HOLDEN HOWE ► Liam Hemsworth

Désireux de se fondre dans la masse, d’incarner la discrétion, il aurait été sans doute plus judicieux pour l’anglais de se contenter de son statut de simple étudiant. Mais éternel curieux, à son arrivée aux Etats-Unis, à Harvard, le système des confréries américaines a eu raison de lui. Currier, Pforzheimer, Adams, Dudley. Des noms, des descriptions, des modes de vie et de fonctionnement tellement opposés à l’Angleterre qu’il se devait de tenter. C’est sur la Dudley House qu’il a posé son choix final. Les non conformistes, les rebelles, ceux qui souhaitaient marquer leur présence sur Terre. Chose qu’Holden fait, à sa façon. Le British s’est donc derechef reconnu dans le portrait type; c’est sans hésitation qu’il demanda l’intégration chez la Dudley.

- Fils d’une actrice et d’un ingénieur de son, Holden a connu et grandi dans une maison artistique et rythmé avec le grand écran. Fils unique, ses parents représentaient la parfaite panoplie du papa et de la maman attentionnés, prêts à tout pour leur fils aimé.
- Assez vite, petit Holden développe un caractère très capricieux et demandeur suite à l’éducation sans limites prodiguée par ses parents. Assez vite, l’impatience du petit Holden augmentait avec la fortune de ses parents, quand maman Howe entreprit un grand rôle dans un film à succès. Ne souhaitant pas délaisser son fils, elle céda très vite aux nombreux caprices et lubies de ce dernier, lui achetant par exemple une ferme surdimensionnée.
- Le succès de maman Howe s’avère être éphémère, deux ans après son film à succès, elle redevint aussi insignifiante qu’à ses débuts, la plongeant aussitôt dans une dépression aggravée. Holden a assisté doucement mais sûrement à la chute de sa mère, avec un père qui blâmait sans cesse sa femme, les femmes.
- Il prit modèle sur son papa le petit Holden, en voulut à sa mère, à son incapacité à préserver une vie normale et sans encombres, à sa fragilité, à ses caprices de maman comme son père disait si bien.
- La descente en Enfer personnel de la mère de famille fut un objet de discorde si bien que ce qui dû arriver, arriva : les parents du p’tit Holden prennent un chemin différent. Obnubilé par les paroles sexistes, misogynes de son père, Holden choisit aisément le camp de celui-ci au moment de la séparation. Aucun regret, aucune perte, maman Howe s’ôta la vie quelques mois après suite à cet abandon. Holden ne cilla pas d’un poil de sourcil à l’annonce de ce tragique événement. Sidération ou totale indifférence ? Personne, lui même y compris, ne le saura réellement.
- Holden mena une adolescence on ne peut plus normale les années qui suivirent. Si on considère le fait de développer une obsession anormale envers cette jeune fille de sa classe, une normalité. Jessie qu’elle s’appelait. Châtain, élancée, l’élégance incarnée, les yeux en amandes, bourgeoise jusqu’au bout des ongles. Et surtout une troublante ressemblance à sa mère disparue il y a quelques années.
- Jessie fut l’éveil de ses sens, de ses sentiments, de cette bête noire qui l’habitait. Ce n’était que de simples ‘salut’ au tout début, des salutations qui ont assez vite dérivé à une traque discrète et espionnage incessante après les cours. Ce fut cette année-là, en 2009, à l’âge de ses 15 ans, qu’il s’intéressa à la technologie. Les ordinateurs, internet, téléphone mobile, des instruments lui ouvrant des portes vers l’espionnage 3.0, lui prodiguant toutes les informations qu’il désirait sur la petite Jessie.
- Dans son obsession intense, Holden se découvrit une passion : l’informatique. Le code, le réseau, le cybersécurité.. il passa bientôt ses journées à jouer avec son nouveau bébé, son ordinateur, à décrypter tous les secrets du web. Holden était doué, très doué et usait de ses talents pour s’acheter une vie sociale, conquérir des amis qu’il n’avait jamais eu jusqu’ici. Bingo, intelligent et sociable qu’il était, malgré l’image donnée, il trouva vite son petit groupe d’amis. Qui comptait une petite perle rare dont il avait tout calculé : Jessie.
