(June) ❝ Flirting is a trade, one must keep in practice.❞

“. Flirting is the art of keeping intimacy at a safe distance.“

❝ Il n’aurait pas aisément imaginé qu’un corps féminin puisse le faire tressaillir, grincer des dents et même détourner les yeux. Il était un homme, se sentait parfois comme un basique de son espèce, c’est-à-dire qu’il avait toujours au moins un intérêt pour le corps d’une femme. Pourtant, aujourd’hui, rien. Il n’avait même pas envie de le voir. C’était donc ici que devait résider la limite avec la nécrophilie, et probablement que le contexte de l’autopsie avait de quoi faire reculer le plus fou amoureux de la femme. Le menton appuyé sur la paume de sa main, Nolan observait d’un oeil critique la vidéo lancée par le professeur de médecine légale afin de montrer à ses étudiants une autopsie et franchement, c’était gore. La saga Saw à côté, c’était du surfait – sûrement parce que chaque spectateur savait que c’était faux. Le Kingsley n’avait toujours eu qu’un intérêt indifférent face aux films habités par le sang et le suspense le prenait rarement dans les thrillers. Mais en face-à-face avec un documentaire sans censure d’une vraie autopsie sur cadavre féminin où rien n’était caché ou mis en scène, il se sentait mal. Il valait même mieux ne pas commenter les images de l’autopsie sur un cadavre masculin. D’ailleurs, lorsque le plan revint sur ce dernier, l’étudiant détourna le regard pour se concentrer sur l’heure : 17h07. Il ne restait plus que 8 minutes de cours, donc encore 8 minutes à supporter la vidéo. Autant le cours en soi était intéressant, mais montrer une dissection du corps humain… c’était la touche guère appréciée de Nolan. Finalement, il se tiendra à son plan de base de futur professionnel : s’orienter vers l’international ou s’occuper d’affaires financières. Il préférait laisser le morbide au fan des séries policières américaines n’aspirant qu’à rentrer dans le service de Gil Grissom.
Les lumières de l’auditoire se rallumèrent et l’écran s’éteignit au soulagement de plus d’un étudiant probablement, ou du moins de Nolan. Il souffla discrètement en se redressant, tapant rapidement à l’aide de son clavier les derniers complètements donnés par le professeur. Chose faite et l’heure de l’adieu arrivé, il ne s’attarda pas à sa place et à voir le bouchon créé à la porte de sortie, personne n’avait envie de traîner ou de poser des questions sur ce qu’ils venaient de voir. Ils devaient probablement penser que les autopsies, c’était bon pour ceux qui étudiaient la médecine et non pour ceux en droit. En tout cas, le Kingsley avait appris une chose durant ce cours : il éviterait de se mettre dans des situations peu conseillées pour mourir de manière inexpliquées à en terminer sur une table d’autopsie. Mais il avait également mieux à penser. Ce soir, il bossait et probablement que cela l’aiderait à rendre flou son cours du jour. Néanmoins, avant, il ferait son Dunster pour garder sa bourse et élirait domicile à la bibliothèque jusqu’à la dernière minute. C’est ainsi qu’à près de 21h00, il eut juste le temps de poser ses affaires avant d’attraper un bus pour rejoindre Imman Square et plus précisément le Bukoski Tavern, un des lieux où il officiait comme serveur ou barmaid s’il le fallait.
L’endroit n’était pas encore spécialement fréquenté, la nuit ne faisant que débuter. Nolan ne s’attarda pas sur la clientèle principalement composée d’habitants ayant terminé leur boulot du jour, et alla poser ses affaires avant de revenir dans la salle en saluant quelques collègues. Mais celle qui sut réellement l’interpeler était en pleine préparation d’un cocktail et silencieusement, Nolan se glissa derrière elle pour lui souffler à l’oreille :
« Salut beauté, dit-il en prenant sa voix la plus rauque et sensuelle avant de rire et de se placer à côté de June. Qui est-ce qui commence aussi fort sa soirée alors qu’on n’est même pas le week-end ? demanda-t-il en voyant la bouteille de rhum ouverte. Oh et fais-moi plaisir, dis-moi que tu bosses aussi toute la soirée derrière le bar avec moi. J’ai besoin de ta compagnie pour oublier ce que j’ai vu aujourd’hui, ajouta-t-il avec un léger sourire charmeur. »
Il n’aurait su demander mieux que la Moires pour classer la vidéo du jour car avec leur chaud-froid constant, il était difficile d’être parasité par un événement extérieur.

