What about us ? (Bulworth)

« Sauf que comme tu as su très bien le dire la dernière fois : je ne suis pas les autres » Je la regarde avec beaucoup de sincérité dans le regard, ceci étant quelque chose dont je serais strictement incapable déjà pour elle car malgré ce qu’elle peut penser, effectivement elle est aussi différente pour moi, bien plus importante que n’importe quelle femme dans ma vie, et je serais incapable de la descendre peu importe ce qu’il se passe entre nous, mais aussi pour moi car je serais dans l’incapacité à me regarder dans une glace derrière et bien vivre cela. Autant je peux la décevoir sur pas mal de choses mais sur ça elle peut dormir sur ses deux oreilles, je suis dans l’incapacité totale de lui nuire de la sorte. Notre amitié est malsaine c’est évident mais pas à ce point non plus. Je n’ai jamais balancé le moindre de mes concurrents alors ce n’est pas pour la trahir elle. Je la regarde me demander de lui faire cette promesse de ne pas lui planter de couteau dans le dos et de garder son secret jusqu’à ce que la mort n’emporte avec moi ce dernier dans la tombe « Je n’ai pas besoin de le faire en soit c’est logique mais si ça peut te rassurer alors je te promets de ne jamais rien dire sur toi et ton secret. » J’hoche la tête de haut en bas, ne détournant pas mes prunelles de siennes « Tu sais j’ai été élevé dans la rue à Toronto et la règle de base là bas était simple : ne balancer personne quitte à tout prendre soit même » Car une fois en prison ceux qui prennent soin des tiens ça reste tes potes, ceux pour qui tu t’es sacrifié alors qu’en devenant une poucave, ta vie peut vite devenir un cauchemar. Je m’ouvre, lui avouant mon ressenti par ailleurs sur la situation qui nous échappe et notre relation qui s’effrite petit à petit depuis cette prise de distance. Cette mise au point se voulant nécessaire mais malgré le sérieux de notre discussion on ne peut s’empêcher de se brouiller un peu l’esprit avec ce joint et ce verre de rhum que je nous sers car une fois encore le fil conducteur de notre relation est basé sur ce côté malsain. « Dans ce cas alors je crois que nous avons un accord » Je tourne la tête en sa direction, apportant le verre à mes lèvres pour laisser ce liquide ambrée venir titiller mes papilles gustatives tout en récupérant dans le même temps le pétard qu’elle me rend, tirant à nouveau sur ce dernier. « Donc plus de prises de tête et on se laisse aller à ce qu’on sait faire de mieux pour enfin se retrouver » Peut être que l’on va droit dans le mur sans s’en rendre compte ou peut être l’inverse, j’en sais rien mais le plus important c’est l’essence même de notre relation, c’est de pouvoir garder ce lien étroit que l’on a, si précieux et dont on a pas su prendre soin ces derniers temps en nous bridant. « Du coup maintenant que t’es de retour à la maison on se fait une bonne vieille soirée à l’ancienne dont on a le secret » Sourire sur le coin des lèvres, le regard plongé dans le sien, la malice reprenant petit à petit sa place, laissant le sérieux de côté. M’enivrant de plus belle de ce rhum en laissant mes dents venir percuter le verre sans le perdre des yeux pour autant. « Alors dis moi, qu’est ce que j’ai raté pendant toute cette période d’absence ? » Je souris largement avant d’ajouter « … inutile de me dire à quel point je t’ai manqué, ça je le sais »

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« Je le sais… » Et ce n’était pas tant que tu occupais une place particulière dans ma vie, que ça changeait ma méfiance envers toi. J’étais comme ça, craintive de tous ceux qui pourraient me nuire d’une façon ou d’une autre et pire depuis ma discussion avec mon frère et des nouveaux choix de vie que j’avais fait depuis notre éloignement. Je n’étais pas stable émotionnellement parlant et j’apprenais chaque jour à comprendre ce qu’était la véritable amitié pour le coup. Alors j’avais toujours certaine réserve, même si tu n’étais pas comme les autres, parce que la déception était à la hauteur des sentiments amicaux que j’avais pour toi. Toi qui dealais, tu étais bien placé pour savoir que la trahison pouvait survenir à chaque minutes, à chaque secondes, n’importe où. C’était d’ailleurs