PHILIP ROWE ► billy huxley

(01.) Toi t'es le fruit d'une relation non consentie. T'es le rejeton d'une adolescente de dix-sept ans qu'on a forcé d'abandonner son bébé non-désiré, d'un père inconnu. Ta mère, elle a fini par t'abandonner parce qu'on l'a persuadé que c'était la meilleure des choses à faire. Elle t'a abandonné parce qu'on l'a convaincu que jamais elle n'y arriverait avec un si petit être - qu'elle ne saurait jamais quoi faire d'un si petit bébé. Dépourvu de moyens, d'argent elle t'a laissé dans cette pouponnière avec l'espoir que tu finirais dans une famille aimante. (02.) Les services sociaux n'étaient pas au courant de la situation de ta mère avant que le personnel de l'hôpital les contacte. Ils ont vite fait de trouver un petit nid, comme quoi tu n'allais pas passer ta vie dans cet établissement plutôt ennuyant et lugubre. Après tout, tu avais droit d'être aimé. On t'a envoyé dans cette famille, les Rowe. Une famille aimante, comme ta mère l'a toujours souhaité. Cette femme dans la trentaine, elle ne pouvait avoir d'enfant. Elle qui adorait ces petits êtres, tu as été ce cadeau tombé du ciel. Tandis que son mari, il l'aimait tellement, t'avoir dans sa vie était un contrat pour lui. Tu n'étais pas sa chair, son sang et pourtant avec le temps il a appris à être un bon père pour toi. (03.) Ton père il a appris avec le temps à mettre son orgueil mal placé de côté. Il a compris que tu voulais lui ressembler peu importe ce qu'il était. Il était ton modèle et qu'il trempe des histoires louches ou non, toi tu t'en foutais. En vrai, ça pris un moment avant que tu te rends compte que ton père n'avait rien d'un ange. T'as aussi compris avec le temps que ses activités plutôt illégales étaient le sujet de disputer de tes parents. (04.) Cette femme que tu as aimée, comme si elle était ta mère, ton sang elle a fini par s'éteindre. Elle était atteinte d'un cancer. Lorsque les médecins l'ont découvert il était beaucoup trop tard. Il n'y avait plus rien à faire. Cette femme si merveilleuse, vous étiez sur le point de la perdre. Toi et ton père vous avez été anéantit. Bien que tu faisais toujours partie de sa vie, ton père il a décidé de vivre son deuil seul. Il a bu comme un trou durant des mois jusqu'à ce qu'il en ait eu assez. (05.) Tu croyais vivre ton deuil avec ton père. Tu croyais partager certains moments avec lui mais t'as rapidement compris que c'était du chacun pour soi. Tu étais jeune, sois juste assez pour vieux pour comprendre, mais assez jeune pour ne pas être laissé seul. Heureusement, t'as toujours été très fort mentalement, t'as su passer au travers de cette épreuve seul, sans ton père. (06.) Lorsque ton père a fini par sortir de son état de transe après la mort de ta mère, il t'a entrainé dans toutes ces histoires. Il faisait partie d'un gang pas trop recommandé - du moins connue des services de police pour leurs activités illégale. Jamais tu n'as voulu le décevoir et jamais tu ne lui as refusé quoi que ce soit. Alors, tu t'es lancé des histoires un peu louches sans trop te poser de question.(07.) Tu as commencé à faire ce trafic de drogue avec lui pour le plaisir de la faire et ensuite par obligation. Plus le temps passait et plus tu commençais à trouver cela dangereux, vous étiez obligé de sortir armé et pour ça tu n'avais pas vraiment envie d'y laisser ta peau. T'as peur de rien c'est vrai, mais de là à laisser ta peau pour ces pilules de merde, non jamais. T'as envie de vivre et ce même si parfois c'est difficile sans personne.(08.) Avec le temps tu as fini par trouver toutes les excuses possibles pour te sortir de ce gang, même que tu as disparut dans la nature histoire d'avoir un peu la paix. Tu as même laissé ton père derrière toi, parce que tu sais pertinemment que jamais tu ne te dissocies d'un tel gang. Tu attends ce moment où ils finiront par te retrouver.
(09.) Tu as pris bien soin de rester seul dans ta vie de merde, ou presque. Tu ne t'es jamais fait de petite-amie, ou de petit-ami. En fait tu ne sais pas ce que c'est que de vivre à deux et partager de l'amour. En ce qui te concerne jusqu'à maintenant ça ne te dérange pas tellement. Tu le vis bien, puis n'avoir que toi à gérer ça te convient bien.
(10.)  Tu vis au centre-ville au-dessus de ton studio de tatouage. T'as acheté l'immeuble et pour être honnêtes tu quittes rarement l'endroit sauf pour aller faire tes courses. Pour protéger tes biens, t'as dû t'acheter un chien que tu as entrainé à l'attaque. T'aimes ton petit coin de paradis, c'est la tranquillité assurée, mais pour combien de temps, t'en sais rien. (11.) Toi, t'enchaînes les coups d'un soir parce que comme tout le monde t'as besoin d'un peu de réconfort puis aussi parce que t'es pas fait en bois. Tu visites souvent les bars, mais jamais les discothèques. T'aime bien ces petits pubs un peu délabrés. (12.)  Depuis un moment tu fréquentes de drôles d'endroits. Tu as des clients qui sont un peu aussi un peu étrange. Va savoir pourquoi. T'es doué pour te battre et tu prends goût à ces combats illégaux dans un vieil établissement de la ville. T'as besoin de cette adrénaline pour vivre. T'as besoin de te sentir fort et apprécier des gens. C'est drôle comme fait, mais tu ne saurais expliquer comment cela se fait. Pourtant, là-dedans y'a rien d'exceptionnel et rien de valorisant. C'est illégal et agressif. À croire que t'apprécies le fait de te faire taper sur la gueule. Bon.. t'as pas l'air d'un chicot et ça arrive rarement, mais quand même.(13.) Puis y'a ce mec depuis un moment qui tourne autour de ton studio. Tu ne sais pas vraiment ce qu'il veut. Tu sais qu'il aime bien les tatouages, mais sans plus. Tu le trouves beau, tu le trouves gentil et pour être honnête tu crois qu'il pourrait être un atout pour ton studio, tu lui as donc proposé de devenir ton apprenti. (14.) Ce n'est qu'en discutant avec lui que tu t'es rendu compte qu'il venait de quitter son groupe de musique. Ces histoires ont mal tourné et son petit-ami l'a trompé. C'est malheureux, mais ça fait partie des histoires de la vie. Cependant, tu sais qu'il souffre et que les journées sont longues ainsi que difficiles.(15.) Tu n'as pas donné signe de vie à ton père depuis plus d'un an. Sauf que tu te doutes qu'il soit dans les parages. Tout t'indique qu'il est en ville, certains messages, quelques indices. Ça ne te fait pas peur, mais tu sais que les ennuies arrivent. Tu te doutes même que tu devras recommencer à faire du trafic de drogue pour lui et son club de motard.