Million dollar baby ϟ Ricardo

Le poing féminin percuta le sac d'entrainement de plein fouet, le faisant chanceler d'avant en arrière. Ce fut ensuite le tour de son genou d'entrer en action. Difficile de la louper, en plein milieu de la salle de sport vide. Il faut croire que l'attaque intervenue il y a quelques semaines a rendu les étudiants peu motivés à sortir de chez eux. Le sport pouvait paraître tellement superflu dans un pareil contexte. Pour Maxym c'était tout l'inverse. Elle était chez les Quincy, à ce moment là. Alors elle ne peut comprendre, elle se sent hors de l'histoire, rassurée et frustrée à la fois de n'avoir pu se rendre utile. Et lorsque Max est dépassée, elle doit se défouler, faire ressortir toute l'énergie, rage cumulée. Fourrant short, débardeur et gilet de sport, ainsi qu'une serviette dans son sac, elle se dirigea ainsi jusqu'à la gymnase d'Harvard en cette fin d'après-midi. Normalement, une fois arrivée, son premier réflexe était d'envoyer un message à Ricardo afin qu'il vienne la rejoindre. Mais ca, c'était avant que ce cinglé décide de faire d'Harvard son terrain de jeu. Durant le coma du brésilien, la belle avait prit l'habitude de passer à l'hôpital avant d'aller au gymnase, jusqu'au jour où elle trouva un lit vide. Sachant que sa jambe avait prit un coup, elle évita soigneusement depuis de le contacter. Elle se doutait qu'elle était assimilée au sport, et ne souhaitait lui rappeler que son corps était diminué pour quelques temps. Ainsi c'est seule qu'elle s’entraînait aujourd'hui.

Ricardo était sorti de l'hôpital depuis quelques jours maintenant. Il avait raté deux semaines de sa vie, deux semaines qu'il ne récupèrerait jamais. Il n'avait pas pu être présent pour ses amis blessés aussi bien moralement que physiquement par l'attentat dans Harvard. En même temps, il ne pouvait pas s'en vouloir. Quitte à choisir, il aurait préféré être présent pour eux plutôt que d'être plongé dans ce sommeil prolongé. L'hôpital l'avait gardé encore une semaine avant de le relâcher. En plus de ça, ils lui avaient opérer le genou durant son coma car le brésilien s'était prit une table de plein fouet dans la jambe. A son réveil, il apprit qu'il ne pourrait pas remarcher avant plusieurs mois, ce qui voudrait dire que reprendre le football ne se ferait que dans très longtemps. Sa carrière peinerait surement à s'envoler à présent... S'il pouvait retrouver ce taré à la bombe, il n'en ferait qu'une bouchée. Mais Ricardo avait eu de la chance comparé à d'autres étudiants, professeurs et civils qui avaient perdu la vie... Aujourd'hui, Ric décida de passer au complex sportif. Il pensait que Maxym y serait car ils allaient habituellement tous les deux ce jour là à cette heure... Lorsqu'il entra, il entendit des bruits de frappe. La salle était vide, seule Maxym se trouvait debout au milieu de la pièce. Ricardo avança avec ses béquilles et sa jambe dans le plâtre et lui adressa un petit sourire. "Je savais que tu serais là..."

Maxym avait toujours privilégié la rage à la technique, ce qui lui causait souvent du tord. C'est là que Ricardo a son importance. Alors qu'elle s'épuisait en se blessant elle-même plus qu'autre chose, il était venu à son secours. Disons qu'il lui avait apprit comment être d'avantage efficace, en s'épuisant moins. D'abord réticente et peu convaincue par ses arguments et sa prétendue technique, il fallut qu'il lui mette la raclée du siècle pour que son ego accepte qu'on lui enseigne certaines choses. Accepte que non, la demoiselle était loin d'être imbattable. Puis elle avait finit par l'apprécier en dehors de leur centre d'intérêt. Peut-être car ils partageaient un certain état d'esprit commun. Surement, même. Ainsi quand la voix du garçon retentit dans la salle, Max plissa front et sourcils, pas sûre de n'avoir qu'halluciné. Le bruit des béquilles sur le sol finit de la convaincre ; elle se retourna alors. « J'en déduis donc que tu es venu pour moi ? » Un léger sourire aux coins des lèvres flottait sur ses traits, trahissant la joie qu'elle avait de le revoir. L'ingénue se dirigea vers lui en petites foulées, tout en continuant : « A moins que tu sois venu faire un footing ? » C'était peut-être un peu tôt pour plaisanter sur son état, mais ça se saurait si Maxym avait une once de tact, non ? Plaindre les gens n'était pas son fort de toute façon. « Bon retour chez toi. » Conclue-t-elle en jetant un regard circulaire sur la pièce, avant de plaquer un baiser sur la joue de Ricardo. 

Ricardo adorait passer du temps avec Maxym. En général, ils commençaient leurs séances en s'entrainant un peu eau combat. Ricardo se servait de son expérience pour donner des conseils à Maxym afin qu'elle s'améliore. La belle brune avait la fâcheuse tendance à mettre de la rage dans ses coups pour donner de la force. Hors ce n'était pas la solution. Elle s’essoufflait bien plus vite de la sorte et augmentait donc le risque de perdre son combat. Il fallait se contrôler, donner des coups pour justement énerver son adversaire qui perdrait pied et qui ferait de nombreuses erreurs. Lorsque la colère domine, le combat est perdu d'avance. Il fallait privilégier cet aspect et également se concentrer sur sa respiration, de nombreux combats se terminant parce que l'un des deux combattant n'a plus de souffle et se vite mettre au tapis. Ils passaient ensuite le reste de leur séance.. à faire l'amour. Oui, ça leur arrivait très souvent, et n'est ce pas le meilleur des sports. Ces petites séances manquaient à Ric qui décida donc de rendre une petite visite à son amie. "J'en déduis donc que tu es venu pour moi ? A moins que tu sois venu faire un footing ? Bon retour chez toi". Ric se mit à rire. Ce qui était bien avec elle, c'est qu'elle osait toujours dire ce qu'elle pensait. Il sourit en la regardant puis répondit à son baiser en le lui rendant sur sa joue également. "Merci à toi. Je dois avoué que nos petites séances de sport me manquaient, alors je suis venu faire un petit tour..."