pour ça que je gardais secret les multitudes de trafic dans lesquelles j’étais impliquée et que je taisais le sang qui coulait sur mes mains, pour éviter qu’un de mes proches puisses faire une boulette et mette ma vie en danger. Tu me rassurais avouant que tu allais protéger mon histoire au même titre que j’userais de tout pour te protéger si tu venais à être en danger. « Le mieux reste encore de ne pas se faire prendre. » Que je soufflais en souriant à ta remarque. C’était plus ou moins pareil chez moi, même si les hommes fidèles à mon père étaient bien trop souvent tombés pour lui, pour nous, pour que le nom Bulger prospère et règne en maître sur la ville, dans la pénombre. Et cette discussion sur nous, sur la vision que chacun de nous avait était finalement très semblable, mais enfin pouvoir dire les choses à cœur ouvert, ça me retirait un poids de mes épaules. « Oui. » Joint rendu, je t’imitais, portant mon verre contre mes lippes, me délectant du goût puissant. « Plus de prise de tête, mais j’aime qu’on puisse se dire les choses calmement comme maintenant. » Peut-être que comme ça, on arriverait à garder le cap, même si l’intimité semblait prendre réellement part à notre futur commun, la communication nous aiderait probablement à garder notre relation la plus saine possible, sans perdre notre complicité. Mon sourire reflétait le tien, apaiser de pouvoir enfin réellement te retrouver, et mes yeux pétillaient davantage à ta proposition. « Et comment ! Laisse-moi quelques minutes pour rouler et te faire goûter la purple haze que j’ai pecho, elle est terriiiiiible ! » Que je soufflais avant de décrocher mon regard du tien pour fouiller dans mon sac. « Alors je n’en dirais rien. » Que je pouffais avant de reprendre un air plus sérieux. « Mmh, avec le départ de mon frère et ma sœur, je me suis considérablement rapproché du plus vieux de mes frangins et… Je suis clean, j’ai combattue mon addiction à l’ecstasy. » Ajoutais-je fière de moi. J’attrapais mon grinder mes feuilles et j’entreprenais le processus pour rouler un pur qu’allait nous envoyer dans un autre monde. « Et toi ? » Que je soufflais en tournant doucement la tête vers toi.

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« C’est vrai mais j’pense être suffisamment discret pour ça » Clin d’œil que je lui adresse, après tout que ce soit sur Toronto ou ici je ne me suis fait jamais choper ni même mettre en danger et ce n’est pas pour rien, c’est bien que j’ai toujours un coup d’avance dans ce danger perpétuel dans lequel je me complais. Notre discussion d’ailleurs, elle, aboutissait à un accord et c’est plaisant de se dire qu’enfin nous réussissons à nous mettre de nouveau d’accord sans même se prendre la tête ou autre. J’hoche par ailleurs la tête à sa remarque, étant totalement d’accord avec ses dires « Bien entendu, de toute manière il faut que l’on discute un peu plus » C’est la base d’une amitié la communication et justement en nous éloignant c’est ce qui nous a autant mis à mal. Il est évident que tout ça n’aura pas été l’idée la plus brillante que l’on ait eu que de prendre nos distances, mais au moins maintenant on est au courant qu’il nous est impossible de nous tenir éloigné l’un de l’autre d’une façon ou d’une autre. Je rigole d’ailleurs en la voyant aussi enjouée à l’idée de reprendre nos anciennes habitudes tandis que j’hoche la tête de haut en bas tout en la regardant « Ah bon ? J’ai hâte de gouter là, tu me mets l’eau à la bouche » A tel point que je finis mon verre de rhum d’une traite avant qu’elle ne me mette un peu plus à la page sur sa vie « Oh je vois et alors votre relation se passe mieux ? Disons que c’est plus cordial entre vous maintenant ? Nooon ? C’est cool ça alors » Fumer c’est une chose mais il est vrai que toutes ces drogues dures ce n’est pas bon à consommer. J’en vends et je sais les dégats que ça peut causer, cependant c’est mon gagne pain donc malgré tout cela je continue d’en vendre même si cela ravage des vies. Seulement savoir qu’elle n’y touche plus ça me fait plaisir pour elle, c’est une première victoire déjà. « Bah moi j’vais commencer à mettre mon trafic en stand by puisque je vais partir au Spring Break là et sinon