SHARELLE NESTA RODNEY ► Antonia Thomas

C'est le 12 janvier 1992 à Kingston (Jamaïque), que les membres de la famille Rodney m'ont accueilli(e) dans leurs bras, ils m'ont prénommé(e) Sharelle Nesta. Je suis célibataire et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis hétérosexuelle et j'en suis fier(e). Je viens d'une classe sociale moyenne. Sinon, dans la vie de tous les jours je fais des études d' histoire depuis deux ans. Et pour terminer, je voudrais intégrer les Mathers ou les Quincy.

Ma mère est morte quand j'avais dix ans, et depuis j'ai quitté la Jamaïque pour New York avec mon père et mon demi-frère. ▲ Mon père a été dépressif et alcoolique pendant longtemps, mais depuis que j'ai été acceptée à Harvard, il a décidé de se faire soigner et de recommencer à travailler pour m'aider financièrement. ▲Mon grand demi-frère et moi nous détestons, je pense même qu'il est raciste. ▲ Je n'arrive pas à m'endormir sans ma dose de weed le soir. ▲ Je danse sur de la dancehall depuis que je suis toute petite, et je compte bien retourner en Jamaïque et passer le concours de dancehall queen. ▲ Je suis passionnée de civilisations anciennes et de mythologie. ▲ Je suis incapable de m'engager sérieusement, je pense même en avoir la phobie et ne fais donc qu'enchaîner les relations sans lendemain. ▲ Je ne supporte pas qu'on m'appelle par mon premier prénom. ▲ Je suis très sportive, j'aime la danse, le volley, le tennis et la natation. ▲ A début, j'ai demandé Harvard pour rigoler, je ne croyais vraiment pas être acceptée.

▲ Aujourd'hui, et depuis qelques années, mon demi-frère me déteste tellement qu'il en est devenu raciste. VDM

Les Mathers organisent une soirée arrosée, t'y vas, t'hésites ?

Je n'hésite pas une seule seconde, surtout s'ils ont de quoi se mettre bien façon bio, si vous voyez de quoi je parle !

Les Quincy ont planifié un voyage humanitaire, participeras-tu ? Ou qu'en penses-tu ?

Grandir en Jamaïque m'a beaucoup affecté sur ma vision du tiers monde. J'ai connu le vrai guetto et sa détresse sociale, et j'ai souvent ressenti le besoin d'aider. Alors bien sûr que je participe !

Les Lowells ont annoncé un talent show, auditionneras-tu ? Si oui, pour quoi faire ?

Pas sûre que bouger sur du Vybz Kartel leur fasse plaisir.

Une Cabot t'approche, elle est belle et très gentille... Parfaite, quoi ! (Pour les garçons) Comment tu la trouves ? (Pour les filles) Voudrais-tu lui ressembler ou tu t'associes déjà à elle ?

Omagad miss-je-suis-parfaite va me frôler ? J'en perds mes moyens ! Vraiment, non, ça ne m'intéresse pas de ressembler à Daddy's little girl.

Les Winthrops font une enchère tous les ans. (Pour les garçons) Aimerais-tu un jour y participer ? (Pour les filles) Serais-tu du genre à acheter un homme afin qu'il soit à ton service ?

Hmmm carrément !

Tu vois un Eliot arriver en Ferrari, lunettes de soleil et fringues de marque, tu en penses quoi ?

Je me cache les yeux, trop d'ego et de bling bling ça brûle. Non franchement, c'est ça leur mérite ? Montrer son argent ? Ca me ferait pitié si l'indifférence totale ne l'emportait pas.

Une série de conférences de 3h sur la littérature anglaise à l'époque Victorienne est organisée à Harvard par les étudiants de la Dunster House tous les soirs pendant une semaine. Serais-tu du genre à y aller ?

Franchement oui ! On n'en apprend jamais assez ! Et puis, dès que ça parle de littérature, ça capte mon attention !

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Atomic et j'ai 18 ans. Je suis Française et j'ai connu le forum grâce à Valentin A. Spinelli/Lily J. R. O'Callaghan. Ca fourmille d'activités alors j'ai décidé de m'inscrire. Question intégration, je m'en sors bien. J'utilise Antonia Thomas comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par moi (a). Je fais environ 600 à 1200 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ Euuuuuuuh... nan.

2007.
"Sha, viens mettre la table !" Avais-je bien entendu ? Denis s'adressait à moi ? J'allais joyeusement rétorquer qu'il pouvait toujours aller se faire foutre, parce qu'après tout, c'est moi qui avais fait à dîner donc il pouvait bien se bouger un peu, mais finalement, je décidai d'éviter la bagarre. Sans un mot je descendis mettre le couvert. Poser trois assiettes sur la table me faisait toujours un peu de peine, même si ça faisait cinq ans que je l'avais perdue. Cinq ans, mais toujours la même douleur. Cinq ans, et la vie entre temps me paraissait toujours étrangère. New York City... quelle belle connerie ! Plus je grandissais, plus je trouvais cette ville pourrie. Kingston me manquait comme ce n'était pas permis. Vraiment, passer de l'ambiance à la cool de la Jamaïque où je dansais dans les rues avec mes cousines à la pression new-yorkaise m'avait perturbée. Une enfant des îles dans la Grosse Pomme, on ne pouvait pas faire plus tâche. Mais c'était la ville de mon père, et je n'avais pas eu d'autres choix que de le suivre. Quand ma mère mourut, mon père développa une sorte de phobie, ne supportant plus de se tenir dans les lieux où il avait été heureux avec ma mère. Les bons souvenirs lui donnaient l'impression d'être hanté par des fantômes des jours heureux. Mais NYC ne fut pas non plus la solution. Denis, mon demi-frère de quatre ans mon aîné était le seul à avoir tourné la page avec le sourire. Mais bon, j'avais toujours su qu'il ne se sentait pas bien en Jamaïque, toujours en proie à un malaise que j'identifiai plus tard comme une forme refoulée de racisme. Pas étonnant qu'on ait jamais pu s'entendre. Mais j'étais forcée de cohabiter avec lui pour l'instant. Bien qu'âgé de dix-neuf ans, il était grand temps pour lui de prendre son envol ! Depuis qu'il avait été refusé d'Harvard, il se laissait vivre et j'avais du mal à comprendre qu'on puisse autant souffrir d'un échec. A sa place, j'aurais redoublé d'ardeur !
"Pa est rentré ?" demandais-je quand Denis entra dans la cuisine. Il répondit que non, et sans un regard pour moi se servit un plat et remonta dans sa chambre. Woah, super ambiance familiale. Encore une soirée donc où je me retrouvais à manger seule à la table de la cuisine. Et puis j'allais encore boucler mes devoirs et m'endormir sur le canapé jusqu'à ce que mon père rentre, complètement ivre. A moi alors de m'occuper de lui. C'était devenu une habitude, depuis que les médecins l'avaient déclaré officiellement dépressif. Il était en congé maladie donc, et passait ses soirées à jouer a poker et à boire chez ses amis douteux. Quel joyeux cadre de vie pour commencer le lycée !


