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Gresham Oxley Ewart
date de naissance
27.09.1984
lieu de naissance
LONDRES
nom
EWART
prénom(s)
GRESHAM OXLEY
orientation sexuelle
HÉTÉROSEXUELLE
statut amoureux
CÉLIBATAIRE
statut social
TRÈS AISÉ À PRÉSENT
travail
PROFESSEUR EN PSYCHOLOGIE
— Harvard était le Saint Graal à mes yeux et je suis parvenu à l'obtenir. Certes, je n'y ai pas fait mes études, le fait est qu'à présent, j'y travaille comme professeur de psychologie. Ce que j'aime à Cambridge ? À cette université de renommer mondial ? Je dirais dans un premier temps : les lieux. Les immenses bâtisses qui regorgent d'histoires que bons nombres de personnes ne connaissent pas. La tranquillité, parfois, lorsque l'on y arrive tôt et que l'on déniche les bons endroits à la bonne heure pour pouvoir profiter d'une certaine quiétude, puis aussi tout ce qui s'y trouve, chacun de ses détails dont les étudiants et autres personnes du corps enseignants ne font pas attention. C'est de petites choses qui peuvent tout changer à mon humeur durant une journée. Comme un rayon de soleil qui parvient à ralentir le temps afin d'apercevoir ces quelques poussières qui voltigent au travers de celui-ci. C'est la pluie battante qui s'écrase contre la vitre lorsque je donne un cours où que je suis en train de travailler dans mon bureau. En revanche, ce que j'apprécie moins, ce sont certains des étudiants que je peux ne pas avoir, ou encore certains de mes collègues qui ne prennent pas soin de regarder autour d'eux, qui se moquent de ce lieu dans lequel ils ont la chance et l'honneur de se trouver. Ce qui me met généralement hors de moi s'est ses pseudos adultes qui parlent de façon honteuse en employant des mots à répétitions, ci tenté que l'on puisse appeler cela des mots… Je déteste la familiarité, le manque de discernement, l'irrespect des personnes et des endroits. En somme, il y a grand nombre de choses qui ont la faculté de m'irriter puisque pour moi, seules deux choses comptes lorsqu'on se trouve à Harvard : l'ambition et l'excellence. Ce que j'apprécie le moins à Cambridge est tous ses berceaux où s'agglutinent les étudiants pour passer du bon temps en se faisant bruyants, en s'imaginant que renchérir en parlant plus fort leur permettra de souffler, de décompresser alors qu'il n'en est rien.
Quant à Boston, mon appréciation de la ville est toute autre. J'aime y flâner, retrouver des collègues et amis, puis j'aime me dépenser ou sortir tard le soir, dans des lieux où l'on ne croise qu'un certain type de personnes. Les endroits où j'aime me rendre en particulier ? Tout d'abord, j'aime me rendre à Beacon Hill afin de profiter des commerces, notamment d'antiquités, mais également de l'immense bibliothèque où j'aime me perdre des heures durant, parfois même jusqu'à la fermeture de ses portes. Je porte un immense attachement aux théâtres et musées, à l'opéra – cela va sans dire – mais par-dessus tout, je chéris un lieu, que dis-je, un restaurant, où je me rends à de nombreuses reprises durant la même semaine : le Mamma Maria. J'y ai ma table si je puis dire, j'y ai mes habitudes et surtout, je n'y croise pas n'importe qui, puisque seul les personnes se trouvant comme moi, aisé et plus, peuvent se permettre de le fréquenter. J'y connais chaque personne y travaillant, j'y dîne seul généralement – bien que parfois, je sois très bien accompagné – et j'y déguste la meilleure des cuisines. Autrement, je vais m'entraîner à plusieurs reprises au Band of Brothers, en tant que confirmé, puis je m'offre le plaisir et le luxe, le week-end, de profiter de pâtisseries italiennes et autres au Mike's Pastries. Les endroits que j'ai en horreur à Boston sont ceux où s'agglutinent la populace, mêlant toutes les classes sociales, sans parler des mendiants à chaque coin de rues, qui nous fixe avec un regard abattu pour une pièce et qui serait capable de nous abattre pour en avoir davantage, comme pour chiper notre portefeuille.
Quant à Boston, mon appréciation de la ville est toute autre. J'aime y flâner, retrouver des collègues et amis, puis j'aime me dépenser ou sortir tard le soir, dans des lieux où l'on ne croise qu'un certain type de personnes. Les endroits où j'aime me rendre en particulier ? Tout d'abord, j'aime me rendre à Beacon Hill afin de profiter des commerces, notamment d'antiquités, mais également de l'immense bibliothèque où j'aime me perdre des heures durant, parfois même jusqu'à la fermeture de ses portes. Je porte un immense attachement aux théâtres et musées, à l'opéra – cela va sans dire – mais par-dessus tout, je chéris un lieu, que dis-je, un restaurant, où je me rends à de nombreuses reprises durant la même semaine : le Mamma Maria. J'y ai ma table si je puis dire, j'y ai mes habitudes et surtout, je n'y croise pas n'importe qui, puisque seul les personnes se trouvant comme moi, aisé et plus, peuvent se permettre de le fréquenter. J'y connais chaque personne y travaillant, j'y dîne seul généralement – bien que parfois, je sois très bien accompagné – et j'y déguste la meilleure des cuisines. Autrement, je vais m'entraîner à plusieurs reprises au Band of Brothers, en tant que confirmé, puis je m'offre le plaisir et le luxe, le week-end, de profiter de pâtisseries italiennes et autres au Mike's Pastries. Les endroits que j'ai en horreur à Boston sont ceux où s'agglutinent la populace, mêlant toutes les classes sociales, sans parler des mendiants à chaque coin de rues, qui nous fixe avec un regard abattu pour une pièce et qui serait capable de nous abattre pour en avoir davantage, comme pour chiper notre portefeuille.
— Ma personnalité possède deux facettes bien différentes, ou si vous préférez, très distinctes. De manière générale, il n'y a que des qualificatifs péjoratifs qui accompagnent mon nom, de part mes étudiants ou toutes personnes se confrontant à l'homme que je suis. Voici quelques-uns d'entre eux. Les plus charmants, je dirais.
On me dit guindé et c'est le cas ! Je me montre pompeux, pincé, n'arborant que des vêtements griffés que personne ne doit toucher et par-dessus tout salir, au risque de se prendre mes foudres et mon courroux pour une bonne année. Je ne supporte pas les personnes qui ne savent pas se vêtir convenablement et cela se remarque immédiatement au travers de mes expressions, comme mes pincements de nez. On me dit « con », je le suis certes, mais ce qui prime dans ce terme est le fait que je sois lunatique à souhait. Je change d'humeur en un battement de cils, si bien que je donne parfois le vertige ainsi que la nausée à mes étudiants et collègues. Il ne faut pas grand-chose afin que mon regard se voile pour devenir sombre, tandis que la seconde d'après je peux retrouver mon calme, comme si l'orage n'était jamais passé. Mon côté hargneux correspond également au fait que l'on me dise des plus « cons ». Je semble perpétuellement de mauvaise humeur, je suis assez imprévisible et souvent agressif dans mes propos, lorsque l'on me pousse à bout. Bien évidemment, je ne frappe pas la gent féminine, mais en ce qui concerne les mâles, je ne retiens pas les coups de poings lorsque cela s'avère des plus nécessaires. L'agressivité va de paire avec la colère et il va s'en dire que je suis des plus colériques lorsque quelque chose ne va pas dans mon sens ou lorsque quelque chose n'est pas prévu. Je déteste cela, l'imprévisibilité. À vrai dire, j'exècre plus que toutes les situations où je n'ai pas le contrôle sur absolument tout, puisque je me sens vulnérable, et cela, je ne le supporte pas. J'ai un fort tempérament, je m'emporte aisément, je hais plus que tout que l'on me tienne tête sur l'un de mes sujets de prédilections et je pense que l'on pourrait me nommer « Thor » pour la simple idée que je suis le dieu du tonnerre, celui présent dans mon regard lorsque je suis en rogne. Autrement, on me qualifie de froid, du moins, c'est ce que disent tout ceux avec qui je ne suis pas proche. La raison ? Mon rapport avec ceux-ci se fait sans la moindre affection, ni même sans cordialité. Je me contente de faire cours à mes étudiants, de répondre aux questions sans montrer la moindre once de compassion si l'un d'eux se montre en difficulté. Ce qui prime est de se montrer professionnel. Que l'on puisse penser que je n'ai pas de cœur ne m'atteins définitivement pas. En ai-je un, par ailleurs ? Je ne répondrais pas à cette question, vous vous ferez un avis par vous-même.
— Le peu de personnes qui peuvent prétendre me connaître – faisant parti de mon entourage proche – a une autre vision sur l'homme que je suis véritablement, lorsque l'on creuse dans le but de trouver mon cœur, puisque j'en ai un, paraît-il. Bien sûr, ils savent comment je me comporte à l'université, avec ceux que je ne considère pas être dans mon cercle, si je puis m'exprimer ainsi, mais cela ne désagrège en rien ce qu'ils pensent de ma personne, celle qui n'est pas recouverte par sa carapace blindée et épaisse, celle qui s'ose à baisser la garde. Il va sans dire que ses fameux proches sont à compter sur les doigts de mes deux mains.
