On parle de manque de drogue, manque de clope, manque d'alcool. Mais le pire, c'est le manque de quelqu'un .

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when you have a smile on your pretty face.

sous-titre, sous-titre, sous-titre, sous-titre... } Athénais, assise sur le fauteuil, près de la fenêtre, laissa tomber sa tête et observa en silence la neige qui tombait dehors. Il avait suffit à cette poudre blanche de tomber pour dissimuler les traces rouges qu'avait fait l'explosion quelques jours plus tôt. Ils avaient tous perdu quelqu'un qu'ils connaissaient ce jour là. Que ce soit un ami, une connaissance, un membre de la fraternité ou même un professeur. Mais à cet instant, la jeune fille s'en fichait. Ils auraient pu tous mourir, cela n'aurait rien changé à la manière dont elle se sentait.
Elle jeta un coup d'oeil au garçon allongé sur ce lit d'hopital trop blanc à son goût. Elle le connaissait comme un garçon surexcité, qui ne manquait jamais une occasion de sortir faire la fête, qui avait toujours une réplique en stock, et qui, malgré tout, était toujours là pour elle. C'est d'ailleurs pourquoi il se trouvait là. Parce qu'il avait été là pour elle. Parce que, malgré les débris de béton, de voiture et autre qui volaient dans tous les sens, il s'était jeté entre les mains du diable pour la mettre hors de danger... Et il avait plongé dans le coma.
Cette pensée humidifia ses yeux verts. Elle qui ne pleurait quasiment jamais, elle était devenue drôlement émotive depuis l'attentat. Trop même.

Athenais & Jules

“ how to save a life ”

Se retrouver dans le coma sur un lit d’hôpital n'était pas quelque chose d'anodin. Jusqu'à aujourd'hui, Jules avait toujours réussit à éviter ce genre d'endroit. Jamais d'overdose malgré la drogue en grande quantité qu'il avait pu ingurgiter, jamais de coma éthylique malgré ce grand nombre de cuite qu'il avait pi se prendre, jamais un seul accident de voiture malgré la vitesse à laquelle il adorait rouler sur les petits chemins comme les voies expresses. Jamais la mort n'avait osé lui tendre la main, même quand il avait cumulé alcool, drogue et vitesse, non, la mort attendit une noble cause pour se présenter à lui.
De nombreuses personnes disent que l'amour tue. Jusqu'à ce jour Jules trouvait cette phrase beaucoup trop dramatique, mais maintenant il pouvait la comprendre et même la vivre.. enfin presque. Biensur Jules ne va pas mourir, le héros ne meurt jamais, mais à ce moment là personne ne le savait. Il avait risqué sa vie pour sauver celle d'Athénais, et il se retrouvait dans ce lit d'hopital.
Conscient mais incapable de bouger, de parler ou d'ouvrir les yeux, il ne savait pas où il était. La seule chose qu'il entendait c'était un bip infernal qui semblait battre au rythme de son coeur. Dieu qu'est-ce que ce bip l'énervait! Il se dit que c'était peut-être terminé, il était mort et était condamné à vivre avec ce bip pour l'éternité, voilà à quoi ressemblait l'enfer. Pas de rouge, pas de feu ni de jolies diablesse, seulement du noir et ce bip.
Une voix grave fit interrompit les pensées de Jules "Mademoiselle Westfield? Je voulais vous informer que Jules va bien. Il devrait se réveiller d'ici peu, et quand ça sera le cas appelez une infirmière. " Personne ne répondit. Westfield? Ce nom lui disait bien quelque chose mais il n'arrivait pas à le relier à un prénom ni même à un visage... Il se tritura l'esprit jusqu'à se replonger dans un sommeil profond pendant, semble t-il, quelques heures, avant de ce souvenir et de brusquement se réveiller. "Athénais!" Ca y est, il s'en souvenait! Sa meilleure amie, son âme-soeur, biensur il n'y avait qu'elle pour rester à son chevet de si nombreuses heures.

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sous-titre, sous-titre, sous-titre, sous-titre... } La jeune fille, perdue dans ses pensées, regardait toujours par sa fenêtre. Encore un petit regard vers le garçon sur le lit et le chagrin revint. Après tout, c'était de sa faute. Si elle ne s'était pas énervée la veille contre Jules, il n'aurait jamais insisté pour la voir après les cours. Il n'aurait donc pas été dans le parking mais probablement dans leur chambre à la Mather House à se rouler un petit join. Il ne se serait pas jeté littéralement au milieu du champ de bataille pour la mettre en sécurité. Au prix de sa vie, ou presque.
La neige tombait toujours dehors. Athénais se souvint la première fois qu'ils se virent. Ils devaient avoir environ dix ans... On avait tappé à la porte et elle avait été ouvrir, trouvant ainsi une grande dame sur le pas de la porte avec un garçon qui semblait un peu plus vieux qu'elle. Elle se souvint de ce sourire narquois qu'il avait arboré. Elle se souvint les avoir fixé quelques secondes puis leur avoir claqué la porte au nez. Haha.. C'était le début d'une folle aventure. L'aventure de sa vie, en fait.
Une infirmière passa la tête par l'entrebaillement de la porte et lui sourit.
"Mademoiselle Westfield? Je voulais vous informer que Jules va bien. Il devrait se réveiller d'ici peu, et quand ça sera le cas appelez une infirmière. "
La jeune fille ne lui répondit même pas. Cela faisait quatre jours qu'ils lui répétaient la même chose. Ils devaient simplement en avoir marre de la voir trainer dans les couloirs avec ses écouteurs et ses mugs de café anglais. Il faut dire qu'elle n'était pas très amusante depuis l'attentat mais après tout, qui l'était ?
Elle se leva du fauteuil et prit le tabouret à côté du lit. Cela lui faisait bizarre de voir son meilleur ami si calme, lui qui habituellement n'arrêtait jamais. Elle posa sa tête sur les genoux du garçon, comme pour s'assurer qu'il était toujours là, en chair et en os, et s'endormit.

