SIDNEY R. ANDREWS ► Emily Didonato

Ta main tremble imperceptiblement autour du stylo que tu tiens entre tes doigts. Tu te reprends et remercie la force supérieur que  ni le propriétaire, ni l’agent immobilier ne sont entrain de te regarder. Un soupir te suffit pour reprendre tes esprits, et gribouiller le SA de tes nouvelles initiales sur le bas de la première page de 7. De la, c’est plus facile. Réécrire le même SA en cursive, entouré d’un cercle, est facile. Cette  nouvelle signature sur laquelle tu t’étais entraîné pendant le long traget en avion que tu viens de faire te plait même assez. Fini le RainW que tu avais l’habitude de mettre sur les papiers importants.
Rain n’existe plus.
Elle s’est perdue en Russie il y a quelques mois.
En même temps que t’as perdu la couleur naturelle de tes cheveux pour ce rouge artificiel que tu arbore.
A peu près au même moment ou t’as caché ton passeport et tout document important de ton existence dans ton coffre à la banque de Minsk.
Rain n’est plus. Tu ne l’es plus. Tu n’es même plus Wilkins.
Le seul nom que t’as gardé, fut ton deuxième prénom : Sid. Devenu maintenant Sidney.
Sidney Rose Andrews.
Quel banalité !

Tu soupires encore imperceptiblement, et l’agent immobilier prends cette réaction pour du doute. Le doute de louer cet appartement de moyenne gamme, dans ce quartier si bien situé…
“Comme je vous l’ai dit mademoiselle Andrews, vous faites une bonne affaire. Un appartement avec terrasse.” Il parle du petit mètre cube au fond du salon? “Une vue sur le parc.” Apparement oui “Et un quartier sécurisé pour une jeune femme tel que vous, vous ne trouverez pas mieux.”Son sourire est étincelant. Son air de chat qui vient d’atrapper la sourie te fait penser qu’il va tirer une large commission de cette transaction. Et son discours te fais penser que t’as  encore l’air d’une demoiselle fragile, et qu’il ne sait pas que tu as un 9 millimètre dans ton sac.
Bien.
Souriant timidement, tu lui réponds “Oui je m’en rends compte. Merci beaucoup” Tu lui tends les papiers que tu viens de signer, et t’éloigne pendant qu’il s’occupe des dernières formalités avec le propriétaire.

Flânant dans ton S+1. Entrant dans ce qui sera certainement ta chambre. Y trouvant un miroire, posé dans un coin de la pièce. Une glace sur laquelle ton reflet te renvoie une jolie rousse, aux cheveux attaché en un chignon lâché. Un feu accentué par ta peau d’une blancheur que seul 2 années de neiges peuvent provoquer, mais démenti par la robe longue, noir,  à manches longues et au col sage que tu portais.
Pour une fois, tu n’avais aucune idée derrière la tête avec ce choix vestimentaire contre ta nature. Tu es juste … triste.
Un peu comme la robe.
Un peu comme la chambre nue dans laquelle tu es.
Un peu comme la lueur dans tes yeux bleu.
Triste.
Triste que ton père soit mort et que tu n’aie plus vraiment de famille. Ta mère t’ayant abandonné au moment ou t’as été arrêté pour recelle de drogue.
Triste que tu sois seule.
Et peut être un peu triste, que tu ne sois plus Rain.
Cette version de toi qui a des ennuie avec la justice, après s'être enfuie quelques années plutôt, enfreignant la liberté conditionnelle en l’attente de ton procès.  
Une version que tu préfére complètement effacer et reprendre à zéro. Sans dossier judiciaire. Sans attache. Sans passé. Rien.
Rien d’autre que Boston.