Une bouteille à la mer, un drapeau blanc, la renaissance d'un lien perdu. T'y pense de plus en plus, chaque jours un peu plus. Vie paisible à Boston n'est plus sans sa présence. Trou béant dans ton cœur se creuse encore et encore lorsque tes songes s'envolent en sa direction. Putain t'aurais pas pensé que ça aurait pu être le cas, Katalia. Cette main qui glissait nonchalamment sur ton avant bras te provoquant un léger frisson, ses traits qui s’éveillaient lorsque son rire emplissait la pièce, ses sourcils froissés et son sourire en coin lorsque vous étiez cachés derrière une voiture en filature, ces discussions jusqu'à pas d'heures et cette chaleur qu'il apportait dans ton cœur. Lui. Ces souvenirs sont loin mais ils te paraissent pourtant comme hier. Parce que passées la haine et la rancœur, le regret et la morosité se sont imposés à toi. Le soleil s’immisce parmi les nuages, l'un de ses brins vient caresser ton visage et toi, à ce instant, tu te jures d'arranger les choses. Soupir, regard sur l'écran de ton téléphone, il est déjà l'heure de rejoindre cette amie t'attendant chez elle dans ce beau quartier. Tu te lèves, laisses le banc derrière toi et attrapes d'une main le paquet kraft dans lequel se trouvent des cafés et de délicieux petits gâteaux de la boulangerie par loin. Une bourrasque passe, tu plisses les yeux et chasses tes mèches obscurcissant ta vision. Frêle être secouée par la brise vive, illusion d'une douceur fragile à la merci du vent. Tu vacilles mais tu ne flanches pas. T'aimerai pourtant, tout serait plus évident. Tu disparais de la vue des passants en entrant dans l'immeuble, l'ascenseur s'ouvre devant toi et tu rentres sans même relever la tête, attention perdue sur le petit écran. « Bonjour. » Tu n'es pas seule et tu redresses légèrement la tête pour appuyer sur le bouton du sixième étage. Un poids s'abat sur toi, tu le sens mais tu ne comprends pas. Et puis, tu sens ce regard, alors que l'ascenseur commence à monter. Tu relèves un peu plus la tête, repousses tes mèches dans ton dos avec une main puis reste interdite. Ce visage que t'as cherché partout, dans tes pensées et dans les rues. Il est là. « oh » t'as perdu l'usage de la parole, t'es surprise, désemparée, déroutée. Regard qui passe sur le compteur des étages. Tu veux partir d'ici, tu veux fuir. T'as pas prête à avoir cette conversation, tu n'as pas assez répété les phrases dans ta tête. Tu ne sais pas s'il est prêt. Tes pupilles glissent sur ses traits et tu sais qu'il n'est pas prêt. Putain, impossible de t'échapper. Ton cri du cœur s'affiche subtilement sur tes lèvres et t'as juste tellement peur qu'il le balaye d'un coup de revers de la main agrémenté d'un regard noir.and i can see it,
i can feel it
@Ilhan Locke
cambridge, ven 17 avr
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(Katalia Borgia)