Everything blurry looks the same • Setzer

Setzer O'Connor & Veïa Alvisio

Everything blurry looks the same

Mes jambes tremblent et les lumières m’assaillent comme des poignards sur ma peau. La peau moite et le cœur battant comme une dingue, je me perds à travers les corps dansants. Comme quand j’avais seize ans. C’est un bref retour en arrière. Le retour à ma vie antérieur, un flashback douloureux de la blonde qui se perd chaque soir. Leurs mains sur mon corps me font oublier que j’ai le cœur qui saigne et qui ne sait plus battre comme il le faudrait. Je suis revenu de Londres la tête dans la brume. Les cernes bien présents et la haine sur le bout des lèvres. Ma rage ne se compte même plus et le simple fait de voir le nom de Milo m’envoie dans un tourbillon d’émotions. J’aimerais pouvoir lui crier combien je l’aime et combien je le déteste de me briser aussi facilement. Le détester qu’il ait fait chavirer notre histoire aussi facilement et le détester encore plus fort pour les promesses qu’il n’a pas su tenir. Je revois encore ses mots dans ma tête et j’ondule davantage des hanches pour le faire regretter, même s’il ne peut me voir. Comme une poupée vaudou au creux des mains, voulant l’atteindre de simples gestes privés d’images. Ma tête tourne et même si l’envie de me retrouver sous les draps d’un inconnu est présente, je me faufile à l’extérieur seule. Le souffle court j’appuie ma tête contre la brique, les sanglots coincés au creux de la gorge, mes jointures rentrent en violence avec le mur. Je le sens mes jambes, elles veulent céder, mais je tiens bon. J’ouvre les yeux de nouveau en me tirant une cigarette de mon sac. Je me bats avec elle un moment pour l’allumer crachant un juron en italien malgré moi. Le froid claque sur ma peau et je lui apporte peu d’importance. Je suis déjà dans un blizzard, au creux de ses vent déchaînés et ma peau de porcelaine qui ne tient plus en place. Puis je remarque une présence dans la pénombre qui m’avait échappé jusqu’à présent. Pourtant son visage me semble familier. La tête embrouillée par l’alcool et l’envie de me retrouver à côté de Belzébuth plus que jamais je me pose à ses côtés au sol. «Ça te dérange si je reste un peu ?» Je regarde la fumée danser sous mes yeux en le regardant même pas une seule seconde.

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“Tonight, my head is spinning. I need something to pick me up. I've tried but nothing is working. I won't stop. I won't say I've had enough. Tonight, I start the fire. Tonight I break away.”

C

'était une nouvelle nuit où il se retrouvait à errer près du Nephilim... Il ne faisait que se mettre en danger en faisant cela, pourtant il ne pouvait empêcher son corps de se rendre à cet endroit. Il en avait un besoin viscéral, pourtant il n'avait toujours pas trouver le courage d'en passer le seuil. Oh, il n'avait pas peur de se faire recaler à l'entrée. Il y avait peu de chance que ça arrive... Il avait surtout peur qu'on le reconnaisse... Il s'était occupé de la plupart des recrutements. Un cancer incandescent entre les lèvres, il était dans la pénombre d'une ruelle adjacente. La silhouette semblait effacée mais sur ses gardes, chaque bruit, lui faisait tourner la tête alors que sa main se glisser lentement dans l'arrière de sa ceinture pour en dégainer une arme si nécessaire. La jeune femme qui s'approcha de lui n'échappa pas à son attention... Il recula de quelques pas en la voyant arriver, espérant rester inaperçu. Mais c'était déjà peine perdue. L'homme ne chercha plus à s'esquiver lorsqu'il reconnu le visage de cette personne déjà ivre... C'était la femme qui avait accepté de les héberger pour une nuit, elle semblait aussi perdue qu'il avait pu l'être lors de leur rencontre. Le jeune homme n'eut même pas le temps de réagir que la demoiselle était déjà par terre. Arrêtant le mouvement qu'il venait d’amorcer, il haussa les épaules avant de s'appuyer contre le mur. On vit dans un pays libre... En apparence du tout moins, car il y avait bon nombres de choses qui n'étaient pas autorisé dans cette même nation. Mais dans le cas présent, il n'avait rien à ajouter. Il recula de quelques pas de manière à se retrouver à nouveau dans l'ombre sans pour autant la quitter du regard. La fumée s'échappa de sa bouche tandis qu'un dilemme intérieur semblait se profiler. Que devait-il faire ? La laisser là et s'en aller... Dans l'état où elle était et vu les tremblements qu'il pouvait apercevoir, elle ne ferait pas long feu... En temps normal, il n'y aurait même pas eu débat... Mais elle l'avait aidé lorsqu'il en avait eu besoin. Il lui était redevable. Retirant le cache poussière en cuir qu'il avait sur le dos, dévoilant ses bras squelettiques et lourdement tatoué à la fraîcheur de la nuit, il posa la veste sur ses épaules. Tu ne devrais pas rester là... Tu risques de faire une hypothermie... Ses pas étaient boiteux d'un côté, il se déplaçait lentement sans aucun appuis pour l'aider.

