help me to find an other world. (septembre)

Quatre mois qu’Ethan était parti. Quatre mois et demi que mon grand-père était parti. Cinq ans qu’on m’avait pris mon innocence par la manière la plus sale qu’il existe. Vingt-et-un an que j’comprenais rien à ce monde et que ma souffrance ne demandait qu’à s’exprimer. J’avais toujours donné une image de moi sûre d’elle, confiance, souriante, marrante mais au fond.. qui me connaît vraiment ? Même Keyla, mon âme sœur depuis toujours, avait de la peine à me connaître. Qui est-ce que je suis ? Briony. Briony Nawelle Silver, première du nom. Qui a perdu trop de proches récemment. Qui n’a jamais vraiment craqué. Trois semaines que Baptiste avait été arraché à la vie par ce connard de poseurs de bombes complétement fêlé. J’avais pas eu le temps de faire vraiment mon deuil pour Ethan et Papy, ne le faisant qu’à moitié. La perte de Baptiste avait fait pêté tout le travail que j’avais pu faire sur moi-même. J’avais juste envie de craquer dans un coin, pleurer toutes les larmes de mon corps.. mais où ? Quand ? J’étais jamais seule. Et même, je ne pouvais pas le faire.. d’autres souffraient plus que moi comme Soliman qui avait perdu son petit ami.. j’pouvais pas penser à moi aujourd’hui. Nan j’pouvais pas.. pourtant, mes pensées se tournaient toujours vers mes proches, ceux que j’avais perdu dans la douleur. J’pouvais pas faire une pause et ne songeait à rien. C’était impossible. C’était le bordel dans ma tête. J’avais un début de migraine même à retourner sans cesse toutes mes mauvaises pensées. Je me demandais toujours ce que j’aurai pu faire pour essayer d’éviter tout ça.. j’essayais de ne pas me dire que j’aurai pu faire quelque chose pour améliorer leurs vies, pour éviter leurs morts car sinon j’allais m’écrouler.. Je sortis de ma chambre et m’enfonça dans les couloirs de la mather house, pour me poser à un endroit que personne ne trouverait. Fallait que j’pleure. Au moins une fois. Je ne me força pas, les larmes coulèrent abondamment d’elles-même, les sanglots m’étouffaient et finalement.. je ne savais pas si c’était une bonne idée de me livrer totalement à ce lâché total de soi..