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J’observais mon téléphone, je venais tout juste d’échanger avec Eros, j’attendais qu’il m’accepte chez lui, le temps que je trouve un logement. Je n’avais pas eu le temps de m’en occuper avec mon voyage à Hong Kong. Mais j’étais plutôt fière du travail accompli. La société LVMH venait enfin d’acquérir la société Tiffany&Co et moi j’avais ce besoin fou de développer nos marques sur le continent asiatique. Je me débrouillais plutôt bien en affaire, disons que j’avais eu de très bons professeurs, le chinois et le japonais n’étaient plus un secret pour moi, et je sentais que j’étais proche de mes objectifs. Mais là, ce que je sentais d’abord, c’était la fatigue. Je venais d’avoir presque seize heures de vol et la seule chose qui pouvait me faire du bien, c’était de m’étaler dans un lit moelleux. Alors, mes trois valises à côté de moi, j’attendais patiemment que mon frère arrive. Il avait écourté sa soirée pour me rejoindre, je savais qu’il m’adorait mais dans le fond, ça m’embêtait de le faire se déplacer aussi tard. Quoi qu’il en soit, je savais qu’il n’était plus très loin, et j’allais enfin pouvoir revoir mon grand frère.
Eros avait quitté sa soirée plus tôt que prévu. Et pour une fille en plus. Mais attention, il n'y avait que trois filles qui pouvaient le faire quitter une soirée de la sorte. Et sa petite sœur en faisait partie. La demoiselle revenait de Hong Kong et au fond, Eros était heureux de voir qu'elle se tournait vers lui pour l'hébergement. Le français n'aurait pas supporté d'apprendre qu'elle avait pris une chambre d’hôtel. Il se devait de jouer le grand frère modèle et s'occuper de sa petite sœur. Même s'il pouvait être très étouffant parfois. Mais ça, il s'en fichait pas mal, vraiment. Le jeune homme soupira doucement alors qu'il arriva sur le palier de son appartement, observant la petite tête blonde qui l'attendait avec ses... « Trois valises ?! Mais très pas sérieuse ?!? » Eros ronchonna un peu et finit par ouvrir la porte, laissant la princesse entrer. Elle avait intérêt à prendre ses valises parce que Eros n'allait pas jouer les domestiques. Il adressa quelques mots à son majordome pour lui signaler la présence de Théia durant quelques jours à l'appartement puis retira sa veste et s'alluma une cigarette. « Bon alors la mioche, ton voyage c'était cool ? Viens, je vais te montrer ta chambre. » À ses mots, il grimpa l'escalier du loft pour rejoindre l'étage et lui présenta la chambre d'amis précédemment occupée par les parents de Charlotte. « Pas de bordel ici sinon je te met dehors. Compris ? Tu veux boire un truc ? »
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J’étais heureuse qu’Eros accepte de m’héberger quelque temps. Après les fêtes, je m’étais fait le serment de chercher activement un logement, je n’allais pas non plus rester jusqu’à la fin des temps chez lui, même si sur le coup, il me dépannait bien. Il pointa enfin le bout de son nez, j’esquisse un large sourire à sa remarque sur mes valises. « Ben quoi ? Et encore c’est les principales, l’aéroport m’envoie les 5 autres. » Je l’observe et fronce les sourcils avant de déposer un bisou sur sa joue. « Et tu sais que c’est pas beaucoup de valises. J’suis partie 1 mois quand même ! » Je lui offre l’un de mes plus beaux sourires, adoptant mon air le plus angélique. J’étais une vraie fille maintenant, et il me fallait une tenue pour chaque occasion. Il ouvre la porte de l’appartement, je laisse entrer et j’attrape deux de mes valises. « Oh ! Ça va tu peux m’aider au moins pour la troisième ? » Je galère à les tirer jusqu’à l’intérieur alors qu’il ne daigne même pas m’aider. Heureusement le majordome voit ma détresse et m’aide à rentrer la troisième valise jusqu’à l’intérieur. Je laisse dans l’entrée, il manquait plus que je les monte à l’étage. « Trop bien ! La Chine c’est vraiment magnifique. Tout comme les chinois. » Je laisse mon sourire glisser jusqu’à la commissure de mes lèvres, amusée. Je suis Eros jusqu’à ma chambre, l’appartement était vraiment beau. Cela ne m’étonnait pas, ça puait le luxe, et j’adorais ça. « Pas de bordel, compris capitaine. » Je fais le salut militaire et laisse un rire sortir de mes lèvres. « Je veux bien oui. Un café me ferait, je crois, le plus grand bien. » La caféine, ma meilleure amie ces derniers temps.
