Hello darling (Pv Dmi)

Ce n'était pas prévu et pourtant il se trouvait là, devant une porte d'entrée. Une épaisse écharpe en laine était enroulée autour de son cou, il s'était couvert, le froid étant encore bien présent dehors, encore plus en début de journée alors que la ville ne tarderait plus à s'éveiller. Il suffisait d'un coup de vent pour le faire tomber malade, il le savait parfaitement et détestant rester au lit, il n'hésitait donc pas à multiplier les couches de vêtements. Il sortit une main de l'une des poches de son manteau et tapa à la porte. Quelques coups, suffisamment forts et clairs pour réveiller la jeune femme endormie dans l'appartement. Il avait put se fournir cette adresse en prenant contact avec la famille d'Oxana qui deviendrait bientôt également la sienne. Ils étaient fiancés et ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle devienne sa femme. Il ne révélait pas de signe d'impatience. Elle portait la bague de sa mère, cela lui suffisait pour l'instant. Cela signifiait qu'il l'aimait et qu'elle l'aimait en retour. Il n'avait guère besoin de davantage ce jour-là. Il attendit dans le couloir, impatient qu'on lui ouvre et espérant qu'elle serait chez elle. Peu être avait-elle dormit chez des amis. Alors que les questions se multipliaient, la portière tourna et la porte s'ouvrit, dévoilant Oxana, fraichement réveillée. Dmitri lui adressa son plus beau sourire. Surprise. Dit-il en faisant un pas dans l'appartement, réduisant l'espace entre eux. Il lui fit un baiser sur les lèvres avant de se reculer, guettant sa réaction.

Bon attendez, faudrait rembobiner une seconde... Aux dernières nouvelles, Dmitri se trouvait à Moscou. Certes il voyageait pas mal mais... que faisait-il à Harvard? Je l'observais alors qu'il faisait un peu vers moi pour déposer un baiser sur mes lèvres. J'étais surprise. Et je ne savais même pas comment il avait eu mon adresse. Je venais à peine de m'installer. Cela faisait presque deux mois que j'étais arrivée dans cette université. Et j'étais restée quelques jours chez Calvin, le temps de trouver un appartement. Je n'avais pas voulu m'installer à la résidence des Cabots. Être entourée de filles que je ne connaissais pas et dont il fallait surement supporter les états d'âmes. Non merci. Encore j'aurais pu partager ma chambre avec Sofia, oui mais elle était une Lowell. Donc finalement, l'appartement en dehors du campus était une bonne idée. Je sortais de mes pensées pour porter mon regard sur Dmitri. Je finis par esquisser un sourire, contente de le voir. Ces dernières semaines avaient été longues et il m'avait manqué. Je lui prenais la main en le faisant entrer dans l'appartement. « Entre. Et raconte-moi ce que tu fais ici. » Je refermais la porte derrière lui puis je passais une main dans les cheveux. Bon, je pouvais oublier la grasse matinée. « Veux-tu boire quelque chose? »

Elle semblait étonnée de le trouver là. Il ne pouvait que le comprendre et n'allait sûrement pas s'en offusquer. Il ne l'avait pas prévenu de son arrivée. Peu être aurait-il dut le faire mais il n'avait jamais eu l'habitude de devoir contacter les gens avant de prendre ses propres décisions. Seule son opinion personnelle comptait alors. Il en avait évidemment discuter avec sa mère cependant : il n'allait pas partir à Cambridge sans lui dire quoi que ce soit. Elle avait été compréhensive. Dmitri estimait tout simplement que sa mère lui faisait confiance. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Il n'aurait pas apprécié que sa mère voit brusquement en lui un gamin immature et peu prêt à partir vivre dans un autre pays sans sa famille alors qu'il avait toujours constitué le pilier de sa famille, du moins depuis le décès de son père, époque ou il n'était encore qu'un petit garçon. Quand à Oxana, il n'aurait guère sut expliquer pourquoi il n'avait pas appeler. Sans doute qu'il trouvait l'idée de surgir dans sa vie comme ça amusante. Elle finit par avoir une réaction et un sourire se dessina sur son visage. Elle lui attrapa la main et Dmitri la laissa faire, entrant dans l'appartement à sa suite. Il balaya l'endroit du regard avant de se tourner vers Oxana pour répondre. Tu me manquais, Harvard est une bonne université et j'ai préféré choisir de faire mes études près de toi plutôt qu'en Russie, c'est tout. Répliqua-t'il en haussant les épaules. Non, ça va, merci. Dit-il. Il ne voulait pas l'embêter, il l'avait déjà réveillé en pleine nuit et visiblement, elle était fatiguée.

Je me retrouvais au milieu de mon appartement, face à Dmitri qui venait de débarquer à Harvard. Jusque là, je n'avais jamais pensé qu'il puisse venir ici pour me retrouver. Il avait toujours préféré avoir des précepteurs plutôt que d'aller étudier dans les meilleures écoles du monde... C'était un choix que je n'avais pas compris au départ. J'aurais été incapable de faire ce qu'il avait fait. J'étais bien trop « turbulente » pour rester enfermer chez moi avec un type ou une bonne femme qui regarde ce que je fais ou ce que j'écris, par dessus mon épaule. Beuurrk. Mais j'avoue que Dmitri a toujours été plus sérieux que moi sur ce plan. Et d'ailleurs, je ne m'étonnerai pas qu'il rejoigne les Dunster ou les Eliot. Enfin là pour l'instant, j'étais encore surpris qu'il veuille étudier dans l'université américaine. J'avais toujours ma main dans la sienne. Je m'approchais ensuite de lui, me mettant sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser une seconde fois. Je souriais à nouveau. « Avoue que je te manquais trop Golitsyne... » Puis je venais l'étirer un peu alors qu'il refusait de boire quelque chose. Je me demandais s'il était venu directement ici ou s'il avait posé ses bagages quelque part. D'ailleurs, je demandais: « Tu comptes t'installer où? » Je me dirigeais ensuite vers la cuisine, laissant à Dmitri, le soin de se dévêtir et de se mettre à l'aise. C'était Calvin qui allait être content... Je me demandais en même temps si ce dernier était au courant de la venue du grand-duc. Je venais me faire un chocolat tout en lui jetant un oeil. « En tout cas, cela me fait plaisir de te voir ici. Et j'avoue que ça fait du bien aussi de voir un visage familier. » En même temps, je me posais certaines questions, à savoir s'il n'était pas ici, en partie, à cause de ce qui s'était passé. L'attentat avait fait les gros titres des journaux. Et dans la situation inverse, j'avoue que je me serais aussi inquiétée. Je levais mes yeux ambres sur lui.