ANDRES T. PETTERSEN ► Rj King

Fruit de l'amour et de la passion, Andres n'a connu que ça tout au long de son enfance. Sa mère, bien que sévère est d'une sensibilité sans limite et son père, bien que dur et froid lui concède absolument tout et au fond de ses yeux, Andres y lit de l'amour, de la tendresse et de la fierté. C'est une potion parfaite pour en faire un garçon équilibré, qui aime la vie et qui se délecte avec plaisir de tout ce qui l'entoure. L'arrivée de sa première soeur le perturbe presque autant qu'elle le réjouit. C'est dérangeant de devoir faire place à un autre être humain, dérangeant de devoir partager tout cet amour qui lui était uniquement dédié et perturbant de savoir que c'est une fille. Lui qui prie depuis si longtemps pour avoir un frère d'arme, il se retrouve coincé avec une future princesse. Cependant, c'est également plaisant d'imaginer qu'il ne sera plus le bébé, qu'il va être un GRAND frère et apprendre à un petit être à devenir aussi parfait que lui. Amusant de se demander de quelles couleurs seront ses yeux et si elle va rapidement pouvoir discuter avec lui. A ce moment là, Andres n'a que 3 ans et sa mère vit malheureusement une grossesse compliquée. Après de longues discussions, ils décident de l'envoyer chez son grand-père, qui vit à New-york à Manhattan, au moins jusque la naissance de la petite fille. Au début, Andres déteste cette idée. Il vit cet envoi comme un abandon simple et total. Son grand-père, il ne le connaît même pas. On lui rappelle qu'il l'a vu une fois, quand il était encore bébé et Andres a presque envie de crier que c'est ce qu'il est encore. Un bébé mais il se retient parce qu'il sait que lorsque son père décide quelque chose, cela ne sert strictement à rien de discuter. Il découvre alors un homme seul, qui semble bourru aux premiers abords mais très vite, il devient le meilleur ami qu'Andres n'a jamais eu. C'est lui qui lui offre son premier appareil photo. Il ressemble beaucoup à son père mais sans la dureté. Il sourit souvent et c'est quelque chose qu'Andres lui vole volontiers. Au lieu de durer 4 mois, Andres reste 8 mois chez son grand-père et celui-ci, lui donne une sensibilité qu'il n'aurait jamais pu avoir chez lui, avec ses parents. Le départ est déchirant. Andres aime son grand-père plus que tout mais celui-ci lui promet alors: Ce n'est qu'un au revoir.

Il joue le rôle de grand frère comme un véritable patron du haut de ses 4 ans et quand 2 ans plus tard, sa deuxième soeur vient au monde, il l'accueille comme il se doit, non sans avoir sauté de joie à l'idée de retourner chez son grand-père quelques mois avec sa première soeur. Il leur apprend à quel point la vie est courte et précieuse, que chaque chose sur Terre a son importance et que rien ne vaut plus que l'amour. Son grand-père, il en sait quelque chose. D'ailleurs, aux yeux d'Andres, il sait absolument tout, son grand-père.

Le retour en Norvège est plus que sympathique. Etre à deux pour accueillir sa petite soeur, c'est beaucoup plus marrant. Ils grandissent vite. A trois, ils sont invincibles. Même si le trio se dispute souvent, ils font souvent front contre tout et tous. Ils se soutiennent, se défendent toujours et se supportent dans toutes les occasions. Si quelqu'un ose s'attaquer à eux, il le regrette aussitôt. Leurs parents sont rassurés et heureux face à cette complicité sans faille et tout le monde s'étonne qu'ils soient si proches les uns des autres. Pourtant, ils sont comme ça dans la famille.

Les vacances avec leur grand-père, la vie, l'école, les hauts, les bas, les voyages. Le temps passe à une telle vitesse quand tout va bien qu'Andres est le premier étonné quand il doit partir à l'université. Déja! Quitter sa famille, faire un trait sur ce petit cocon. Au revoir les amis, au revoir la belle vie. Il va devoir être indépendant, autonome. Bien-sûr, il est préparé à ça mais la préparation n'a jamais rien à voir avec la vérité. Il en a conscience. Pourtant, il le faut. La première année, Andres se lance dans le marketing. Il n'est pas très sérieux mais il n'en a pas besoin. Cette année lui semble si facile qu'il refuse de faire des efforts. Il découvre les filles. L'amour. Il en avait connu avant, évidemment mais rien de comparable avec cette grande liberté. Vivre seul, choisir seul sans avoir les avis court-circuités de ses soeurs, de sa mère. C'est lors de ses vacances avec son grand-père que ce dernier tombe malade et décède brutalement. Andres apprend alors qu'il était atteint du cancer depuis 12 ans, se battant contre cette saleté sans avoir voulu en parler. Il ne comprend plus rien Andy, il est perdu. Il se demande si on est en train de lui faire une blague ou s'il est en train de devenir fou. Il n'est pas prêt. Pas prêt à le voir partir, à le perdre alors que c'est déjà fait. Il n'a rien vu venir, il ne peut pas l'accepter. Il perd un peu la boule, avouons le. Il rejette complètement cette idée et refuse de faire son deuil. Ses parents lui font alors consulter des médecins, voir des psy et l'université est loin derrière lui pendant plusieurs mois. Andres a l'impression que ses pieds ne touchent plus terre et qu'il n'est pas normal. Qui perd la tête pour si peu? Il ne peut pourtant pas se défaire de ce mal qui dort au fond de lui. Après des mois et des mois de soins, fragile mais déterminé, Andres retourne à l'université et cette fois, il sait ce qu'il veut faire de sa vie. Il veut réussir à aider les gens comme son grand-père qui n'a pas osé discuter de son mal avec les gens qui l'aimaient le plus. Aider les gens comme lui qui n'a pas réussi à accepter la mort. Il veut servir à quelque chose de bien. C'est ainsi qu'il se lance plutôt dans la psychologie, contre l'avis de son père, qui sait pourtant qu'il ne pourra pas l'en détourner. Au fond, Andres est comme lui. Têtu.