bah les affaires roulent même si j’dois avouer que la faculté commence à me saouler de plus en plus, mais j’en ai besoin pour les cours de marketing, ça peut toujours aider sur le terrain. Et d’un point de vue personnel c’est plutôt calme pour ne pas dire le néant » Il est vrai qu’en ce moment je me suis sorti focalisé sur mes activités nocturnes afin d’être sûr de ne manquer de rien au Mexique et de ne pas être dans la merde à mon retour, donc j’ai pris très peu de temps pour moi. Je la regarde rouler et je rigole en la voyant faire « Ah oui carrément tu nous fait un pur de chez pur comme ça se fait à Amsterdam » Ce soir il est évident que l’on ne va pas être très frais à ce rythme « Du coup inutile de préciser que ce soir tu dors ici » Entre l’alcool et l’herbe, c’est évident que je ne vais pas la laisser partir « Toute manière tu connais le chemin et y’a toujours ton pyjama de rechange ici si tu veux dormir en étant à l’aise » En triant un peu mes affaires j’ai remarqué qu’il me restait un tas de connerie de la Bulger ce qui m’avait fait rire en soit car même en ayant disparue de ma vie, elle était finalement toujours un peu là

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Je hochais la tête, à ta réponse, je t’avais déjà vu à l’œuvre pour savoir qu’en effet t’étais discret pour ne pas te faire prendre, sauf que le danger était partout. Même, en prenant toutes les précautions, on pouvait se retrouver derrière les barreaux en un claquement de doigt, mais n’était-ce pas aussi pour ça qu’on aimait tant dépasser les limites ? Pour jouer avec le danger au risque de se brûler les ailes. Et pour se brûler les ailes dans notre relation, nous étions doués, après ces mois d’absence, on arrivait finalement à renouer un dialogue, qui plus est, constructif. La communication n’avait jamais été une force pour moi, mais il fallait croire que comme tout l’monde, je commençais à mûrir. « Je suis carrément d’accord. » Et la preuve, c’est qu’on arrivait réellement à se comprendre de cette façon. Passez le côté sérieux, je bondissais sur moi-même pour te montrer et rouler ma dernière trouvaille. Petit rire en t’entendant saliver presque d’ici, puis je tournais la tête pour mieux te voir finir mon verre. « Tricheur, tu prends de l’avance, quand j’suis occupée. » Te disais-je en haussant les sourcils, faussement boudeurs, trahie par le sourire qui dessinait mes lèvres. « Carrément, c’est même au-delà de cordial, on s’entend réellement, on parle de tout. Merci, c’est grâce à lui que j’ai pu le faire. » Quoi que c’était que le début, depuis quelques jours tout au plus, mais je tenais bon et je m’accrochais à une conversation pleine de sens, qui m’ouvrait des nouvelles portes pour l’avenir. Si je voulais briller, il fallait pour ça que je sois dans ma meilleure forme. L’ecstasy, c’était terrible, ça m’envoyait dans un monde plus idyllique, ça taisait mon côté dark et mes pulsions négatives, mais je savais que ça m’détruisait plus que ça ne m’aidait. « Même pas que pour le business, pour plus tard aussi, tu te vois vendre ta drogue à 70 piges ? » Que je pouffais en riant.« Tu y vas ? Je vais p’tre passé le temps de quelques jours moi aussi et puis tu mérites bien une pause. » Entre tes études et ta clientèle, tu devais avoir un emploi du temps chargé. M’bref, je tassais bien la ganja entre mes doigts, avant de passer ma langue le long de la feuille. « Ce n’est pas quelque chose qui nous fait peur » Grand sourire, avec les yeux papillonnant, abusant sûrement de mon visage d’ange pour te faire craquer. « C’était déjà prévu dans ma tête, sauf si ça se passait mal. » Que j’avouais, ayant préféré ne pas être trop optimiste. « On a du temps à rattraper de toute façon. » Je m’enfonçais à nouveau dans le canapé, ne manquant pas de prendre mon verre de ma main libre et de le boire à mon tour cul-sec. « Tu les gardais parce que je te manquais trop, avoue ! » Que je soufflais en te donnant un coup de coude et te donner le joint. « A toi l’honneur. »

