Tu le sens mais tu le caches. Au plus profond de toi et aussi longtemps que cela pourra durer. Ce soulagement de te sentir bien, à nouveau, à Boston. Presque un mois que ces maudits souvenirs se sont imposés à toi. Presque un mois à fuir les conversations sérieuses à ce sujet, à tourner le regard lorsque ton psy cherches un peu trop loin et à ingurgiter comme des bonbons ces petits cachets tous les soirs. Mais les airs de la ville et les mains tendues vers toi de tes amis ont su te conforter dans l'idée que, ouais, t'as bien fait de rentrer. Tu ne peux pas rester ad vitam aeternam recluse en Italie. C'est ta vie à terme, l'Italie, mais ce n'est pas ta vie au présent. Alors t'es revenue, t'es revenue et t'as retrouvé une partie de toi que t'avais laissé ici. Lukas t'avait apprit par inadvertance que le démon blond était décédée et Tomy n'avait donné aucuns signes de vie depuis ce dernier échange à l’hôpital. C'est assez étrange, mais désormais, le fait de l'avoir vu là bas te laisse à penser que tu serais de nouveau mieux ici. T'as passé la journée à la pforzheimer house, à tenter de rattraper ton retard en cours, à voir tes présidents pour leur raconter ton absence et surtout retrouver @Swann Newell, ta Swann. Elle fait partie des personnes qui t'ont manqué, et que t'es heureuse de retrouver. Ce soir, une soirée est organisée dans la maison, t'as étonnamment décidé de rester simple, jean noir, tee-shirt col roulé gris clair et des jolies baskets claires aux pieds. Ouais, des baskets, pas des talons. Le soleil d'Italie t'as décidément bien plus tapé sur la tête que prévu. Tu te rends à la soirée avec une voisine de chambre de la pforzheimer house, attaches tes cheveux en queue de cheval basse et vas attraper un verre que tu remplis d'un mélange vodka-sprite. Tu passes une bonne soirée, en soit, ça te fait du bien d'être revenue, de te retrouver tous les membres de ta maison. Depuis ton arrivée ici, t'as toujours adoré en être une membre, et hormis trois ou quatre, ils sont tous chaleureux lorsque tu vas parler aux uns et aux autres. A chaque nouveau pfo que tu vas saluer, tu trinques avec un verre à la main nouvellement remplit. Si bien que, rapidement, ta tête commence à tourner légèrement alors que tes idées sont de moins en moins claires et de plus en plus bénin. Tu ris à quelques mots prononcés par Cléolya avant que ton regard ne se perde dans la pièce. Et là, ton cœur a comme un loupé. Son. putain. de. visage. devant toi. Tu paniques, tu lâches la conversation avec Cléolya et traverses la pièce à grandes enjambées pour rejoindre l'endroit où il se trouve. T'as le cœur au bord des lèvres, les larmes qui montent, tu clignes plusieurs fois des yeux pour tenter de te réveiller de ce cauchemar. Mais rien n'y fait, il est toujours là et son visage de plus en plus en gros plan car tu lui fonces littéralement dessus. Tu l'arraches à sa conversation avec un autre pfo en lâchant un « excuse moi, je peux te parler une minute ? » L'intonation de ta voix laisse à penser qu'il s'agit d'une question, mais il n'en est rien. Et ça, il saura aisément le lire dans ton regard. Il se lève et te suit dans le couloir des chambres, ce même couloir où des mois auparavant... bref. « je t'avais pourtant prévenu de ne plus chercher à me contacter ! » Tu plantes ton regard noir dans le sien et déverses ta haine à travers ces quelques mots. Son regard à lui semble perdu et désemparé, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Putain, il est si surpris que ça de ta réaction ? Bordel de merde, qu'est ce qu'il fou ici ?! Tu tentes de dompter ta respiration, pas pour te calmer, non non, juste pour avoir la force de continuer sur ta lancée « c'était une erreur, ce baiser était une affreuse erreur, ça ne voulait rien dire, ça ne voulait pas dire que tu pouvais revenir ici ! »i feel everything from
my body to my soul
@Ottis Abatucci
pforzheimer house, sam 18 avril
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(Katalia Borgia)