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Il ne bronchait pas à ce que je reste et de toute façon je n'avais pas l'intention de bouger. Tout me paraissait vide de sens à présent. Mon loft me donnait le haut le coeur, même ma maison à Londres avait su réveiller en moi de douloureux souvenir. En repensant à ce petit interlude qu'on s'était accordé et les premières déclarations que je lui avais lancées. Je le voyais partout. Je peinais même à garder Hermès dans mes bras, cette petite bête poilue qui n'avait rien demandé. Il n'avait pas assez de vodka dans ce bas monde pour dissimuler mes larmes et la plaie béante au fond de mon coeur. Il n'avait pas assez de pages et d'encre pour écrire toute la haine que je portais. Il n'avait pas assez de jurons italiens pour l'insulter. Lui et Neal, lui et son amour non oublié et moi qui n'avait qu'été une figurante dans tout ça. Je senti le tissu se déposer sur mes épaules. Mes tremblements étaient irréels et je ne leur portais pas la moindre attention. Ma peau qui était déjà si blanche était presque translucide et j'avais l'air d'un fantôme. D'une âme errante sans vie, qui cherche une place dans Boston. «Au point où j'en suis.» dis-je en haussant les épaules dans un souffle. L'hypothermie me semblait être une accalmie. Une douce conclusion que je voulais bien prendre. Parce que bien si j'étais porté à la haine depuis un moment, ce soir j'étais faible et je réalisais à quel point il me manquait. Mes yeux se posèrent sur lui dessinant son visage comme je le pouvais à travers mes yeux vitreux. Ses tatouages me ramenèrent dans l'air du temps, me rappelant la fois que je l'avais hébergé et combien j'avais tendance à m'inquiéter pour lui. Il était encore dans la rue, la preuve qu'il avait encore besoin d'aide. Et l'idée de me jeter un dévolu sur une personne pour le sortir du gouffre, me faisait oublier que j'étais moi-même enfoncé. «Tu veux que je t'héberge encore ce soir ?» Je me relève de sur le sol, les jambes toujours aussi frêles en m'avançant vers lui. «Merci pour la veste.» Je tirais les dernier millimètre sur ma cigarette avant de la jeter sur le sol et de l'écraser, imaginant qu'elle était la tête de Neal. Et sans doute celle de Milo au passage.

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“Tonight, my head is spinning. I need something to pick me up. I've tried but nothing is working. I won't stop. I won't say I've had enough. Tonight, I start the fire. Tonight I break away.”

I

l ne savait pas ce qui travaillait la jeune femme qu'il avait à ses côtés mais il pouvait sentir une certaine détresse émanant d'elle. Et il ne disait pas ça à cause de l'odeur d'alcool qui empestait l'air... Non, il avait toujours eu un sixième sens pour cela. Peut être y était-il plus sensible en ayant vécu cela personnellement... ? Personne n'aurait été capable de le dire. Ces deux âmes en peine avaient quelque chose de similaire. Mais là où brillait la peau blanchâtre de la jeune femme, la noirceur de la peau de l'homme connoté en négatif. La veste était assez lourde et il vit les épaules de la jeune femme s'affaisser légèrement lorsqu'il lui déposa dessus. Ne dis pas ça... On le considérait comme étrange, distant, froid. Mais il n'était pas que cela. Même si les problèmes du monde semblait lui passer au dessus de la tête, tel un vol long courrier, il était sensible à la détresse des gens... C'était peut être là, une partie de son problème actuellement. Consumant d'avantage le poison entre ses lèvres, il en recracha la fumée par les narines comme un dragon agacé. Sa tête secoua légèrement de gauche à droite en signe de négation. Non, ça ira... J'avais juste du mal à dormir alors je suis allé faire un tour. Mensonge qu'il avait tellement répété que cela pouvait à présent être crédible. Entendant à nouveau du bruit venant de la boite qu'elle venait de quitter, il s'appuya à nouveau contre le mur pour se cacher des personnes sorties prendre une bouffée de fraîcheur. Mais c'était une fausse alerte, pas de visage connu dans la foule. Tu ne seras pas capable de rentrer chez toi tout seule dans cet état. C'était une affirmation qui pouvait sembler froide au premier abord mais elle masquait son questionnement. Les frissons vinrent chatouiller la colonne vertébrale du jeune homme alors qu'il fit faire des étirements à sa nuque. Tu as un portable ? Pour appeler un taxi ? Car il avait renoncé à ce confort moderne pour le moment. Il se servait de cabine téléphonique lorsqu'il en avait besoin.