Secouant son visage, Eros ignora la blonde qui venait de râler pour qu'il l'aide à porter ses valises. Non, Eros ne l'aiderait pas. Elle abusait. Il n'était pas majordome. D'ailleurs, c'est ce dernier qui vint au secours de Théia en portant la troisième valise pour la mettre dans l'appartement. Les domestiques feraient le reste. Eros n'était pas riche à en crever pour en plus faire des choses de larbin. Le français observait sa petite sœur, les bras croisés contre son torse. « Tu vas quand même pas en ramener un ? » Il était pas raciste mais il ne se voyait pas avoir un chinois comme beau-frère. Et puis, la barrière de la langue ne l'empêcherait pas de le menacer de mort s'il venait à faire du mal à sa petite sœur. Eros montra la chambre d'amis à sa sœur, lui donnant les directives. Hors de question qu'elle vienne mettre la pagaille dans cet appartement. « Viens, on va en cuisine alors. » Il laissa les domestiques mettre les valises dans la chambre d'amis puis descendit à la cuisine, faisant un café à sa sœur avec la machine à expresso qu'il avait ramené de son appartement londonien. Une fois deux tasses remplies, il les posa sur l’îlot de la cuisine, tirant deux tabourets pour s'installer tranquillement. Il s'alluma une clope et tira dessus. « Tu veux un coup de main pour trouver un appartement ici ? » Il ne la mettait pas déjà dehors mais il ne voulait pas non plus qu'elle reste sans logement et il était prêt à l'aider pour ça.
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J’étais vraiment ravie de voir que mon frère ne m’aidait pas avec mes valises, même si ce n’était pas son job, il pouvait au moins feindre le fait que je lui avais manqué un minimum. Je savais qu’il n’était pas très expressif, donc c’était à moi de faire un effort là-dessus. Lorsque nous nous retrouvons dans la chambre, je lui expliquais que mon voyage avait été génial. D’ailleurs, j’aimerais bien y retourner bientôt. « Pourquoi pas ? » J’arque un sourcil et secoue négativement la tête, qu’est-ce qu’il pouvait être trop protecteur quand il s’y mettait. Je le suis finalement en cuisine, je pris place à côté de lui sur l’un des tabourets qu’il avait tirés pour que nous puissions nous installer. Je m’accoude à son ilot central et esquisse un fin sourire. « Tu ne proposes pas une cigarette ? » Je fumais, mais disons que c’était assez occasionnel, je ne voulais pas que mes dents et que mon visage soient impactés par le tabac. Je me tourne vers lui, un grand sourire angélique sur les lèvres. « Si tu peux m’aider alors oui je veux bien un coup de main. J’aimerais vraiment quelque chose de spacieux, et un dressing immense, j’ai fait quelques achats à Hong Kong que j’aimerais pouvoir caser dans mes placards. » Je laisse un rire amusé s’échapper de mes lèvres et attrapa la tasse de café qu’il avait posé un peu plus tôt sur son ilot. « Bon, et sinon toi ? T’a des trucs croustillants à me raconter ? » Je faisais ma fouine, je n’étais pas sa petite sœur pour rien.