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Intérieurement c'était comme si il venait de bondir de son lit, et dans un énorme sursaut avait tout envoyé valser: les appareils, le lit, les médecins... Mais à l’extérieur il était incapable d'une telle puissance. Il avait l'impression d'être un légume, désormais seuls ses yeux pouvaient bouger.
Il tenta d'analyser la situation. A côté de lui se trouvaient un lit vide, tout un tas de machines faisant "bip", des rideaux, des murs blancs légèrement salis, une télévision éteinte... Il se rendit compte de la lourdeur de ses jambes, baisse la tête et la vit, elle, Athénais. La vision de sa jolie chevelure brune lui donna assez de force pour déplacer son bras jusqu'au crâne de la jeune femme et lui caresser maladroitement les cheveux. Elle se retourna subitement vers lui et resta figée avec un air surpris. Il lui sourit. "Alors... on dirait que t'es pas contente de me voir!!" Même s'il avait du mal à parler il était hors de question pour Jules de sacrifier son ironie ou ses sourires narquois, même si sous cette facade se cachaient beaucoup d'amour... ou d'amitié, tout semblait si flou depuis quelque temps et surtout depuis la catastrophe...

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sous-titre, sous-titre, sous-titre, sous-titre... } Athénais se réveilla en sursaut quand elle sentit quelqu'un lui caresser les cheveux. Non mais c'était qui se psychopathe qui se permettait de la tripotter ?! C'était ATHENAIS nom de dieu ! Et d'ailleurs, PERSONNE n'avait la droit de lui toucher les cheveux. Seulement quand elle ouvrit les yeux et découvrit ces pupilles toutes noires qui la fixaient, ce petit sourire en coin qui l'avait tant manqué et cette expression de gamin qui vient de dessiner sur le mur du salon, ce fut un choc. Il était là, les yeux ouverts, la fixant. Mais elle, ne semblait pas pouvoir bouger quoi que ce soit. Elle resta seulement là, à le fixer avec des yeux ronds et la bouche ouverte.
"Alors... on dirait que t'es pas contente de me voir!!"
Athé resta figée un instant puis, comme si ils ne s'étaient jamais quittés :
" Ptit con ! Qu'est-ce qui t'as pris de te jeter sous les cailloux ?! Et puis jte rappelle que c'était ta semaine de vaisselle donc j'ai dû tout faire à ta place ! "
Ca paraissait étrange comme réaction, certes, mais Athénais n'avait jamais été le genre de fille à montrer explicitement ce qu'elle ressentait. Elle avait toujours préféré se cacher sous ses répliques sarcastiques.

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Jules ne se sentait pas très bien. "Normal" me direz-vous, il venait quand même de subir un réel traumatisme, mais son mal être n'avait rien de physique. "Ptit con ! Qu'est-ce qui t'as pris de te jeter sous les cailloux ?! " C'était donc ça... les cailloux. La scène commençait à lui revenir en mémoire petit à petit, même si certaines zones restaient encore sombres. Il ne savait pas s'il voulait connaître toute l'histoire ou s'il préférait oublier pour s'en sortir. Pour l'instant il se voyait seulement sauver Athénais de cette catastrophe et la simple idée de cet acte héroïque lui faisait plaisir. Il aurait tout fait pour elle. "Et puis jte rappelle que c'était ta semaine de vaisselle donc j'ai dû tout faire à ta place ! " Ahh la fameuse corvée de vaisselle de la maison Mathers..! Il adressa à Athénais son petit sourire en coin habituel, bien heureux de constater qu'elle n'avait pas perdu son humour malgré ce qui venait de se passer. Il était tellement heureux de la trouver face à lui, elle et pas quelqu'un d'autre. Après tout c'était sa meilleure amie, ils se connaissaient depuis une éternité, ils se connaissaient même par coeur... "Qu'est-ce qu'elle dit la grincheuse? Tu préférais y passer peut-être? T'aurais pas supporté être a ma place, tu es si douillette!" Il aurait bien voulu la serrer dans ses bras, ou se rapprocher d'elle mais il en était incapable. Elle avait cet air triste sur le visage qu'il aurait voulu faire s'effacer, pourtant d'où il était il se sentait impuissant, incapable de la réconforter quoi qu'il dise ou quoi qu'il fasse. "Si tu veux me dire merci tu peux prendre mon tour de corvée et t'engager à ranger notre chambre jusqu'à la fin de l'année!" Il ne savait pas non plus si l'humour était le bienvenue dans ce genre de moment, il espérait juste qu'elle ne se sente pas coupable.

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