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lost pieces ☽ maya So go ahead and break my heart again leave me wonderin' why the hell i ever let you in are you the definition of insanity ? or am i ? oh, it must be nice to love someone who lets you break them twice - - - - - - - - - - - - - - - - - |
Le temps et les seconde défilent et sans pour autant que les changements opèrent. Chez toi, enfin chez vous maintenant, tu es comme prisonnier – semblable à ce lion en cage. Tu tournes encore et encore sans savoir où donner de la tête. Pauvre Elijah. Les photos se cumulent et s’ajoute peu à peu à ce tableau immaculé, les réflexions s’intensifient puis se tassent ; mais toi, tu n’as de cesse que de tourner encore et encore. Désœuvré, triste à pleurer, tu finis inlassablement par atterrir dans ce qui fut brièvement la chambre de ton fils, Danni. L'air tout aussi abattu, tu l’imagines dormir paisiblement ou bien tu te remémore (il y’a de cela bien longtemps que tu ne fais plus exactement la différence). Fidèle ami, Haiku fini par te suivre, la queue entre les jambes, le regard penaud, la tête basse, il semble comprendre parfaitement ce qui se trame sous le crâne de son humain. Et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle tu as toujours aimé les chiens, ils comprennent, sont dotés de plus d'humanité que certains êtres humains. Alors en sa présence tu te sens moins laisé, face au vide auquel tu es livré — face à cette pièce habituellement close. Pour une fois alors, tu es bien heureux que Jane ne soit pas dans les parages quoiqu’un poil tracassé, inquiet. Mais très brièvement tu l’imagines chez Wayland.
Et, tout à la fois, ça te brise le cœur de savoir que ta peine et ta douleur l’affecte ainsi — linceul d’émotions refoulés, ressentiment te ballotant d’un bout à l’autre. Parce que mine de rien, quand tu te retrouves seul, il arrive qu’il y ait des moments de ce genre où tu ne fais plus la distinction entre rêveries et réalité. Tes doigts passent alors lentement sur ce qui s’apparente être un cadre, photo dissimulée par-delà les cartons qui engrangent la pièce.
« Je te le promets Fiston. Un jour papa va arrêter celui qui t’as fait ça. »
Toutefois c’est véritablement l’aboiement du chien qui vient te sortir de ta transe. Sortir une petite heure, voire plusieurs, semble tout indiqué pour remédier un tant soit peu à ce dont ils souffrent – ce sera toujours mieux que de faire les cent pas. Puis surtout tu en profiterais pour te changer les idées. Tu attrapes donc la laisse, souriant sincèrement pour la première fois de la soirée en notant les changements dans l'attitude d’Haikû, au moins l'un d'entre eux connait une solution rapide et efficace pour se sentir mieux. Écouteurs vissés dans les oreilles, tu empruntes le même chemin que la veille, l'avant-veille, et toutes les soirées précédentes, jusqu'à pouvoir laisser l'animal errer librement, la laisse serrée dans l'une de tes mains, enfouies dans les poches de ta veste. Enfin penses-tu puisque l’animal se rue vers l’avenue principal, tu le prends en chasse le plus rapidement possible tandis que tu tranches à travers le marasme de Boston, te laissant dériver sans en faire cas parmi la foule au fil des allées ouvertes de la citadelle, avant de finalement t’arrêter en plein milieu de la route. L’observant aboyer sur cette femme de l’autre côté.
« Je vous prie de l’excuser, ce n’est pas dans ses habitudes. » dis-tu caressant la bête comme pour l’inciter à se calmer.
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