C'est à ce moment-là qu'elle entre dans sa vie. Meluzine. La première fois qu'il la voit, il la trouve incroyablement belle mais il se dit presque immédiatement que ce n'est pas son genre. Elle est bien trop haut perchée sur ses talons dorées. De loin, elle a l'air capricieuse, insupportable et égocentrique. Cette petite manie qu'elle a de dire bonjour avec ce sourire faux et de regarder ses ongles lorsque quelqu'un semble l'ennuyer le rendent dingue. Pourtant, sans s'en rendre compte, il a pratiquement passé sa soirée à observer chacune de ses mimiques mais l'a salué tout penaud, en lui tendant la main et est reparti, sûr de lui. Insupportable. Le temps lui montre rapidement qu'il s'est trompé sur elle. Pas complètement mais en grande partie. Ils sont amenés à se revoir un bon nombre de fois, puisque leurs pères font souvent affaire ensemble et lui, il apprend à la connaître. Il conçoit rapidement qu'elle fait semblant sur un bon nombre de choses et qu'au fond, même si elle est un peu trop impulsive, c'est ce qui fait son charme. Et boom, c'est ainsi qu'il tombe dans les filets de la belle. Pourtant, très vite, il est remis à sa place. Un nom qui résonnera toujours dans son esprit. Tiago. Elle est en couple la belle, évidemment. Andres essaie tant bien que mal de se la sortir de la tête et ils deviennent même amis. Il s'en contente amplement au départ puis se fait complètement à l'idée. Pourtant, lorsqu'il apprend sa séparation avec Tiago, il ne peut s'empêcher de se demander. "Et si...". Même s'il reste persuadé qu'il ne lui a pas proposé de venir le voir en Norvège dans ce but, quand le temps passe, il ne peut s'empêcher d'avouer qu'il y a pensé. Mieux même, il l'a souhaité et c'est arrivé. Il y est allé doucement Andres, il n'est pas complètement idiot. Il voit bien qu'elle a souffert et il fait tout pour faire disparaître cette souffrance qu'il déteste voir dans ses yeux. Un an s'écoule et il se met même à se demander si c'est la bonne. Pourtant, il n'en parle pas. Il a beau étudier la psychologie, il n'a pas pour autant appris à parler de ses sentiments et sans qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, elle disparaît comme par magie, le laissant avec ses sentiments, ce trouble, ces doutes. Pas un mot. Pas une explication et il lui en veut Andres. Il lui en veut terriblement. Il a eu envie de lui demander un bon milliers de fois s'il ne valait pas même un stupide texto. Il n'arrive pas à comprendre ce qu'il a pu faire de mal.

Le jour où il se décide à appeler, incapable de passer réellement à autre chose, c'est malheureusement la voix de quelqu'un d'autre qu'il entend au bout du fil. Passé la déception, il finit par reconnaître la voix de la meilleure amie de Meluzine, surtout parce qu'elle se présente. Il l'a déjà vu la demoiselle mais il n'est plus capable de dire le nombre de fois où c'est arrivé. Son débit de parole ne l'aide pas à tout comprendre et pourtant, il finit par le faire parce que, même si elle parle vite, il est clair qu'elle lui donne tous mais absolument, TOUS les détails. La colère d'Andy est rapidement remplacé par de l'inquiétude. Sans pour autant penser à son amour, il se souvient, d'abord en tant qu'ami, à quel point Meluzine a souffert la dernière fois qu'ils se sont séparés elle et Tiago. Alors, oui, il n'hésite pas plus de quelques minutes avant de promettre à Katalia qu'elle peut compter sur son aide et son appui. Il la remercie de lui avoir tout raconter et assure de la tenir au courant. Katalia est la seule à connaître la véritable raison de son intégration à Harvard et il lui demande de le soutenir pour raconter à Meluzine que son père a simplement insisté pour qu'il fasse son doctorat dans une université prestigieuse. C'est ainsi que, tous les jours, lui et son acôlyte finissent par élaborer plan après plan en espérant pouvoir sauver Meluzine. Ils n'ont même pas conscience, que peut-être, parfois, l'arroseur peut se faire arroser.