Les personnes qui sont chères à mon cœur me connaissent comme étant attentif. Je porte toute mon attention à ceux que j'aime et je décèle dans leur regard s'ils vont bien ou si quelque chose cloche. Je suis affectueux, usant de gestes de tendresse, puis je suis serviable ainsi que prévenant et attentionné. J'offre des présents à profusions à ceux que j'aime, ma mère adoptive ainsi que ma jeune sœur, que j'affectionne énormément même si je leur souffle peu, puisque je préfère les actes aux mots. De manière générale, les femmes me considèrent comme un parfait gentlemen. Je leur tiens la porte, je me permets de tirer sur leur chaise afin qu'elles puissent s'asseoir, entre autres choses. Je ne considère pas cela comme quelque chose d'extraordinaire puisqu'à mon sens, il s'agit d'éducation et mes parents adoptifs se sont très bien occupés de cette part de celle-ci, bien mieux que d'autres aspects, à mon plus grand regret. Autrement, on me qualifie d'ambitieux, dans le bon sens du terme, ce qui peut sembler incroyable au vu des lignes précédentes, bien que je le sois également dans les mauvais sens du terme, puisque je me considère comme cupide bien qu'audacieux et téméraire. À noter que je suis également présomptueux. Lorsque je courtise une femme – ce qui s'avère rare – je me démontre désespérément romantique. Suis-je de l'un de ses personnages caricaturaux des romans d'amour lorsque moi-même, je suis… Intéressé par une femme ? Malheureusement, la réponse est oui. Je suis le genre d'hommes à écrire des poèmes, des sonnets sur la femme qui hante mes pensées, même si je ne lui fais pas parvenir. Le dernier point de caractère dont je vais vous révélez la teneur en est un que très peu de personnes connaissent et qui fait celui que je suis aujourd'hui, celui que l'on dépeint. Je suis torturé, brisé, au plus profond de mon âme, de mon être. J'ai vécu une enfance des plus désastreuse, des plus misérables et il est clair que j'ai garde des stigmates, des cicatrices qui ne se dissiperont jamais. Je suis comme marquée à jamais au fer rouge, au niveau même de ce que l'on nomme « cœur » et une plaie béante le traverse, ce dit palpitant, qui peine à battre sans me faire atrocement mal à chacun de ses dits battements.
On me dit guindé et c'est le cas ! Je me montre pompeux, pincé, n'arborant que des vêtements griffés que personne ne doit toucher et par-dessus tout salir, au risque de se prendre mes foudres et mon courroux pour une bonne année. Je ne supporte pas les personnes qui ne savent pas se vêtir convenablement et cela se remarque immédiatement au travers de mes expressions, comme mes pincements de nez. On me dit « con », je le suis certes, mais ce qui prime dans ce terme est le fait que je sois lunatique à souhait. Je change d'humeur en un battement de cils, si bien que je donne parfois le vertige ainsi que la nausée à mes étudiants et collègues. Il ne faut pas grand-chose afin que mon regard se voile pour devenir sombre, tandis que la seconde d'après je peux retrouver mon calme, comme si l'orage n'était jamais passé. Mon côté hargneux correspond également au fait que l'on me dise des plus « cons ». Je semble perpétuellement de mauvaise humeur, je suis assez imprévisible et souvent agressif dans mes propos, lorsque l'on me pousse à bout. Bien évidemment, je ne frappe pas la gent féminine, mais en ce qui concerne les mâles, je ne retiens pas les coups de poings lorsque cela s'avère des plus nécessaires. L'agressivité va de paire avec la colère et il va s'en dire que je suis des plus colériques lorsque quelque chose ne va pas dans mon sens ou lorsque quelque chose n'est pas prévu. Je déteste cela, l'imprévisibilité. À vrai dire, j'exècre plus que toutes les situations où je n'ai pas le contrôle sur absolument tout, puisque je me sens vulnérable, et cela, je ne le supporte pas. J'ai un fort tempérament, je m'emporte aisément, je hais plus que tout que l'on me tienne tête sur l'un de mes sujets de prédilections et je pense que l'on pourrait me nommer « Thor » pour la simple idée que je suis le dieu du tonnerre, celui présent dans mon regard lorsque je suis en rogne. Autrement, on me qualifie de froid, du moins, c'est ce que disent tout ceux avec qui je ne suis pas proche. La raison ? Mon rapport avec ceux-ci se fait sans la moindre affection, ni même sans cordialité. Je me contente de faire cours à mes étudiants, de répondre aux questions sans montrer la moindre once de compassion si l'un d'eux se montre en difficulté. Ce qui prime est de se montrer professionnel. Que l'on puisse penser que je n'ai pas de cœur ne m'atteins définitivement pas. En ai-je un, par ailleurs ? Je ne répondrais pas à cette question, vous vous ferez un avis par vous-même.
— Le peu de personnes qui peuvent prétendre me connaître – faisant parti de mon entourage proche – a une autre vision sur l'homme que je suis véritablement, lorsque l'on creuse dans le but de trouver mon cœur, puisque j'en ai un, paraît-il. Bien sûr, ils savent comment je me comporte à l'université, avec ceux que je ne considère pas être dans mon cercle, si je puis m'exprimer ainsi, mais cela ne désagrège en rien ce qu'ils pensent de ma personne, celle qui n'est pas recouverte par sa carapace blindée et épaisse, celle qui s'ose à baisser la garde. Il va sans dire que ses fameux proches sont à compter sur les doigts de mes deux mains.
Les personnes qui sont chères à mon cœur me connaissent comme étant attentif. Je porte toute mon attention à ceux que j'aime et je décèle dans leur regard s'ils vont bien ou si quelque chose cloche. Je suis affectueux, usant de gestes de tendresse, puis je suis serviable ainsi que prévenant et attentionné. J'offre des présents à profusions à ceux que j'aime, ma mère adoptive ainsi que ma jeune sœur, que j'affectionne énormément même si je leur souffle peu, puisque je préfère les actes aux mots. De manière générale, les femmes me considèrent comme un parfait gentlemen. Je leur tiens la porte, je me permets de tirer sur leur chaise afin qu'elles puissent s'asseoir, entre autres choses. Je ne considère pas cela comme quelque chose d'extraordinaire puisqu'à mon sens, il s'agit d'éducation et mes parents adoptifs se sont très bien occupés de cette part de celle-ci, bien mieux que d'autres aspects, à mon plus grand regret. Autrement, on me qualifie d'ambitieux, dans le bon sens du terme, ce qui peut sembler incroyable au vu des lignes précédentes, bien que je le sois également dans les mauvais sens du terme, puisque je me considère comme cupide bien qu'audacieux et téméraire. À noter que je suis également présomptueux. Lorsque je courtise une femme – ce qui s'avère rare – je me démontre désespérément romantique. Suis-je de l'un de ses personnages caricaturaux des romans d'amour lorsque moi-même, je suis… Intéressé par une femme ? Malheureusement, la réponse est oui. Je suis le genre d'hommes à écrire des poèmes, des sonnets sur la femme qui hante mes pensées, même si je ne lui fais pas parvenir. Le dernier point de caractère dont je vais vous révélez la teneur en est un que très peu de personnes connaissent et qui fait celui que je suis aujourd'hui, celui que l'on dépeint. Je suis torturé, brisé, au plus profond de mon âme, de mon être. J'ai vécu une enfance des plus désastreuse, des plus misérables et il est clair que j'ai garde des stigmates, des cicatrices qui ne se dissiperont jamais. Je suis comme marquée à jamais au fer rouge, au niveau même de ce que l'on nomme « cœur » et une plaie béante le traverse, ce dit palpitant, qui peine à battre sans me faire atrocement mal à chacun de ses dits battements.
01 — Lorsque l'on naît, on nous dit innocents. On est comparé à des anges, ce que j'ai toujours trouvé sot puisqu'on ne le reste pas bien longtemps. Bien sûr, certains enfants ont la chance de grandir dans un foyer aimant, d'autres même sont choyés et possèdent tout un tas de choses, tout ce qu'ils désirent à vrai dire, puisque leurs parents possèdent un certain confort, seulement, il y en a d'autres qui doivent grandir dans une famille dysfonctionnelle, sans le moindre amour et sans confort. Ce fut mon cas. Hayden et Patrick Ewart pensaient s'aimer, c'est du moins ce qu'ils disaient, jadis, mais cela n'a jamais été réellement le cas. Comment puis-je le savoir ? Comment pourrais-je être au courant ? Simplement parce que je les ai écoutés, calant mon oreille contre les portes afin de les entendre, bien que je n'avais pas toujours à faire cet effort et avec les années, cela n'a plus été nécessaire. Les disputes sont devenues constantes. Ils se moquaient de leur fils, mais également de leur petite fille durant les années qui ont suivi. Rien dans leur relation n'avait une quelconque ressemblance avec ce que l'on définit comme étant de l'amour. Nous naquîmes avec ma jeune sœur non seulement dans un logement des plus insalubre, mais en plus de cela, nous étions livrés à nous-mêmes, jusqu'à ce qu'ils daignent rentrer au domicile pour s'étriper. C'est ainsi que nous avons dû vivre et chaque jour du restant de ma sombre existence, je me remémorais ses disputes qui se sont envenimées avant de devenir violentes et finalement : fatale.