Eros grimaça en fixant Théia. Non, aucun mec ne pouvait être assez bien pour elle. Personne ne la méritait et personne n'avait le droit de lui briser le cœur. Il connaissait les garçons, il en était un. Il fronça les sourcils en fixant Théia, pas bien content de la réponse. « Parce que. C'est tout. » Il ne l'imaginait pas vierge mais il n'avait pas envie qu'elle connaisse la peine que pouvait faire d'avoir le cœur brisé. Lui, il l'avait connu et trop tôt à son goût. Actuellement, il aurait préféré ne jamais connaître cette sensation désagréable que laissait une rupture. Alors qu'ils étaient dans la cuisine, Eros tira sur sa clope et observa la blonde avant de pousser le paquet vers elle. « Tu ne devrais pas fumer. » Lâcha t-il. Et c'était vrai. Il n'était pas vraiment un exemple à suivre après tout. Le jeune homme recracha la fumée en l'air et soupira. « Oui, j'ai cru comprendre ça. » Elle devait le prendre pour un agent immobilier. Il fouilla dans son téléphone puis nota un numéro sur un bout de papier ainsi qu'un nom. Il le donna à Théia. « Tiens, appelle ce mec. Il m'a aidé à trouvé ce penthouse. Tu devrais pouvoir trouver ton bonheur avec lui. » Pour le moment, elle pouvait rester ici même s'il savait qu'elle n'encadrait pas Charlotte. Lui, il s'en foutait tant qu'elle ne se bouffait pas le nez. Il but son café d'une traite puis fit une moue songeuse. « J'ai revu Wilhelmina au bal de Thanksgiving. » Et il n'ajouta rien pour le moment. Il se contenta de fixer sa sœur avant de sourire. « Et je l'ai embrassé. » Mais elle s'était sauvée. Il devait aussi le préciser ça.
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Le côté surprotecteur de mes frères était plutôt difficile à gérer, cependant je comprenais tout de même leur point de vue. Même si je ne voulais pas me l’avouer. Je sais que nous étions unis, et que c’était les Arnauld envers et contre tous, mais parfois j’avais juste besoin de respirer. Et particulièrement les jumeaux, n’en prenais toujours pas compte. Il pousse son paquet de cigarette vers moi, j’en attrape une et l’allume à l’aide du briquet posé non loin. Je tire la première taffe et recrache la fumée. « Toi non plus. » Je l’observe un instant, je trouvais qu’il fumait beaucoup. « C’est occasionnel. Et puis après toutes mes heures de vol, ça fait du bien. » Je laisse un sourire s’étirer sur mes lèvres alors que je tire une nouvelle bouffée de fumée. Je recrache la fumée et attrape le bout de papier avec le numéro de téléphone. J’acquiesce. « Merci, je l’appellerais demain. » Je laisse mon regard se poser une nouvelle fois sur mon grand frère, il m’avait manqué, vraiment. Mais j’avais beaucoup de fierté pour le lui dire. Je range le bout de papier dans la poche arrière de mon jean et écarquille de grands yeux. « Wilhelmina Windsor ? Celle qui fait partie de la famille royale d’Angleterre ? » Celle aussi qui lui a brisé le cœur. Je fronce le nez de mécontentement et mord ma lèvre inférieure. « Tu l’as croisé et tu l’embrasses ? Comme ça ? » Il faisait attention à moi, et je voulais que ça soit réciproque. Elle n’avait pas intérêt à lui faire du mal ou je lui rentrais dedans. « Quoi que dans un sens, je préfère que tu l’embrasses elle plutôt que Charlotte. J’ai toujours été flippé que tu puisses finir avec cette blondasse. » Je lève les yeux au ciel, je la portais décidément pas dans mon cœur, probablement encore moins que l’autre nana.
Eros haussa les épaules. Elle pouvait bien lui dire ce qu'elle voulait la mioche, il ne cesserait pas de fumer pour autant. Eros avait la clope au bec depuis trop d'années pour réussir à s'en passer mais il était vrai qu'il fumait un peu trop. Parfois, il était à peine réveillé qu'il s'en allumait une sans se lever de son lit. Pas sur que sa future apprécie ce genre de choses. Il allait devoir réduire, il le savait. Mais pour le moment, il ne comptait pas s'en priver. Eros était prêt à aider sa petite sœur pour qu'elle trouve un logement convenable et il savait que son contact serait parfait pour ça. Le jeune homme aimait énormément le loft où il vivait et il savait qu'il trouverait l'appartement idéal pour ce petit hamster blond. Le français fit une moue songeuse et pinça les lèvres, réfléchissant à la conversation qui se déroulait. « Oui, elle-même... » Il haussa les épaules. « J'ai pas résisté. Elle est belle. Encore plus qu'avant... » Eros lâcha un léger rire en entendant les propos de Théia puis il grimaça en secouant son visage. « Non mais t'es folle ?! Avec Charlotte... N'importe quoi. Je ne pourrais pas toucher Charlotte autrement que de manière fraternelle, ce serait trop bizarre et moche à mes yeux... Puis sincèrement, Charlotte est pas dégueulasse mais elle a un caractère à la con et je la supporterais pas en tant que petite-amie... En revanche, Wilhelmina... Elle oui. Je peux... » Et il comptait bien récupérer la blonde. Parce qu'il n'avait pas eu le droit de la perdre à l'époque.
