look at us now (andréa)

look at us now ★ ─ w/ @Andréa Davenport

soirée du 27 février

Une dernière soirée le Spring Break. Une soirée pour marquer l’ambiance des prochaines semaines. C’était ce que tu te hurlais dans la tête alors que tu trinquais une énième fois avec tes amis de la fac de médecine au Royal. Tu avais passé ta semaine à boire, à faire la fête. Boulot, métro, soirée, alcool, conduite aléatoire, dodo. Ton mois de février était catastrophique. Tu étais à deux doigts de tout plaquer pour vivre une vie d’ermite dans les montagnes. Mais le Spring Break allait arranger les choses enfin tu l’espérais. Tu espérais rapidement retrouver ton amitié avec Mikke, tu espérais que cette histoire de taupe avec cet agent n’allait rien donner. Ce soir tu es dans tes pensées, tu bois moins. Un progrès temporaire. La soirée se passe bien, le temps passe vite. Tes amis disparaissent petit à petit et tu es finalement la dernière à partir. Tu enfiles ta veste et rencontres l’air frais de Boston. Tu sors ton portable pour regarder brièvement tes notifications, addicte aux réseaux sociaux. Et alors que tu étais sur le point de partir, tu entends un rire particulièrement familier. Un rire que tu n’as pas entendu depuis longtemps. Tu fais volteface pour retrouver ta plus jeune cadette au bras d’un homme plus âgé. « Andréa ? » Oui c’est bien elle, juste à voir le peu de considération qu’elle te lance. Et elle est surtout trop bourrée pour te donner la moindre attention, elle ne marche même pas seule. Ce mec la tient fermement, la dirige vers un taxi. Ton sang ne fait qu’un tour alors que tu te précipites vers eux et le pousse violemment contre ce taxi, soutenant comme tu peux ta sœur sur ton épaule. « T’es malade, espèce de pervers ! Profiter d’une nana bien plus jeune que toi et qui est complètement torchée mais quel homme ! » La colère prend le dessus alors que tu lui assènes un coup bien placé à sa virilité. T’es éméchée toi-même, tu ne maitrises pas bien tes émotions. « Andréa, on va à ma voiture. » Tu ne lui laisses pas le choix, tu la soutiens comme tu peux jusqu’à ton véhicule. Tu ouvres la portière côté passager et l’engouffres de force dedans avant d’entrer dans l’habitacle à ton tour, démarrant la voiture. « On va chez moi, tu vas décuver un coup. » Et ça tu sais que ça provoquer un séisme pour ta petite sœur. Elle n’a jamais mis un pied chez toi depuis son arrivée. Mais elle reste ta petite sœur à protéger, Andréa. Tu ne peux pas la laisser dans cet état.

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Une soirée de plus. Une soirée comme les autres durant laquelle tu vas rigoler bien trop fort avec de parfaits inconnus. Tu vas danser jusqu'au bout de la nuit accompagnée de tes copines ou plutôt, jusqu'à ce que l'alcool prenne le dessus. Comme toujours tu bois trop. Tu te laisses offrir un tas de verres et on ne te demande jamais ta carte d'identité. T'es pas majeure, tu ne devrais même pas boire et pourtant, tu les enchaînes les shooters. Vodka, tequila, rhum, tu ne sais même plus les distinguer. Tu te rapproches d'un mec dont tu ne connais rien. Vision trouble, tu lui donnes vingt-deux ans mais, il en a sans doute plus. Peut-être vingt-neuf. Il t'explique qu'il est à l'université et qu'il étudie le sport ou l'astronomie. Tu ne sais plus trop. Absolument tout se mélange dans ta tête. Son prénom commence par un B... Barry ou Ben, quelque chose qui s'en rapproche. En tout cas, il te fait rire et c'est le principal. Il te propose de terminer la soirée chez lui et t'es trop éméchée pour décliner son invitation. Il te soutient par la taille et t'entraîne à l'extérieur où il interpelle un taxi sans grande difficulté. J'aimais bien la musique, on aurait pu rester un peu plus longtemps. Evidemment, ça te fait rire. Un rien te fait rire. Enfin, tout sauf cette voix qui te vient aux oreilles. Tu la connais mais tu n'arrives pas à remettre de nom dessus jusqu'à ce que tu aperçoives la tignasse blonde de ta soeur qui prend la place du mec. Ton mec, il se retrouve à se tenir les couilles parce qu'arien vient de lui donner un coup de pied. Tu rigoles à nouveau. Elle te traîne jusqu'à la voiture après avoir incendié le bel inconnu. Tu fronces les sourcils quand tu comprends qu'elle compte gâcher ta soirée en te ramenant chez elle. D'abord, j'suis plus un bébé... Et j'étais consentante. Et j'ai même pas bu ! Evidemment, tu galères à aligner deux mots alors, t'es même pas crédible. J'veux que tu me ramènes chez B... Ba... Ben ! Ouais, chez Ben. J'veux pas aller chez toi. Tu secoues la tête comme pour appuyer tes propos mais, ça tourne et tu finis par te tenir les tempes comme si ça pouvait te soulager.