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Mais qu'est-ce que je pouvais bien dire ? Qu'est-ce que je pouvais bien penser. Ma tête tourbillonnait et je n'arrivais pas à mettre mes pensées en veilleuses. Je ne souhaitais pas faire une connerie, non pas après la dernière phrase qu'il m'avait lancée. Je voulais bien le prouver que je pouvais me tenir droite et avoir fois en la vie. Que je pouvais réussir sans l'aide de personne sans devenir une grande littéraire. L'amour n'était pas pour moi et j'en avais définitivement la preuve. Même si j'étais fleur bleue jusqu'au bout. Il refusait que je l'héberge à nouveau, mais je n'étais pas convaincu de son affirmation. Et je m'inquiétais pour lui. Ça me permettait de respirer et de ne pas avoir les yeux rivés sur ma rupture douloureuse. Avant même que je lui reproche de refuser mon aide, il essayait de faire la même chose avec moi. Mais ses mots étaient froids, mais encore j'avais toujours apprécié les gens un peu trop glacials devant moi. Masochiste jusqu'au bout. Je plongeais ma main dans ma poche à la recherche de mon portable. Les veines éclatées par l'alcool j'avais du mal à le déverouiller pour appeler un taxi. «Je peux retourner à pied aussi.» Je me foutais bien de ce qui pouvait arriver et j'avais toujours aimé être au grand air. Cette phrase reflètait ma mélancolie et je me dégoutais moi-même. Maudit sois-tu vodka au doux goût salé. Elle aussi me rappelait ses traits italiens. «Si je dois rentrer tu viens avec moi... .» Mes mots étaient détachés, mais je poussais un sourire sur mes lèvres. Même si je ne savais plus comment faire. «On sera deux à mal dormir. Ça passera le temps » Je lui tends mon portable me montrant docile à la proposition. Je n'y arriverais pas seule surtout que mon accent italien ressortait encore plus fort quand j'avais bu. J'étais étonné qu'il puisse me comprenne. Je trébuche un peu dans mes propres pieds en me retenant contre son épaule. Pathétique jusqu'au bout Veïa.

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“Tonight, my head is spinning. I need something to pick me up. I've tried but nothing is working. I won't stop. I won't say I've had enough. Tonight, I start the fire. Tonight I break away.”

I

l existait plusieurs raisons au fait de vouloir boire avec autant d’excès. L'envie de prolonger la fête avec des amis, avoir un effet d'euphorie qui se prolongeant dans la nuit au point d'en effacer de sa mémoire la soirée en question. Avoir un problème avec le dit-alcool et ne pas être capable de s’arrêter par soi même. Ou de vouloir oublier que la vie était merdique... Échapper à un quotidien que l'on ne souhaite plus, en espérant que tout aura disparu le lentement. Il n'y avait souvent qu'une finalité à ce genre de chose. La gueule de bois du lendemain... Il avait du souvent l'affronter par le passé car lui, il se servait de l'alcool pour échapper à ses nuits cauchemardesques. Mais à éviter les cauchemars la nuit, ils finissaient par prendre vie en plein jour. Et il ne pouvait que les fuir pour le moment.

Déverrouille juste le téléphone, je me charge du reste...

C

ar il n'avait aucune envie de marcher jusqu'à chez elle. C'était beaucoup trop loin par rapport à ce que pouvait endurer sa jambe handicapée. Encore moins sans canne. Un frisson parcouru à nouveau son échine. Il ne releva pas la réflexion de la jeune femme qui voulait rentrant par ses propres moyens. A vrai dire, il ne lui laissait pas le choix. Un soupire s'échappa de ses lèvres.

E

n effet, la jeune femme avait un fort accent italien mais il arrivait à suivre grâce au mouvement de main qu'elle faisait en s'exprimant. Ce cliché n'était donc pas une légende. Composant finalement le numéro d'une compagnie de taxi qu'il connaissait par cœur, il leur indiqua le lieu de rendez-vous avant de remettre le portable dans la poche de la jeune femme.

Je te raccompagne. Je ne compte pas dormir...