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Tout ça c’est nouveau pour nous, réussir à avoir une discussion constructive, d’habitude il y en a toujours un de nous deux pour en rire et ne pas prendre la conversation au sérieux, sauf que là Izzy avait tiré la sonnette d’alarme et elle avait eu raison puisqu’avec tout ça on est passé au bord de l’adieu sans retour possible. On réussit justement à trouver un accord ce qui me fait plaisir au fond car bien entendu c’est toujours plus agréable d’avoir ma partenaire idéale pour faire nos conneries, continuer à jouer avec le feu. D’ailleurs pour fêter tout ça elle nous roule un joint car elle souhaite me faire gouter sa ganja donc je la laisse faire et de mon côté je finis d’une traite mon verre, l’entendant se plaindre ce qui me fait rire alors que je me sers un autre verre sans plus tarder « C’est pas mon problème » Je rigole de plus belle en haussant les épaules avant de lui faire un clin d’œil pour l’écouter me parler de son frère et des progrès dans leur relation ce qui est pas plus mal à vrai dire « Et comment vous êtes passé du tout au tout ? Il a changé considérablement ou alors c’est toi ? Ou même les deux en fait ? » Oui parce que c’est évident qu’elle a muri Izzy, sans cela aujourd’hui on n’en serait pas là à discuter nous non plus « Comme quoi votre entente s’est présentée au bon moment » Oui car c’est toujours plus difficile de passer des épreuves de ce genre seul dans son coin. Non pas qu’elle soit faible, mais juste lorsqu’il s’agit de drogue dure, les dégâts sont colossaux et le manque se fait vite ressentir. En tout cas c’est une bonne chose pour elle et ça me fait plaisir pour elle « Oui c’est sûr aussi mais j’sais pas si j’compte faire ma vie dans le business non plus » Il faut dire je me concentre tellement sur mes affaires que je suis un peu plus absent en cours. Enfin je suis là physiquement mais pas forcément mentalement car je réfléchi à comment faire pour augmenter mon chiffre d’affaire encore plus. « Ou alors en tant que trader. En montant ma boite bien sûr car au moins j’peux avoir de chef, au mieux je me porte. Par contre faut juste que j’évite d’avoir un destin à la Jordan Belfort » Je suis cependant conscient qu’automatiquement pour en arriver là il me faudra commencer au bas de l’échelle pour avoir les bases et au bout d’un an ou deux pouvoir lancer mon entreprise. Mais après tout pourquoi pas moi ? « Ouais ça va me faire du bien de souffler un peu et puis de pouvoir un peu profiter des plages et tout. J’commence à étouffer à Boston. Si tu passes fais-moi signe, tu sauras ou me trouver. » Prendre un bon bol d’air frais, changer de pays ça ne peut qu’être bénéfique aussi bien pour moi que pour elle, au moins ça évite de perdre totalement les pédales. J’essaye en général, hormis mes premières années à Harvard, de toujours participer au Spring Break ainsi qu’au Summer Camp car pour l’avoir vécu c’est très compliqué de rester à Boston quand tout le monde quitte la ville. Elle finit de rouler cependant et je suis surpris de voir qu’elle nous a fait un pur mais au fond ça ne me dérange pas bien entendu « Non c’est sûr on n’en est pas à notre premier » Il faut toujours que l’on soit dans l’abus, à repousser les limites, c’est comme ça. « Dormir dans mon lit ça t’avait manqué à ce que je vois » Sourire qui s’agrandit alors que je me mords la lèvre inférieure tandis qu’elle finit à son tour son verre de rhum « Aaaah bah c’est pas trop tôt, j’ai cru que t’allais jamais le vider » Je suis toujours autant joueur et taquin tandis que je ne tarde pas à la servir de nouveau « Oh ça tu l’as dit et pas qu’un peu » Il est vrai qu’entre nous ça a été le silence radio pendant plusieurs mois donc pour en avoir à rattraper du temps, il est clair qu’on en a. « Ouais, j’ai même dormi avec pour te dire » Bien entendu je rigole, mais je ne peux pas m’empêcher de déconner. Finalement on a beau ne pas s’être fréquentés pendant plusieurs mois, au final les choses ne changent pas entre nous, on est toujours aussi proche, taquin, joueur et j’en passe. Je saisis le joint qu’elle me tends avant de caresser son épaule « Attention, tu vas finir par te le casser à force de t’en prendre à plus fort » Sourire qui s’étend sur mon visage tandis que j’allume le cône sans plus tarder, tirant sur ce dernier, laissant la fumée embrumer mes poumons, noircir un peu plus mon âme avant de recracher le tout dans l’air, m’amusant à faire quelques ronds alors que l’odeur de sa ganja commence à propager. Je lui rends ce qui lui appartient tout en hochant la tête « Elle est démoniaque, j’suis fan » Ouais j’adore c’est clair et ça ne fait aucun doute sur la façon dont nous allons finir ce soir. On va planer et boire à outrance. Je trempe mes lèvres dans mon verre avant de m’étirer et de la regarder faire à son tour « Qu’est ce que tu dirais d’un petit jeu pour reprendre les affaires ? A moins que tu ne préfères un simple film »

