« Pourquoi tu m’as rien dit ? » - Kolara

Kol & Lara

Baby Boom

La découverte de ma grossesse avait été très difficile à avaler pour moi, je me posais des questions depuis quelques jours et semblait préparée à l’annonce de cette option lorsque j’avais finalement acheté un test de grossesse avec mes meilleures amies et qu’il m’avait annoncé que j’étais enceinte je m’étais sentie un temps dévastée puis, avec le recul je me sentais prête à être mère, peut-être que j’étais encore bien trop jeune, surement que les choses ne seraient pas simples tous les jours mais ma décision était prise. Au départ l’idée de faire adopter mon bébé avait été une solution de simplicité pour moi, j’y avais pensé mais je ne me sentais pas capable de mener une grossesse à terme pour voir ensuite l’enfant s’en aller dans les bras d’un autre. Peut-être que j’étais égoïste vis-à-vis de Marshall, lui aussi je le privais de sa jeunesse en quelque sorte mais je lui avais tout de même laissé le choix et lorsqu’il était revenu après que je lui ai annoncé la nouvelle il s’était montré très apaisé. Au fond peut-être que l’idée de devenir père ne le dégoûtait pas autant qu’il ne voulait le faire croire. Une seule petite journée s’était écoulée depuis que Marshall était au courant pour moi, mes meilleures copines étaient les seules à savoir, à vrai dire je n’avais pas encore pris le temps de le dire aux autres et surtout à Kol, je savais qu’il serait celui qui me sermonnerait et je n’étais clairement pas intéressée, Marshall et moi nous n’avions pas mis de préservatifs, nous en assumerions les conséquences et cet enfant qui grandissait en moi ne manquerait pas d’amour. En parlant du loup, il m’avait envoyé un texto, il allait arriver. Déjà prête depuis un bail je faisais le ménage dans la chambre qui m’appartenait encore sur le campus, j’y passais de moins en moins de temps, je songeais même à la rendre pour emménager à plein temps dans l’appartement que j’avais acheté dès mon arrivée à Harvard. Devant la glace je gonflais mon ventre pour voir à quoi est-ce que je ressemblerais dans quelques semaines, déjà enceinte de deux mois je n’avais encore pas pris énormément de poids, peut-être un kilo, deux tout au plus mais je savais que les kilos s’entassaient trop rapidement à partir d’un certain stade. « Sœurette faut qu’on parle. » Pas besoin d’en dire plus pour que je ne comprenne qu’il savait pour moi. Levant la tête tout en lui souriant je prenais la parole pendant que je le pouvais encore. « Je sais… J’aurais dû t’appeler pour t’annoncer que j’étais enceinte mais je devais le dire à Marshall avant… » Je marquais une pause. « Vas-y… Tu peux me crier dessus maintenant. »

Baby Boom

Franchement tout ce merdier me dépassé complétement qu’est-ce qu’elle avait dans la tête enfin merde, elle était jeune, elle avait en aucun cas besoin de ça maintenant … elle allait gâcher toute sa jeunesse pour un gosse, j’avais beaucoup de mal à l’accepter, je ne voyais pas Lara être mère en tout cas pas maintenant ce n’était pas possible, en ce moment c’était le baby-boom du campus … Apple … et j’en passe. Fallait qu’elle se réveille et vite passé un certain state, la décision arrière était impossible et la grossesse était irréversible. Dans un sens j’étais malgré ça heureux, peut être que durant cette grossesse, elle apprendrait, elle deviendrait raisonnable … mais Lara sans son côté décadent, pour moi ce n’était plus totalement Lara. Je savais très bien qu’elle serait loin d’accepter ce que j’allais lui dire, elle s’en foutrait surement après tout c’était Lara et elle allait aussi surement passer certains passage, elle avait ce dons … écouter quelqu’un et filtrer ses paroles, perso’ je ne pouvais pas.