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tu ne pensais pas voir ta petite soeur dans cet état après autant de temps sans nouvelles de sa part. tu savais bien ce qu’elle devenait, tu savais bien qu’elle buvait, sortait beaucoup trop pour son bien. surtout qu’elle est encore mineure. mais il faut croire que le reste de la famille l’avait abandonnée à son sort. toi également. la colère grandissant en même temps que sa crise d’adolescence explosait, tu l’avais complètement lâchée. et voici le résultat de la famille davenport. et même si tu lui en voulais terriblement, même si tu étais fâchée contre elle, tu n’allais certainement pas la laisser repartir avec cet homme alors qu’elle pouvait à peine marcher seule. tu t’interposes, donnes un coup bien placé entre les jambes de ce pervers et tu traines andréa comme tu peux jusqu’à ta voiture. évidemment elle commence à répliquer comme elle peut vu son état. le seul avantage de l’alcool dans cette situation c’est qu’elle est moins violente que d’habitude. elle essaye pas de te fracasser le nez ou de hurler. “t’as pas bu mais tu marches pas seule. tu me mens alors que ta bêtise elle est évidente et ça c’est un comportement de bébé.” et un bébé, ça peut pas consentir. mais tu te gardes bien de continuer sur ta lancée et attaches sa ceinture avant de t’engouffrer dans l’habitacle. direction ton appartement, qu’elle le veuille ou non. elle a besoin de décuver dans un lieu que tu sais bien sain. alors certes ton placard à vin est bien rempli mais c’était sûrement déjà mieux que ce qu’elle devait trouver dans ses placards ou ceux des autres. comme tu t’y attendais, andréa elle ne veut pas te suivre. mais tu démarres déjà ta voiture et conduis en direction de ton appartement. “ouais bah ben il ira bien se faire voir et il ira sauter des nanas de son âge et surtout sobre. on va chez moi, j’ai une chambre d’ami.” la situation t’a ramené sur terre, tu ne sentais absolument plus l’alcool dans ton système. après une conduite galère où tu devais supporter les comportements bourrés d’andréa, vous arrivez enfin à destination. tu ouvres la portière passager et essayes d’aider ta soeur à sortir de ta voiture. “aller andréa tu vas pas dormir dans ma voiture et surtout pas y décuver et y gerber ! tu peux partir demain matin mais maintenant, tu dois être au chaud et dans une salle de bain.” et surtout pas vomir dans ta voiture ou sur toi. qu’elle soit juste un peu coopérative...

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Tu titubes jusqu'au taxi. Taxi dans lequel tu n'as aucune envie de monter. Parce que toi, tu étais prête à danser toute la nuit ou plutôt, te laisser bousculer par la foule au rythme des basses. Tu n'as pas envie de te retrouver en tête à tête avec ce parfait inconnu parce que tu as beau être blonde, tu sais totalement ce qu'il attend de toi. Ce mec ne vaut pas mieux que les autres. Il cherche à t'obtenir toi, pour une nuit seulement. Un acte auquel tu auras consenti sans trop de difficultés parce que l'alcool t'aide. Tu aimes faire n'importe quoi, cela te permet de te sentir vivante. C'est comme si, à chaque fois que tu faisais une connerie, tu entendais la voix d'Ethan dans ta tête qui te criait : Putain Andie, qu'est-ce que tu fous ? Ne fais pas ça. Mais au moins, il était avec toi.