02 — Avant que cela n'arrive, d'autres événements horrifiants ont malheureusement eu lieu. Je me dois de vous les conter afin que vous compreniez mon histoire… J'étais à l'aube de mes sept ans. Isolde – ma petite sœur tant aimée – et moi-même ne supportions plus les disputes constantes de nos parents. Elle avait deux années de moins que moi et elle pleurait sans cesse. À ce degré d'insultes échangées, je savais que des objets allaient voler dans les pièces, puisqu'ils ne se cantonnaient pas à rester dans une seule de celles-ci. Puisque j'avais bientôt sept ans, ils se moquaient éperdument que je comprenne ce qui se passait et ils préféraient se déchirer là où ils en avaient l'occasion, occultant leurs enfants. M'étant saisi de mon Isolde afin de nous cacher sous mon lit, la pressant tout contre moi afin de la rassurer comme je le pouvais, nous sommes restés l'un contre l'autre durant un laps de temps qui m'a semblé interminable quand enfin, l'orage fut passé. Osant sortir ma tête de sous le lit, j'ai été des plus surpris lorsque j'ai découvert notre mère en larmes, le visage tuméfié, tandis que son abominable époux se tenait dans l'encadrement de la porte. « Gresham ! » Il hurlait, la veine présente sur son front battant au rythme de son palpitant et de son énervement croissant, à nouveau. « Tu te caches sous le lit avec ta petite sœur alors que nous vivons dans un taudis ? As-tu pensé à de possibles problèmes de santé ? » Ma mère s'emparait d'elle tandis que je serrais les poings, objectant que j'étais plus responsable qu'eux, au vu de ce qui venait de se produire. Ai-je signé mon arrêt de mort à cet instant ? Si seulement cela avait été le cas. S'étant emparé de mon col, il m'a donné de nombreuses paires de gifles sous le regard horrifié de ma mère, les pleures d'Isolde reprenant, pour me balancer tel un sac de pommes de terre sans se soucier de la manière dont j'allais atterrir, ni même où j'allais atterrir. Ce jour-là, ce fut la toute première fois qu'il levait la main sur moi et bien évidemment, ce n'était que le commencement.
03 — Deux années d'enfer sur Terre ont suivi. Hayden n'était plus la seule à être battu, et cela, la soulageait, bien qu'elle se sentait coupable lorsqu'elle me découvrait, gisant sur le sol de ma chambre. Ses paroles étaient toujours les mêmes, des prières à un Dieu qui n'en avait que faire. « Mon Dieu, je vous prie de faire cesser les coups de mon époux. Gresham, mon adorable petit garçon ne mérite aucun d'entre eux. Je vous supplie de me rendre l'homme dont je suis tombée amoureuse et d'offrir une belle vie à mon fils. Amen. » Étant toujours postée au-dessus de moi, les mains jointes, je pleurais en silence tandis qu'elle s'essayait à m'étreindre en me faisant comprendre à quel point elle était désolée par la situation. Après les gifles, il y a eu les coups de poings dans le ventre, puis les coups de ceinturon. Les actes de violences devenaient répétitifs et rapidement, cela est devenu journalier. Patrick Ewart devait se défouler et il avait trouvé un meilleur client que son épouse à qui il réservait un tout autre sort. Oui, il nous violentait tous deux, mais de façon différente avec le temps, puisque j'avais le droit aux frappes alors que ma mère devait subir ses assauts sexuels que l'on nomme plus communément viols. Heureusement, une chose me rassurait, jamais il ne s'en prenait à Isolde. Du moins, jusqu'à ce jour où tout a basculé…
04 — Peut-on survivre à un drame d'une telle nature ? Très franchement, à mon humble avis : non. Je suis brisé et je ne sais pas où je puise la force et le courage nécessaire afin de tenir. Jamais je ne serais heureux, j'en ai la certitude, et cela, depuis cette terrible journée. Qu'a-t-il pu arriver d'aussi horrible ? Un accident domestique qui a amené ma jeune sœur à mourir, puis les coups d'une femme qui venait de perdre son enfant et qui a abattu son époux sous les yeux de son fils, avant de se donner la mort.
Mon anniversaire a eu lieu la veille. Il n'a guère été fêté puisque mon ivrogne de géniteur n'a fait que hurler et menacer son épouse, ainsi que moi-même, son fils, pour finir par s'effondrer sur le seul présent que j'allais avoir : un gâteau fait maison par Hayden. J'ai eu neuf ans et j'étais d'ores et déjà malheureux. Je me demandais quand le supplice de mon existence allait prendre fin, lorsque quelque chose s'est produit. Quand je l'ai entendu pousser un cri d'effroi, je me suis précipité hors de ma chambre pour m'arrêter à l'entrée du salon. Au sol, se trouvait le corps inanimé d'Isolde. Ma mère se tenait près d'elle, pour essayer de lui faire reprendre connaissance quand nous avons tous compris qu'elle ne se réveillerait plus. Le sol s'est dérobé sous mes pieds et mon regard noyé de larmes à suivi ce qui s'est passé par la suite. Ma mère était plus qu'en colère. Des larmes roulaient sur ses joues et elle ne prenait pas le temps de les écraser. Elle frappait avec force et frénésie le torse de son époux, l'insultant de tous les noms possible et imaginable lorsqu'il a vacillé pour chuter. Sa tête à cogner sur le coin de la table basse et une marre de sang à commencer à noyer le tapis présent sous celle-ci. « Mon Dieu ! » Elle a hurlé, pour s'effondrer à ses côtés et pleurer toutes les larmes de son corps. Ne comprenant rien de ce qui se déroulait sous mes yeux, mon regard se trouvant hagard, je n'ai pas compris son geste en se redressant pour aller s'emparer de quelque chose dans une autre pièce. Perdu, terrifié, je me suis rendu au chevet de ma petite sœur lorsqu'elle est réapparue, pour me saisir et me prendre dans ses bras. « Je suis désolée mon ange, pour tout. Tu n'as jamais mérité cette existence et je te souhaite bien mieux pour l'avenir mon amour. Je t'en supplie, ferme les yeux. Je t'aime. » Sur ses mots, elle m'a relâché pour se redresser, faisant quelques pas en arrière et positionner une arme à feu contre sa tempe. N'ayant pas hésité une seule seconde, elle a appuyé sur la détente et s'est effondrée sous mes prunelles où l'image de son suicide restera à jamais graver sur ma rétine.
05 — Qui pourrait avoir le désir d'adopter un enfant de plus de neuf ans avec un tel bagage derrière lui ? Un jeune et futur adolescent brisé, détruit par sa seule première décennie d'existence ? Même une âme charitable ne désirait pas de moi. C'est pour cette raison que « Dieu » l'a mise sur ma route : Helen. Un ange tombé du ciel qui – lorsqu'elle m'a aperçu à l'hôpital – s'est immédiatement enquis de moi. « Bonjour mon garçon. » Ce sont les premiers mots qu'elle m'a adressé dans un sourire des plus rassurant ainsi que dans un regard d'une extrême douceur, emprunt d'un véritable amour : déjà. « Je me nomme Helen. Je travaille ici, à l'hôpital. Je m'occupe de réparer ce qui a été brisé chez les enfants, comme toi. » S'asseyant à mes côtés, elle m'a parlé de nombreuses choses pour me conter des histoires sur toutes les personnes alentours que nous pouvions croiser du regard. Je n'ai pas prononcé le moindre mot le jour de notre rencontre, mais je me rappellerais toujours de ses propos qui ont été ceux-ci : « Je te fais la promesse que je m'occuperais de toi et que je ne t'abandonnerais jamais Gresham. » Après ses dires, elle m'a tendrement bercé dans le creux de ses bras pour me chanter une douce chanson que je ne connaissais pas. En revanche, ce que j'ai compris après coup, c'est qu'un lien fort s'était déjà instauré entre nous pour ne jamais se briser.
06 — Les mois défilent et je me demande si les prières de ma feue mère ont été, ne serait-ce qu'écouter, puisque contre toute attente, malgré mon âge, malgré mon mutisme, je m'en vais vivre au manoir d'Helen et Edmund Egerton. Pourquoi m'offre-t-elle cette chance incroyable ? Je n'avais guère de réponse à l'époque et c'est pour cette détestable raison que je ne me suis pas emparé de sa main tendue, du moins, pas dans l'immédiat.
« Gresham, voici ta petite sœur, Katherine. » Lorsque mon regard croise le sien, je voudrais la haïr purement et simplement, mais je n'y parviens pas. Comment pourrais-je ne pas aimer un petit être aussi innocent, arborant ce regard brillant, de grosses billes bleutées ? C'est tout bonnement impossible. Puis elle me rappelle mon Isolde, ma chère et douce petite sœur disparu bien trop tôt. « Bonjour Gresham. » Elle me dit, de sa voix mélodieuse pour m'offrir un sourire des plus craquant. Me contentant de lui offrir un signe de tête, ne pipant toujours pas le moindre mot, elle me tend sa main dans le but de me faire visiter l'immense bâtisse. « Je la connais par cœur, je vais te la faire découvrir ! » Elle me dit, si enjouée qu'un fin sourire naît sur mon visage tandis qu'elle serre fermement ma main pour bondir à chaque pas, apparemment plus qu'heureuse d'avoir un nouveau frère dans son existence.
