Florence, ma ville, ma maison, mon tout. Je l'avais prédis, j'avais prévenu Eddie que j'étais capable d'aller jusqu'en Europe pour fuir ma vie à Boston. Comme c'est plaisant de retrouver le soleil italien, entendre parler dans ma langue, ce roulement des 'r' et cette façon de parler fort avec des gestes. J'me sens comme un poisson dans l'eau. Mais un poisson enfermé dans son bocal qui tourne en rond. Avec ses pensées. Avec les images qui ne veulent pas quitter mon esprit. J'ai qu'un seul mot en tête : Kat. Pas Katalia, juste Kat. Je peux pas me la tirer de mon esprit, et malgré les pilules que je m'enfile tous les jours, elle reste quand même. Je dors pas la nuit, je vis pas la journée. Je suis tel un fantôme qui rôde dans les rues de son passé. Revoir mon grand-père, mes amis d'enfance, ne m'apportent même plus de plaisir. Manger chez le pizzaïolo Emilio n'est plus devenu mon terrain de jeu préféré. Je pensais réellement que fuir l'Amérique m'aiderait... mais c'est comme si ce continent me collait à la peau. Ce qui me fait mal, c'est également la mort d'Alyson. Car même si elle a été trop loin avec Kat, elle a été là pour me relever dans les moments les plus sombres. Elle m'a appris à devenir un homme plus fort, avec un mental d'acier. Je connais toutes les failles qu'il faut. Mais à quoi bon m'en servir maintenant ? Je n'ai plus goût à rien. Mon coeur saigne. Dans la salle de bain, ça m'arrive de contempler la plaie sur mon ventre, celle que m'a faite Katalia, et de la gratter avec mes ongles pour la refaire saigner. Pour retrouver la sensation que c'était quand elle m'a presque planté. Tordu, oui, je le suis un peu plus chaque jour. Quand est-ce que je vais rentrer à Boston ? Sans doute jamais. J'en ai fini avec ça. Je peux plus. Je peux même plus me regarder dans l'miroir. Encore un soir, sans doute le soir de trop, où je me fais embarquer par mes "nouveaux potes", les voisins de mon grand-père. On va dans un bar, mais pas un bar classique, le bar de la débauche. Celui où j'avais trop souvent eu l'habitude de me faufiler avec une fausse carte identité quand j'avais dix-sept ans à l'époque. C'est même dans ces toilettes que j'ai perdu ma virginité. Je retrouve des connaissances, elles sont contentes de me voir mais je n'arrive plus à afficher ce sourire faux. Je pensais pouvoir me fondre dans la masse, replonger dans le passé et y rester enfermé sans savoir où j'fous la clé. Mais ça ne marche pas. Je suis saoul, je ne compte même pas le nombre de shots qui traversent ma glotte. Je me tiens aux murs pour ne pas perdre l'équilibre et je me faufile dans les toilettes. Des toilettes communes, petites, ou tu dois souvent faire la file. Quand vient mon tour, je claque la porte derrière moi, oubliant de la verrouiller et je sors un petit sachet avec plusieurs pilules de différentes couleurs. Laquelle prendre ? Laquelle pouvait encore me faire effet ? Mes neurones sont déjà déchiquetées, mes yeux sont rouges sang et mon visage ruisselle de transpiration. Stop. Tu arrêtes Tom. Mais j'ai pas cette petit voix qui se met en alerte. Alors sans réfléchir. Je prends mon téléphone pour écraser les pilules dans le sachet et je verse la poudre sur la lunette de la toilette, fermée. Je fais trois lignes avec ma carte de banque, je prends un billet, et je m'enfile un premier rail. Suspens. Un deuxième. Silence. Et le troisième. Le troisième c'est celui de trop. Je me sens valser en arrière, les yeux hors de leurs orbites et je cogne ma tête sur la porte de la cabine qui s'ouvre et laisse tomber mon cadavre sur le sol. Bang. Le trou noir. J'entends juste des hurlements féminins, des bruits, des pas qui se pressent, et puis... plus rien.il pericolo della passione @Katalia Borgia
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(Ottis Heimann)
✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you .