Mais ta soeur à d'autres projets pour toi. T'es trop faible pour rétorquer. Tu sais que si tu tentes de lui attraper les cheveux, c'est sans doute son oeil que tu viseras. A l'heure actuelle, tu n'es plus en position de force. Cela ne t'empêche pas de râler. Tu lui expliques que tu es grande, que tu n'as pas besoin d'elle mais, elle te prouve le contraire. Tu secoues la tête avant de te rendre compte que ça fait trop mal. J'ai pas de leçons à recevoir de toi miss parfaite. Et elle est loin de l'être Arwen. Elle en fait aussi des conneries, t'en es certaine. Non en fait, t'as déjà entendu tes parents parlaient de son comportement. Parce qu'on parle toujours des défauts d'Arwen mais jamais des tiens, toi petite princesse. Il serait temps que tu descendes de ton piédestal. Ta soeur galère mais, finit par réussir à te mettre ta ceinture, même si tu gigotes dans tous les sens. Ensuite, elle s'en prend au type qui a essayé de t'emmener. Tu ne sais même pas s'il s'appelle réellement Ben. Quoiqu'il en soit, tu soupires. Je préfère les mecs plus vieux. Ils sont moins cons. C'est le seul truc que tu trouves à redire, comme pour expliquer ton comportement débile.
Le voyage est plein de reproches. Vous finissez par arriver à destination et, bien qu'Arwen t'ouvre gentiment la portière, tu restes clouer sur ton siège. J'suis bien ici, laisse moi tranquille. Tu fermes les yeux quelques minutes mais, comme elle te tire le bras en insistant pour que tu sortes, tu râles. Oh mais c'est pas possible, jusqu'au bout tu vas me pourrir la vie ! Tu agis comme une gamine capricieuse. Tu serais déjà dehors, tu serais surement en train de taper du pied. Là, tu te laisses tirer par ta soeur et tu marches de travers jusqu'à la porte d'entrée. Tu manques de te manger une marche. A la place, tu t'écrases comme une merde contre la porte et tu te laisses glisser le long du mur. J'crois que j'vais dormir à la belle étoile.

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tu n’aimes pas quand on se fout de toi mais t’as pris l’habitude avec andréa désormais. bourrée ou pas malheureusement ça ne changeait pas grand chose. mis à part peut-être qu’elle était moins virulente parce qu’elle n’avait pas l’énergie de te dire les monstruosités habituelles, de cracher à ta figure les pires insultes que tu avais entendu de ta vie. et au fond ça te soulageait. tout ce que tu avais à faire c’était la ramener chez toi, qu’elle y décuve et qu’elle reparte le lendemain. “miss parfaite quelle ironie venant de toi, petit ange.” surnom préféré des parents pour la petite dernière. du moins aux dernières nouvelles, tu ne sais tellement rien sur leur vie désormais que ça a pu changer avec les années. tu la fais entrer dans ta voiture et tu la mènes jusqu’à ton appartement. Evidemment que quand tu essayes de la sortir de là, elle décide de ne pas coopérer. ses fesses sont vissées sur le siège. elle est bien ici qu’elle dit. toi tu soupires discrètement et caches ton stress. elle est tellement sous l’emprise de l’alcool que tu as peur qu’elle vomisse dans ta voiture ou qu’elle s’évanouisse. andréa se réveille un peu, te crie un peu dessus. ça attire les regards de quelques passants et tu souris maladroitement, tu grimaces en réalité plus qu’autre chose. quelle plaie… “et je te pourrirai la vie jusqu’à ma mort ! quelqu’un doit bien s’occuper de toi.” parce que papa et maman qui idolâtrent leur petite dernière ne sont pas là pour voir à quel point elle a sombré. barbara et cole ne sont pas là non plus. il n’y a que toi, seulement arwen la nemesis davenport. pourtant tu es persuadée que vous pourriez vous comprendre mieux que personne. vous souffrez toutes les deux plus que votre soeur et votre frère de la perte d’ethan. vous sombrez toutes les deux. andréa est celle qui est dans le fond mais quand tu avais son âge, tu y étais