J’avais peur de perdre la Lara que je connaissais, ma grande sœur, j’avais tellement besoin d’elle ici, j’étais sûr qu’elle le savait très bien, et même si on avait pas le même sang … on s’en taper complétement, on était comme frère et sœur, et ce lien c’était assez difficile des fois, j’étais trop attaché à elle, j’pouvais crever pour elle, j’pourrai tout faire, mais je voulais surement pas la perdre, et j’avais franchement l’impression de retomber en enfance « Non c’est ma sœur et je la partage pas … dégage … » Ouai c’était comme un voiture une sœur pour un mec, tellement précieux. J’étais arrivé dans sa chambre en lui disant qui fallait qu’on parle, Lara avait pas vraiment besoin de grand-chose d’autre pour comprendre de quoi je voulais parler. « Je sais… J’aurais dû t’appeler pour t’annoncer que j’étais enceinte mais je devais le dire à Marshall avant… » Ouai elle avait raison elle aurait dû m’appeler, mais je ne pouvais pas lui en vouloir de l’avoir dit à Marshall d’abord. Elle reprit. « Vas-y… Tu peux me crier dessus maintenant. » Je ne savais même pas pour le coup si j’allais crier … oh et merde ben si. « PUTAIN LARA, pourquoi tu veux le garder ? Je peux savoir ? Tu sais ce que ça signifie ? »

Baby Boom

Kol était l’une des personnes qui avait le plus d’importance à mes yeux et pourtant, je savais que ma grossesse risquait de briser notre amitié et je ne souhaitais pas du tout qu’une chose aussi horrible ne se produise. Lui et moi c’était une longue histoire d’amitié, il était à mes yeux un membre à part entière d’une famille de laquelle je m’étais éloignée, en particulier mon père qui ne m’appréciait plus vraiment depuis que j’avais choisi des études en danse plutôt qu’en économie comme il le désirait. Que voulez-vous, un bourgeois pur et dur qui n’avait pas l’habitude qu’on lui refuse ses caprices, il avait dû se faire à l’idée que jamais je ne reprendrais l’entreprise familiale et aujourd’hui c’était à peine si nous échangions des banalités lorsque nous étions face à l’autre. Kol avait été présent plus que n’importe qui sur le campus au même titre que Torrey, Constance ou Apple et était toujours là pour me consoler lorsque mon humeur n’était pas au top pourtant, je savais très bien qu’il n’allait pas être d’accord avec moi sur la manière de prendre le fait que je sois enceinte. Je pouvais même prédire une leçon de morale qui se terminerait avec pour conseil d’avorter ou de faire adopter le bébé, il ne savait pas à quel point l’une comme l’autre des décisions aurait un impact psychologique important sur moi, je n’avais pas les épaules suffisamment larges pour supporter ça et je ne le souhaitais pas. Qu’on me laisse avoir un bébé merde !

« PUTAIN LARA, pourquoi tu veux le garder ? Je peux savoir ? Tu sais ce que ça signifie ? » Je ne sais pas si c’était une montée d’hormones mais je me montrais tout de suite plus sévère à son égard, il n’avait pas choisi le bon moment pour venir me pomper l’air et se la jouer mec mature alors qu’il n’avait jamais été dans une telle situation. « Je peux te poser une question ? Est-ce que tu as déjà été dans ma situation ? Est-ce que Keyla a déjà appris un jour qu’elle a été enceinte ? Est-ce que tu as déjà été obligé de penser à assassiner l’enfant qui s’épanoui en toi juste parce que tu n’es pas certain d’avoir la force d’éduquer cet enfant ? » Je ne le quittais plus des yeux, je sentais les larmes qui montaient, mes hormones étaient définitivement en pagaille. « Tu ne sais pas à quel point il est difficile de devoir considérer chacune des options… Alors oui, je suis enceinte, je vais mener ma grossesse à terme et avoir un bébé… Si tu penses que je suis trop conne ou que je serais une mauvaise mère c’est dommage mais je sais que je suis capable d’avoir un enfant et j’aurais besoin de ma famille pour m’aider et si tu ne veux plus en faire partie je comprendrais mais dans le cas contraire ne remets jamais en cause ma capacité à être une mère qui assure ! »

