((kailix)) - the fault in our stars

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w/ @Alix Stanford

Les secours étaient arrivés tardivement, mais suffisamment vite pour pouvoir prendre Veia et Katja en charge. Elvia avait su bien réagir pour la jeune femme, portée par le gars qui avait pris ma place. Mais s'il arrivait quelque chose à sa jambe, je m'en voudrai certainement toute ma vie. C'était l'enfer la-dessous. C'était... du feu, du sang, des cris et des larmes. C'était quelque chose que je ne voulais infliger à personne, pas même mon pire ennemi. Alors une fois que j'ai été pris en charge à l'hôpital, malgré le monde présent, j'attendais la pose de mon plâtre et une analyse de mon état de choc. C'était à ce moment là que j'avais sorti mon téléphone, dans le but de te prévenir. Ecran fissuré de toute part, il était difficile de voir correctement sur celui-ci. Mais je connaissais par coeur la manip pour aller jusqu'à ta conversation et j'arrivais à voir tout ce que j'avais pu manquer. Deux petits messages pour te rassurer et j'étais fin prêt pour la suite. Plâtre posé, examen et au final, j'avais une petite commotion. Il fallait faire attention aux prochaines heures, si des vomissements pouvaient apparaitre ou non. De retour dans la salle d'attente, j'attendais des nouvelles de Veia et Katja, bien plus touchées que moi, et dont l'état m'inquiétait. Je savais aussi que tu arrivais, que tu n'allais pas tarder. Et j'essayais de pas trop m'y attarder parce que j'étais à fleur de peau, à cause de toute cette situation, et que je pourrais me mettre à chialer à tout instant. Puis c'est mon prénom que j'entends, sortant directement de tes lèvres. C'est naturellement que je me retourne en direction du bruit émis, pour te voir arriver en courant vers moi et là, c'est la délivrance. Tu es là, enfin. Tu es enfin là et je te sens contre moi, dans mes bras. Je me sens à la maison et rassuré. Sauf que je m'attendais pas à ce que tu finisses par m'embrasser partout... y compris sur mes lèvres. Et je m'attendais pas à répondre à ce baiser, comme si ma vie en dépendait. Si, en fait, j'avais failli mourir aujourd'hui et je me rendais compte que j'avais envie de ça, de tes lèvres sur les miennes, de ton corps contre le mien. Puis je finissais par reculer, mon regard plongeant dans le tien alors qu'un sourire étirait mon visage. « C'est pas comme si j'avais fait exprès... » D'être dans ce métro particulier. Enfin si, je voulais être dans celui-là pour être avec Veia et Katja... mais j'avais pas prévu qu'il déraille et qu'on finisse dans l'enfer ultime.

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Mon cerveau n’avait pas cherché à comprendre, la journée était déjà bien trop forte en émotions pour pouvoir continuer de chauffer sur les moindres de tes faits et gestes. Alors quand j’avais senti tes lèvres sur les miennes, je n’avais pas mis longtemps à y répondre, avec envie et ardeur. Quand le métro avait été vidé, quand les filles avaient été prises en charge par les secours, c’était à toi que j’avais pensé en premier. C’était toi que je voulais voir, que je voulais serrer dans mes bras. Et je m’étais surpris à vouloir te déclarer ma flamme. Alors quand j’ai senti tes lèvres sur les miennes, oui, j’avais cessé de réfléchir et j’y avais répondu. J’ai failli mourir aujourd’hui, et je ne voulais rien regretter. Vivre comme si demain était le dernier. T’embrasser me redonnait la vie, l’espoir. Et c’était le cœur battant que nos lèvres se séparaient et que j’admettais être en aucun cas responsable du désastre de la journée. « Je vais essayer… promis » Parce que pour toi, j’étais capable de tout, tu le sais. T’étais la personne la plus importante de ma vie, mon pilier, mon roc. Ma boussole également. Tu étais mon tout et je n’ose pas imaginer si la situation était inversée. En aucun cas j’aurais pu survivre s’il t’était arrivé quelque chose. Enfin, retrouvant un rythme cardiaque et respiratoire normal, nos deux corps s’éloignaient doucement et tu semblais vouloir quitter les lieux le plus rapidement possible. « Je… crois, je sais pas, ils sont tellement débordés qu’ils communiquent pas vraiment. J’ai possiblement une commotion donc faut que je revienne dans quelques jours, faire gaffe si j’ai des vertiges ou des vomissements. » soufflais-je alors. Ils préconisaient du repos avant tout. « J’peux pas partir sans savoir où en sont Kat et V’. Ça te dérange pas ? » J’avais les yeux de chat potté mais en même temps, je les ai vue dans le pire état qui soit, et je voulais au moins savoir qu’elles étaient saines et sauves.

