Mardi 7 avril, matinée. Une semaine à cogiter. Une semaine à tourner en rond dans cette chambre d’hôtel que t’as déjà trop côtoyé. Une semaine depuis que t’as vu Basile pour la dernière fois à cette boîte de nuit et qu’il a certainement empêché la soirée à tourner au drame. Une semaine à penser à Rose, à serrer tes poings si fort que tes ongles ont lacéré les paumes de tes mains. Traces rebelles qui ne partent pas. Traces qui marquent le manque d’elle, le manque de lui, le manque d’eux. Traces qui ne sont que le résultat de tes tourments et des semaines que t’as passées à broyer du noir. T’as fini par avoir suffisamment de détermination seule pour appeler ton ancien psychologue, pour reprendre rendez-vous pour le lendemain. Vendredi 3 avril, plus de deux heures passées dans son cabinet à te triturer l’esprit pour remettre les choses à plat. Deuxième rendez-vous hier, lundi. Trois heures trente à parler de ta vie, de toi, de tes envies et surtout de tes emmerdes. De tout ce que t’as pu traverser, de la force avec laquelle les images et le souvenirs te sont revenus en pleine gueule au lendemain de l’accident de métro, deux jours tout juste après ton accouchement. Une troisième consultation ce matin, à huit heures pétantes, qui n’aura duré qu’une demi-heure. Neuf heure quinze, c’est à ce moment que t’hésites face à l’immense porte d’entrée de la villa. Ton poing qui se ferme pour venir taper sur le bois mais qui s’arrête à quelques millimètres de son objectif. Sept minutes à hésiter avant que tu ne finisses par frapper, l’espoir au fond de toi que Basile t’ouvrira.
@Basile Mulliez
(Anthea Oppenheimer)
— you'll be the ruin of me, won't you ?
— yes. does that scare you ?
— yes. does that scare you ?