Alaska A. Goodwin ► scarlett leithold

Je ne sais pas encore ce qui me pousse à demander à rejoindre cette maison, la folie peut-être ? Non ! Surement ce sentiment impressionnant qui me fait dire que je suis au bon endroit. Ce sentiment qui me donne l'impression que les événements passé se sont produit pour m'offrir la chance de rejoindre une maison comme je l'imagine. Pouvoir être soi-même sans se soucier des regards autour de nous, c'est exactement ce qu'il me faut. Je veux être libre de pouvoir assumer pleinement ma personnalité et d'être en mesure de vivre avec des personnes capables de le faire. Sans jugement, sans pression, être tout simplement soi-même. Rêver d'un avenir ou nous ne serions plus obligé de suivre les dictâtes de la société. Riche ou pauvre peut importe car, seule la personnalité compte à mon sens et j'ai l'impression que ce sont exactement les valeurs d'Adams House !

1- Je suis née à Boston d'un papa américain et d'une maman hongroise. Mon père était souvent absent pour son travail, j'ai donc eu une éducation plutôt maternelle comme elle était mère au foyer. On peut dire que je n'ai manqué de rien bien que mes parents ne roulaient pas sur l'or, mais ils ont toujours fait en sorte de m'offrir le meilleur.
2- C'est à l'âge de 10 ans que ma mère a décidé de reprendre le travail estimant que j'étais suffisamment grande pour comprendre. Je ne lui en ai jamais voulu et je dois bien reconnaître qu'il faudrait que je la remercie pour ça. Grâce à sa reprise de travail, j'ai eu le plus beau et adorable des baby-sitters. C'était le fils d'un couple d'amis de mes parents. Il était clairement plus vieux que moi, mais j'ai toujours eu le sentiment que quelque chose d'incroyable allait se produire entre nous.
3- Il y a des choses qu'une enfant ne peut comprendre et les relations entre les adultes en fait partie. Alors que j'étais dans une petite bulle, elle a soudainement éclaté et mes parents se sont fâchés avec leurs amis. J'ai changé de baby-sitter pour une vieille bique qui ne comprenait pas mes désirs et mes ambitions. Elle n'a fait que me rabaisser ! Heureusement, l'adolescence arrivait à grand pas et mes parents ont su comprendre que je n'avais plus besoin d'être gardé. À moi la liberté dans la maison et je dois bien reconnaître que j'ai invité quelques amis discrètement.
4- Heureusement que j'ai appris très tôt la responsabilité, car maman a été furieuse de trouver un paquet de cigarettes derrière les toilettes de ma chambre. Bien entendu, ce paquet n'est pas à moi, mais je n'allais pas signifier que j'invitais des copines à la maison lorsque personne n'était présent. Ils n'auraient pas supporté que je m'évade ainsi laissant mes cours de côté. J'ai pris toute la responsabilité de cette affaire et je me souviens encore de la douleur de la gifle que j'ai reçue sur la joue. Elle m'a valu une marque pendant trois jours, une marque que j'avais tenté de dissimuler avec du fond de teint, sans succès.
5- J'ai fait des bêtises plus jeune, il est certains que je ne suis pas parfaite, d'ailleurs qui l'ai réellement ? Cependant, j'ai eu comme un électrochoc lors d'un cour de philosophie. Nous avions abordé la sociologie humaine et les différentes choses à connaître. Une véritable passion m'a alors envahit pendant ce cours et j'ai tout de suite su, que je voulais me lancer dans ce programme. Le professeur proposait d'ailleurs des ateliers qui permettaient de gagner des points pour l'examen final. Sans vraiment réfléchir, j'ai inscrit mon nom sur la liste. C'est ainsi que j'ai appris certaines bases de sociologie. C'est également ainsi que j'ai réalisé à quel point mes soi-disant amis étaient néfaste pour moi. Je me suis créé de nouvelles amitiés bien plus saine et sincère et je me suis plongé à fond dans mes études. Mon but était d'entrer à Harvard pour suivre le cursus de sociologie.
6- C'est également pendant ce cour que j'ai fais sa connaissance. Au départ, j'avais imaginé qu'il serait juste un simple ami, mais bien vite il est devenu bien plus que ça. Pourtant, il n'y avait aucun coup de foudre enfin pour moi, car, pour lui, c'était autre chose. Pour ma part, j'avais du mal à retrouver ce que j'avais pu ressentir avec mon baby-sitter. J'ai essayé tout de même, j'ai voulu où tout ceci allait me mener. Est-ce que les sentiments allaient naître plus fort ?
7- C'est lors de ma première fois que j'ai compris qu'aucuns sentiments ne seraient plus fort. Nous étions déjà installés dans une routine et il parlait déjà qu'on aille à l'université ensemble. Je n'avais pas envie de ça, je ne voulais pas m'attacher à quelqu'un pour le reste de mes jours. Pourtant, mes parents avaient l'air de l'apprécier et ils aimaient le voir à la maison. Ils disaient qu'il avait quelque chose de bénéfique entre nous et qu'il était surement l'homme de ma vie. J'ai fait semblant, je me suis caché derrière un masque, derrière une fille qui n'était pas moi.