aussi. tu essayes d’ignorer ta frustration et tires enfin andréa hors de l’habitacle, verrouillant ta voiture derrière son passage. vous essayez de pénétrer le hall mais andréa s’écroule contre la porte. “tu n’as fait que boire ou tu as pris autre chose ? sérieusement, andréa.” parce que tu commençais sérieusement à te poser la question. tu passes ton badge, attrapes rapidement ta soeur avant d’ouvrir la porte. les escaliers… mon dieu. “eh sois coopérative seulement maintenant, okay ? sinon on peut se briser la nuque. toutes les deux pas juste moi.” parce que tu penses depuis maintenant bien longtemps qu’elle s’en fout de ton sort. qu’elle viendrait à tes funérailles uniquement pour le reste de la famille. mais pas pour toi et ça, ça fait sacrément mal. vous arrivez finalement jusqu’à ton appartement après plusieurs minutes de galère. tu ouvres ta porte et aides andréa à s’asseoir sur le canapé. tu lui amènes rapidement un verre d’eau. “j’ai une chambre d’ami pour toi cette nuit et je peux te prêter un pyjama. je demande pas d’échanges entre soeurs mais pour cette nuit, il est plus sage que tu restes ici. je reste ta soeur et tu es ma responsabilité.” même si elle le niera en bloc. tu l’aimes et tu la protégeras toujours.

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Arwen se pense meilleure que tout le monde. T'es sans doutes pas assez bien pour elle. Alors, tu la surnommes miss parfaite. C'est vrai que c'est le comble quand on voit que, malgré toutes les conneries que tu peux faire, on te porte encore aux cieux comme la gamine bénie de tous. T'es le petit miracle, l'ange, la représentation de la perfection aux yeux de tes parents et de ton frère alors que t'es qu'une petite garce immature et caractérielle.
Arwen tente de te sortir de la voiture mais une fois de plus, tu fais un caprice. T'as pas envie de te lever parce que t'as la tête qui tourne. T'es bien là. Mais elle a raison, si tu restes trop longtemps alors, tu vas vomir sur son siège et elle risque de te maudire. T'as pas forcément envie qu'on te crie dessus à une heure aussi avancer de la nuit. D'ailleurs, faudrait peut-être que tu t'en rappelles. C'est la nuit Andréa, arrêtes de crier à tout va, les gens dorment et le peu de personnes dehors à cette heure-ci doit penser à un kidnapping. Quoique, ça pourrait être marrant...
Tu lèves tout de même tes fesses pour tituber jusqu'à la porte de l'immeuble. Arrivée à hauteur de la porte, tu t'écrases contre le sol alors que tu voulais t'appuyer contre le mur. Tout de suite, Arwen te juge avec ses grands yeux et tu soupires face à sa question. Weed, héroïne, cocaïne, amphét, ecsta, LSD, champi... Tu marques une pause avant de rire. Pour qui elle t'a prise au juste ? T'as fait que boire. Enfin, on a peut-être mis un truc dans ton verre ça, tu l'ignores. Et puis, t'as fumé un pet aussi mais, c'était avant la soirée donc, ça ne compte pas. Elle t'aide à te relever et vous devez affronter la terrible épreuve des escaliers. J'peux pas abimer ce beau visage, il m'emmènera loin. Tu rigoles. A cette heure-ci, il ne t'emmènera nulle part si ce n'est en enfer.
Les escaliers sont interminables mais, vous finissez par y arriver et une fois en haut, tu t'éloignes de ta soeur parce que t'es persuadée pouvoir t'en sortir toute seule. Elle ouvre la porte, te supporte de nouveau alors que tu râles jusqu'à ce qu'elle te lâche sur le canapé. Tu t'écroules dedans tel un pantin tandis qu'elle te fait la morale. Cette fois-ci, t'as moins envie de rigoler. Tu peux pas me protéger. T'as pas réussi avec lui, qu'est-ce que tu veux faire avec moi au juste... Tu déglutis parce que c'est difficile pour toi. T'as envie de vomir rien qu'à cette pensée et tu te retiens parce qu'elle t'a pas encore indiqué les toilettes et que t'en as pas forcément besoin tout de suite, dans l'immédiat.