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Sans perdre une minute de plus, j’effaçais le côté sérieux de ma personnalité, pour reprendre les rênes de mon corps et de mon esprit, telles que je les aimais. Très peu utilisé, préférant le rire aux longues discussions barbantes, je retrouvais finalement mon état initial. « Ce n’est jamais ton problème ! » Que je soufflais amusée, avant de détailler les changements qui avaient été opérés dans ma vie, quand on s’était écarté mutuellement des nôtres. « Le départ de Quinn et Connor. » C’était peut-être bête, mais nos valeurs étaient aux antipodes de nos comportements envers les autres. Les sangs qui coulaient sur nos mains, ne signifiaient pas qu’on n’avait pas de cœur, juste que toute la place était pratiquement prise par les membres de notre famille. « C’est lui qui m’a poussé à le faire. » Mais j’étais loin de me douter que je finirais par en reprendre une fois et semer le chaos autour de moi. Je te retournais la question essayant de comprendre ou toi, tu en étais à ton tour. « Tu devrais réfléchir à quoi faire plus tard, moi, je sais que j’ai le Nephilim auquel me raccrocher, si tout part en vrille. » Et mine de rien ça rapportait pas mal d’avoir son entreprise. Malgré les contraintes, j’étais heureuse d’avoir quelque chose à moi, sans laisser l’illégalité s’emparer de mon mini empire. « Ouais, c’est une bonne idée si tu arrives à gérer les courbes de la bourse, mais ça reste risqué non ? » Je relevais les yeux un instant, avant de me rappeler un film étranger. « Je ne sais pas si tu regardes les films étrangers, mais j’ai vu un film français sur ça, j’dois l’avoir sur mon pc, j’te le filerais à l’occasion, si tu veux. » Si ça t’intéressais bien sûr. Mais forcément, le mot qu’était à toutes les lèvres dernièrement, c’était le spring break. « Ouais Marla aimerait que j’y aille un peu avec elle du coup, je me suis organisée avec Deirdre pour qu’on puisse y aller chacune à tour de rôle. » Les inconvénients d’être boss. « Ouais, je passerais te voir, de toute façon, je serais à chaque soirée arrosée. » Je n’avais pas tant changé que ça. Sourire aux lèvres, je continuais de rouler, prise par l’ambiance légère qui régnait autour de nous. « Exactement. » Et sûrement pas le dernier. « Fais pas le barbot, ton canapé est très confortable aussi. » Et puis entre nous, j’conduisais rarement, j’étais plutôt du genre à marcher des kilomètres dans ma ville, à la nuit tombée. Je m’installais, terminais mon verre de traite, avant de te taquiner sur mes affaires. « Je suis irremplaçable, c’est vrai, je te comprends, même moi, j’dors avec mes vêtements tellement je m’aime. » Que je pouffais, avant de m’enfoncer un peu plus dans le cuir. Petit regard en coin à ta remarque. « Pour ça, il faudrait que tu sois plus fort que moi » Que j’ajoutais, mon sourire semblable au tien. Peut-être l’étais-tu, mais peut-être pas et j’préférais pas savoir, parce quand dans mes moments les plus sombres, je n’étais pas du genre à contrôler mes mouvements, fonçant, sans réfléchir, préférant oublier les attaches pour préserver ma survie. Ma vie, elle n’avait pas de prix. Tu tirais dessus, t’amusais à faire des ronds, avant de me le donner à mon tour, tirant légèrement dessus, inspirant la fumée, puis une deuxième bien plus grosse, pour m’enivrer de ses vertus. « Putain… » Elle était plus bonne que moi, un comble. Relevant le cône coincé entre mon index et mon majeur, je la regardais avant d’ajouter. « J’ai trouvé ma partenaire idéale. » Petit rire avant de te la rendre. « Tu penses à quoi comme jeu ? » Les soirées pépères, c’était bien, mais pas pour des retrouvailles !

