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la tentation, ici, c'est moi
★ ─ w/ @Neal T. Hood
Tu sais, je me souviens de toi, de nous, de ce que l’on avait. Impossible de véritablement oublier, effacer, les images qui tournent en boucles, qui viennent frapper la mémoire avec un sourire sournois, pervers. T’étais pas vraiment comme les autres, pas si différent non plus. Avec toi, y’avait pas de camouflage, y’avait de faux semblants. Tu savais exactement qui j’étais, ce dont j’étais capable. Gosse d’infortune, tu m’as pourtant connu dans mes beaux jours. Ouai, cette période où la vie était encore ravissante, étrangère aux milles et unes souffrances. Toi et moi, c’était compliqué tout en étant plus que simple. Contradiction évidente, tu ne trouves pas ? Mais je trouve qu’on s’était bien trouvés l’air de rien. Le soumis aux envies bestiales d’un dominateur. Pas de violence en soit, juste un besoin de contrôler, de t’empêcher de quitter la ligne droite que je t’avais imposé. Tu n’allais plus dans les rues pour vendre ton corps, je faisais en sorte de combler tes moindres fantaisies dès que le besoin se faisait trop oppressant. Et dire que tout ça a commencé suite à une amitié évidente, virant vers une idylle envoutante. Quand j’y repense, je ne sais pas si je dois sourire ou grogner, détourner les yeux ou fermer les paupières. Parce que toi et moi, c’était comme des vagues qui se fracassaient sur les rochers, un océan d’émotions qui se déchaînaient. Tu te souviens, dis-moi, de ces frissons que j’imposais sur ta peau d’un simple regard, d’un simple murmure. Tu te souviens, dis-moi, des sourires en coin que tu faisais naître sur mes lèvres à la simple vue de tes yeux expressément expressifs. Moi oui, je me souviens. De chaque détail, de chaque murmure, de chaque caresse. Et pourtant, le destin sépare pour mieux reprendre. Le file a été cassé.
Les années se sont écoulées, tu as glissé vers d’autres horizons et moi, j’ai effacé. Petit à petit, pour te faire une place dans la case souvenirs. Parce que c’est ce que tu es, Neal, un souvenir agréable, mais un souvenir. Sauf que Tinder, il aime réunir, il aime imposer. Une simple conversation qui a faillit mal tourner. Tu me connais assez, du moins je le pensais, pour savoir que me provoquer est une vilaine chose. T’es devenu ennuyant, sans envie d’exploser les limites, sans envie de rendre ta vie plus pimentée. Voilà comment je te vois à l’heure d’aujourd’hui. T’as plus rien de l’homme que j’ai aimé. Non, t’as plus rien de l’homme aux regards vicieux, aux sourires provocateurs, aux envies d’étincelles. Putain, rien qu’en parlant avec toi, j’avais envie d’aller dormir Neal…Il t’es arrivé quoi dis-moi ? Y’a un mec derrière tout ça ? Parce que si oui, crois-moi, il te convient pas. Il a dénaturé l’ange perfide pour laisser place à une limace sans vie. Mais quand je te l’ai signalé, apparemment, j’ai gagné une manche. T’as été piqué à vif, t’as peut être réalisé que pour qu’un mec comme moi, dont la franchise est brutale, te dise que t’es une limace, c’est que y’avait un souci. Alors ouai, t’as supplié, parce que sinon je serais pas en route pour venir. Tenant le manche de ma bécane, je roule à travers les rues de Boston. Il commence à faire sombre mais je m’en fou, j’ai rien d’autre à faire ce soir, à part ruminer mes possibilités de rapprochements avec Milo. Milo…M…Jumeau si différent de ma petite personne, dont le bonheur est fragile et que je risque de faire imploser sur une simple révélation. Mais je prends mon temps…tu seras un peu ma porte de sortir pour ce soir.
L’adresse atteinte, je me gare en silence. Une fois mon casque enlevé, j’attrape mon paquet de clope et m’en allume une. « J’suis en bas, prépare toi. » Je t’envoie ce message en ricanant. Ouai, je me fais patienter, tu sais comment je suis, mais ce que tu sais pas, c’est que je suis pire qu’avant. J’ai changé mon ange, je suis devenu plus démon qu’angélique, plus tordu que stable. Le cœur en vrac, l’âme déchiré de bien des façons. Crois-moi, j’ai pris en expérience, mais c’est pas forcément la meilleure chose qui me soit arrivé. Je prends mon temps pour tirer sur ce tube cancérigène, laissant mes iris caresser l’horizon, observant les bâtiments. Une fois que j’ai terminé ma pause, je rajuste ma veste en cuire et attache mon casque à la roue de ma moto. De toute façon, je compte me tirer directement après, je vois pas ce qu’on a de plus à partager que ces instants de plaisirs. Mais me feras-tu de nouveau vibrer ? Arriveras-tu à me combler de nouveau ? Je ne demande qu’à voir…Silencieusement, je me retrouve devant ta porte et toque à trois reprises. Une main dans la poche de mon jeans, cheveux légèrement en bataille, mon visage n’exprime rien d’autre que l’attente de révélations.
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