07 — « Pourquoi sommes-nous convoqués professeur ? » Questionne Edmund, des plus inquiets. Échangeant de nombreux regards avec Helen, ils s'attendent au pire et ils ont raison. « Monsieur et madame Egerton, votre fils adoptif a frappé l'un de ses camarades de classe. » Le couperet tombe et tous deux semblent interdit. « Étant un établissement catholique, nous ne pouvons pas permettre un tel comportement. J'imagine que vous nous comprenez et nous rejoignez. » Helen s'empare de la main de son époux et se rapprochant en s'avançant sur son assise, elle demande, sa voix se trouvant tremblante : « Mais… Est-ce que Gresham est l'instigateur ? Êtes-vous sûr qu'il est à l'origine de cette bagarre ? » L'air grave, mon professeur croise ses mains au-dessus de son bureau. « Nous appliquons en règle générale la tolérance zéro, vous le savez pertinemment et nous avons laissé passer de trop nombreuses choses du côté de votre fils. J'en suis désolée, mais nous ne pouvons nous permettre de le garder chez nous. Vous allez devoir lui trouver un lycée afin qu'il puisse achever ses études. Si vous voulez bien disposer, j'ai une réunion des plus importantes et je ne reviendrais pas sur ma décision. » Faisant signe à mes parents adoptifs de quitter son bureau, je les attends au-dehors de celui-ci, mon dos calé contre l'un des murs. « Gresham Oxley Ewart, que s'est-il encore passé ? Tu viens d'être renvoyé, mais cette fois définitivement ! » Helen se trouve dans l'incompréhension la plus totale, ce qui n'est guère étonnant à mon sens. « Il l'avait cherché. » Je me contente de répondre, sans leur accordé le moindre regard, puisque je ne mérite en rien ce qu'ils m'offrent. Je devrais être dans un orphelinat miteux, comme je vivais dans un taudis, ce sont les mots de mon misérable géniteur. « Gresham. Tu ne peux guère continuer ainsi, tu le sais. Nous savons tous deux que quelque chose en toi reste briser et que tu ne souhaite en aucun cas en parler, mais il va falloir que tu t'ouvres à nous si tu souhaites avancer et devenir meilleur ! » Me dit Edmund, avec compassion, ce qui me donne des vertiges et la nausée, parce que je ne mérite rien de tout ceci et encore moins de la compassion de qui que ce soit. Mais qui suis-je enfin, pour que l'on s'enquit ainsi de ma personne alors qu'il n'en était rien auparavant ? Pourquoi diable est-ce que l'on m'accorde une soudaine importance ou encore de l'affection ? Cela me met en rogne et ce sont les poings serrés que je fulmine, pour me diriger à grandes enjambées jusqu'au parking, afin de quitter ce lieu qui mérite mieux comme étudiant qu'un pauvre jeune adulte paumé, qui n'a aucun destin, hormis s'il se trouve funeste. « Gresham ! » M'appelle Helen, qui me suit de près lorsque je me tourne pour lui faire face, mon regard se trouvant à présent noir. « Je ne mérite rien de tout ceci ! Rien ! Est-ce clair à présent ? Est-ce limpide à vos yeux ? Ceci n'est pas ma destinée, je ne devrais pas avoir votre affection, aucun moins des présents ! Je me suis personne hormis l'enfant de monstres qui se sont entretués sous mes yeux durant des années jusqu'au décès de ma sœur ! » Des larmes brûlantes menacent de rouler sur mes joues. « Je ne suis qu'un monstre moi aussi ! Un vulgaire enfant de tueurs ! Voici qui je suis ! Alors cessez de vouloir me venir en aide ! Cessez de me tendre la main et laissez-moi vivre dans la médiocrité, là où se trouve ma place ! » Sur mes dires, je m'en vais en courant pour m'enfuir, fuir ses deux êtres qui n'ont qu'une envie : me sortir de mon enfer sur Terre.
08 — « Nous avons concédé afin que tu puisses garder ton nom de naissance Gresham. Nous nous sommes battus bec et ongles afin que tu puisses terminer tes études. Aujourd'hui, il est tant que tu te pardonnes. Il est tant que tu comprennes que le décès de ta petite sœur n'est pas de ta faute, ni même le suicide de ta mère. Tant que tu n'accepteras pas que rien de tout ceci n'est de ton fait, tu ne parviendras jamais à avancer. » M'offrant un sourire de plus sincères alors qu'il presse tendrement ma main, je ne prononce pas le moindre mot. Que pourrais-je dire de toute manière ? Edmund Egerton, mon père adoptif, a raison et nous le savons tous deux. Mais comment pourrais-je parvenir à me pardonner ? Ici, subsiste une véritable interrogation qui me laisse songeur.
Il me faut encore quelques mois pour comprendre que j'ai véritablement besoin d'aide. Il me faut suivre une psychothérapie avec une personne ne se trouvant pas dans mon entourage et je finis par obtempérer, pour enfin me défaire de ce passé cauchemardesque, bien que je sache qu'il restera toujours en moi, ne serait-ce que dans les méandres de mon esprit. Puis il restera ses marques indélébiles sur mon corps, mais également celles que l'on ne peut voir, comme cette plaie béante présente et inscrite dans ma poitrine, encré à tout jamais dans mon cœur.
09 — L'Italie est cher au cœur d'Edmund, pour de multiples raisons. C'est pour cela que nous nous y rendons à de multiples reprises lors de vacances organisées afin de réunir toute la famille. Pourquoi cela ? Simplement parce que j'étudie la psychologie à l'université, par rapport à ma chère mère Helen, qui se trouve être psychiatre. Bien sûr, je ne souhaite pas marcher dans ses pas, puisque cela me serait impossible, de part ce que j'ai vécu et ma psychanalyse qui perdure, alors je décide d'en faire ma spécialité afin de devenir professeur de psychologie à l'université et dans l'idéal : à Harvard.
« Helen, je serais à l'aéroport à dix-neuve heures tapante, je vous y rejoins comme promis. » Je prononce, las, pour me redresser sur mon assise, mon regard reflétant la gravité de ses propos. « Comment cela ? Que c'est-il passé ? » Je demande, mon palpitant battant à tout rompre alors que j'ai à nouveau cette détestable sensation que le sol se dérobe sous mes pieds. « Je… J'arrive à l'hôpital. Dois-je me rendre au lycée pour réceptionner Katherine ? » Je la questionne, le ton grave pour me lever et laisser en plan tout ce que je faisais.
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« Katherine ! » Je l'interpelle, lui faisant signe de me rejoindre jusqu'à mon véhicule, lui ouvrant la portière du côté passager. « Dépêche-toi, nous devons nous rendre à l'hôpital. Je t'expliquerais tout en route. » Je dis, déposant un tendre baiser sur le haut de son cran afin de la rassurer, tandis que je bous intérieurement. Que va-t-il nous arriver ? Qu'est-ce qui va nous tomber sur la tête ? Serais-je à la hauteur pour les miens ? Toutes ses questions ne font que se répéter inlassablement dans mon esprit nébuleux, tandis que je conduis en jurant, sur ses conducteurs qui ne savent pas à quoi servent les clignotants. « Gresham, qu'est-ce qui se passe ? » Me demande mon adorable petite sœur, son regard se trouvant embrumer de larmes. « Chut ! Tout va bien se passer, d'accord ma poupée ? » Je dis, m'emparant de l'une de ses mains au feu rouge. « Nous devons aller voir Edmund, père, il se trouve aux urgences, mais il semble aller bien. Ne t'en fais pas, je serais toujours présent pour toi. Jamais je ne t'abandonnerais. M'entends-tu ? » Je lui demande, avant de reprendre la route, puisque le feu est passé au vert.
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« Fils, ma petite fille. » Katherine se rue sur Edmund tandis que je regarde la scène, en retrait. « Que se passe-t-il ? Pourquoi te trouves-tu aliter Edmund ? » Je m'enquis, inquiet bien évidemment, malgré le fait que je ne me montre pas des plus tactiles avec lui, comme ma jeune sœur le fait, ainsi que son épouse, ma mère adoptive. « Je… J'ai perdu l'équilibre à cause de ses douleurs persistantes. » Il finit par admettre et je décèle dans son regard une once d'inquiétude qui grandit un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. « Katherine, veux-tu accompagner Helen… Veux-tu amener mère boire quelque chose ? Elle est au chevet de notre père depuis un certain temps déjà. » Je demande, dans un sourire peu convainquant, bien que j'use de tous les efforts possibles afin qu'il semble dénué de toute inquiétude. « Très bien grand-frère. » Lorsqu'elles quittent la pièce, je m'approche, incertain, manquant de mots. « Gresham, les médecins cherchent de possibles pathologies. Cela pourrait n'être rien du tout ou cela pourrait se révéler excessivement grave. Si tel est le cas… » Je stoppe Edmund dans un signe de main. « Ne dis rien. Évidemment que je prendrais soin d'elles. Je veillerais toujours sur Helen et Katherine, tu n'as guère besoin de me prier afin que je le fasse. » Dans un soupir de soulagement, Edmund n'a pas le temps de converser davantage, puisqu'il doit passer de nombreux autres examens.
Les semaines défilent et nous avons avorté le projet de nous rendre en Italie pour les vacances. La raison ? Les médecins découvrent de quoi souffre mon père adoptif et les pronostics ne sont pas es plus glorieux. Il s'agit d'un cancer plus particulier, qui n'offre pas énormément de temps avec les siens : un myélome. Bien sûr, avec la fortune de ma famille d'adoption, il aura les meilleurs soins, cela va sans dire, seulement, il ne restera guère longtemps à nos côtés. On donne au maximum cinq ans aux personnes souffrants de cette terrible pathologie, mais Edmund ne profitera que de dix mois seulement. C'est un bien pour un mal au vu des souffrances qui l'accompagnent dans sa lutte qui s'avéra vaine et comme promis, je me décide à prendre soin des deux femmes de notre vie, non seulement pour l'honorer, mais aussi pour respecter ma promesse.
10 — La cérémonie est des plus magnifiques. Lui faisant honneur comme je le peux, je sais lors de sa cérémonie que je dois faire pénitence, et cela, en commençant à parler aux deux seuls membres de ma famille qui me reste. Je me tiens debout, sans faillir, soutenant les miens, bien que je sois véritablement brisé. Mon cœur pleure sa disparition, bien que je n'en montre rien. Lui faisant honneur comme je le peux, je sais lors de sa cérémonie que je dois faire pénitence, et cela, en commençant à parler aux deux seuls membres de ma famille qui me reste.