(Invité)

Flirting is a trade, one must keep in practice feat Nolan J. Kingsley

.Ma journée avait été on ne peut plus basique. Il faut dire qu’en ce moment j’avais un peu l’impression de tourner en rond, enceinte d’un mois et trois semaines je ne me remettais pas de l’annonce de ma grossesse. Je n’avais jamais pensé avoir un petit bébé à mon âge même si j’en avais toujours voulu et pourtant depuis qu’elle était là je me sentais entière. J’étais loin d’être bien et pleine de vie malheureusement, depuis que River m’avait plaqué je me sentais très mal. Je pourrais tellement avoir une grossesse rayonnante accompagnée de mon petit ami mais je ne voyais plus le père de mon enfant, enfin si quand je le voyais il était avec son petit ami Tyler. Franchement c’était horrible de les voir main dans la main alors que je portais son enfant ! Je trouvais ça honteux. En plus j’avais de plus en plus mal au ventre, je n’avais pas trop d’argent pour faire des examens complémentaires alors j’attendais mon échographie des trois mois avec impatience. J’espérais que le bébé se développait bien. Cela me ferait tellement souffrir si je devais faire une croix sur ce petit être qui naissait en moi. Je m’étais attaché à lui-même si je me faisais beaucoup de soucis quand à son avenir. Ma grossesse n’était pas vraiment compatible avec les études que je faisais à Harvard d’ailleurs et ça aussi c’était le truc qui me faisait complètement flippé, j’essayais de ne pas faire trop d’exercice lors des échauffements et des chorégraphies. Quand j’étais petite j’avais vu une danseuse perdre son bébé durant l’une de ses danses et depuis j’avais été traumatisé. Bref, après une journée encore bien chargé je devais prendre mon service au bar dans lequel je travaillais. J’étais très fatiguée mais je devais faire des économies pour l’arrivée du bébé. J’avais déjà choisit son prénom si il s’agissait d’un petit garçon, ce serait Ethan, le prénom de mon ami décédé. Pour une fille je n’en avais aucune idée mais je voyais bien un vieux prénom assez joli. Je pensais à toutes ces choses alors que le vent me fouettait le visage à bord de ma petite moto, j’espérais la conduire encore durant longtemps. Je finis par arriver dans le bar où j’étais l’une des premières à arriver, j’essayais de finir le moins tard possible le soir pour me reposer un peu. Je commençais à servir les premiers clients, les fins de semaines étaient toujours des moments très chargés. Tout d’un coup, un homme derrière le comptoir me murmurait quelque chose à l’oreille. Je reconnus tout de suite sa voix suave et chaude dans mon cou, c’était Nolan, l’un de mes collègues de travail qui en ce moment avait tendance d’ailleurs à être un peu plus qu’un bon collègue obéissant avec qui on pouvait travailler. D’ailleurs j’avais frissonné en l’entendant me murmurer ses mots avant de lui répondre un simple petit : « Salut ! ». Il me demanda ensuite qui avait commandé un bon verre de rhum, c’était un client habituel, malheureusement je ne pouvais plus consommer ce genre de boisson pour ne pas mettre en danger le bébé mais depuis ma rupture j’avais pourtant vraiment envie de me saouler. Je lui dis en riant : « Malheureusement ce n’est pas pour moi, tu en veux ? ». Il pouvait certainement se permettre ce genre d’excès et j’en étais presque jalouse. Je rêvais de tremper mes lèvres dans un peu d’alcool, heureusement que je pouvais encore avoir du sexe car sinon j’aurais certainement envie de me pendre. Depuis ma rupture j’enchainais les plaisirs éphémères et complètement stupide. Il me demandait ensuite si j’étais là toute la soirée et si j’allais travailler avec lui. Il semblait y tenir. J’hochais alors la tête avant de lui répondre d’une manière taquine à mon tour : « Tu peux avoir ma compagnie pour plus qu’une soirée tu sais… ». Je lui avais fait mon petit regard charmeur, celui auquel personne ne résiste. Enfin en théorie car en pratique ce n’est pas la même. Je partais ensuite de derrière le comptoir pour prendre la commande des gens qui étaient assis aux tables. Je revins alors à ma discussion avec Nolan pour lui demander : « Qu’est ce qui y a eu de si traumatisant ? ». Il avait l’air un peu perturbé, c’est vrai…

code par (c) eylika. photo de we heart it.

(Invité)