Lex E. Zvell ► G-Dragon

[justify]Qu'est-ce qu'on est avant notre naissance ? Est-ce qu'on flotte quelque part dans les limbes ? Est-ce qu'on meurt dans une autre vie, avant de débuter celle ci ? Qu'est-ce qu'il se passe, les quelques secondes avant notre naissance ? Pourquoi on ne se souvient de rien avant nos six ans ? Lex aurait aimé pouvoir avoir quelques réponses. Savoir qui il est, d'où il vient. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est né à Seoul, il y'a presque 26 ans. Sa mère biologique à accouché sous X. Il n'a jamais su qui elle était. Souvent, enfant, il se faisait des films, tentant de répondre à ses questions, essayant de comprendre, de savoir ce qui pousse une mère à abandonner son enfant. Il se disait petit que sa mère le protégeait, comme une super héroïne. Que des supers vilains en voulait à son enfant, et qu'elle l'avait envoyé très loin pour le sauver. Qu'un jour, un genre de superman lui dirait qu'il est promis à de grandes choses. Et puis adolescent, il s'est dit qu'elle était sans doute trop jeune. Qu'elle n'avait pas pu assumer ses responsabilités, que son père n'avait probablement pas voulu l'aider. Qu'elle était encore une enfant. Et finalement, en grandissant, il s'est juste dit qu'elle l'avait abandonné. Point. Qu'elle n'avait pas voulu de lui, qu'elle ne le voulait pas en tant que fils, et que c'était sûrement mieux comme ça. Il la détestait presque en faite. Sans la connaître, il se faisait toute une idée de cette femme qui avait refusé de l'aimer.

Tout ce dont il est sûr, c'est qu'elle n'a pas voulu de lui, pour une raison ou pour uen autre. Il s'est retrouvé en orphelinat quelques années, mais n'en a pas vraiment le souvenir. Quand il a eu cinq ans, un couple est venu le chercher. Marissa et Eric Zvell. Un couple déjà bien riche, à la tête d'une entreprise d'import export dont il n'a jamais rien comprit, et qui ne pouvait pas avoir d'enfants. Ils sont venus le chercher, ils l'ont ramené aux Etats Unis, à Boston, et l'ont rebaptisé Lexane. Prénom qu'il déteste, qui ne lui correspond pas. Il se présente toujours sous le nom de Lex. Bien plus joli à ses yeux. Véritable enfant miracle, Lex à été plus que chouchouté. Tout ce qu'il voulait, il l'obtenait, et il en a très vite joué. Maman est très vite devenue raide dingue de son petit bébé, et papa à vite comprit le manège. Seulement Marissa et Lex ne sont pas si différents. Ce qu'elle veut, elle l'obtient, et elle voulait le bonheur de son fils, coûte que coûte. Rien ne pouvait se mettre en travers de ce souhait, pas même son mari. Et Eric à très vite comprit qu'il ne ferait pas le poids face à son propre enfant.




Très vite, Lennie et Charlie ont agrandit la famille. Si Charlie et Lex n'ont jamais réussi à trouver une terrain d'entente, Lennie à rapidement gagné le coeur de son grand frère. Il s'est senti responsable de cette petite chose si fragile, se revoyant à son âge, aussi terrifié que perdu lorsqu'elle a passé la porte des Zvell. Il veille sur elle depuis leur plus tendre enfance, à la limite du fusionnel. Il est, avec elle, le plus doux des grands frères. Protecteur, il peine à la voir grandir, refusant qu'on ne la touche, qu'on ne s'approche d'elle de trop prêt. Dévouée, elle considère son frère comme un véritable héros, refusant de croire celles et ceux qui le voit comme un connard. Elle ne voit pas cette facette de lui qu'il lui cache.

Etudiant modèle, le comportement de Lex ne reflétait pas ses notes. Il à toujours été ce premier de la classe, cet enfant concentré dans ses études, ayant toujours les bonnes réponses. Cet enfant que les professeurs adoraient, et que ses camarades devraient détester. Seulement, en dehors de la classe, il n'était plus le même. Se faisant respecter à coup de poing, draguant le moindre être humain vêtu d'une jupette, le sourire charmeur au lèvres, les faisant toutes tomber. Il fréquentaient les caïds, les laisser pour compte, ceux qu'on ne fréquente pas. Frôlait avec cette limite, cette ligne imaginaire à deux doigts de l'illégalité. Parce qu'il aime le danger, il aime ces frissons, ces risques. Il aime le danger et rien ne lui fait vraiment peur. Avec le temps, il se rendait compte que l'agent lui ouvrait beaucoup de portes. Que ses erreurs seraient rapidement effacées à coups de dollars. Et puis les années passaient, plus il repoussait un peu plus loin sa limite. Plus d'une fois, Lex fut amené au poste. Jamais pour de grands délits, il n'a jamais été quelqu'un de profondément mauvais. Mais c'était grisant, plaisant, de frôler à ce point avec le danger, avec la mort parfois. Il se sentait vivant.