« Helen, Katherine. Je souhaite m'entretenir avec vous afin de vous parler de choses… » Je me sens honteux, mais je me dois de tout révéler. « Je me dois de me repentir et pour se faire, je dois vous parler de quelque chose. » Déglutissant en prononçant ses mots, je leur fais signe de prendre place sur le canapé, afin qu'elles ne puissent chuter en restant debout. « Merci. » Je murmure, positionnant mes mains à l'image d'une prière et après une bonne minute de silence, j'ose commencer. « Lorsque j'étais au lycée, après mon renvoi total, j'ai désiré intenter à mes jours. » Mon regard se trouvant embrumer de larmes, je n'ose pas porter celui-ci sur les miens. « Edmund, que j'ose espérer, repose en paix, est intervenu à temps. Je désirais… Je n'entrerais pas dans les détails. Il m'a tendu la main, il ne m'a pas délaissé une seule fois et j'ai accepté de suivre une psychothérapie assidue, afin de ne jamais recommencer, de ne jamais ravoir l'envie de mettre fin à mes jours. » Des larmes roulant sur mes joues à présent, je sens des pouces les écraser lorsque je croise son regard : celui de ma douce Katherine. « Jamais plus tu ne recommenceras et s'il advient que tu te sentes mal, viens immédiatement en parler à maman ou moi. D'accord ? » Elle me demande, suppliante et m'emparant de ses mains que j'embrasse, je lui en fais la promesse solennelle. « Je te promets que jamais, au grand jamais plus je n'agirais de la sorte et je te fais également la promesse que je me tournerai vers vous si des pensées funestes traversent de nouveau mon esprit. » Sur mes mots, Helen nous rejoint et nous nous étreignons un instant. Je me sens plus léger, comme libérer par ma parole, seulement, la repentante ne fait que commencer.
11 — « Ton rêve depuis toujours est Harvard, je me trompe ? » Me demande Helen tandis que je travaille tardivement sur mon MacBook Pro. « Plaît-il ? » Je la questionne, rechaussant ma paire de lunettes de vue sur mon nez, afin de pouvoir regarder ma mère adoptive. « Ton rêve mon ange. C'est Harvard. » Elle m'offre un doux sourire en s'asseyant sur le rebord de mon office. « Avec Katherine, nous désirons que tu deviennes professeur de psychologie à Harvard. Avant que tu ne t'offusques et que tu me dises non, écoute-moi jusqu'au bout, d'accord ? » J'obtempère dans un mouvement de tête, croisant mes mains. « Katherine et moi désirons que tu postules à Harvard et nous allons t'y suivre. Nous ne voulons pas être séparés, bien évidemment. Tes rêves sont les nôtres et il est tant que tu vives le tien. Ta sœur à le talent nécessaire pour se trouver un emploi et elle a déjà postulé. Il en est de même pour moi mon ange. » Elle souffle dans un immense sourire, son regard emprunt d'un véritable espoir, celui que je dise « oui ». Me redressant sur mon assise, les lèvres pincées, je pousse un soupir. « En êtes-vous sûres ? » Je demande, désireux de déceler une véritable sincérité dans son regard tandis qu'elle me répond, lorsque soudain, je me dresse pour m'emparer de ses mains. « Helen. Mère. Merci de m'offrir cette immense chance de réaliser mon rêve. Si vous êtes toutes deux sur la même longueur d'onde, j'accepte. » Sur mes mots, je l'encercle de mes bras pour la presser tendrement contre moi et le lendemain, après avoir travaillé toute la nuit sur une lettre de motivation afin d'obtenir un entretien, j'envoie un e-mail, mon cœur gonflé d'espérance.
12 — Nous prîmes évidemment la décision de garder le manoir des Egerton en Angleterre. Nous nous sommes également résolus à continuer de nous rendre en Italie, comme pour faire un pèlerinage chaque année en mémoire et en l'honneur d'Edmund. Katherine n'a guère perdu de temps pour se trouver un poste à Boston, dans son domaine de prédilection, tout comme Helen, qui n'a pas eu de difficulté afin d'obtenir un poste dans un hôpital de renom, pour être psychiatre. Quant à moi, j'eu l'immense joie d'être accepté dans le corps professoral de l'université d'Harvard : mon Saint Graal. Enfin, j'ai pu réaliser mon rêve le plus fou alors que je n'y croyais plus, et cela, grâce aux miens, aux Egerton, qui m'ont offert la possibilité de choisir ce que je désirais réellement faire de ma vie. Bien évidemment, jamais je ne parviendrais à leur faire part de toute ma reconnaissance, même si je m'attelle à cette tâche afin d'y parvenir.
13 — « Je désire le silence. » Je m'exclame, on ne peut plus sérieux alors que mon regard sonde chaque étudiant se trouvant dans ma salle de classe. « Je me présente. Je suis le professeur Ewart. Bien sûr, vous savez que je suis spécialisé en psychologie et cela m'amène à un point que je compte éclaircir immédiatement. Vous n'avez d'autres choix que de me nommer ainsi : professeur Ewart. J'ai certes, un doctorat, mais n'importe qui peut prétendre se faire nommer docteur. De plus, je ne travaille pas en tant que médecin, dans un hôpital ou cabinet. » Sur mes dires, aucun mot n'est prononcé et avant que je ne reprenne une main se lève. Levant les yeux au ciel, croisant mes mains, je jure intérieurement. « Oui ? Quelle est votre interrogation, je vous prie ? Je désire que l'on avance. » Mon message est clair ainsi que net et j'espère que ce jeune homme compte me poser une requête qui ne me fera pas à nouveau lever les yeux au ciel. « Pourquoi avez-vous choisi d'enseigner la psychologie plutôt que de venir en aide à des patients ? » Le fusillant du regard, je réponds par une question. « N'est-ce pas des plus évidents ? Ai-je l'air patient et à l'écoute des autres ? Est-ce que je semble intéresser par ce qui vous tourmente ? Je connais mon domaine de prédilection et je compte, vous l'enseignez. Cependant, je ne désire plus de questions aussi futiles. Prenez en compte ce que je viens de vous dire, je vous prie. » Sur mes mots, mon regard empli d'éclairs, je continue, donnant mon tout premier cours à l'université de Harvard.
14 — « Bonsoir. » Je prononce, serrant fermement la main du videur présent devant le Royale. Passant devant la file d'attente sans même adresser le moindre regard aux personnes s'y trouvant, je pénètre les lieux afin de me rendre à mon endroit habituel : l'immense balcon qui surplombe la piste de danse. « Un double Laphroaig vingt-cinq ans d'âge, sec, je vous prie. Accompagné d'un petit verre d'eau plate. » Jetant un coup d'œil au personnel présent, j'esquisse un sourire lorsque j'aperçois cette serveuse aux courbes des plus ravissantes. M'offrant un sourire, elle me rejoint aisément tandis que j'admire le galbe de ses jambes. « Bonsoir monsieur Ewart. » Prononce-t-elle de manière sensuelle, pour s'enquérir de ma commande. « Elle a déjà été prise, mais j'ai une commande des plus personnel à votre égard. » Je dis, mon regard reflétant mon désir, celui de la posséder. « Je pense connaître celle-ci à présent. » Se penchant afin que personne ne l'entende, elle termine : « Dans dix minutes, au même endroit que d'habitude. » M'offrant un clin d'œil entendu, nous nous retrouvons pour partager un corps-à-corps des plus charnels, mais surtout des plus délicieux. « J'espère que nous aurons l'occasion de discuter à nouveau de cette façon durant la soirée, Gresham. » Elle me susurre avant que je ne m'éloigne pour regagner mon assise et commander une seconde fois un double Laphroaig vingt-cinq ans d'âge, sec, avec un verre d'eau plate.
15 — Mon train de vie est devenu différent à bien des égards. Grâce aux Egerton, je jouis d'un capital on ne peut plus conséquent et au décès d'Edmund, mon père d'adoption, j'ai hérité d'une fortune que je qualifierais de colossal, notamment en comparaison à ce que je ne possédais pas avant qu'Helen ne vienne à ma rencontre. Grâce à ceux-ci, je peux me permettre de profiter afin de m'offrir tout ce que je désire. Je dépense mon héritage comme je l'entends, ayant de toute manière un emploi à côté, puis je profite simplement. Suis-je insouciant ? Non. Le luxe est certes, un privilège, mais j'en use et parfois abuse puisque j'en ai les moyens. Est-ce raisonnable ? Je me fiche de la réponse. Ce qui compte est que je parviens à garder la tête hors de l'eau et si cela doit passer par le gaspillage de dollars, alors soit. Je vis mon existence comme je l'entends et je me moque de ce que les autres peuvent dire ou penser, bien que l'opinion des miens compte, par-dessus tout, évidemment. Helen et Katherine sont la prunelle de mes yeux et elles sont sans nul doute les seules à pouvoir me faire réfléchir, afin de changer de comportement ou non. C'est ainsi que je suis aujourd'hui, par mon passé des plus difficile, par la chance que j'ai eu d'avoir sur ma route les Egerton, n'en déplaisent à certain.
