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Il était deux, trois heures du matin peu être. J'en savais trop rien. J'étais bien loin de toute réalité. Au fond, je me disais que je n'étais bonne qu'à ça, passer mes nuits à me défoncer, parce que tu le sais, depuis que tu es parti, j'ai plus le goût de rien, juste le goût de te retrouver. De te voir une dernière fois, comme si c'était réel. De goûter tes lèvres qui semblent pouvoir être touchées, te dire que je t'aime, alors qu'au final, tu n'es rien, rien que le fruit de toute cette drogue, rien que le fruit de cette psychose grandissante.
Il était deux, trois heures du matin peu être. J'avais passé la journée en cours. Il n'y avait que ça qui me changeait les idées, parce qu'au fond, la médecine, c'était tellement bourratif que ça zombifiait. Ne plus penser à rien, voilà ce que je voulais. J'étais là depuis septembre, et j'avais l'impression d'être toujours un OVNI face à ces gens qui me regardaient de haut. C'était surement moi le problème, j'avais jamais réussit à m'adapter aux autres, à leurs manières, à leur hypocrisie congénitale, à leur prétention malsaine, à leur fric claqué pour pouvoir se venter d'être plus riche que l'autre.
Il était deux, trois heures du matin peu être. J'avais allumé un joint. Comme toutes les nuits. Parce qu'il n'y avait plus que ça. Et la musique à fond dans l'appart, celle que tu adorais, même si c'était pas du rock seventies, c'est vrai qu'elle nous faisait planer. J'étais là, allongée sur mon lit, tirant taf par taf, les yeux fermés, juste en écoutant cette foutue musique.
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