E

lle ne devait plus s'en souvenir dans l'état d'ébriété dans lequel elle se trouvait mais il y avait sa fille qui l'attendait quelque part dans cette grande cité. De plus, il était hors de question que quelqu'un entende les crises qu'il était capable de faire une fois la nuit ayant déposée son voile.

L

a voyant trébucher en avant, il mit son pied de manière à accuser la chute sans choir avec elle. La tenant par le bras, l'odeur d'alcool le frappa de plein fouet. Qu'avait-elle bien plus vouloir oublier pour se mettre dans cet état. L'aidant à se relever, il passa un bras derrière sa taille tandis qu'il plaçait le bras de la jeune femme derrière sa nuque. Il avait fait en sorte de recouvrir le revolver, qu'il portait dans le dos, de son t-shirt.

Mais chaque chose en son temps...

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Le numéro composé mon portable revenait dans ma poche assez rapidement. Il serait plus sage de rentrer dans mon état en effet. Avant de recommencer à la prochaine nuit. Mon sourire se poussait encore plus sur mes lèvres comme il comptait rentrer avec moi finalement, mais pas forcément dormir. C'est tout ce que je me demandais un peu de compagnie, sachant à quel point mes idées pouvaient être sombres, sachant à quel point j'avais tendance à me faire du mal pour rien. Il m'avait rattrapé sous ma chute. Sa peau froide avait électrisé ma nuque. Ses mots me frappaient de plein fouet. Chaque chose à son temps, il n'avait pas tort. Je devais apprendre à me laisser une chance d'oublier. Je devais aussi apprendre à panser mes blessures d'une autre manière sans m'enivrer. Et je voulais bien essayer, mais pour le moment j'étais trop arraché. «J'avoue...» Je secoue ma tête tentant de faire valser les images brouillés. Je reprends le contrôle de mes jambes. «La patience est une vertu.» Je m'égare dans mes pensées et dans mes paroles. Je n'avais pas envie de savoir l'image qu'il avait de moi à ce moment même. Le taxi se gare proche de la boite et je me rends titubante vers la porte en me glissant à l'intérieur tant de bien que mal. Je le vois qu'il me suit, puis la porte se referme. J'indique mon adresse au chauffeur, une fois puis deux en essayant d'articuler du mieux que je peux. La course est courte et mon immeuble se dessine rapidement dans le pare-brise. Je paye sans redemander ma monnaie et je sors. «Une chance que t'es là n'empêche.» J'aurais fini dans mon lit comme d'habitude sans doute, mais je voulais bien le remercier pour une fois. J'avais promis à Andrew de ne pas faire de conneries. Je sors mes clés et les passe dans sa main en frissonnant devant la porte. «Tu sauras plus doué que moi pour ouvrir la porte.» C'était un peu un aller-retour dans le passé, comme la première fois que je l'avais ramené chez moi. Il faut croire qu'on était destiné à se recroiser. Comme j'étais destiné à l'aider.

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“Tonight, my head is spinning. I need something to pick me up. I've tried but nothing is working. I won't stop. I won't say I've had enough. Tonight, I start the fire. Tonight I break away.”

S

i elle avait les idées noires, il n'était pas la meilleure compagnie qu'elle puisse espérer. Ayant lui même des démons l'accompagnant. Enfin c'était au moins quelqu'un qui pouvait comprendre ce qu'elle ressentait. Lui aussi à une époque ne supportait plus le monde qui l'entourait et il avait souhaité en finir. Sauf qu'il avait été trop lâche pour passer à l'acte... Ou bien qu'un éclair de lucidité l'avait traversé. Mais il avait toujours pu compter sur sa sœur pour être là.

S

a peau était aussi froide que la mort à présent... Il n'était pas bien épais et perdait très vite sa chaleur. Tremblant à nouveau, il releva les épaules un instant pour tenter d'oublier cette sensation. Son regard se posa sur la jeune femme, il n'était pas en train de la juger mais des questions traversaient son esprit. Il se demandait ce qu'elle avait bien pu vivre pour se retrouver dans cet état... Il était bien loin de se douter de la vérité. Lui qui n'avait que peu connu l'amour. Et encore moins l'amour réciproque.

V

oyant le taxi amorcer son arrêt devant le Nephilim, il fit en sorte de rester le visage le plus baissé possible, détournant la tête vers la rue pour éviter les regards. Par chance, la nuit parfaisait son camouflage. Il l'aida à monter à l'intérieur avant de s'asseoir à ses côtés, son observation de son bar prendrait fin ce soir. Il aida à le chauffeur a décrypter les paroles de la jeune femme avant de s'enfoncer dans le siège pour éviter que sa tête ne dépasse de trop. Mais la voiture était trop petite pour un homme comme lui, il se contorsionnait afin d'être discret... Peine perdue.