Baby Boom

J'avais tellement peur de la perdre, et pourtant je n'avais pas hésité une seule seconde à faire sortir de ma bouche des mots qui pouvait sembler blessant, très blessant même. Après tout ce n'était que des questions mais pendant quelques secondes je m'étais mis à la place de Lara et ça je ne l'aurais pas accepter ... même si à vrai dire c'était assez difficile, après tout je n'étais pas une femme, simplement un homme. Elle c'était montré beaucoup plus stricte à mon égard après les mots que j'avais prononcé. « Je peux te poser une question ? Est-ce que tu as déjà été dans ma situation ? Est-ce que Keyla a déjà appris un jour qu’elle a été enceinte ? Est-ce que tu as déjà été obligé de penser à assassiner l’enfant qui s’épanoui en toi juste parce que tu n’es pas certain d’avoir la force d’éduquer cet enfant ? » Nous étions face à face, nous regardant tous les deux, yeux dans les yeux, je voyais bien que Lara commencé à perdre pied, des larmes semblaient apparaître petit à petit dans ces yeux bleu. « Tu ne sais pas à quel point il est difficile de devoir considérer chacune des options… Alors oui, je suis enceinte, je vais mener ma grossesse à terme et avoir un bébé… Si tu penses que je suis trop conne ou que je serais une mauvaise mère c’est dommage mais je sais que je suis capable d’avoir un enfant et j’aurais besoin de ma famille pour m’aider et si tu ne veux plus en faire partie je comprendrais mais dans le cas contraire ne remets jamais en cause ma capacité à être une mère qui assure ! »

J'avais été con, je le savais ... mais une part de moi-même refusé tout simplement sa grossesse et je n'en avais pas le droit, je n'avais aucun droit sur Lara, et j'étais bien sur fou de penser une seule seconde que je pourrais la faire changer d'avis ... Lara changé d'avis, cela n'existé pas, Marshall m'avait demandé de la raisonné ... je le voulais pourtant, mais je savais qu'a l'avenir si elle le gardait elle aurait besoin de moi. « Je ne peux en aucun cas me mettre à ta place ... Et Marshall dans tout ça, qu'est-ce qu'il en dit, vous êtes deux dans cette affaire. » je finis par souffler un bon coup, un peu énervé sur le coup, pour reprendre. « Tu sais que quoi que tu décides, quoi que tu fasses, je serais la ... mais décide bien. »

Baby Boom

Kol était depuis le début mon petit frère, certes nous n’avions pas le même sang mais ça revenait au même pour moi. Il ne s’en rendait peut-être pas compte mais j’accordais vraiment une importance fondamentale à ses réflexions et le fait qu’il ne soit pas d’accord avec moi sur ma grossesse ne pouvait que me faire du mal, ces derniers temps ma vie n’était pas facile, avec Marshall ça avait été tout simplement plus que difficile, il avait mal pris ma grossesse comme si j’étais la seule fautive dans l’histoire mais il s’était ravisé. Pour le moment je ne savais même pas s’il était vraiment partant pour devenir père ou s’il fuyait juste ma réaction s’il m’avouait qu’il ne voulait pas de cet enfant. Je pouvais comprendre, moi-même j’avais eu besoin d’un moment pour comprendre que je souhaitais mener ma grossesse à terme je ne lui en voudrais donc pas de ne pas être sûr de lui. Peut-être bien que je me montrais très égoïste envers lui en ne lui permettant même pas de me donner son avis, dès le début je lui avais fait comprendre que quoi qu’il fasse je comptais élever ce bébé que ce soit seule ou à ses côtés, il se sentait peut-être obligé de m’aider pour ne pas avoir une sale réputation vis-à-vis de cet évènement ? Toutes ces questions pour le moment sans réponses me tuaient et savoir que Kol ne me soutenait pas non plus me faisait très mal, je remerciais Apple, Constance et Torrey d’être là pour moi, sans elles j’aurais surement depuis longtemps pété un plomb.

Les larmes coulaient le long de mes joues, j’étais épuisée, cette histoire me pompait toute mon énergie alors qu’une grossesse était censée être la plus période de la vie d’une femme. Kol me regardait sévèrement puis je le sentais tranquillement s’adoucir, il me connaissait après tout, si je décidais de le garder alors il ne pourrait pas me faire revenir sur mon avis, c’était impossible. « Je ne peux en aucun cas me mettre à ta place ... Et Marshall dans tout ça, qu'est-ce qu'il en dit, vous êtes deux dans cette affaire. » Je baissais la tête, il soufflait visiblement agacé et je pouvais le comprendre. « Marshall m’a promis qu’il serait-là pour moi, pour le bébé… Mais je ne sais pas ce qu’il ressent, il ne dit rien là-dessus ! » Je balayais mes larmes à l’aide de mes mains ne le quittant plus des yeux. « Tu sais que quoi que tu décides, quoi que tu fasses, je serais la ... mais décide bien. » J’approchais me blottissant dans ses bras. « Merci… C’est très important pour moi ! »