KAELA SKYBREAKER ► Daisy Ridley

1993. Chicago. La ville des truands et des bandits. La ville d'Al Capone. Mais les bandits du grand siècle n'étaient plus là à cette période. Ce fut à cette époque que Kaela vit le jour. Une famille pauvre de la banlieue de Chicago. Sa mère souffrit deux jours durant pour la mettre au monde. Et au moment où Kaela poussait son premier cri, elle ignorait qu'elle venait d'entrer dans un monde âpre et rude. A la maternité, l’équipe soignante était aux petits soins. Le père, Ciaran, restait distant. Il n'avait pas spécialement eu envie d'avoir un enfant. Sa femme était tombée enceinte, voilà tout. Le bébé était en bonne santé, gazouillant et ouvrant de grands yeux sur le monde. La petite ne pouvait se douter à cet instant que sa vie était déjà scellée, du moins une partie. Ciaran restait aigri par l'arrivée de l'enfant qui prenait tout son temps à sa mère. Il se réfugia dans la colère, la haine. Il n’aimait pas cet enfant. Du moins, il avait des sentiments contradictoires à son encontre. Il pouvait ressentir une grande tendresse pour elle, en même temps qu’un sentiment de haine.

1999. La petite Kaela avait grandi. Agée de 6 ans, elle vivait pauvrement. Et pourtant, pleine de vie, elle s’épanouissait dans l’adversité. Ce fut à cet âge-là que les premiers coups survinrent. Son père avait commencé à boire. Et lorsqu’il buvait, il devenait très violent. L’homme leva la première fois la main sur Kaela parce qu’elle avait cassé sa bouteille, sans faire exprès. Puis, ce fut l’escalade. Elle apprit à connaître les moments où il valait mieux se cacher ou s’enfuir de la maison. Mais malgré ça, son père arrivait toujours à ses fins, à un moment ou à un autre. Il avait ce regard mauvais, haineux qui ne présageait rien de bon. Et malgré son alcoolémie, il gardait toute sa tête, ne frappant que là où ça ne se voyait pas… Kaela eut de la chance, et quelques côtes cassées. La misère faisait le terreau de ce genre de comportements. Et la haine. Une haine violente, viscérale. Il lui cracha souvent qu’elle était la seule responsable de leur vie de misère, qu'elle leur coûtait bien trop d'argent. Certaines auraient abandonnés, auraient mis fin à leur vie. Pas Kaela. Elle survécut. Envers et contre tout.

2005. Elle avait 12 ans. Et son père sombrait, persuadé qu'il était le pilier de la famille. Que sa femme et sa fille devaient lui rendre grâce de les faire vivre. Kaela ne croyait pas aux grandes théories de son père. Il trempait dans des affaires louches, il y avait parfois des hommes qui venaient à la maison, échangeant de l’argent avec son père. Elle n’y comprenait pas grand-chose mais elle n’était pas idiote non plus. C’est à cette période que l’horreur monta d’un cran pour elle. Son père revint un soir encore plus aviné que d’habitude. Titubant, il balbutiait et criait à Kaela de venir. La petite fille était arrivée aux portes de l’adolescence. Elle était devenue une jolie fille. La lueur qui s’alluma dans les yeux de son père lorsqu’il la vie devant elle était nouvelle. Jamais il ne l’avait regardé comme ça. Il murmura seulement qu’elle ressemblait tellement à sa mère. Et ce fut le début. Le début des caresses, le début des attouchements. L’esprit de Kaela s’envolait ailleurs pour ne pas sombrer. Dans la folie.

2007. Cette fameuse soirée, tout bascula. Son père rentra une fois encore ivre. Elle était dans la cuisine, en train de préparer à manger. Et il s'en prit à sa mère. Il lui sauta dessus. Pourquoi ce soir-là plutôt que n’importe quel autre soir ? Elle ne le sait toujours pas aujourd’hui. Toujours est-il qu’elle intervint et qu'elle frappa. La lame du couteau s’enfonça dans les chairs de son père et le sang lui coula sur les mains. Choquée, elle lâcha le couteau. Elle quitta la maison pour ne plus jamais y revenir... Elle partit sur les routes, harassée, persuadée qu'elle ne méritait pas de vivre. Elle traversa différents états, vivant de petits boulots pour se nourrir.

2013. Elle avait parcouru nombre d'état, vivait comme une marginale et survivait comme elle le pouvait. Elle croisa la route d'un jeune homme, Maverick. Il lui plaisait. Ils avaient des tempéraments assez différents mais explosifs et ils se cherchèrent pendant plusieurs mois. Jusqu'à l'ultime bravade de Kaela qui lui lança comme défi de jouer à la loterie. Ce qu'il fit et elle s'enfuit. Le but du pari était qu'elle lui cèderai s'il jouait. Elle préféra fuir. Fuir devant les sentiments qu'elle éprouvait. Ce fut à Boston qu'elle rencontra celle qui allait devenir son mentor, Gavina Johnson. Une marginale qui maîtrisait les arts martiaux. Elle la recueillit et fit de la jeune femme qu'elle était une vraie combattante. Elle lui apprit à sentir la force qu'elle avait en elle, à la canaliser et à l'utiliser pour survivre. A ne faire qu'un avec son énergie. Et surtout, à l'utiliser à bon escient. Kaela avait alors 20 ans.

2014. Forte de l'aide de Gavina, elle eut assez d'argent pour rejoindre Harvard. Elle avait été douée à l'école, elle était dotée d'une grande intelligence et d'une mémoire impressionnante. Cela fait maintenant 6 ans qu'elle étudie la médecine, elle espère pouvoir guérir et aider les autres.