8- Mais les masques finissent toujours par tomber un jour. Après le bal de promo et qu'on est eut la chance d'être élu roi et reine, j'ai craqué, j'ai tout avoué. Bien entendu qu'il la mal prit. Il était effondré ! Je venais de lui faire du mal et pourtant, j'ai eu l'impression d'être enfin moi-même. Non ! Je ne dis pas que je suis une personne cruelle qui aime faire souffrir les gens gratuitement, mais en lui avouant tout ceci, j'ai eu l'impression de reprendre les rennes de mon destin. Je ne voulais pas aller à l'université avec lui, je ne voulais pas d'un appartement avec lui, je ne voulais plus faire l'amour avec lui, je ne voulais même plus qu'il me touche. Je voulais simplement qu'il me laisse tranquille et c'est ce qu'il a fait.
9- Alors que je m'apprêtais à faire mon dossier d'admission à l'université, j'ai eu un mystérieux coup de fil. C'est lorsque j'ai décroché que j'ai compris que ce n'était pas si mystérieux. La mère de mon ex petit ami était en larmes. Ronger par le chagrin et ne pouvant pas m'oublier, il avait fait l'impensable en revenant de ses vacances d'été. Est-ce que j'étais réellement responsable de son suicide ? On ne peut jamais savoir comment une personne va réagir. Le fait de revenir à Boston l'avait-il perturbé au point de mettre un terme à sa vie ? J'avais beau ne plus l'aimait, il restait tout de même une personne importante dans ma vie et c'est tout naturellement que je me suis rendu à son enterrement. Je n'ai jamais compris pourquoi sa famille m'a accepté aussi facilement lors d'un moment aussi tragique. Ils auraient pu et ils auraient sûrement dû me tenir responsable de ce drame. Au lieu de ça, on m'a considéré comme quelqu'un faisant partie à part entière de ce moment. Je me suis toujours demandé si, il avait vu d'un bon œil ma présence...
10- Après cette triste nouvelle, j'avais dû me concentrer sur mon dossier d'admission. Je devais faire en sorte de mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir mettre un pied dans cette université. J'avais toujours voulu rejoindre cette prestigieuse université et pouvoir avoir l'impression d'être quelqu'un. En plus, ils avaient l'un des meilleurs programmes de sociologie des Etats-Unis. J'ai pris mon temps pour faire en sorte de sortir du lot et pouvoir faire comprendre à mes lecteurs que, ma place était entre les murs de l'université.
11- J'ai encore du mal à croire que j'ai réussi à entrer à Harvard et ce qui me perturbe encore plus, c'est d'avoir retrouvé mon fameux baby-sitter. Je ne pensais pas le revoir un jour et pourtant, il était face à moi il y a quelques heures. Professeur de sport à l'université, si j'avais su ça aurait été une motivation supplémentaire pour y entrer. Enfin, aujourd'hui, je n'ai pas eu le temps de réellement m'attarder avec lui, car j'ai un entretien d'embauche. Je ne veux pas demander à mes parents de me payer quoi que ce soit, je préfère nettement me débrouiller seule. J'ai donc répondu à une annonce pour devenir nounou.
12- J'ai eu le poste et quelle surprise en voyant Hugo ouvrir la porte. Je garde son fils, d'ailleurs je ne savais même pas qu'il avait un enfant, mais peut importe ! Alors qu'il était mon baby-sitter lorsque j'avais 10 ans, je deviens la baby-sitter de son fils. La vie est parfois drôle quand on y pense. En tout cas, son fils est très mignon, mais il a de qui tenir !
13- Je ne sais plus très bien où j'en suis. Il est toujours aussi attirant et j'aimerais tellement pouvoir passer un cap avec lui pourtant, une petite voix me l'interdit. Elle me demande d'être raisonnable sauf que, ce soir, je n'aie pas envie de l'être. Le petit est au lit et je ne me suis pas fait prier pour poser mes lèvres contre celle d'Hugo. Je sais qu'il a apprécié et qu'il en avait envie, sinon pourquoi aurait-il répondu à ce baiser avant de me repousser ? Maintenant, j'ai la furieuse envie de le faire chanter pour arriver à mes fins et pour lui faire comprendre qu'il a des sentiments pour moi. Je sais que ce n'est pas bien, mais c'est la seule solution que j'ai trouvée pour qu'il ouvre enfin les yeux.
14- Je suis sûrement un monstre ! Faire chanter ainsi Hugo, c'est mal, pourtant, j'apprécie tellement les moments qu'on passe ensemble et j'ai l'impression que lui. Je ne crois pas qu'il se force, du moins, je l'espère. Pourquoi suis-je ainsi ? Pourquoi ne puis-je pas me contenter d'une simple amitié ?
15- Le secret, il permet de mettre tellement de piquant dans ma vie que je n'ai pas envie que ça s'arrête. Est-ce qu'il le faudra un jour ? Je ne sais pas encore où tout ceci va mener, mais je m'accroche au désir que toute cette histoire continue...