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On fait chacun le point sur nos vies pour nous mettre à jour des dernières nouveautés tout en parlant aussi de l’avenir, chose que je fais rarement car je suis du genre à vivre dans le présent, ne tournant jamais la tête vers le passé ni particulièrement vers l’avenir car on se construit au jour le jour, même si effectivement un empire se bâtit aussi sur le long terme. Sauf que le genre d’empire dans lequel je baigne, il vaut mieux privilégier le moyen-court terme pour prendre le moins de risque, pour empocher un maximum sans risquer de se faire rattraper par la patrouille. Et justement ce que me dit Izzy a du sens, je ne peux pas rester bloquer là dedans, il faut que je vois plus loin pour éviter les ennuies ou avoir quelque chose à quoi se raccrocher si jamais les choses tournent mal. Et c’est tout naturellement que je lui parle de la bourse, du fait d’être courtier car j’ai un peu d’expérience là dedans, que tout dépend de nous et que c’est le genre de métier ou l’on peut être bien payé et surtout au rendement, ce qui en fait aussi bien son avantage que son inconvénient sauf que je connais mes qualités. « C’est risqué, c’est compliqué mais ça me définit bien. Je baigne dans le risque et le danger depuis toujours. Ce serait une façon de ne plus être sur le terrain, mais de continuer à prendre des risques » Bien sûr il y a deux genre de courtier, celui bienveillant qui se refuse de vendre n’importe quoi, et celui qui vend du vent justement, des actions totalement bidons voire inexistante et inutile de préciser quel genre je serais, c’est une évidence. « Ouais pourquoi pas ça peut toujours être utile » J’ai déjà le loup de Wall Street pour me mettre en garde sur les choses à ne pas faire donc c’est un bon début, et de même pour le livre de Jordan Belfort. L’idée est d’agir un peu comme lui mais avec une finalité totalement différente. « Pas de soucis bah on risque de se croiser alors dans ce cas » C’est drôle comment dès qu’il s’agit de débauche, on se comprend totalement, on agit de la même façon, on est sensible à tout ce monde là, il est dangereux mais foutrement attrayant. « Et tu seras plus proche des chiottes pour aller vomir aussi c’est vrai, c’est un choix de luxe le canapé en fait » Est-ce que je mets en doute ses capacités à encaisser la soirée ? Un peu, mais disons que c’est surtout pour déconner que je le fais car on en est pas à notre première de ce genre. Cependant comme toujours il faut que je réponde du tac au tac parce que j’aime ça. Je l’écoute se jeter des fleurs et je pouffe de rire tout en secouant la tête de gauche à droite « Alors toi t’es toujours dans la sobriété c’est hallucinant » Tout cela dit sur un ton on ne peut plus ironique bien entendu. Elle est définitivement épuisante la Bulger quand elle s’y met. « Il ne vaut mieux pas qu’on le sache » Non ce serait désastreux pour nous deux. Je sais de quoi je suis capable une fois à bout, quand plus rien ne compte et que je perds le contrôle, que ma vie est en jeu et ce n’est pas un risque que je tiens à prendre avec elle. Dans un premier temps je fume son cône avant de lui céder et je ne peux m’empêcher de rire à sa remarque à propos de ce dernier qui est des plus savoureux et puissant. « T’auras fini par trouver ton essentiel c’est bien. Il te reste plus qu’à lui passer la bague au doigt et dans un futur plus lointain faire des gosses » Puis je rigole quand elle me le tend « Mais pour le moment t’es partageuse c’est bien » Clin d’œil que je lui adresse tout en souriant avant de tirer dessus longuement afin que les effets se propagent rapidement jusqu’à mon cerveau. « Tu sais là dedans ça grouille d’idées et surtout quand il s’agit d’alcool » Je pointe ma tête tout en pouffant de rire avant de regarder mon verre dont je me saisis tout en lui passant le cône « Jeu de cartes, action ou vérité, Shi Fu Mi pour tout ce qui est classique » Je bois dans mon verre laissant un petit moment d’attente avant de reprendre « Sinon y’a un peu plus poussé et traitre. Tu dois me faire deviner un objet dans la salle ou un objet en général et à chaque indice que je te demande je dois boire, à chaque question que je pose je bois, chaque fois que je me trompe dans mes propositions aussi et à la fin du premier affrontement, celui qui a eu besoin de plus d’indices entre nous deux tire une latte, celui qui a fait le plus de proposition aussi et ainsi de suite » Je la regarde tout en plissant les yeux « Tu me suis toujours ça va ? Ou c’était trop compliqué ? »