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Possible que ce moment allait rester encré dans mon esprit plus longtemps que ce que j’imagine. Je veux dire, tu m’as embrassé. Toi, Alix. Celle qui était choquée d’apprendre que je lui avais envoyé une rose rose. Celle du crush, celle de l’attirance qui allait au delà du sexe. L’attirance de la personne. Tu as toujours été la femme de ma vie, tu sais ? Tu avais été mon pilier de bien des manières, tu es sans équivoque la personne la plus importante de ma vie et tu venais de m’offrir le plus beau baiser qu’on puisse m’offrir. Mais rapidement, le rêve se transforme en chimère qu’on oublie. Tu n’en parles pas, préférant alors partir dans des conversations plus simples, plus légères. Je te comprends, je n’étais pas certain de pouvoir assumer une grosse conversation de toute façon. « Merci… » Enfin, je savais que je pouvais compter sur toi de toute façon. On était toujours présent l’un pour l’autre, dans le meilleur comme dans le pire. Alors cette situation ne changerait rien à la continuité de notre relation. Seulement, si je voulais voir les filles, tu remontais un problème de taille : les urgences étaient débordés, sans doute que rester ici allait les déranger plus qu’autre chose. Soupirant, tout en baissant la tête, je me résignais petit à petit à n’avoir aucune nouvelle dans l’immédiat. « T’as sûrement raison… » Et je finissais par venir me glisser dans tes bras, cherchant le moindre réconfort. Je finissais par hocher la tête à tes mots. « Demain à la première heure » que je répétais avant d’attraper ta main pour prendre la direction de la sortie. Mine de rien, ça faisait du bien de sentir l’air frais, chose que je n’avais pas pu vraiment faire puisqu’entre le métro et l’hôpital, j’étais dans une ambulance. « T’es venue comment ? Taxi ? » que je demandais tout en restant collé à toi. J’avais encore un peu la tête qui tournait, mais c’était pas grand chose, j’en étais certain. Juste le contre-coup de tout ce qui s’est passé.

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J’étais résigné parce que tu avais raison. J’allais pas pouvoir avoir de leurs nouvelles aujourd’hui. C’était bien trop le bordel dans l’hôpital pour espérer avoir la moindre information. Alors c’était sûrement mieux de partir, de laisser les professionnels s’occuper d’elles-deux et on retournera les voir dès demain, dès que tout l’affolement sera passé. Soupirant, je te suivais jusqu’à la sortie de l’hôpital. Je redoutais le coût des frais hospitaliers, qui allaient être exorbitant, j’en étais certain. Pas forcément pour moi, mais pour les filles ou même pour les blessés les plus graves. Ils allaient faire comment ? C’était une question qui me traversait l’esprit sans que je puisse vraiment le contrôler. « Oui… oui, ça va, j’ai juste la tête qui tourne un peu mais ça va » que je finissais par admettre, me retenant un peu plus à toi comme soutien indéfectible. Puis le taxi était appelé, on entrait dedans et l’adresse était donnée. « Je veux pas dormir, je veux rester avec toi » Profiter de nous, de cette seconde chance que la vie nous offre. Tu te rends pas compte de l’enfer que j’ai pu vivre, la peur de te perdre pour toujours en disparaissant de la surface de la Terre. Posant ma tête sur ton épaule, je tenais toujours ta main, incapable de la laisser partir. « J’ai eu tellement peur Alix… » finissais-je par dire, les larmes me montant alors aux yeux. « C’est ensemble qu’on doit partir, pas autrement » Parce que je peux pas vivre sans toi, tout comme tu ne cessais de me répéter que tu pouvais pas vivre sans moi. Je n’imagine pas un monde où seul un de nous puisse vivre.

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Peut-être que tu étais un peu trop protectrice mais c’était les restes de nos deux ans passés à la rue, de notre enfance où on veillait l’un sur l’autre comme à la prunelle de ses yeux. Alors je n’étais pas étonné de ton comportement envers moi aujourd’hui, il était tout à fait normal quand on connaissait tout ce qu’on avait pu vivre tous les deux. « Chut » J’allais bien, plus ou moins bien. C’était relatif dans le fond, cette histoire d’aller bien. Tout ce que je voulais, c’était de rester avec toi, de me reposer. « Promis ? » Parce que je suppose que je serai plus serein de me reposer, de dormir, si tu restais à mes côtés tout du long. Dormir avec toi était sûrement la meilleure chose à faire pour le coup. Caressant ta main de mon pouce, me laissant bercer par le mouvement de la voiture sur le bitume, je t’écoutais. Ta douce voix avait toujours été le plus beau son qu’il m’était donné d’entendre tu sais ? Surtout quand les mots que tu prononçais laissaient entendre que nous deux, c’était à la vie à la mort. Peut-être que je me repose un peu trop sur toi, sur notre relation, mais t’es la seule vraie famille qu’il m’ait été donné d’avoir. C’est toi et personne d’autre. « C’est écrit dans les étoiles oui » Un sourire se dessinait alors sur mon visage, alors qu’on était enfin arrivés à destination. Sortant de l’habitacle, on se rendait ensemble jusqu’à l’appartement qu’on louait, avant que je vienne m’écrouler dans le canapé, retirant mes chaussures au passage. Épuisé, l’adrénaline redescendait bien plus vite que je ne pensais. Le choc avait été violent et je suis pas sûr que je me remettrai un jour de ce que je venais de vivre dans le tunnel du métro. « On fait quoi du coup ? » que je te demandais, alors que tu venais me rejoindre. L’envie de t’embrasser de nouveau se faisait ressentir, mais je n’osais rien. Après tout, c’était peut-être rien, juste un moment d’égarement.

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