Le dossier d'admission fut la plus longue et fastidieuse étape de mon inscription à l'université. Je n'aurais jamais imaginé me remettre en question aussi souvent. Cependant, j'ai voulu aborder un thème particulier lors de la dissertation. Le suicide. C'était pour moi un moyen de faire le deuil et surtout de tenter de comprendre ce geste. Je ne me suis pas caché et je ne me suis pas embelli dans cette histoire. J'ai raconté les faits tels qu'ils s'étaient produits.

"Je sais parfaitement que j'ai une part de responsabilité dans son geste et qu'il ne l'aurait certainement pas fait si je ne l'avais pas quitté. Pourtant, suis-je réellement à blâmer pour son geste ? Suis-je la seule à devoir culpabiliser ? Je ne pense pas qu'une personne puisse être responsable entièrement des actes de l'autre. Chaque être humain prend ses décisions et assume les conséquences. Je ne veux pas me trouver d'excuses, mais j'aimerais maintenant pouvoir avancer la tête haute sans regarder derrière. Je ne veux plus voir les fantômes du passé, car je veux simplement voir les lumières de l'avenir."

Pour justifier mon choix d'orientation, mon professeur m'avait fait une lettre de recommandation et il avait pris soin d'indiquer que j'avais suivi pendant deux années scolaires un atelier sur la sociologie. J'étais une de ses meilleurs élèves. Le dossier d'admission m'avait également permis de faire une demande de bourse que, j'avais d'ailleurs obtenu.

J'adore travailler et je ne supporte pas de ne rien faire, c'est pour moi une perte de temps. En général, les gens disent que je m'investis énormément lorsque je commence un nouveau projet, j'ai d'ailleurs souvent des projets un peu farfelu. Bien entendu, il m'arrive de temps en temps de faire fausse route, mais je fais toujours en sorte de rebondir. Je suis également honnête d'après mes amis, peut-être un peu trop parfois ce qui me vaut parfois d'être incomprise et détesté, mais qu'importe, il vaut mieux retirer un pansement d'un coup que de tourner autour du pot. Je peux également avoir un petit côté "sadique" quand je veux obtenir quelque chose, je suis prête à tout mettre en œuvre pour y arriver et rien ni personne ne pourra m'en empêcher. J'ai horreur de la routine et j'aime donner un peu de piquant à ma vie, il m'arrive parfois de braver les interdits pour trouver cette sensation si particulier qui est l'adrénaline. Je ne suis pas une mauvaise fille et je fais toujours en sorte de venir en aide à mon prochain. J'aime aider les gens et j'aime les écouter. Je sais garder un secret quand c'est nécessaire et je n'irais jamais trahir mes amis, s'ils ne me trahissent pas non plus. Car dans le cas contraire, je peux me montrer redoutable !