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Je tire une nouvelle taffe sur ma cigarette avant de recracher la fumée et de laisser mon regard observer mon grand frère. Il me parlait de Wilhelmina, cette fille qui semblait lui avoir pris le cœur. Je ne savais pas si je devais être heureuse pour lui qu’il se contente aujourd’hui à une seule femme. Tout ce que je voulais, c’est qu’il soit heureux. « C’est parce que vous êtes plus des boutonneux prépubaires que tu dis ça. » J’hausse les épaules avec amusement. Après tout, ils s’étaient rencontrés quand ils étaient vraiment jeunes c’est deux-là. « Heureusement. Mais j’suis pas sûre que ta colocataire pense la même chose que toi. Après tout t’es canon, qui ne voudrait pas finir avec toi ? » L’idée qu’il puisse être avec Charlotte m’angoissait sérieusement. Je ne l’aimais vraiment pas. Et vu que j’étais du genre honnête, je me permettais de lui dire. « Bon, j’espère que tout se passera bien avec cette nana dans ce cas. Et puis elle n’a pas intérêt à te faire du mal. » Oui parce que sinon, j’avais plus d’un tour dans mon sac. J’écrase ma cigarette terminée et observe Eros. « Bon, ce n’est pas que je ne t’aime pas. Mais j’suis vraiment claqué avec le voyage que je viens de faire. J’vais aller dormir, pendant au moins un jour entier. » Oui, il fallait vraiment que je trouve le sommeil. Malgré le café que je venais de boire, la fatigue restait bien présente.
Eros fit une moue songeuse. Oui, ça devait être la raison qui faisait qu'elle était encore plus belle qu'avant. Beaucoup plus. Il sourit doucement à sa sœur, amusé. « Ouais, ça doit être ça. » Il fit une moue songeuse, fronçant les sourcils en entendant sa sœur. Il ne pensait pas que Charlotte ressente autre chose que de l'amitié pour lui. Vraiment. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, s'il avait du se passer quelque chose, ça aurait déjà du être le cas non ? Enfin, Eros était peut être un peu naïf sur ce point. Lui, il se foutait que les filles le désirent. Du moins, en ce moment. Il secoua son visage. « Non mais n'importe quoi Théia. Charlotte et moi, y a rien du tout... » Il soupira doucement, observant sa petite sœur. Un léger sourire en coin se dessina sur le visage du jeune homme. Elle agissait exactement comme lui à son égard alors qu'elle ne faisait que se plaindre de son comportement trop protecteur. Il baissa les yeux pour écraser sa cigarette. « T'inquiète pas pour moi. Je suis plus fort que tu ne le crois... » Non, quand il s'agissait de Wilhelmina, il ne l'était pas. Et Théia le savait puisqu'elle l'avait vu au fond du trou après avoir perdu la blonde. Pourtant, Eros n'aimait pas perdre la face face à sa sœur. Parce qu'il estimait qu'en tant que grand frère, il se devait d'être présent pour elle, il devait être fort. Il hocha doucement son visage. « Oui, va te reposer. » Il contourna l'îlot de la cuisine et vient lui embrasser le crâne avec tendresse. « C'est bon de te revoir quand même. On parlera de tout ce que tu as fais là bas quand tu seras reposée. Dors bien petite garce. » Il lui adressa un sourire fraternel et la laissa aller se coucher, bien content d'avoir sa sœur sous son toit.
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