LUCRECIA FIBONACCI ► sonia ben ammar

Tu as été élevée dans l’excellence, dans l’ambition et tu te donnes toujours à fond dans ce que tout ce que tu entreprends. Tu as eu beau lire et relire les descriptions des maisons une seule se détache du reste pour toi : la Pforzheimer House. Elle te correspond pleinement, tu ne vis que par l’excellence et le pouvoir. Tu ne vis que pour réussir. Car pour toi se sont les gagnants qui peuvent dire ce qui est bien, ce qui est mal. Ce qui est bon, ce qui est mauvais. Et tu veux appartenir à cette catégorie, tu t’en donnes les moyens depuis toujours. Alors cette maison semble être le seul choix possible.

1. BabyDoe, retrouvée le 5 mars 1998 dans les poubelles de Seattle par une femme sortant ses détritus. Tu es emmenée d'urgence à l'hôpital pour qu'on découvre également que tu es née avec une addiction pour l'héroïne. Merci la génitrice pour son grand sens de la responsabilité. Néanmoins après plusieurs jours d'observations et de traitements, tu deviens un bébé clean et bientôt prêt à repartir après avoir pris un peu de poids. 2. Les services sociaux te nomment Lucrecia en l'honneur à l'une des assistantes sociales qui est d'origine italienne. Cette dernière sera d'ailleurs ta plus grande alliée. 3. Durant onze ans tu fais des allers retours entre ton foyer et différentes familles d'accueils. Tu es une enfant turbulente, fréquentant les bas quartiers et les personnes allant avec. Tu commets divers infractions avant l'adolescence. Personne n'arrive à te comprendre, personne ne peut tolérer un tel comportement si bien que tu finis par ne plus prendre toutes tes affaires au foyer, sachant bien que tu y finiras à nouveau. 4. C'est ton assistante sociale tout aussi désespérée que toi qui finira par trouver une solution. Un de ses cousins vient d'emménager à New York avec sa femme et ils ne parviennent pas à avoir d'enfant. A tes dix ans tu es adoptée et deviens Lucrecia Fibonacci : fille du PDG de la Menarini Industrie et d'une icône de la mode italienne. 5. De petite fille turbulente trainant dans la pauvreté, tu deviens milliardaire à New-York. Choc des cultures, tu ne sais réellement comment agir et ça se ressent. Tes parents adoptifs t'aident au mieux et tu découvres des personnes aimantes voulant uniquement ton bien. Alors tu décides de faire au mieux, de soigner ton image. Les conneries d'adolescents se feront plus subtilement, tu caches tes tares et tu apparais sous ton meilleur jour. 6. Durant ton adolescence tout le monde constate une chose : tu es bien trop sensible. Tu ressens chaque émotion à un degré plus élevé, tu les absorbes telle une éponge. Tu cries et pleures comme tu respires. Chaque épreuve de la vie est un combat du titan. Tu prends tout trop à coeur, chaque amitié est précieuse, chaque ennemi mérite le pire. Chaque amour est l'âme-soeur. La gamine si parfaite se teinte doucement de défauts aux yeux du père adoptif. Et malheureusement pour l'image il ne peut laisser ça faire. 7. Tu es diagnostiquée borderline à l'âge de seize ans. Forcément que tes gênes ne pouvaient pas être déjà assez merdiques. Mais au plus grand soulagement du paternel, ça peut se traiter. Tu ne guériras jamais c'est un handicap pour lui mais au moins les médicaments te tiennent un peu à carreau et surtout calme, parfaite. Tu sais qu'il t'aime du plus profond de son coeur mais le travail semble passer avant toi. 8. Et ceci pour une raison. En 2016 l'ancien PDG de Menarini Industrie est arrêté pour fraude et souille l'image de la société. Ton père lui succède et son image est suivi de près et par conséquent la tienne également. L'entreprise se porte à merveille aujourd'hui grâce à ses efforts mais votre famille est toujours surveillée à la loupe afin d'éviter une erreur fatale pour l'image de la société. 9. Plusieurs personnes connaissent bien ton côté excessif, sensible. Surtout ta rivale depuis tant d'années : Vera. Forgée dans le même métal : ambition, détermination, l'envie d'être la meilleure. Vous ne pouviez pas être amies. Pourtant vous l'avez été enfants. Mais la compétition vous a séparé et vous êtes passées de meilleures amies à meilleures ennemies. Du genre à vous pousser vers le bas constamment pour gagner, user de l'intimidation. Parce que vous ne pouviez pas vous contenter de jouer à la loyale. Ce n'était pas assez excitant, pas assez sensationnel. Vous vous connaissez par coeur et vous savez bien ce qui fait mal. Alors les piques fusent, les coups bas se multiplient. Après plusieurs humiliations lors de votre dernière année de lycée, tu décides de faire un grand coup, de marquer fort. 10. Le copain c'est la pire idée que tu pouvais trouver et c'est bien la première qui te soit venue à l'esprit. Pour Vera tu n'avais qu'amertume, rancoeur et colère alors ça ne te dérangeait pas plus que ça. Surtout quand Monsieur n'est pas insensible à ton charme. Doucement tu l'arraches à la prise de Vera pour le garder sous ta prise empoisonnée. Après seulement quelques mois, le tour est joué. Il est dans ton lit bien souvent à faire des galipettes et rapidement l'information circule au sein du lycée. Tu entretiens une liaison avec le mec de Vera. Cette dernière est brisée par la trahison, rompt et te voilà première de la classe, la rivale étant désormais à terre. Mais t'y gagnes pas grand chose. Beaucoup te tournent le dos et même son copain qui voulait bien ta paire de fesses et une relation une fois les efforts effectués, t'abandonne pour reconquérir Vera. Tu es presque seule et mis à part ton titre de première de la classe, tu n'as rien. Pas un coup gagnant. Parce que mine de rien tu t'es attachée à cet abruti. 11. La malchance frappe à nouveau quand tu arrives à Harvard et réalise que Vera et son ex étudient ici également. Tu es condamnée à voir l'homme pour qui tu as eu de forts sentiments courir après le grand amour de sa vie comme un petit chien. Et Vera, elle s'en moque éperdument parce que finalement, elle trouvera sûrement mieux que cet abruti. Tu devrais en faire de même alors tu te dis qu'enchaîner les relations seraient une bonne solution. Spoiler : Ça ne l'est pas. 12. Depuis plusieurs mois ton père tient à calmer tes ardeurs et se décide à te chercher un bon parti qui aiderait l'image de l'entreprise et qui pourrait te canaliser. Bien que ton image soit toujours très bonne aux yeux de tous, ton paternel n'aime pas vraiment ton côté "Marie couche-toi là" et ton trouble le tourmente. Toi tu le vis bien aujourd'hui, tu le vivras peut-être mal demain ton humeur est très changeante. 13. Tu as décidé d'étudier la politique et la sociologie par envie de changer le système, les règles, d'apprendre à pouvoir faire de ce pays, un pays bien meilleur. Tu as déjà une place toute prête au sein de l'entreprise de ton père mais tu espères pouvoir faire autre chose de ta vie. Quand tu vois la paranoïa et les insomnies de ton père, ce n'est pas vraiment la vie dont tu rêves. 14. Tu es passionnée par la gymnastique et tout ce qui peut y être relié. Tu danses, tu aimes faire des figures. Mais tu tiens à garder ça comme une passion et tu n'as donc jamais dépassé les concours régionaux. 15. Très peu de personnes sont au courant pour ton trouble borderline. Ton père tient à ce que tu le caches et même toi, tu n'es pas particulièrement fan à l'idée d'en parler. Parce qu'avec ton trouble vient bien d'autres casseroles que très peu de personnes seraient capables de gérer. Alors tu tiens ce poids sur tes épaules et celles de quelques malheureux qui sont assez proches de toi pour savoir ce qui se passe. Mais tu gères ce poids au mieux et tu prends tes traitements très sérieusement. 