- En moins de temps qu’il ne fallait, suite à leur première réelle discussion, la fameuse Jessie vint à tomber amoureuse de lui, tout autant qu’il l’était d’elle. A 16 ans, il gagna sa première petite amie dont il en était raide dingue. Leur relation, tout d’abord idyllique vint, cependant, à changer de bord à leur dernière année de lycée lorsqu’Holden devint fou de jalousie. Histoire traditionnelle. Le soir du bal de fin d’année, le brun confronta sa belle sur ce camarade de classe dont elle était un peu trop proche. Perdu, se sentant trahi, envahi d’une colère monstre, il ne lésina pas sur ses mots pour la blesser. Chose réussie, elle le quitta sur le champ. Holden sentit son coeur se briser pour la première fois.
- Loin d’être résigné à oublier sa Jessie, Holden passa de nombreux jours, semaines, mois… années à surveiller son ex petite-amie. Etudiant dans la prestigieuse université de Cambridge, non loin d’elle, il développa ses capacités en informatique avec son obsession pour Jessie. Nouveaux amis, nouveau petit-ami, nouveau post Instagram ou twitter, il savait tout d’elle. Tout. Jusqu’à ses 22 ans, cette obsession ne cessa jamais de s’accroître. Puis il était tombé sur elle. Billie.
- Billie c’est l’américaine qui lui avait apporté un bol d’air frais, une nouveauté, une nouvelle excitation. Rencontré dans un bar, dans le plus grand des hasards, elle était la première femme après Jessie qui avait réussi à l’envoûter. Mature, respirant l’ambition, aussi décidé que lui sur ce qu’elle désirait, la soirée se finit assez vite dans une chambre d’hôtel.
- Billie Hendfield. Son nom, il l’avait découvert en fouillant dans ses affaires ce soir-même, intrigué, charmé, obnubilé par l’américaine. Sans qu’il ne s’en rende compte, et surtout sans qu’elle ne s’en rende compte, Holden venait de trouver sa nouvelle cible, évinçant sans aucune difficulté Jessie. Quand bien même ils passèrent une seule nuit ensemble, il vint très vite à découvrir la vie complète de la jeune femme par le biais des réseaux sociaux. Toujours. Née à Washington DC, 22 ans, issue d’une très bonne famille bourgeoise, fortunée, mariée.. elle devint très vite sa nouvelle occupation.
- Devenue PDG d’une grande marque de skincare réputée mondialement, suivre Billie dans les étapes de sa vie fut un jeu d’enfant. Constamment sur le devant de la scène, sur la presse - petite ou grande, Holden ne pouvait rien louper de sa vie. Et surtout pas ce foutu mariage qui le rendait vert de jalousie, qui donna, en plus, naissance à une petite fille neuf mois après leur rencontre.
- Sauf qu’il n’était pas bête Holden. Neuf mois pile poil après leur rencontre. C’était loin d’être une coïncidence. Il en était persuadé. Ce n’est pas un hasard, pas le fruit du destin, juste le fruit d’une nuit qu’il n’oubliera jamais et elle non plus. Cette petite fille qu’elle revendiquait comme Hendfield était la sienne, pas celui du vieux rat qui lui servait de mari.
- Evidemment qu’il ne laissa pas passer ce détail Holden. En 2017, il établit un premier contact avec James Hendfield. Une menace, une simple menace, lui conseillant fortement de s’éloigner de Billie et de sa fille. Menace que le vieillard ne prit pas au sérieux. Ce qui attisa davantage la colère d’Holden.
