~ With a taste of your lips I'm on a ride. I'm addicted to you, don't you know that you're toxic ? (Joseph&Livie)

Il y a de ces jours comme ceux la où vous vous sentez d'humeur taquine, joyeuse et presque joueuse. Pour Livie, cela représentait approximativement 350 jours par an, et celui-ci ne faisait bien entendu pas exception. La bonne humeur de la jeune femme était en effet plutôt légendaire, et à moins qu'on ne lui ait pris la tête au pied du lit, alors qu'elle se levait du pied gauche, il n'y avait aucune raison de la voir faire la tête dans la journée. Ce matin la, la jeune femme était comme d'habitude très en retard pour son premier cours de la journée, qui concernait la littérature anglaise. Son réveil n'avait comme par hasard pas sonné, et elle avait dû enfiler des fringues en vitesse, ce qui semblait lui avoir réussi. Bottines noires à talons hauts, jean moulant, t-shirt ample mais décolleté et petite veste en cuir enfilée en vitesse juste avant de partir, Livie trouvait que pour une fois, sa tentative d'habillage de dernière minute n'était pas une catastrophe. Certes, elle n'avait pas l'allure parfaite d'une Cabot tirée à quatre épingles, et raffinée jusqu'au bout des ongles, mais elle s'en sortait avec un petit air assez rebelle, ce qui ajouté à son habituel sourire un poil provocateur, et ses cheveux blonds faussement décoiffés, ne rendait pas si mal que ça.

Comme à chaque fois qu'elle était pressée, Livie ne faisait pas vraiment attention à ce qu'elle faisait, ni à la trajectoire qu'elle prenait. Tournant l'angle d'un couloir à toute vitesse, elle releva la tête juste à temps pour ne pas rentrer malencontreusement dans la première personne qui passait, et pila en plein milieu du couloir, manquant de percuter de plein fouet l'homme se trouvant devant elle. Homme qui s’avérait être quelqu'un qu'elle connaissait plutôt bien. << Oh, excuse moi ! >> lança-t-elle spontanément en levant les yeux vers le charmant Joseph Facilieri, alias LE professeur d'économie sexy de l'université. << Enfin, excusez-moi, monsieur >> rectifia-t-elle avec un sourire qui n'avait pas grand chose d'innocent. En temps normal, ce n'était pas franchement le genre de Livie de répondre ainsi à un de ces professeurs. Oui, elle flirtait avec des jeunes hommes de son âge, et se plaisait à taquiner ceux à qui elle semblait plaire - même si selon elle, ils n'étaient pas si nombreux que cela, mais avec un professeur ? N'était-ce pas un jeu un peu dangereux ? Bien sur, la réponse était oui, mais ce n'était pas comme si Olivia n'en avait pas conscience. Joseph aussi le savait, bien entendu, car le petit jeu de séduction qui s'était installé entre eux il y a quelques semaines de cela n'avait rien de secret pour personne. Lorsqu'elle avait rencontré Joseph au cours d'une soirée, la première fois, il lui avait plu aussi bien physiquement qu'intellectuellement. C'était toujours le cas, et la jeune femme l'assumait complètement. Loin de se cacher, les deux s'affichaient, et c'était justement ça qui plaisait à Livie. Jouer, flirter, frôler les limites sans jamais les franchir ... C'était un jeu excitant, prenant et délicieusement indécent. Résister aux avances d'un homme séduisant tout en le provoquant n'était pas forcément dans ses habitudes, mais elle aimait ça, et c'était tout ce qui comptait.
<< Pour une fois, ça ne m'aurait pas franchement gênée de percuter quelqu'un dans un couloir. Y a pire que de se retrouver malencontreusement dans les bras du ténébreux professeur Facilieri. >> ajouta-t-elle en souriant de nouveau à l'homme âgé d'une dizaine d'année de plus qu'elle. Souvent, elle l'appelait monsieur. Souvent, elle le vouvoyait. Combiné avec un petit sourire insolent et séducteur qu'elle ne servait pas à grand monde, Livie trouvait que cela avait quelque chose ... de particulièrement provocateur. Mais qu'on ne se mente pas, Joseph aimait ça, sinon il aurait mit fin à leur petit jeu bien longtemps auparavant. Et ça, ça ne semblait pas être dans ses plans pour l'instant !