L

'aidant à descendre, il continuait de la soutenir en s'appuyant discrètement sur elle lorsqu'il devait appuyer sur la jambe qui le faisait souffrir. Il tourna la tête devant le bâtiment de la jeune femme, ayant l'impression de voir un visage dangereusement familier. Mais cela devait être le fruit de la fatigue et de son imagination qui lui jouait des tours.

Je doute que ça soit une chance...

P

ressant le pas pour se trouver à l'intérieur de la battisse, il attrapa les clés qu'elle lui tendit pour les enfoncer dans la serrure et déverrouiller la porte. Il était face de viser sans alcool dans le sang. Poussant la poignet, ils entèrent dans cet endroit familier... Il déposa Veia dans son canapé avant de s'appuyer sur ce qu'il pouvait trouver pour baisser les volets des fenêtres. Il avait un mauvais pressentiment.

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Pouvais-je dire que j'avais eu une chance inouïe de me retrouver en sa compagnie ce soir. Je le croyais lorsque je lui tendais mes clés et que je valsais sur mes deux pieds. L'âme en miette et le cerveau complètement perdue, j'aurais eu du mal à revenir chez moi ce soir, même si je ne voulais point l'admettre devant lui. Une fois la porte déverrouillée j'entrais en compagnie de Setzer, appréciant la douce chaleur qu'émanait mon loft. Ma peau commençait à reprendre de la couleur, même si elle était toujours aussi laiteuse. J'atterrie sur le sofa en soufflant et je retire sa veste la laissant joncher à côté de moi. Il prend le tirer les volets et je sens que je pourrais m'endormir plutôt facilement. J'entends les bruits de pas de mon chien qui arrivent de ma chambre, puis je vois sa tête apparaître dans le salon. Attendrie, je l'appelle à moi pour qu'il puisse me rejoindre sur le sofa. J'avais eu tort de lui en vouloir, cette petite bête n'avait rien avoir à cette histoire. Elle avait tout simplement un seul maître à présent. «Tu viens t'asseoir ?» Je le fixe en me calant un peu plus sur le sofa. Soulagée d'être dans ma demeure et beaucoup trop avancée par l'alcool, ma tête retombe sur le dossier.

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E

lle avait eu de la chance dans son malheur de ne pas tomber sur une personne mal attentionnée. Un homme avait une telle ligne de conduite aurait sans aucune difficulté abusé de la situation à son avantage. C'était bien loin des préoccupations de la personne qui l'avait ramené dans sa demeure.

S

a main à l'arrière de son pantalon, il alla pour dégainer lorsqu'un bruit s'échappa de son dos. Mais l'arme pointé vers la boule de poil lui fit prendre conscience de la dangerosité de son geste. Il baissa son pistolet avant de vérifier les autres pièces de la maison. S'il y avait autre chose à savoir, il préférait être prêt. Son regard s'attarda sur l'horloge avant d'en décrypter le message temporel. Il avait encore quelques heures avant que Morrigan n'ouvre les yeux... Cette enfant était réglée comme une pendule, un vrai bonheur d'organisation.

L

a voix de la jeune femme sembla lui parvenir comme une voix lointaine, à tel point qu'il ne pensa pas immédiatement à répondre. Son inspection fini, il se remit près de la fenêtre poussant très légèrement les stores pour voir ce qu'il pouvait se passer à l'extérieur.

Oui...

L

'information était finalement arrivée jusqu’à son cerveau pour redescendre vers ses lèvres. Il s'éloigna finalement de la vitre pour aller à côté d'elle, caressant la boule de poil qu'il avait menacé quelques instants plus tôt. Il n'avait jamais rien eu contre les animaux... Au contraire. Il en avait toujours voulu un mais sa sœur s'y opposait fermement. Il n'y en avait que pour Gotham...

L

e temps passant, il se demandait s'il ne se faisait pas des idées... Non, il était persuadé d'être suivis et qu'on lui voulait du mal. C'était une certitude.

Tu devrais boire de l'eau si tu veux pouvoir te lever demain matin...

L

e relevant du canapé, il alla dans la cuisine, fouillant dans les placards jusqu'à trouver un verre. Son corps se réchauffant petit à petit, il semblait recouvrait l'usage de ses doigts. Serrant les phalanges, il rouvrit la main avant de lui apporter son insipide boisson... Mais alors qu'il se préparait à se rasseoir, la sonnette se mit à retentir dans le loft.

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