02 — Avant que cela n'arrive, d'autres événements horrifiants ont malheureusement eu lieu. Je me dois de vous les conter afin que vous compreniez mon histoire… J'étais à l'aube de mes sept ans. Isolde – ma petite sœur tant aimée – et moi-même ne supportions plus les disputes constantes de nos parents. Elle avait deux années de moins que moi et elle pleurait sans cesse. À ce degré d'insultes échangées, je savais que des objets allaient voler dans les pièces, puisqu'ils ne se cantonnaient pas à rester dans une seule de celles-ci. Puisque j'avais bientôt sept ans, ils se moquaient éperdument que je comprenne ce qui se passait et ils préféraient se déchirer là où ils en avaient l'occasion, occultant leurs enfants. M'étant saisi de mon Isolde afin de nous cacher sous mon lit, la pressant tout contre moi afin de la rassurer comme je le pouvais, nous sommes restés l'un contre l'autre durant un laps de temps qui m'a semblé interminable quand enfin, l'orage fut passé. Osant sortir ma tête de sous le lit, j'ai été des plus surpris lorsque j'ai découvert notre mère en larmes, le visage tuméfié, tandis que son abominable époux se tenait dans l'encadrement de la porte. « Gresham ! » Il hurlait, la veine présente sur son front battant au rythme de son palpitant et de son énervement croissant, à nouveau. « Tu te caches sous le lit avec ta petite sœur alors que nous vivons dans un taudis ? As-tu pensé à de possibles problèmes de santé ? » Ma mère s'emparait d'elle tandis que je serrais les poings, objectant que j'étais plus responsable qu'eux, au vu de ce qui venait de se produire. Ai-je signé mon arrêt de mort à cet instant ? Si seulement cela avait été le cas. S'étant emparé de mon col, il m'a donné de nombreuses paires de gifles sous le regard horrifié de ma mère, les pleures d'Isolde reprenant, pour me balancer tel un sac de pommes de terre sans se soucier de la manière dont j'allais atterrir, ni même où j'allais atterrir. Ce jour-là, ce fut la toute première fois qu'il levait la main sur moi et bien évidemment, ce n'était que le commencement.
03 — Deux années d'enfer sur Terre ont suivi. Hayden n'était plus la seule à être battu, et cela, la soulageait, bien qu'elle se sentait coupable lorsqu'elle me découvrait, gisant sur le sol de ma chambre. Ses paroles étaient toujours les mêmes, des prières à un Dieu qui n'en avait que faire. « Mon Dieu, je vous prie de faire cesser les coups de mon époux. Gresham, mon adorable petit garçon ne mérite aucun d'entre eux. Je vous supplie de me rendre l'homme dont je suis tombée amoureuse et d'offrir une belle vie à mon fils. Amen. » Étant toujours postée au-dessus de moi, les mains jointes, je pleurais en silence tandis qu'elle s'essayait à m'étreindre en me faisant comprendre à quel point elle était désolée par la situation. Après les gifles, il y a eu les coups de poings dans le ventre, puis les coups de ceinturon. Les actes de violences devenaient répétitifs et rapidement, cela est devenu journalier. Patrick Ewart devait se défouler et il avait trouvé un meilleur client que son épouse à qui il réservait un tout autre sort. Oui, il nous violentait tous deux, mais de façon différente avec le temps, puisque j'avais le droit aux frappes alors que ma mère devait subir ses assauts sexuels que l'on nomme plus communément viols. Heureusement, une chose me rassurait, jamais il ne s'en prenait à Isolde. Du moins, jusqu'à ce jour où tout a basculé…
04 — Peut-on survivre à un drame d'une telle nature ? Très franchement, à mon humble avis : non. Je suis brisé et je ne sais pas où je puise la force et le courage nécessaire afin de tenir. Jamais je ne serais heureux, j'en ai la certitude, et cela, depuis cette terrible journée. Qu'a-t-il pu arriver d'aussi horrible ? Un accident domestique qui a amené ma jeune sœur à mourir, puis les coups d'une femme qui venait de perdre son enfant et qui a abattu son époux sous les yeux de son fils, avant de se donner la mort.
Mon anniversaire a eu lieu la veille. Il n'a guère été fêté puisque mon ivrogne de géniteur n'a fait que hurler et menacer son épouse, ainsi que moi-même, son fils, pour finir par s'effondrer sur le seul présent que j'allais avoir : un gâteau fait maison par Hayden. J'ai eu neuf ans et j'étais d'ores et déjà malheureux. Je me demandais quand le supplice de mon existence allait prendre fin, lorsque quelque chose s'est produit. Quand je l'ai entendu pousser un cri d'effroi, je me suis précipité hors de ma chambre pour m'arrêter à l'entrée du salon. Au sol, se trouvait le corps inanimé d'Isolde. Ma mère se tenait près d'elle, pour essayer de lui faire reprendre connaissance quand nous avons tous compris qu'elle ne se réveillerait plus. Le sol s'est dérobé sous mes pieds et mon regard noyé de larmes à suivi ce qui s'est passé par la suite. Ma mère était plus qu'en colère. Des larmes roulaient sur ses joues et elle ne prenait pas le temps de les écraser. Elle frappait avec force et frénésie le torse de son époux, l'insultant de tous les noms possible et imaginable lorsqu'il a vacillé pour chuter. Sa tête à cogner sur le coin de la table basse et une marre de sang à commencer à noyer le tapis présent sous celle-ci. « Mon Dieu ! » Elle a hurlé, pour s'effondrer à ses côtés et pleurer toutes les larmes de son corps. Ne comprenant rien de ce qui se déroulait sous mes yeux, mon regard se trouvant hagard, je n'ai pas compris son geste en se redressant pour aller s'emparer de quelque chose dans une autre pièce. Perdu, terrifié, je me suis rendu au chevet de ma petite sœur lorsqu'elle est réapparue, pour me saisir et me prendre dans ses bras. « Je suis désolée mon ange, pour tout. Tu n'as jamais mérité cette existence et je te souhaite bien mieux pour l'avenir mon amour. Je t'en supplie, ferme les yeux. Je t'aime. » Sur ses mots, elle m'a relâché pour se redresser, faisant quelques pas en arrière et positionner une arme à feu contre sa tempe. N'ayant pas hésité une seule seconde, elle a appuyé sur la détente et s'est effondrée sous mes prunelles où l'image de son suicide restera à jamais graver sur ma rétine.
05 — Qui pourrait avoir le désir d'adopter un enfant de plus de neuf ans avec un tel bagage derrière lui ? Un jeune et futur adolescent brisé, détruit par sa seule première décennie d'existence ? Même une âme charitable ne désirait pas de moi. C'est pour cette raison que « Dieu » l'a mise sur ma route : Helen. Un ange tombé du ciel qui – lorsqu'elle m'a aperçu à l'hôpital – s'est immédiatement enquis de moi. « Bonjour mon garçon. » Ce sont les premiers mots qu'elle m'a adressé dans un sourire des plus rassurant ainsi que dans un regard d'une extrême douceur, emprunt d'un véritable amour : déjà. « Je me nomme Helen. Je travaille ici, à l'hôpital. Je m'occupe de réparer ce qui a été brisé chez les enfants, comme toi. » S'asseyant à mes côtés, elle m'a parlé de nombreuses choses pour me conter des histoires sur toutes les personnes alentours que nous pouvions croiser du regard. Je n'ai pas prononcé le moindre mot le jour de notre rencontre, mais je me rappellerais toujours de ses propos qui ont été ceux-ci : « Je te fais la promesse que je m'occuperais de toi et que je ne t'abandonnerais jamais Gresham. » Après ses dires, elle m'a tendrement bercé dans le creux de ses bras pour me chanter une douce chanson que je ne connaissais pas. En revanche, ce que j'ai compris après coup, c'est qu'un lien fort s'était déjà instauré entre nous pour ne jamais se briser.
06 — Les mois défilent et je me demande si les prières de ma feue mère ont été, ne serait-ce qu'écouter, puisque contre toute attente, malgré mon âge, malgré mon mutisme, je m'en vais vivre au manoir d'Helen et Edmund Egerton. Pourquoi m'offre-t-elle cette chance incroyable ? Je n'avais guère de réponse à l'époque et c'est pour cette détestable raison que je ne me suis pas emparé de sa main tendue, du moins, pas dans l'immédiat.
« Gresham, voici ta petite sœur, Katherine. » Lorsque mon regard croise le sien, je voudrais la haïr purement et simplement, mais je n'y parviens pas. Comment pourrais-je ne pas aimer un petit être aussi innocent, arborant ce regard brillant, de grosses billes bleutées ? C'est tout bonnement impossible. Puis elle me rappelle mon Isolde, ma chère et douce petite sœur disparu bien trop tôt. « Bonjour Gresham. » Elle me dit, de sa voix mélodieuse pour m'offrir un sourire des plus craquant. Me contentant de lui offrir un signe de tête, ne pipant toujours pas le moindre mot, elle me tend sa main dans le but de me faire visiter l'immense bâtisse. « Je la connais par cœur, je vais te la faire découvrir ! » Elle me dit, si enjouée qu'un fin sourire naît sur mon visage tandis qu'elle serre fermement ma main pour bondir à chaque pas, apparemment plus qu'heureuse d'avoir un nouveau frère dans son existence.