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les quelques passants autour doivent penser à un kidnapping, une agression mais tu essayes seulement de sortir ta petite soeur complètement bourrée hors de ta voiture avant qu’elle ne vomisse dedans. portrait peu idyllique de votre famille mais finalement très réaliste. vous deux sous les effets de l’alcool, à galérer parce que vous êtes clairement tendues en présence de l’autre. c’était ça désormais la famille davenport il faut croire. en tout cas toi ça fait longtemps que tu fais ce constat.
tu parviens enfin à faire sortir andréa de ta voiture pour qu’elle s’écrase quelques mètres plus loin contre la porte de ton immeuble. tu te dois de la questionner sur ce qu’elle a consommé ce soir, tu ne l’as jamais vu dans cet état. pas que tu en aies eu l’occasion mais tu doutes, telle une moralisatrice. évidemment andréa en profite pour se foutre de toi, te provoquer. citant toutes les drogues comme une leçon d’école à apprendre par coeur pour le lendemain. tu as envie de répliquer mais ça ne sert à rien mis à part vous énerver d’autant plus. tu l’aides à se relever et entames l’étape des escaliers, suppliant le ciel qu’elle ne se casse pas la figure pour t’emporter dans sa chute. tu n’avais définitivement pas l’envie de te retrouver avec quelque chose de cassé avant de partir te dorer la pilule au soleil. après tant d’efforts et de difficulté, vous arrivez à ton appartement avec le souffle court. tu galères à ouvrir ta porte mais y parviens finalement pour aider andréa à s’installer sur ton canapé. tu remplis un verre d’eau et lui apportes, lui expliques qu’elle restera ici pour la nuit. après tout tu as une autre chambre, des vêtements à lui prêter et de la nourriture si elle en a besoin. et un chat en bonus pour de l’affection si elle en ressentait l’envie parce que ce n’était pas auprès de toi qu’elle irait en chercher. tu espérais seulement une pique de plus et soirée terminée mais andréa elle fait la remarque de trop. elle le mentionne pour te blesser, pour te faire du mal. elle réveille ta culpabilité, elle fait saigner ton coeur soudainement. ethan, penser à ethan n’était pas le bon moment. mais la colère gronde et monte. “ne parles pas de choses que tu n’as pas vu. parce que je te le rappelle, t’étais pas là finalement.” elle avait annulé les plans, elle vous avait laissé partir. elle avait onze ans, tu ne lui en veux pas. mais toi t’en avais seulement quinze, t’étais une gosse aussi. “je veux pas te protéger, je peux pas te protéger de toi-même. mais cette nuit tu dormiras en sécurité ici et pas chez un inconnu douteux qui a peut-être drogué ton verre ou que sais-je. et y a pas discussion à avoir. les toilettes c’est au fond du couloir si tu veux gerber, juste à côté y a un petit dressing pour un pyjama et demain tu te barreras pour les conneries que tu veux.” t’es fatiguée toi aussi et maintenant tu es blessée au plus profond de ton âme. andréa elle t’a eu ce soir.

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Tu n'as pas envie de sortir de cette voiture. Tu n'avais pas envie d'y entrer et maintenant, tu refuses d'en sortir. Quand tu comprends que ta soeur ne risque pas de lâcher l'affaire, au lieu de crier au kidnapping, tu décides d'y sortir par toi-même. Evidemment, les effets de l'alcool se font ressentir et tu t'écrases un peu plus loin, devant l'entrée de l'immeuble. T'as mal à la tête et tu te masses les tempes sans grande délicatesse. Elle te demande ce que tu as pris et tu rigoles avant de réciter la liste des drogues qui pourraient potentiellement se trouver dans ton organisme à l'heure actuelle. T'as du prendre des trucs mais, tu ne sais pas exactement quoi. Toi en soirée, tu fais confiance au premier venu et ça, Arwen a pu le constater puisque tu as failli rentrer avec un bel inconnu.