2010.
La lettre que je tenais entre les mains allait sûrement changer mon avenir à tout jamais. La réponse d'Harvard et celle de Columbia étaient arrivées en même temps, mais je ne me faisais pas d'illusions sur leur contenu. Même si j'avais réussi à monter un dossier en béton et étais sortie parmi les cinq premiers de ma promotion, je savais qu'Harvard n'était q'une folie que je ne pouvais même pas me permettre de toucher. Dix-huit ans, et une envie folle de graver mon nom parmi les plus grands. Et ces lettres étaient les réponses à mes lubies. Fébrilement, et sous le regard éclairé de mon père, j'entrepris d'ouvrir doucement ce précieux courrier. Bien que j'avais demandé Harvard pour rigoler, essuyer un refus de cette université me ferait de la peine. J'en comprendrais presque mon demi-frère. Précautionneusement, je sortis le papier et jetai l'enveloppe. Mes yeux parcoururent la lettre, incrédule. Je levai les yeux vers mon père, vide d'expression. "Alors ?" me demanda-t-il soudain inquiet. Et soudain, débordement de joie. "Je suis prise... JE SUIS PRISE A HARVARD ! OH MON DIEU PAPA JE VAIS ALLER A HARVARD !" Je savourai cet instant où l'irréel venait de joindre le réel et m'ouvrir le champ de milliers de possibles. Harvard m'avait accepté en son sein, et j'avais grand peine à y croire. Et puis l'espace de quelques secondes, la gêne nous rattrapa, la réalité regagnait du terrain. Comment annoncer cela à Denis ? Lui qui n'avait pas été admis et ruminait une rancune tenace envers Harvard et envers moi. Il me détestait assez comme ça sans que j'en rajoute. Et surtout, comment réussir à financer mes études ? Même une bourse ne suffirait pas à couvrir toutes les dépenses et les sacrifices que ça engendrerait. Mais mon père me rassura en disant que je le méritais bien. Je m'étais démenée ces trois dernières années pour réussir mes études tout en m'occupant des frasques d'un père alcoolique. Mais dernièrement la situation avait basculé lorsqu'il m'avait annoncé dans un moment de lucidité qu'il voulait guérir. Il se fait aider et cela se ressent dans nos relations.

"Bon maintenant que tu vas aller te taper les intellos d'Harvard, je suppose que je vais plus t'intéresser !" Allongée dans le lit de Travis, je le regardais trousser un joint. La couverture cachait mon corps nue, et je m'étirai rapidement. Je ne répondis pas tout de suite, le laissant allumer son pétard et expulser la première bouffée de fumée. La délicieuse odeur de l'herbe envahit la pièce. "Han le prend pas comme ça, je reviendrai à New-York." Il sourit. "Oh Nes', tu sais bien que je te taquine.. Et puis, je sais que tu ne peux pas te passer de moi." J'éclatai de rire. Travis était une des seules personnes avec qui je m'entendais bien à NYC. Il savait plus de choses sur moi que je n'en savais moi-même, et on complétait notre amitié fusionnelle en partageant le même lit. Il était exactement mon type de mec : le bad boy qui sait se faire respecter. Ah que Dieu me préserve de mes goûts douteux qui me perdront un jour ! Puis soudain, l'air sérieux, il me fit promettre de ne jamais l'oublier. "Travis, c'est pas parce que je pars que je vais oublier tout le monde ! C'est pas une université de bourges qui va me changer..."
Je ne savais pas à quel point j'étais loin de la réalité.

2012

"Allez, ce sera la soirée de l'année !" "Mouais, mais tu dis ça à toutes les soirées." "Han on va bien s'amuser ! Vieeeens !" "Merci Nesta mais je pense que je vais rester ici étudier."
Bon, puisque ma rabat-joie de camarade chambre ne voulait pas aller se mettre bien avec moi, je me résignai à me préparer sans insister un peu plus. J'enfilai une robe qui mettait mes formes en valeur puis chaussai mes talons fétiches. Encore une nuit que j'allais noyer dans l'alcool en espérant trouver quelqu'un qui me distrairait ensuite pour la fin de la nuit. Encore un lendemain difficile qui s'annonçait, où j'allais devoir traîner mon corps engourdi en cours. Encore deux litres de café qui m'attendaient pour pouvoir tenir la journée, entre mes cours et mes activités extra scolaires, sans oublier ma séance quotidienne de sport. Encore une journée à Harvard quoi.