07 — « Pourquoi sommes-nous convoqués professeur ? » Questionne Edmund, des plus inquiets. Échangeant de nombreux regards avec Helen, ils s'attendent au pire et ils ont raison. « Monsieur et madame Egerton, votre fils adoptif a frappé l'un de ses camarades de classe. » Le couperet tombe et tous deux semblent interdit. « Étant un établissement catholique, nous ne pouvons pas permettre un tel comportement. J'imagine que vous nous comprenez et nous rejoignez. » Helen s'empare de la main de son époux et se rapprochant en s'avançant sur son assise, elle demande, sa voix se trouvant tremblante : « Mais… Est-ce que Gresham est l'instigateur ? Êtes-vous sûr qu'il est à l'origine de cette bagarre ? » L'air grave, mon professeur croise ses mains au-dessus de son bureau. « Nous appliquons en règle générale la tolérance zéro, vous le savez pertinemment et nous avons laissé passer de trop nombreuses choses du côté de votre fils. J'en suis désolée, mais nous ne pouvons nous permettre de le garder chez nous. Vous allez devoir lui trouver un lycée afin qu'il puisse achever ses études. Si vous voulez bien disposer, j'ai une réunion des plus importantes et je ne reviendrais pas sur ma décision. » Faisant signe à mes parents adoptifs de quitter son bureau, je les attends au-dehors de celui-ci, mon dos calé contre l'un des murs. « Gresham Oxley Ewart, que s'est-il encore passé ? Tu viens d'être renvoyé, mais cette fois définitivement ! » Helen se trouve dans l'incompréhension la plus totale, ce qui n'est guère étonnant à mon sens. « Il l'avait cherché. » Je me contente de répondre, sans leur accordé le moindre regard, puisque je ne mérite en rien ce qu'ils m'offrent. Je devrais être dans un orphelinat miteux, comme je vivais dans un taudis, ce sont les mots de mon misérable géniteur. « Gresham. Tu ne peux guère continuer ainsi, tu le sais. Nous savons tous deux que quelque chose en toi reste briser et que tu ne souhaite en aucun cas en parler, mais il va falloir que tu t'ouvres à nous si tu souhaites avancer et devenir meilleur ! » Me dit Edmund, avec compassion, ce qui me donne des vertiges et la nausée, parce que je ne mérite rien de tout ceci et encore moins de la compassion de qui que ce soit. Mais qui suis-je enfin, pour que l'on s'enquit ainsi de ma personne alors qu'il n'en était rien auparavant ? Pourquoi diable est-ce que l'on m'accorde une soudaine importance ou encore de l'affection ? Cela me met en rogne et ce sont les poings serrés que je fulmine, pour me diriger à grandes enjambées jusqu'au parking, afin de quitter ce lieu qui mérite mieux comme étudiant qu'un pauvre jeune adulte paumé, qui n'a aucun destin, hormis s'il se trouve funeste. « Gresham ! » M'appelle Helen, qui me suit de près lorsque je me tourne pour lui faire face, mon regard se trouvant à présent noir. « Je ne mérite rien de tout ceci ! Rien ! Est-ce clair à présent ? Est-ce limpide à vos yeux ? Ceci n'est pas ma destinée, je ne devrais pas avoir votre affection, aucun moins des présents ! Je me suis personne hormis l'enfant de monstres qui se sont entretués sous mes yeux durant des années jusqu'au décès de ma sœur ! » Des larmes brûlantes menacent de rouler sur mes joues. « Je ne suis qu'un monstre moi aussi ! Un vulgaire enfant de tueurs ! Voici qui je suis ! Alors cessez de vouloir me venir en aide ! Cessez de me tendre la main et laissez-moi vivre dans la médiocrité, là où se trouve ma place ! » Sur mes dires, je m'en vais en courant pour m'enfuir, fuir ses deux êtres qui n'ont qu'une envie : me sortir de mon enfer sur Terre.
08 — « Nous avons concédé afin que tu puisses garder ton nom de naissance Gresham. Nous nous sommes battus bec et ongles afin que tu puisses terminer tes études. Aujourd'hui, il est tant que tu te pardonnes. Il est tant que tu comprennes que le décès de ta petite sœur n'est pas de ta faute, ni même le suicide de ta mère. Tant que tu n'accepteras pas que rien de tout ceci n'est de ton fait, tu ne parviendras jamais à avancer. » M'offrant un sourire de plus sincères alors qu'il presse tendrement ma main, je ne prononce pas le moindre mot. Que pourrais-je dire de toute manière ? Edmund Egerton, mon père adoptif, a raison et nous le savons tous deux. Mais comment pourrais-je parvenir à me pardonner ? Ici, subsiste une véritable interrogation qui me laisse songeur.
Il me faut encore quelques mois pour comprendre que j'ai véritablement besoin d'aide. Il me faut suivre une psychothérapie avec une personne ne se trouvant pas dans mon entourage et je finis par obtempérer, pour enfin me défaire de ce passé cauchemardesque, bien que je sache qu'il restera toujours en moi, ne serait-ce que dans les méandres de mon esprit. Puis il restera ses marques indélébiles sur mon corps, mais également celles que l'on ne peut voir, comme cette plaie béante présente et inscrite dans ma poitrine, encré à tout jamais dans mon cœur.
09 — L'Italie est cher au cœur d'Edmund, pour de multiples raisons. C'est pour cela que nous nous y rendons à de multiples reprises lors de vacances organisées afin de réunir toute la famille. Pourquoi cela ? Simplement parce que j'étudie la psychologie à l'université, par rapport à ma chère mère Helen, qui se trouve être psychiatre. Bien sûr, je ne souhaite pas marcher dans ses pas, puisque cela me serait impossible, de part ce que j'ai vécu et ma psychanalyse qui perdure, alors je décide d'en faire ma spécialité afin de devenir professeur de psychologie à l'université et dans l'idéal : à Harvard.
« Helen, je serais à l'aéroport à dix-neuve heures tapante, je vous y rejoins comme promis. » Je prononce, las, pour me redresser sur mon assise, mon regard reflétant la gravité de ses propos. « Comment cela ? Que c'est-il passé ? » Je demande, mon palpitant battant à tout rompre alors que j'ai à nouveau cette détestable sensation que le sol se dérobe sous mes pieds. « Je… J'arrive à l'hôpital. Dois-je me rendre au lycée pour réceptionner Katherine ? » Je la questionne, le ton grave pour me lever et laisser en plan tout ce que je faisais.
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« Katherine ! » Je l'interpelle, lui faisant signe de me rejoindre jusqu'à mon véhicule, lui ouvrant la portière du côté passager. « Dépêche-toi, nous devons nous rendre à l'hôpital. Je t'expliquerais tout en route. » Je dis, déposant un tendre baiser sur le haut de son cran afin de la rassurer, tandis que je bous intérieurement. Que va-t-il nous arriver ? Qu'est-ce qui va nous tomber sur la tête ? Serais-je à la hauteur pour les miens ? Toutes ses questions ne font que se répéter inlassablement dans mon esprit nébuleux, tandis que je conduis en jurant, sur ses conducteurs qui ne savent pas à quoi servent les clignotants. « Gresham, qu'est-ce qui se passe ? » Me demande mon adorable petite sœur, son regard se trouvant embrumer de larmes. « Chut ! Tout va bien se passer, d'accord ma poupée ? » Je dis, m'emparant de l'une de ses mains au feu rouge. « Nous devons aller voir Edmund, père, il se trouve aux urgences, mais il semble aller bien. Ne t'en fais pas, je serais toujours présent pour toi. Jamais je ne t'abandonnerais. M'entends-tu ? » Je lui demande, avant de reprendre la route, puisque le feu est passé au vert.
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« Fils, ma petite fille. » Katherine se rue sur Edmund tandis que je regarde la scène, en retrait. « Que se passe-t-il ? Pourquoi te trouves-tu aliter Edmund ? » Je m'enquis, inquiet bien évidemment, malgré le fait que je ne me montre pas des plus tactiles avec lui, comme ma jeune sœur le fait, ainsi que son épouse, ma mère adoptive. « Je… J'ai perdu l'équilibre à cause de ses douleurs persistantes. » Il finit par admettre et je décèle dans son regard une once d'inquiétude qui grandit un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. « Katherine, veux-tu accompagner Helen… Veux-tu amener mère boire quelque chose ? Elle est au chevet de notre père depuis un certain temps déjà. » Je demande, dans un sourire peu convainquant, bien que j'use de tous les efforts possibles afin qu'il semble dénué de toute inquiétude. « Très bien grand-frère. » Lorsqu'elles quittent la pièce, je m'approche, incertain, manquant de mots. « Gresham, les médecins cherchent de possibles pathologies. Cela pourrait n'être rien du tout ou cela pourrait se révéler excessivement grave. Si tel est le cas… » Je stoppe Edmund dans un signe de main. « Ne dis rien. Évidemment que je prendrais soin d'elles. Je veillerais toujours sur Helen et Katherine, tu n'as guère besoin de me prier afin que je le fasse. » Dans un soupir de soulagement, Edmund n'a pas le temps de converser davantage, puisqu'il doit passer de nombreux autres examens.
Les semaines défilent et nous avons avorté le projet de nous rendre en Italie pour les vacances. La raison ? Les médecins découvrent de quoi souffre mon père adoptif et les pronostics ne sont pas es plus glorieux. Il s'agit d'un cancer plus particulier, qui n'offre pas énormément de temps avec les siens : un myélome. Bien sûr, avec la fortune de ma famille d'adoption, il aura les meilleurs soins, cela va sans dire, seulement, il ne restera guère longtemps à nos côtés. On donne au maximum cinq ans aux personnes souffrants de cette terrible pathologie, mais Edmund ne profitera que de dix mois seulement. C'est un bien pour un mal au vu des souffrances qui l'accompagnent dans sa lutte qui s'avéra vaine et comme promis, je me décide à prendre soin des deux femmes de notre vie, non seulement pour l'honorer, mais aussi pour respecter ma promesse.
