ben écoute c’est le ressenti que j’ai en te voyant, tu n’a pas l’air d’être quelqu’un de bien méchant… ». Andy me parlait ensuite de la tromperie d’Apple, je grimaçais, c’est dommage ils avaient l’air de bien s’entendre tous les deux et puis après avoir eu un bébé être séparé, pour moi c’était du gâchis, je lui répondis alors : « Mais elle t’a expliqué pourquoi elle a fait ça ? Je suis d’accord pour dire que la fidélité c’est un truc vraiment vitale dans un couple mais…mais vous avez traversé des périodes difficiles, peut être que tu pourrais lui donner une autre chance ? ». Je jouais un peu l’avocat du diable en lui posant ce genre de question mais sont-on jamais, ça pourrait peut être le faire réfléchir au moins pour sa fille.