Intégrer une université prestigieuse c’était ton but premier. Notes excellentes, parmi les premiers de ta classe. Sportives, tu t’es investie comme personne dans ton lycée. Lettres de recommandations de tes professeurs, de tes différents coachs notamment celui de gymnastique ton dossier était un béton armé. C’est avec une grande confiance que tu l’as envoyé. Ta note aux SATS étaient également assurée au vu de ton travail acharnée sans presque aucun repos. L’essai et l’entretien t’ont légèrement stressé, c’était à tes yeux les plus grandes étapes. Les deux ont porté sur le leadership, l’importance d’avoir quelqu’un pour guider les siens et l’aspect sociologique de ce dernier point. Quelques semaines plus tard, la lettre d’admission est en poche.

Lueur malicieuse étincelant dans tes pupilles, tu aimes jouer, tu aimes les sensations fortes, la séduction, le cœur tambourinant dans la poitrine, le sang pulsant dans tes veines à toute vitesse. Tu aimes vivre tout simplement. D’une extrême sensibilité, un rien te touche. Tu pleures et cries comme tu respires, tu croques la vie à pleine dents et sûrement un peu trop. T’es comme accro à cette hypersensibilité et t’en cherches toujours plus, tu en veux encore même si ça signifie te casser la gueule, tu en deviens impulsive, imprévisible voir polyamoureuse. Pourtant tu essayes de te protéger, tu tentes de te préserver en prenant du temps avant de te dire que tu peux faire confiance. Mais c’est comme si ton cœur se fichait de toi et les laissait déjà entrer. Pour contrer cela, tu es une peste comme ce n’est pas permis. Facilement arrogante, méchante et blessante, tu t’attires bien plus d’ennemis que d’amis et c’est ce que tu veux. Pour les heureux élus, tu es avenante et te pointes dès qu’on a besoin de toi. Tes amis sont tes piliers fondateurs et tu les défends férocement, la loyauté est ta principale qualité. En contrepartie tu peux être très rancunière si l’un d’eux te fait une crasse. Tu n’as pas le pardon impossible mais difficile. Ton côté lunatique n’aide en rien, tu changes d’humeur en un claquement de doigt, en une fraction de seconde. La seule constante chez toi mis à part ton comportement en amitié c’est ton comportement quand il s’agit d’être le meilleur. Ambitieuse, intelligente et sûre de toi, tu donnes toujours le meilleur de toi-même, n’hésitant pas à écraser les autres au passage si cela te permet de gagner. Tu es née dans les poubelles, la vie t’a pourtant offert une famille aimante. A toi d’en apprendre la leçon et de te tirer vers le haut, au plus haut. Et tu n’hésiteras pas à faire des dégâts sur ton sillage.