Vient ensuite l'épreuve des escaliers. Tu te vois déjà en train de rouler dans les marches, entraînant ta soeur aînée dans ta chute. Arrivée en bas, soit tu seras morte de rire comme si tu venais de faire le manège à sensation le plus génial de toute ta vie. Soit au contraire, tu seras en milles morceaux et avec la douleur, tu fermeras les yeux jusqu'au petit matin. Arwen n'aura jamais la force de te porter et tu feras ta nuit ici avant de te réveiller quelques heures plus tard avec quelques fractures et surtout, un mal de tête qui te donnera la nausées. Mais, ça ne se produit pas. Ta soeur arrive à te supporter jusqu'à son appartement.
Cela fait un moment qu'elle vit ici mais tu n'y as jamais mis les pieds. T'es pas d'humeur à jouer les soeurs modèles et tu ne lui demandes pas de te faire visiter. Ce n'est non seulement pas ton genre mais en plus, tu n'es pas en état. A la place, tu t'écroules dans le canapé. Elle décide de prendre soin de toi et ça te rend dingue qu'elle tente de te faire la morale et qu'elle s'occupe de toi comme si t'étais l'une des merveilles de son monde. T'as toujours été ignoble avec elle et t'as pas besoin de sa pitié. Alors, tu lui rappelles le jour où tout a basculé. Votre relation s'est dégradée à partir de ce moment et tu n'hésites pas à lui dire qu'elle ne peut rien pour toi tout en t'allongeant sur le canapé plutôt confortable. Et donc, tu vas dire que c'est de ma faute parce que j'ai fait semblant d'être malade ? Ethan aurait du faire la même chose que moi. Vous étiez comme les deux doigts de la main. Indissociable l'un de l'autre, c'est souvent que tu lui suivais partout. Il était celui qui prenait les décisions mais ce jour-là, t'as choisi ta propre activité. Ce jour-là, Ethan aurait du te suivre. Arwen explique que c'est toi qui est en train de te détruire. Ce n'est pas elle qui fait que t'es mal en ce moment. T'as les larmes aux yeux. T'arrives pas à les retenir. Tu sais que si tu fermes les yeux, le même cauchemar passera en boucle. T'as pas assez bu pour oublier. T'as la tête ailleurs mais les pieds posés sur le sol en même tout. Tout est flou, tout se balance mais, t'es toujours là et ça te rend dingue. Elle t'explique l'organisation de l'appartement mais, tu ne l'écoutes pas, le regard dans le vide.

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la trainer jusque chez toi est une épreuve. tu manques plus d’une fois de tomber avec elle et honnêtement, tu n’avais pas envie de retourner à l’hôpital de sitôt. alors tu prends ton temps, ton mal en patience et fais de ton mieux pour ne pas risquer de vous briser la nuque dans une chute dangereuse. tu finis par arriver jusqu’à la porte de ton appartement avec andréa à ton bras. tu ne sais pas vraiment comment le reste de la soirée va se dérouler. dans le silence, tu espères en tout cas. vous ne parvenez que rarement à communiquer sans en venir aux cris. ta soeur s’écroule sur le canapé, toi tu es déjà fatiguée de sa présence. tu lui amènes un verre d’eau, tu l’informes également qu’elle passera la nuit ici dans une chambre d’amis. dans son état actuel, elle n’ira pas bien loin et si elle fait une mauvaise rencontre, elle n’en sortira pas indemne. tu es plus rassurée à l’idée qu’elle passe la nuit dans ton appartement aussi agaçant la situation soit-elle. mais andréa elle aime pas cette solution, andréa elle n’aime pas passer autant de temps à tes côtés. elle te crache à la figure le poison le plus mortel que l’on peut t’infliger. ethan. ton coeur se serre, se fissure. la culpabilité revient te frapper l’esprit, te claquer à la figure. tes traits sont durs pour cacher ta souffrance mais andréa elle connaît bien l’effet de sa répartie sur toi. tout ce que tu peux lui asséner en retour c’est lui rappeler qu’elle n’était pas là. est-ce que tu lui en veux ? est-ce que tu la blâmes pour cela ? évidemment que non. c’était une gamine. “tu avais onze ans, andréa. non c’est pas ta faute. mais j’étais aussi une