CLEO SALAZAR ► Tati Gabrielle

1/ J’ai commencé le sport tôt dans ma vie. J’avais l’air d’une petite fille froide, et je n’avais pas beaucoup d’amis. Mes parents ont pensé que le sport m’aiderait à surmonter mon comportement asocial. Cependant, j’ai eu une vraie passion pour le sport, qui continue aujourd’hui, mais ça ne m’a presque pas aidé à me faire des amis.

2/ Plus tard dans ma vie, vers le collège, mes plus belles années, je suis entrée dans un club de sport de l’école. Je me suis fait des amis, peut-être peu, mais ils étaient importants. Depuis, j’ai beaucoup plus de facilités à m’en faire, à discuter avec des inconnus ou même à venir vers les gens. Le sport, dans mon enfance, a été une vraie délivrance malgré mon enfance un peu compliquée.

3/ J’ai seulement une petite-sœur qui est à peu près mon reflet dans le miroir. Elle me ressemble mais n’a rien d’une « intellectuelle », elle est plutôt artiste, dévouée à l'art contemporain, un art que je ne comprends pas.

4/ J’adore les sciences, et je suis pour la protection de l’environnement et de toute vie sur Terre. D’où mes études qui me passionnent. De plus je donne chaque mois pour la protection des animaux, même si ma situation se rapproche de la précarité. C’est une cause qui me tient à cœur. Je suis également végétarienne, par conviction, depuis plusieurs années déjà.

5/ J’ai toujours adoré les furets. Je n’ai jamais compris pourquoi ces petites bêtes n’étaient pas appréciées comme le sont les chats ou les chiens. C’est pour ça que j’en possède un. Elle s’appelle Nausicaa.

6/ Je fais souvent de grandes soirées avec pleins de gens, où l’alcool coule à flot, où la musique tambourine dans nos oreilles, simplement pour obtenir l’attention que je désire, pour m’entourer de personnes qui pourront apprécier mon rôle en tant que maîtresse de fête.

7/ Mon surnom, étant enfant, était “couette-couette”. Ma mère me coiffait souvent de deux couettes en maternelle, et j’étais le genre de petite fille à toujours vouloir se pomponner pour avoir un amoureux.

8/ Mes parents m’ont toujours éduqué, avec ma soeur, dans l’acceptation des autres et de nous même, peut-être du fait qu’ils soient un couple mixte. Ma mère est coréenne, issue de l’immigration et mon père afro-américain. Ils n’ont jamais roulé sur l’or, appartenant à la classe moyenne basse, ma mère étant professeur des écoles et mon père comptable mais ils nous ont inculqué la valeur de l’argent et le respect des autres, pour faire de nous des personnes ouvertes d’esprit.

9/ Depuis, le féminisme me tient un cœur et j’ai découvert que l’amour n’avait aucune limite de sexe. J’ai participé à beaucoup de manifestations pour la liberté de la femme, pour la liberté des sexes mais aussi pour la lutte de la protection de la Terre et de toute vie sur elle. S’ajoute à ça les nombreuses manifestations BLM auxquelles j’ai participé et où j’ai pu rencontrer de merveilleux amis.

10/ J’ai découvert tardivement, avec mon arrivée à la fac, que j’aimais aussi bien les hommes que les femmes, puis j’ai ensuite remis en cause le genre. Maintenant, je sais que je peux aimer les gens pour qui ils sont et non pour leur genre. Mes parents ont été un peu réticent à ça au début mais on vite fini par comprendre que c’était lié à notre éducation et qu’il n’y avait aucune différence à faire que je sorte avec une fille ou un garçon.

11/ Petite, j’ai toujours été très curieuse. J’écoutais aux portes, tant j’aimais avoir les tous derniers ragots de mes parents, j’aimais savoir les surprises pour mon anniversaire et si le Père Noël déposait vraiment les cadeaux sous le sapin, pile à minuit. Je suis donc tombée sur mon oncle et mon père, ce qui a cassé tous mes rêves de petite fille de voir les hommes de ma famille être ce fameux Papa Noël. Quelle déception, cette curiosité…

12/ Je suis rentrée à Harvard car j’ai toujours été bonne élève. Mais aussi, j’ai été capitaine des Cheerleaders au lycée. Ce qui colle plutôt bien avec mon passé et mon présent de sportive. Je sais que ça fait un peu peste, d’être ce genre de fille au lycée, mais cette place et mes bons résultats aux examens de fin d’année m’ont permis d’avoir une bourse pour entrer dans cette grande université.

13/ J’ai toujours essayé de travailler depuis l’âge légal pour pouvoir mettre des sous de côté afin de pouvoir intégrer une grande université. Chose faite, chose due. J’ai toujours été dans les premières de ma classe, et je le suis toujours. Ma capacité à retenir n’importe quel cours est un grand atout pour moi.

14/ J’ai eu des problèmes avec mes professeurs. Moi qui est toujours sûre de moi, qui ne croit qu’en mon intelligence certaine et mes capacités, j’ai eu beaucoup d’ennuis avec ceux-ci car je n’ai jamais été en accord avec eux. J’ai donc subi certaines exclusions de cours, et quelquefois du lycée quand j’allais trop loin, venant moi-même disputer les professeurs pour leur « incompétence ». Mais depuis, je me suis calmée. Je suis moins… Colérique.

15/ En septembre 2020 j’ai été accusée à tord du meurtre de ma voisine et a suivi un incendie de la maison dans laquelle j’habitais, brûlant au passage toutes mes affaires. J’en suis sortie avec une dette écrasante et beaucoup d’anxiété que je camoufle derrière ma joie de vivre, même quand ça ne va pas. A cause de ces évènements j’ai dû quitter mon job d’ouvreuse au théâtre à cause de harcèlement.

16/ Mes parents ont réussi à nous payer deux fois un voyage dans la famille de ma mère en Corée. Ç'a été jusqu’ici les meilleurs voyages de ma vie et je rêve d’y retourner plus souvent.

17/ Du fait de mon métissage, j’ai appris très jeune à parler plusieurs langues : le coréen - que je ne sais pas écrire - et l’anglais. Par la suite, j’ai été scolarisée dans une école internationale, pour laquelle mes parents se sont ruinés, jusqu’en terminale où j’ai appris le français puis le chinois. Depuis, j’ai une grande capacité d’apprentissage des langues étrangères.

18/ Je n’ai pas de voiture et n’ai même pas le permis de conduire, car je n’ai jamais voulu le passer. Je préfère la marche, le vélo ou les transports en commun. De plus, le coût est beaucoup trop élevé pour mon budget.

19/ Depuis que j’ai mon nouveau travail, je vis un peu une double vie. Seuls quelques amis proches savent ce que je fais réellement. Pour mes parents, il s’agit d’un stage rémunéré en plus de mes études. Ils sont fiers de moi et je sais que, même s’ils sont ouverts d’esprit, ils n'accepteraient pas forcément que leur fille soit streap-teaseuse. Je veux aussi éviter que ça s’ébruite trop autour de moi, parce qu’on ne sait jamais quelles sont les retombées.

20/ Je m’habille beaucoup en friperie, que ce soit pour le prix et les possibilités de style différents. De plus, c’est une démarche qui suit mes convictions écolo.