10 — La cérémonie est des plus magnifiques. Lui faisant honneur comme je le peux, je sais lors de sa cérémonie que je dois faire pénitence, et cela, en commençant à parler aux deux seuls membres de ma famille qui me reste. Je me tiens debout, sans faillir, soutenant les miens, bien que je sois véritablement brisé. Mon cœur pleure sa disparition, bien que je n'en montre rien. Lui faisant honneur comme je le peux, je sais lors de sa cérémonie que je dois faire pénitence, et cela, en commençant à parler aux deux seuls membres de ma famille qui me reste.
« Helen, Katherine. Je souhaite m'entretenir avec vous afin de vous parler de choses… » Je me sens honteux, mais je me dois de tout révéler. « Je me dois de me repentir et pour se faire, je dois vous parler de quelque chose. » Déglutissant en prononçant ses mots, je leur fais signe de prendre place sur le canapé, afin qu'elles ne puissent chuter en restant debout. « Merci. » Je murmure, positionnant mes mains à l'image d'une prière et après une bonne minute de silence, j'ose commencer. « Lorsque j'étais au lycée, après mon renvoi total, j'ai désiré intenter à mes jours. » Mon regard se trouvant embrumer de larmes, je n'ose pas porter celui-ci sur les miens. « Edmund, que j'ose espérer, repose en paix, est intervenu à temps. Je désirais… Je n'entrerais pas dans les détails. Il m'a tendu la main, il ne m'a pas délaissé une seule fois et j'ai accepté de suivre une psychothérapie assidue, afin de ne jamais recommencer, de ne jamais ravoir l'envie de mettre fin à mes jours. » Des larmes roulant sur mes joues à présent, je sens des pouces les écraser lorsque je croise son regard : celui de ma douce Katherine. « Jamais plus tu ne recommenceras et s'il advient que tu te sentes mal, viens immédiatement en parler à maman ou moi. D'accord ? » Elle me demande, suppliante et m'emparant de ses mains que j'embrasse, je lui en fais la promesse solennelle. « Je te promets que jamais, au grand jamais plus je n'agirais de la sorte et je te fais également la promesse que je me tournerai vers vous si des pensées funestes traversent de nouveau mon esprit. » Sur mes mots, Helen nous rejoint et nous nous étreignons un instant. Je me sens plus léger, comme libérer par ma parole, seulement, la repentante ne fait que commencer.
11 — « Ton rêve depuis toujours est Harvard, je me trompe ? » Me demande Helen tandis que je travaille tardivement sur mon MacBook Pro. « Plaît-il ? » Je la questionne, rechaussant ma paire de lunettes de vue sur mon nez, afin de pouvoir regarder ma mère adoptive. « Ton rêve mon ange. C'est Harvard. » Elle m'offre un doux sourire en s'asseyant sur le rebord de mon office. « Avec Katherine, nous désirons que tu deviennes professeur de psychologie à Harvard. Avant que tu ne t'offusques et que tu me dises non, écoute-moi jusqu'au bout, d'accord ? » J'obtempère dans un mouvement de tête, croisant mes mains. « Katherine et moi désirons que tu postules à Harvard et nous allons t'y suivre. Nous ne voulons pas être séparés, bien évidemment. Tes rêves sont les nôtres et il est tant que tu vives le tien. Ta sœur à le talent nécessaire pour se trouver un emploi et elle a déjà postulé. Il en est de même pour moi mon ange. » Elle souffle dans un immense sourire, son regard emprunt d'un véritable espoir, celui que je dise « oui ». Me redressant sur mon assise, les lèvres pincées, je pousse un soupir. « En êtes-vous sûres ? » Je demande, désireux de déceler une véritable sincérité dans son regard tandis qu'elle me répond, lorsque soudain, je me dresse pour m'emparer de ses mains. « Helen. Mère. Merci de m'offrir cette immense chance de réaliser mon rêve. Si vous êtes toutes deux sur la même longueur d'onde, j'accepte. » Sur mes mots, je l'encercle de mes bras pour la presser tendrement contre moi et le lendemain, après avoir travaillé toute la nuit sur une lettre de motivation afin d'obtenir un entretien, j'envoie un e-mail, mon cœur gonflé d'espérance.
12 — Nous prîmes évidemment la décision de garder le manoir des Egerton en Angleterre. Nous nous sommes également résolus à continuer de nous rendre en Italie, comme pour faire un pèlerinage chaque année en mémoire et en l'honneur d'Edmund. Katherine n'a guère perdu de temps pour se trouver un poste à Boston, dans son domaine de prédilection, tout comme Helen, qui n'a pas eu de difficulté afin d'obtenir un poste dans un hôpital de renom, pour être psychiatre. Quant à moi, j'eu l'immense joie d'être accepté dans le corps professoral de l'université d'Harvard : mon Saint Graal. Enfin, j'ai pu réaliser mon rêve le plus fou alors que je n'y croyais plus, et cela, grâce aux miens, aux Egerton, qui m'ont offert la possibilité de choisir ce que je désirais réellement faire de ma vie. Bien évidemment, jamais je ne parviendrais à leur faire part de toute ma reconnaissance, même si je m'attelle à cette tâche afin d'y parvenir.
13 — « Je désire le silence. » Je m'exclame, on ne peut plus sérieux alors que mon regard sonde chaque étudiant se trouvant dans ma salle de classe. « Je me présente. Je suis le professeur Ewart. Bien sûr, vous savez que je suis spécialisé en psychologie et cela m'amène à un point que je compte éclaircir immédiatement. Vous n'avez d'autres choix que de me nommer ainsi : professeur Ewart. J'ai certes, un doctorat, mais n'importe qui peut prétendre se faire nommer docteur. De plus, je ne travaille pas en tant que médecin, dans un hôpital ou cabinet. » Sur mes dires, aucun mot n'est prononcé et avant que je ne reprenne une main se lève. Levant les yeux au ciel, croisant mes mains, je jure intérieurement. « Oui ? Quelle est votre interrogation, je vous prie ? Je désire que l'on avance. » Mon message est clair ainsi que net et j'espère que ce jeune homme compte me poser une requête qui ne me fera pas à nouveau lever les yeux au ciel. « Pourquoi avez-vous choisi d'enseigner la psychologie plutôt que de venir en aide à des patients ? » Le fusillant du regard, je réponds par une question. « N'est-ce pas des plus évidents ? Ai-je l'air patient et à l'écoute des autres ? Est-ce que je semble intéresser par ce qui vous tourmente ? Je connais mon domaine de prédilection et je compte, vous l'enseignez. Cependant, je ne désire plus de questions aussi futiles. Prenez en compte ce que je viens de vous dire, je vous prie. » Sur mes mots, mon regard empli d'éclairs, je continue, donnant mon tout premier cours à l'université de Harvard.
14 — « Bonsoir. » Je prononce, serrant fermement la main du videur présent devant le Royale. Passant devant la file d'attente sans même adresser le moindre regard aux personnes s'y trouvant, je pénètre les lieux afin de me rendre à mon endroit habituel : l'immense balcon qui surplombe la piste de danse. « Un double Laphroaig vingt-cinq ans d'âge, sec, je vous prie. Accompagné d'un petit verre d'eau plate. » Jetant un coup d'œil au personnel présent, j'esquisse un sourire lorsque j'aperçois cette serveuse aux courbes des plus ravissantes. M'offrant un sourire, elle me rejoint aisément tandis que j'admire le galbe de ses jambes. « Bonsoir monsieur Ewart. » Prononce-t-elle de manière sensuelle, pour s'enquérir de ma commande. « Elle a déjà été prise, mais j'ai une commande des plus personnel à votre égard. » Je dis, mon regard reflétant mon désir, celui de la posséder. « Je pense connaître celle-ci à présent. » Se penchant afin que personne ne l'entende, elle termine : « Dans dix minutes, au même endroit que d'habitude. » M'offrant un clin d'œil entendu, nous nous retrouvons pour partager un corps-à-corps des plus charnels, mais surtout des plus délicieux. « J'espère que nous aurons l'occasion de discuter à nouveau de cette façon durant la soirée, Gresham. » Elle me susurre avant que je ne m'éloigne pour regagner mon assise et commander une seconde fois un double Laphroaig vingt-cinq ans d'âge, sec, avec un verre d'eau plate.
15 — Mon train de vie est devenu différent à bien des égards. Grâce aux Egerton, je jouis d'un capital on ne peut plus conséquent et au décès d'Edmund, mon père d'adoption, j'ai hérité d'une fortune que je qualifierais de colossal, notamment en comparaison à ce que je ne possédais pas avant qu'Helen ne vienne à ma rencontre. Grâce à ceux-ci, je peux me permettre de profiter afin de m'offrir tout ce que je désire. Je dépense mon héritage comme je l'entends, ayant de toute manière un emploi à côté, puis je profite simplement. Suis-je insouciant ? Non. Le luxe est certes, un privilège, mais j'en use et parfois abuse puisque j'en ai les moyens. Est-ce raisonnable ? Je me fiche de la réponse. Ce qui compte est que je parviens à garder la tête hors de l'eau et si cela doit passer par le gaspillage de dollars, alors soit. Je vis mon existence comme je l'entends et je me moque de ce que les autres peuvent dire ou penser, bien que l'opinion des miens compte, par-dessus tout, évidemment. Helen et Katherine sont la prunelle de mes yeux et elles sont sans nul doute les seules à pouvoir me faire réfléchir, afin de changer de comportement ou non. C'est ainsi que je suis aujourd'hui, par mon passé des plus difficile, par la chance que j'ai eu d'avoir sur ma route les Egerton, n'en déplaisent à certain.
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