gosse, c’était pas la mienne non plus.” et ça, elle a tendance à l’oublier. t’avais quinze ans, une môme sans aucune once de maturité. et pour ça, tu seras hantée à jamais par la vision d’ethan au pied de ce ravin. personne n’a eu cette image dans la famille autre que toi. ta main qui frôle la sienne, son ses yeux s’écarquillant avant la chute mortelle. tu seras hantée par cela toute ta vie, toutes les nuits. dans ta propre douleur tu ne réalises que maintenant celle dans laquelle andréa est maintenant plongée. tu essayes de lui expliquer l’organisation de l’appartement pour la sortir de ses pensées mais ces dernières sont trop fortes. tu la comprends. tu décides d’attraper toi-même un seau en plastique, un pyjama et de revenir auprès d’elle. tu poses le linge et le seau près de sa silhouette et prends doucement sa main. tu ne sais pas vraiment quoi dire, aucune parole ne semble être la bonne. “je sais que ma compagnie n’est clairement pas la meilleure en ce moment mais… tu veux rester éveillée un peu ? on peut regarder un vieux programme bidon il en passe pleins à cette heure.” tu lui offres un petit sourire. tu sais que si elle s’endort maintenant, elle passera une nuit horrible. vous pouviez vous comprendre là-dessus. “changes-toi et j’amène du popcorn ça te va ?” tu essayes, tu essayes si fort.

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T'es dure parfois. Non en réalité, t'es toujours dure avec ta soeur. Arwen fait de son mieux pour te protéger. Souvent, elle te demande comment tu vas. Elle s'élance à ton secours dès qu'elle sent que tu en as besoin. Telle une grande soeur surprotectrice, elle fait de son mieux pour que tu aies une belle vie. Jamais elle ne t'a renié parce que les parents ont décidé de faire de toi leur préférée. Jamais elle n'a montré une once de jalousie à ton égard. Toujours, elle s'est rangée de leur côté pour t'offrir tout l'amour et l'attention que tu pouvais réclamer. Et malgré ça, t'arrives à lui pourrir l'existence. Tu l'insultes à tout va. Tu lui reproches les mêmes choses depuis des années. Tu sais dire ce qu'il faut, quand il faut. A croire que l'objectif, c'est de la blesser et de la voir sombrer. Tu ne peux pas mentir. T'as longtemps voulu que ça soit elle à la place d'Ethan. Tu lui as déjà dit d'ailleurs, plusieurs fois. Aujourd'hui, t'as passé le cap. Tu sais que ça ne pourra changer. Alors, tu décides d'opter pour la culpabilité. Tu tentes de lui faire regretter cette journée alors qu'elle s'en veut déjà énormément. Tu agis de la même façon que tes parents. Tu agis comme si toute cette tragédie n'avait touché que toi. T'es qu'une petite peste. Une garce sans coeur. Du moins, c'est comme si ton coeur n'appartenait qu'à Ethan. Avec tout le monde, tu te comportes comme une connasse au coeur de pierre. Quoiqu'il en soit, tu décides de ne rien répondre à Arwen. Arwen qui te parle que c'était une enfant et que toi aussi, t'étais trop jeune pour arrêter tout ça. Aucune de vous deux n'aurait pu le sauver. T'as les larmes aux yeux et le regard dans le vide. Tu laisses tomber ta tête contre le canapé et tu observes la télévision, éteinte. Tu te repasses le film de ta vie, comme dans tes cauchemars sauf que cette fois-ci, t'es réveillée. Tu te retiens pour ne pas pleurer telle une gamine. Tu déglutis et prends sur toi tandis que ta soeur te propose de modifier le programme. Une soirée télé, comme vous le faisiez lorsque tu étais petite. T'es crevée. T'as plus l'énergie pour te battre. Tu te dis que tu peux remettre ça à demain et qu'arien sera peut-être capable de faire disparaitre tes démons une fois que Morphée t'aura capturé. Alors, en guise de réponse, tu te redresses difficilement et retires ta robe. Tu restes coincée dedans quelques secondes avant de réussir à s'en extirper. Tu enfiles le haut de pyjama qu'elle t'a rapporté et tant pis pour le bas. T'as pas vraiment la force de te lever de toute façon. C'est un petit oui. Une victoire pour Arwen.