- Durant deux ans, il fit cependant profil bas, concentré sur ses études, déterminé à sortir un plan infaillible pour sa Billie. Il ne l’avait pas oublié sa Billie, ô que non. C’est en début 2019, lorsqu’il demanda son transfert à Boston après l’avoir retrouvé, qu’il agit. Un vol pour New-York, non loin de Boston, une soirée, un hôtel et Hendfield senior fut éliminé. Un coup franc rapide dont il réussit sans aucun mal à fuir, à ne pas relier à lui. Pourquoi le relierait-on à ce meurtre honnêtement ? Il n’était connu ni d’Adam ni d’Eve de l’entourage de Billie, n’avait eu strictement aucun contact durant ces deux dernières années, possédait un profil typique de l’homme sincère, socialement bien intégré. Non, Holden était loin d’être suspect, et ô grand ciel, qu’est-ce qu’il pouvait aimer Dieu à cet instant-ci.
- Boston. Billie se trouvait dorénavant à Boston, après avoir définitivement scellé son transfert aux alentours. Deux semaines qu’il avait débarqué à Harvard, pour sa dernière année d’études, et deux semaines qu’il tâtait déjà vivement le terrain avec la brune pour une approche en douceur. Parce qu’il était déterminé Holden, il était décidé, obsédé par Billie et sa fille, leur fille. Il savait qu’il arriverait à mettre la main sur elle, sur elles, il savait qu’il arriverait à la faire tomber amoureuse de lui, tout comme Jessie. Le jeu venait juste d’être lancé, les paris étaient lancés. Combien de temps résisterais-tu à Holden, petite Billie ?

Etudiant à la prestigieuse université de Cambridge en Angleterre, possédant un dossier scolaire quasi sans fautes, la demande de transfert de dossier d’Holden s’est fait sans encombres. Un long processus qui lui a pris presque un an, entre un test d’entrée et un entretien sur place avec La Doyenne mais concluant - chose dont il n’a jamais douté. Doté d’une intelligence lui permettant d’assimiler les codes de la psychologie, Holden a une façon bien à lui de se mettre ses interlocuteurs dans la poche. Avec une Doyenne cinquantenaire ferme, déterminée, sévère, il a su mettre en avant son profil bon élève, utiliser sa personnalité charismatique et very British pour un entretien haut en couleurs. Holden est intelligent. Très intelligent. Et ce n’est pas seulement son score aux SATs de 1545 qui le prouve ni l’essai convaincant qu’il a mis sur papier. Holden est intelligent parce qu’il sait ce qu’il veut quand il veut et son admission à Harvard n’est qu’une simple démonstration de cette philosophie de vie qu’il a adopté. Quand on veut, on peut.

Holden incarnait le rôle du parfait British - l’accent allant avec - sincère, intelligent, et courtois. Holden est beau, Holden est charmeur, Holden a du tact et loin d’avoir le crâne creux. Avec son esprit conventionnel et son air assuré, Holden est apprécié par les femmes mais aussi par la société. Un sourire suffit pour le trouver irrésistible. Naturellement intelligent et articulé, accompagné de son éternel costume cravate, il vend son rôle d’Harvey Specter à la perfection. Vendre. Oui. Tel est le mot. En fait, Holden se cache derrière son physique. Holden connaît un désordre de la personnalité, qui le fait vaciller aisément dans le côté obscur lorsqu’il désire quelque chose, quelqu’un. Souvent des femmes. Quand Holden veut quelque chose, Holden l’obtient. Un caractère qu’on pourrait qualifier de capricieux en maternelle, mais qu’on peut appeler déterminé dans la vie d’adulte. Déterminé ou dérangeant. Persuadé d’être toujours dans le vrai, de viser les bonnes personnes à chaque rencontre, Holden ne recule en effet devant rien pour avoir, posséder ce qui lui ait dû. Loin d’être rejeté dans son enfance, il a été éduqué dans cette philosophie que les hommes ne se trompaient jamais, que c’étaient les femmes qui ne savaient pas ce qu’elles voulaient. Holden leur montre juste le droit chemin. Il le sait, il a raison, il en est persuadé, par exemple, cette fille-là est faite pour lui. Billie qu’elle s’appelait. Il la veut. Il l’aura. Et ne reculera devant rien pour ce faire. Quitte à prendre indéfiniment le rôle de l’homme parfait, caché derrière ce sourire extra blancheur, pour qu’elle tombe dans ses bras.