2019, quel été. Déjà deux ans qu'il étudie. Déjà deux ans qu'on lui a posé cet ultimatum, deux ans qu'il s'est lancé dans des études dont il n'est pas sincèrement convaincu. Mais il s'y tient, il persiste.  Il n'est pas contre après tout, il apprécie ses études, il apprécie apprendre tout court. Et puis qui dit vie étudiante dit fêtes étudiantes ! Et Lex n'est clairement pas le dernier pour ça. Cet été, il a particulièrement profité de sa jeunesse, profité des soirées, de l'alcool, des drogues qui s'offraient à lui. Il n'a reculé devant rien, il n'a jamais dit non. Partageant volontiers ses draps avec des inconnues, pourvu qu'il ne dorme pas seul. Enchaînant les conquêtes, crashant les soirées des autres. Toujours le bienvenue, Lex, avec une telle richesse et une telle réputation. Il fait parti de ces gens populaires que l'on invite volontiers après tout. De ces gens qui en ramène une dizaine avec lui. Alors il est invité, Lex, partout, tout le temps.

Et puis il y'a eu cette soirée. Cette nuit particulièrement alcoolisée. Il s'est retrouvé à faire des tas de conneries, des tas de jeux stupides, des tas de défis plus ridicules les uns que les autres. Mais il n'a peur de rien, il n'a honte de rien Lex après tout. Et puis on ne sait comment, il se retrouve là, les pieds dans la piscine. A fumer un truc qui n'a aucun goût, dont il ne connait pas le nom. Et il s'en fou. Il le fume parce qu'il l'a dans les mains. Perdu dans ses pensées, sans être réellement certain de savoir comment il s'est retrouvé là. Une petite voix le sort de sa torpeur, il tourne la tête, tout est complètement flou mais il le distingue. Il n'arrive plus à se rappeler de son nom, peine à savoir comment ils en sont arrivés là tous les deux. Dehors, les pieds dans l'eau, à fumer, et à parler. La fête à l'intérieur bat son plein. Tout le monde est concentré dans le bière pong, personne ne les regardent. L'air est doux, frais, et c'est revigorant. Il se sent bien, Lex, à refaire le monde avec cet inconnu.

Et puis, il ne sait comment,  une énième blague lui vaut de se retrouver la tête la première dans l'eau. Il est tout habillé, ses vêtements lui collent a la peau, la fraîcheur le réveil. En temps normal, il aurait hurlé, il se serait énervé, mais il rit. Il rit franchement, incapable de se rappeler la dernière fois où il a eu ce genre de fou rire. Alors il s'approche doucement, saisit le tee shirt de l'inconnu et l'attire dans la piscine avec lui. Leurs rire fendent l'air, comme s'il n'y avait plus qu'eux sur terre. Tout le monde est à l'intérieur, bien trop occupés à arbitrer un jeu stupide pour se soucier des deux jeunes hommes là dehors, en pleine nuit, dans la piscine, tout habillés. Et le temps s'arrête. Tout est flou, l'alcool à raison de lui, de sa vision, de ses faits et gestes, de ses pensées. Il n'est plus maître de lui même, il n'ose plus bouger, le regard perdu dans les yeux de l'autre. L'autre qui s'approche doucement, plus près, trop près. Il a envie de reculer, de s'enfuir, peinant à comprendre les intentions de son interlocuteur. Pourtant il ne bouge plus, comme happé, hypnotisé par les prunelles du garçon face à lui. C'est presque beau. Non. C'EST beau. La lune qui les éclairent, l'eau qui bouge au rythme de leurs corps, cette lumière légèrement bleutée qui rend le visage du jeune homme des plus attirants. Son coeur palpite, s'emballe, menace de rompre. Alors que finalement l'inconnu pose ses lèvres contre les siennes. Et Lex ne bouge pas. Pire, ferme les yeux. Lui l'hétérosexuel assumé, lui l'homophobe revendiqué, il ne bouge pas. Il se laisse faire, il se laisse porté par les caresses de l'autres, par ce baiser qui semble bien plus doux que tout ce qu'il a connu auparavant.

Et le temps repart lorsque leurs lèvres se séparent. Lorsqu'il réalise finalement le geste. Il le repousse, s'énerve, hurle même avant de se hisser hors de la piscine, de sortir en trombe, rejoignant ses amis à l'intérieur. La "Sam" du groupe le dévisage alors qu'il lui hurle de le ramener. Elle ne comprend pas, mais elle s'exécute. Lui ne dira rien, n'osera pas avouer qu'un homme l'a embrassé. Qu'il à aimé ça. Qu'il ne pense plus qu'à ça maintenant, à ce qu'il a ressentit, à cette douceur, à ce regard, à ce sourire. Allant se perdre - encore plus qu'avant- dans les bras, dans les draps de n'importe quelle femme, pourvu qu'il ne soit pas seul, qu'il pense à autre chose que lui. Parce que quand il est seul, c'est son visage qu'il voit, son sourire. C'est sa voix qu'il entend, c'est ses caresses qu'il sent. Alors il cherche à tout prix la compagnie, la tendresse ou la dureté, pourvu qu'on ne le laisse plus jamais seul. Pourvu qu'il l'oublie....